René Ghil/5
1 notes
Résumé :
Aujourd'hui largement ignoré, René Ghil fut l'adversaire du Symbolisme. Le texte intégral de De la Poésie Scientifique (1909) et celui de La Tradition de Poésie-Scientifique (1920) est préfacé et annoté par Jean-Pierre Bobillot
René Ghil fut le plus soudainement célèbre, puis le plus injustement oublié des auteurs de la première génération symboliste : précisément parce qu’il s’avéra l’adversaire le plus irréductible du Symbolisme. Si les versions successive... >Voir plus
René Ghil fut le plus soudainement célèbre, puis le plus injustement oublié des auteurs de la première génération symboliste : précisément parce qu’il s’avéra l’adversaire le plus irréductible du Symbolisme. Si les versions successive... >Voir plus
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Oh pleurez ! longues voix, sourdes voix, voix des larmes !
Voix du monde qui saigne et qu'aux ivresses d'armes
Traverse, pâle et noir, le long peuple en alarmes
Des dièses de l'orgue et des âpres Violons !
Oh pleurez ! longues voix de la lèvre animale :
Rien ne vaut la douleur et le plaisir qui râle ;
Rien ne vaut l'orgue sourd et l'émoi qui s'exhale
Apre et rauque, et damné, des Violons noirs et longs :
Un soir l'Orgue d'église aux spasmes des Violons
Montait loin sa douleur sourde en les râles longs :
Voix de genèse, Amour et Trépas, ô pleurs longs !
Un soir l'Orgue montait dans l'horreur des Violons...
Voix du monde qui saigne et qu'aux ivresses d'armes
Traverse, pâle et noir, le long peuple en alarmes
Des dièses de l'orgue et des âpres Violons !
Oh pleurez ! longues voix de la lèvre animale :
Rien ne vaut la douleur et le plaisir qui râle ;
Rien ne vaut l'orgue sourd et l'émoi qui s'exhale
Apre et rauque, et damné, des Violons noirs et longs :
Un soir l'Orgue d'église aux spasmes des Violons
Montait loin sa douleur sourde en les râles longs :
Voix de genèse, Amour et Trépas, ô pleurs longs !
Un soir l'Orgue montait dans l'horreur des Violons...
Sans paix, allés, venus, doux de rêve lunaire
vont-ils : et, las d'aller, s'enrêve le herseur :
Ayant l'air de songer, en un songe sévère,
Au nu large, tout sexe et vulve, de la Terre,
Qui s'ouvre, génésique, au germe envahisseur !
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