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Portrait d'après blessure" de
Hélène Gestern raconte l'histoire d'Olivier et d'Héloïse. Ils travaillent tous les deux dans une émission télévisée où ils analysent les photos qui ont marqués l'histoire, chacune à leur manière, par leur brutalité, leur signification. Afin de rejoindre un petit restaurant, ils prennent le métro, comme tous les parisiens.
Soudain, une explosion, des cris, des corps. Leurs vies changent à jamais. Pris sur le vif par un photographe mal attentionné, ils se retrouvent à la place de toutes les personnes qu'ils ont scrutés, analysés, commentés, eux aussi sur le papier glacé. Ils doivent faire face au revers de la médaille et remonter la pente.
Hélène Gestern nous écrit cette histoire avec les voix des deux personnages, permettant une vision plus large des évènements. D'une écriture simple, sans complications inutiles, l'auteure nous donnes les ressentis directs sans passer sans passer par quatre chemins, donnant une impression de proximité avec les héros de ce livre. Elle nous rapproche au plus près de son récit et décrit avec précision et clarté l'enfer que vivent au jour le jour ce deux rescapés.
Dans son roman, elle nous raconte les conséquences qu'un cliché simple mais brutal peut engendrer sur nos vies, de quelque façon que ce soit. Elle alterne entre les deux points de vues et explique, à la manière d'un reportage engagé, les différentes étapes de leurs reconstruction. Pas à pas, dans ce tunnel sans fond où l'amour, la peur, la haine se mélangent pour former une seule et même chose : le renouveau.
La lecture est fluide. On pourrait presque le lire d'une seule traite sans réfléchir à autre chose. Mais lorsqu'on relève la tête et que l'on repense à toutes ces photos qui nous ont marqués, on se met à la place du photographié et des centaines de questions s'imposent à nous.
Pourquoi lui, pas un autre ? Qu'est ce que j'aurais fait à sa place ? Qu'est ce qu'il est devenu ? Comment va-t-il ?
Dans cette histoire, on ne se tourne pas vers l'information concrète et réelle, mais vers l'humain. C'est le plus important, encore de nos jours.