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sur 122 notes
Une soirée déguisée entre amis, quelque part dans Paris. L'ambiance est joyeuse, débridée, simplement agréable. Et voilà le drame : un des convives a basculé par-dessus le balcon. Fin de partie, un mort sur le trottoir. « Ils sont là debout, pathétiques avec leurs mines défaites, leurs tenues dépareillées, leurs maquillages mal nettoyés, leurs bras ballants. » (p. 30) Quelques mois plus tard, un autre convive meurt en dévalant un escalier parisien. La stupéfaction ne retombe pas. Ce sont des drames trop proches pour être anodins. Retour arrière, des années plus tôt : une petite fille a été massacrée, et son frère porte le poids d'une culpabilité écrasante. « C'est de lui-même qu'il est orphelin, de son innocence qu'il est en deuil, et celui est sans rémission. » (p. 106) Dans une douleur qui peut rendre fou, l'homme n'a pas oublié.

Je ne m'attendais pas à trouver Sylvie Germain dans le genre noir du thriller, mais c'est un exercice réussi ! Avec subtilité, elle écrit un personnage tourmenté qui n'est pas un monstre, qui n'est pas une victime : il n'est que ce que la solitude a fait de lui. « Peut-on sculpter l'ombre d'une personne ? » (p. 55) J'ai dévoré ce court roman où la Mort est une passante sans-gêne, dans des villes immenses et aveugles où se croiser revient surtout à s'éviter.
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Le nouveau roman de Sylvie Germain s'ouvre sur une fête costumée racontée de faàon assez loufoque . Chacun des convives s'est déguisé pour représenter une station de métro. La fête bat son plein, jusqu'au drame. Une chute malencontreuse, une mort immédiate.

Et voilà que quelques mois plus tard, un deuxième convive perd la vie dans les mêmes circonstances.

Au fur et à mesure du récit, le ton change. L'ambiance devient pesante et oppressante. L'attention se focalise sur l'un des personnages qui accapare le lecteur par son désarroi et son désespoir.

Le reste nous entraîne à la suite d'un personnage à l'espoir torturé, perdu entre folie et bribes de raison. Victime de ses ombres, rongé par elles.

Comment passe t'on d'une soirée costumée, un peu fantasque et excentrique, où l'on s'amuse, rit, danse... à un univers peuplé d'ombres, de drames et une atmosphère pesante et douloureuse?
C'est ce grand écart dans la narration et les émotions qu'a choisi Sylvie Germain pour nous raconter une histoire peu banale. de son écriture comme souvent magnétique

La puissance des ombres est un roman psychologique noir, qui nous plonge dans les méandres de l'esprit d'une personne tenaillée par son passé et son présent.

"La puissance des ombres" commence comme une comédie enjouée et devient peu à peu un polar métaphysique.

Dans ce livre, rythmé comme une partition, Sylvie Germain nous fait peu à peu pénétrer dans le coeur des ténèbres de l'homme.
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Sylvie GERMAIN. La puissance des ombres.

Pour fêter leurs vingt ans de rencontre au bas des marches du métro Saint-Paul, à Paris, un couple, Daphné et Hadrien rassemblent leurs amis et leur imposent un thème. le costume porté doit représenter une station de métro. Chacun joue son rôle et la soirée se déroule dans la joie, la gaîté, la musique, la danse, l'alcool…. Deux serveurs sont là pour alimenter table et bar, servir les invités. Ce sont deux extras, Sylvain Leseudre dit Monsieur Dubo Dubon Dubonnet et Angus. La fête se prolonge, Sylvain fait un malaise, il est conduit dans une chambre afin de se reposer. Cette fête s'achève tragiquement. Un invité tombe du balcon du quatrième étage, de l'appartement réception. S'agit-il d'un accident, d'un suicide, d'une attaque déguisée, d'un règlement de compte ? Mystère. L'enquête conclut à un banal accident. Gaspard, la victime a tenté de récupérer son portable et déséquilibré et a fait une chute et trouvé la mort. Les obsèques se déroulent trois semaines plus tard. Lors de la cérémonie, Agathe, son épouse lit la lettre d'amour que son compagnon lui a écrite lors de leur première rencontre. Que d'émotion !

Quatre mois s'écoulent et Cyril, un autre convive est à son tour,victime d'un accident dans une rue escalier, peut-être celle qui figure sur la couverture. Conclusion de la nouvelle investigation : une chute accidentelle. Cependant de telles morts nous mettent la puce à l'oreille. Et c'est là qu'entre en scène le serveur Sylvain, un écorché vif qui mène une vie plus ou moins recluse. Il faut se pencher sur son enfance, son adolescence et sa vie de jeune homme. A l'âge de huit ans, sa petite soeur Rosine, âgée d'à peine cinq ans, a été victime d'un enlèvement et retrouvée morte, violée. Sylvain porte ce décès sur ses épaules : en effet, il était responsable de sa petite soeur et devait la récupérer à la maternelle, située à quelques centaines de mètres de son école. Mais il a joué avec les copains. Cruel concours de circonstances. La petite fille était là au mauvais moment. Ce drame aurait peut-être pu être évité si Sylvain avait attendu la fillette à l'heure de la sortie. Mais peut-on l'accuser ? Un enfant de cet âge doit-il être investi de telles responsabilités ?

Et depuis ce temps, Sylvain porte sa croix. Il faut dire mais que la vie ne l'a pas épargnée. Son père a quitté le foyer à la naissance de Rosine. La mère a donc élevé seule ses deux enfants. Suite au décès de Rosine, cette dernière a sombré dans l'alcoolisme et l'addiction médicamenteuse. Sylvain, devenu pensionnaire a subi de nombreux outrages de la part de ses congénères. Une part d'ombres peuplent ses jours, ses nuits. Cette épée de Damoclès pèse sur sa tête. Il vivote. Il est pris entre deux mondes, le présent et le passé. Sa vie sentimentale, professionnelle, personnelle, s'en ressentent. Il est déphasé, torturé. Sylvie GERMAIN fait une belle étude psychologique de cet être écartelé, ne sachant plus où se situe le bien, le mal. Un être qui veut, à tout prix venger la mort de sa petite soeur dont il porte la responsabilité.

J'aime beaucoup la couverture, cet escalier rue, en noir et blanc, peut-être le lieu témoin de « l'accident » de Cyril. Merci aussi à Sylvie d'avoir inclus dans son roman la poésie de Marie NOEL ( page 70). Espérance, louange, amour. J'apprécie également le texte, prière de l'homme-rien, du slam, ( pages 73, 74, 75). J'ai lu ce récit en une après-midi, versé quelques larmes ; cependant je suis un peu déçue par la chute. Bonne lecture. ( 09/07/2022).

Lien : https://lucette.dutour@orang..
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Intrigant, surprenant et vraiment noir le dernier roman de Sylvie Germain, dont le nom coloré saute aux yeux sur la couverture. Quant au titre, la puissance des ombres, et la photo d'un escalier, en noir et blanc, ils donnent à ce livre un petit côté polar. Tout commence joyeusement : une fête, des invités déguisés, on boit, on discute, on s'amuse, mais l'euphorie tourne vite au drame. Dans l'esprit de Sylvain, le serveur d'un soir, les ombres des morts flottent. (Remarquez au passage, Sylvain : le début de Sylvie et la fin de Germain). Que se passe-t-il dans la tête de cet être insignifiant, rongé par la culpabilité et meurtri par les disparitions successives de sa petite soeur et de sa mère ? le chapeau melon qu'on lui a demandé de porter le soir de la fête lui aurait-il joué un mauvais tour ? L'expression, porter le chapeau, trouverait-elle ici un sens particulièrement significatif ? ”Et voilà qu'il repense au chapeau, cette saloperie de casque en feutre qui lui a cuit le cerveau à petit feu jusqu'à le lui disloquer”.
Sylvie Germain nous fait pénétrer dans la noirceur de l'âme, dans la folie et le désespoir du personnage. ”Il ne sait plus où est la réalité, ce qu'elle est, ce qu'il en est de la vérité, ce qui départage le vrai du faux, le rêve du réel, la folie de la lucidité. Il ne sait même plus ce qui sépare le jour de la nuit et ce qui unit son esprit et son corps”.
Voilà un roman qui montre que, par manque de vigilance et de responsabilité et en seulement quelques minutes, un destin peut basculer, entraînant dans sa trajectoire une succession de chutes mortelles imprévisibles. C'est la puissance des ombres.
Ce roman noir, plus psychologique que policier, n'épargne pas la sensibilité du lecteur. Un roman intéressant, bien écrit, à éviter cependant de lire dans un moment de déprime !
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Il y a vingt ans, Daphné et Hadrien se sont rencontrés « au bas des marches du métro Saint-Paul fermé pour cause de grève » (p. 29. Pour célébrer les deux décennies de leur amour, ils organisent une soirée à thème : chaque invité doit porter un costume évoquant une station de métro. Pendant la première partie de la fête, ils s'amusent à deviner ce que représentent les déguisements. Zazie (de Raymond Queneau) est la maîtresse de cérémonie et multiplie les impertinences, Sade enflamme les débats, Louise Michel prend les armes : l'ambiance est déroutante. Puis, le jeu cède la place à la danse et chacun se débarrasse de ses accessoires. Hélas, les festivités sont interrompues par la mort d'un des leurs, après une chute du balcon. Quelques mois après cet accident, les amis sont à nouveau endeuillés : un autre convive s'est tué dans un escalier. Quelle est cette malédiction qui pèse sur cette réunion amicale ?


L'initiateur des drames décrit l'enchaînement des évènements. La naissance du mal est très ancienne. Les ombres dansent un tango, un regard détourné hante la vie entière, l'ombre de la culpabilité s'alourdit du poids du désespoir, la souffrance recherche la lumière de l'espoir sans la rencontrer. Dans la première partie du livre, l'atmosphère est joyeuse et extravagante. Au fil des pages, elle s'assombrit et s'étoffe d'un voile noir oppressant. Par moments, le passé tente de percer et, par petites touches, il livre sa vérité. Il entend révéler l'origine des faits : j'ai écouté sans pouvoir entendre cette justification. J'ai été meurtrie par les racines du mal, même si je n'ai pas accepté les actes de celui qu'elles hantent.


La puissance des ombres est un roman original et déconcertant sur le désespoir d'un homme prisonnier d'un passé tragique.


Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Sylvie Germain osculte la noirceur d'une âme, restée traumatisée et dont la violence, le désespoir ne s'exprime que des années après le drame.

Daphné et Hardien rassemblent chez eux quelques amis pour fêter les 20 ans de leur rencontre.
Ce sera une fête costumée et gaie. Chacun rivalisant d'ingéniosité pour trouver le costume qui sera le plus réussi.

Après plusieurs heures de discussions enflamées, de rires, de danses, la fête vire au drame. Un des convives chute du balcon et s'écrase 5 étages plus bas.
Personne n'a rien vu, personne ne comprend ce qui a pu se passer.
L'autopsie concluera à un accident.

Quelques mois plus tard, un des amis du défunt fait une chute mortelle dans les escaliers d'une rue très pentue,
Cette coïncidence est tout de même inquiétante. Même si rien ne laisse penser qu'il y ait un lien.

A cette étape du récit, le narrateur change et nous suivons Sylvain qui avait été engagé comme serveur pour la fête costumée.
Sylvain est inquiet. Il a appris les morts accidentelles des invités.
Le rythme du récit évolue et les tourments de Sylvain sont de plus en plus présents.
Sylvain est traumatisé par un drame survenu alors qu'il avait huit ans. Il porte sa culpabilité depuis lors.
Son esprit lui joue des tours et il perd parfois le contrôle de ses pensées.

La puissance des ombres ou la succession de drames comme un jeu de domino. Chacun faisant écho au précédent.
Comment sauver une âme en perdition qui prend le pouvoir sur le conscient
et la conscience ?

C'est maginifiquement écrit.



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Quelle mouche a piqué Sylvie Germain d'écrire ce roman déroutant, plombé de phrases à rallonges, de descriptions exhaustives de personnages juste de passage et dénué de sens. J'avais d'elle le souvenir d'une essayiste férue d'esthétique et de spiritualité.
À la bande de joyeux drilles endeuillé, succède un sinistre personnage, hanté par le remords et la folie. Ici, l'écriture se resserre, le protagoniste questionne sa vie et son comportement, assez solitaire et donc tourné vers lui-même, une situation qui confère au style de l'auteur une densité de bon aloi alors que les scènes de groupe sonnent faux et suintent le fabriqué poussif.
Finalement, le soliloque de Sylvain nous échappe, tellement sa personne est insignifiante et peu amène.
Je suis sévère car je n'ai pas retrouvé la qualité d'écriture d'"Éclats de sel" et de "Brèves de solitude".
Une grosse déception.
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La vie ne tient qu'à un fil… et un accident est si vite arrivé.
𝗖'𝗲𝘀𝘁 𝘂𝗻𝗲 𝗵𝗶𝘀𝘁𝗼𝗶𝗿𝗲 𝗵𝗼𝗿𝘀 𝗱𝘂 𝗰𝗼𝗺𝗺𝘂𝗻 𝗺𝗮𝗶𝘀 𝘁𝗲𝗹𝗹𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗹𝗮𝘂𝘀𝗶𝗯𝗹𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗹'𝗮𝘂𝘁𝗿𝗶𝗰𝗲 𝗻𝗼𝘂𝘀 𝗹𝗲̀𝗴𝘂𝗲.

📖 le récit s'ouvre sur une fête. Il y a 20 ans, Daphné et Hadrien se sont rencontrés sur les marches du métro. Pour fêter ce coup de foudre, tous leurs amis incarnent divinement une rame de métro. La fête battait son plein lorsqu'un des invités « tombe » du balcon et meurt. le choc !
L'intrigue prend forme lorsque quelques mois plus tard, un autre invité meurt dans des circonstances toutes aussi incompréhensibles.

Le pitch était attrayant.
Pourtant, malgré quelques tentatives de passages prenant, ce fût pour moi un flop. Ce livre ne me marquera pas.
Ni pour son sujet, ni pour son rythme et encore moins pour sa profondeur.

Attention, ne sommes pas dans un thriller !
Sylvie Germain nous dévoile rapidement les choses car l'ensemble prend une tournure psychologique que j'aurais pu apprécier.
Mais je n'ai simplement pas pu m'attacher aux personnages.
J'ai même eu quelques incompréhensions.

Néanmoins, le sujet était bien choisi.
On réalise que certains traumatismes ou blessures d'enfance non réglées peuvent déboucher sur des personnalités très noires et dangereuses.
On réalise que les personnes les plus inoffensives peuvent très bien cacher leur part d'ombres. C'est ce que l'on remarque à chaque lecture de faits divers … « C'était un homme tout à fait normal » est souvent répété.

𝗟𝗲 𝗙𝗶𝗴𝗮𝗿𝗼 𝗮𝗻𝗻𝗼𝗻𝗰̧𝗮𝗶𝘁 « 𝘂𝗻 𝗳𝗮𝘂𝘅 𝗹𝗶𝘃𝗿𝗲 𝗮̀ 𝘀𝘂𝘀𝗽𝗲𝗻𝘀𝗲 » 𝗲𝘁 𝗷𝗲 𝘀𝘂𝗶𝘀 𝘁𝗼𝘂𝘁 𝗮̀ 𝗳𝗮𝗶𝘁 𝗱'𝗮𝗰𝗰𝗼𝗿𝗱.

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Sylvie Germain a une belle écriture poétique et inspirante, un vocabulaire riche et évocateur et une admirable capacité à ciseler un texte pour en faire un joyau.
C'est donc une succession de joyaux, magnifiques à lire, puissants, riches dans ce roman la puissance des ombres. Des scènes magnifiques, surtout au début, et puis peu à peu on entre dans la tête d'un homme malade en train de sombrer.
Malheureusement, ça n'en fait pas un bon roman à mon gout. Il y manque un je ne sais quoi de lien dans toute l'histoire. On fait connaissance de nombreux personnages au début pour finalement ne se concentrer que sur un seul, abruptement, et de mon point de vue pas le plus intéressant, car il est trop caricatural. Quand nous entrons dans la tête de Sylvain, il est déjà complètement barré, et les quelques tentatives pour montrer qu'il reste de la lumière en lui (vis à vis de son chat) m'ont semblé naïves et peu crédibles.
En termes de roman, j'ai donc trouvé ça caricatural, même si en termes d'écriture c'est admirablement maîtrisé.
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Le récit commence par une fête costumée ou chaque personne represente une station de métro parisien. Un des invités est retrouve mort après avoir chuté du balcon. Bientôt un deuxième invité meurt accidentellement. La deuxième partie du roman nous raconte l'histoire du meurtrier.

J'ai bien apprécié la première partie, loufoque, décalée avec la présentation des personnages. Ils sont nombreux donc on ne les retient pas tous mais on commence à s'y attacher.
Et puis d'un coup on ne les voit plus on passe à l'autre personnage le meurtrier, j'ai moins apprécié cette partie, plus sombre. Je n'ai pas apprécié ce personnage même si on peut comprendre avec son histoire qu'il en soit arrivé là et je n'ai pas compris la raison des meurtres.
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