AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,83

sur 190 notes
5
23 avis
4
19 avis
3
10 avis
2
3 avis
1
0 avis
Un homme et une femme dans le métro parisien. Scène quotidienne, banale. L'explosion d'une bombe, les flashs des photographes. Les vies d'Oliver et d'Héloïse viennent de basculer brutalement. Meurtris par la bombe, jetés en pâture à la une des journaux, l'un comme l'autre tentent alors de se reconstruire, de continuer autrement alors qu'une autre bombe à retardement, plus intime celle-ci, a déclenché son compte à rebours sans trop savoir quels en seront les dégâts.
Comment rester dignes alors que les photos vous montrent dénudé et blessé ? Comment résister aux médias qui veulent monnayer le récit d'une douleur pour grossir leurs audiences ? Quels sont les véritables ravages d'un attentat dans la vie de ses victimes ? Dans ce court roman à deux voies, Hélène Gestern tente d'apporter un début de réponses. Contrairement aux photographies, ses héros évoluent dans une part d'ombre et de flou. Flottants dans une zone étrange entre la réalité et l'oubli, ils cherchent, se perdent, reviennent à la surface. La plume singulière et pudique d'Hélène Gestern porte à merveille ces doutes et les battements fragiles de coeurs meurtris.
Commenter  J’apprécie          40
"Portrait d'après blessure" de Hélène Gestern raconte l'histoire d'Olivier et d'Héloïse. Ils travaillent tous les deux dans une émission télévisée où ils analysent les photos qui ont marqués l'histoire, chacune à leur manière, par leur brutalité, leur signification. Afin de rejoindre un petit restaurant, ils prennent le métro, comme tous les parisiens.
Soudain, une explosion, des cris, des corps. Leurs vies changent à jamais. Pris sur le vif par un photographe mal attentionné, ils se retrouvent à la place de toutes les personnes qu'ils ont scrutés, analysés, commentés, eux aussi sur le papier glacé. Ils doivent faire face au revers de la médaille et remonter la pente.

Hélène Gestern nous écrit cette histoire avec les voix des deux personnages, permettant une vision plus large des évènements. D'une écriture simple, sans complications inutiles, l'auteure nous donnes les ressentis directs sans passer sans passer par quatre chemins, donnant une impression de proximité avec les héros de ce livre. Elle nous rapproche au plus près de son récit et décrit avec précision et clarté l'enfer que vivent au jour le jour ce deux rescapés.

Dans son roman, elle nous raconte les conséquences qu'un cliché simple mais brutal peut engendrer sur nos vies, de quelque façon que ce soit. Elle alterne entre les deux points de vues et explique, à la manière d'un reportage engagé, les différentes étapes de leurs reconstruction. Pas à pas, dans ce tunnel sans fond où l'amour, la peur, la haine se mélangent pour former une seule et même chose : le renouveau.

La lecture est fluide. On pourrait presque le lire d'une seule traite sans réfléchir à autre chose. Mais lorsqu'on relève la tête et que l'on repense à toutes ces photos qui nous ont marqués, on se met à la place du photographié et des centaines de questions s'imposent à nous.
Pourquoi lui, pas un autre ? Qu'est ce que j'aurais fait à sa place ? Qu'est ce qu'il est devenu ? Comment va-t-il ?

Dans cette histoire, on ne se tourne pas vers l'information concrète et réelle, mais vers l'humain. C'est le plus important, encore de nos jours.
Commenter  J’apprécie          40
Un attentat ignoble, comme tous les attentats, dans une rame du métro parisien. Parmi les victimes se trouvent Olivier et Heloïse. Blessés, ils le sont dans leur chair mais aussi dans leur âme,. Mais ce qui les marquera plus encore, c'est la photo qui paraît le lendemain dans la presse: cette photo montre Olivier tenant Heloïse inanimée dans ses bras.
Ce beau roman traite du traumatisme des victimes de la violence aveugle, mais surtout du traumatisme des victimes de cette presse voyeuriste, indifférente, dévastatrice et qu'internet rend surpuissante. Hélène Gestern traite ces sujets avec délicatesse et pudeur. L'écriture est belle et le ton juste. Belle découverte que je dois à mon club de lecture.
Commenter  J’apprécie          40
Olivier et Héloïse sont dans le métro. Collègues, ils vont déjeuner. Mais une explosion retentit et les blesse, un attentat.

Au réveil, meurtris dans leur chair, ils découvrent les blessures invisibles, les bouleversements que leur vie doit désormais supporter, non pas à cause de l'événement, mais à cause d'un cliché d'eux repris par la presse et donnant lieu à toutes sortes d'interprétations.

On aurait pu croire que l'attentat, le fait divers, soit le centre du roman, mais il en est plutôt le déclencheur, le point d'impact. C'est la photo volée d'un moment de souffrance, d'une seconde dans la vie d'un homme et d'une femme qui aura une répercussion immense sur leur vie entière et celle de leur entourage, qui est au coeur du livre, et qui interroge.

Le récit est émaillé de quelques souvenirs de photographes ou personnes parlant avec recul de certaines images qui ont marqué leur vie, encadré par cette très belle citation de Willy Ronis : « La photo n'est pas un parpaing avec lequel on puisse construire n'importe quoi. Je me sens entièrement responsable de l'utilisation de mes images. »

J'ai beaucoup aimé cette histoire, bien construite et qui pousse à la réflexion sur l'impact des photos, dans un monde où le visuel et la mise en scène sont omniprésents. Une réflexion également sur le droit à l'image et le droit à l'information, notions tellement actuelles. Une belle découverte.
Lien : https://familytripandplay.wo..
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman qui se lit très facilement délivre une réflexion sur le pouvoir des medias ; où se situe la frontière entre le droit à l'information et le respect de la vie privée ? Une belle démonstration à travers l'histoire d'Olivier et d'Héloïse sur les effets dévastateurs qu'une photo sortie de son contexte, au même titre qu'une phrase, peut engendrer sur le cours d'une vie.
Commenter  J’apprécie          30
Rien a ajouter concernant le résumé, cela a été très bien fait précédemment.
J'avais beaucoup aimé" Eux sur la photo", qui posait la question du secret de famille dans un roman extrêmement bien écrit , "Portrait d après blessure ", titre déjà très beau , pose la question du droit à l'image mais aussi du droit à montrer certaines photos, même si l'objectif de ces belles photos est de défendre de bonnes causes .
Je ne regarderai plus les images qu'on nous diffuse avec le même regard …
Très beau livre, qui nous fait vivre la dure réalité de notre époque de terrorisme, même si ce n'est absolument pas le sujet du livre.
Hélène Gestern nous livre toujours une analyse très fine des sentiments de la vie quotidienne.

Commenter  J’apprécie          30
Il n'y a pas que la station de métro qui vole en éclat à la pause méridienne ce 19 septembre, c'est aussi la vie de Olivier et Héloïse. Ils s'apprêtent à manger ensemble pour continuer à échanger sur la prochaine émission de « Histoires de Photos » lorsqu'une explosion souffle la voiture du métro dans laquelle ils se trouvent.
Les souffrances et les blessures physiques pèseront peu par rapport au préjudice moral dû au nez creux d'un journaliste en mal d'image sensationnelle qui ajustera son viseur sur les bras ensanglantés d'Olivier dans lesquels repose Héloïse dépenaillée et blessée. La colère, l'envie de réparer ce préjudice les aidera à trouver dans leur combat unanime une force et un espoir.
Hélène Gestern met à nouveau au coeur de son ouvrage la photo. Pas les photos jaunies ou sépia de ses précédents ouvrages mais la photo choc celle qui instantanément cherche l'émotion. Un livre qui renvoie chacun d'entre nous sur notre envie de sensationnel, de « croustillant » au mépris de l'intimité et du droit de préservation de l'image. C'est l'histoire subtile d'une reconstruction et cette réflexion intéressante sur le pouvoir des images aurait pu être plus fouillée et approfondie.
Commenter  J’apprécie          30
Un récit émouvant sur le pouvoir des images, les excès de la presse à scandale et de la surmédiatisation. L'auteur interroge sur les limites floues entre liberté de la presse, droit à l'information et voyeurisme. La vie d'Héloïse et Olivier, spécialistes de la photographie historique, va être dévastée par un événement tragique et surtout le traitement médiatique qui en est fait. Cet accident les amène à s'interroger non seulement sur leur vie personnelle mais aussi sur leur pratique professionnelle.
Commenter  J’apprécie          30
Cet excellent roman aborde le sujet de la photographie de presse en général et de la presse « à sensation » en particulier. Alors qu'il peut-être un moyen d'information, de résilience, le photojournalisme, entre les mains de personnes cupides, sans éthique ni déontologie, peut aussi être une arme de destruction des individus qui en sont victimes.
Olivier et Héloïse sont collègues de travail. Alors qu'ils voyagent ensemble dans le métro, ils sont victimes d'un attentat. Un « photographe » prend sur les lieux une photographie d'eux qui fera le tour du Monde par son caractère sensationnel et voyeuriste. Plus que les blessures physiques, dont ils se remettront avec le temps, cette image va provoquer des dégâts immenses dans leurs vies professionnelles et privées.
Les paragraphes courts, alternant les vies des deux personnages, font de ce roman rythmé un livre qu'une fois ouvert vous ne pourrez plus refermer.

Lien : http://bibliothequearamon.ov..
Commenter  J’apprécie          30
Il s'appelle Olivier, elle s'appelle Héloïse. Ils partent déjeuner, mais la rame de métro dans laquelle ils sont montés est gravement endommagée par une explosion.
Au début de ce roman, le lecteur est aussi perdu que les deux protagonistes : il y a bien deux voix, deux narrateurs (ou, plus exactement, un narrateur, Olivier, et une narratrice, Héloïse), mais il est difficile de savoir qui parle. Est-ce Olivier ? Est-ce Héloïse ? Seuls quelques mots accordés au féminin ou au masculin permettent, dans les deux premiers chapitres, d'établir le sexe (pas encore l'identité) de la voix.
Héloïse et Olivier, hospitalisés dans un état grave, sont alors loin de se douter qu'une photographie prise par un paparazzo fera basculer leur vie.
Les deux voix d'Olivier et d'Héloïse alternent avant de se croiser.
En s'interrogeant à nouveau sur le pouvoir et le poids de la photographie comme trace d'un passé heureux ou violent, Hélène Gestern évoque dans ce beau roman la question du droit à l'information. Elle retrace également le parcours de deux êtres qui tentent, petit à petit, de se reconstruire afin de renouer le lien qui les unissait avant ce terrible accident.
Lien : http://enakreb.blogspot.fr/
Commenter  J’apprécie          30




Lecteurs (344) Voir plus



Quiz Voir plus

Eux sur la photo #Prix DLAL

Comment s'appelle l'héroïne

Natalia
Natacha
Hélène
Geneviève

9 questions
60 lecteurs ont répondu
Thème : Eux sur la photo de Hélène GesternCréer un quiz sur ce livre

{* *}