AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Gisèle Toulouzan (Traducteur)Paola de Luca (Traducteur)
EAN : 9782864247616
144 pages
Editions Métailié (17/02/2011)
3.21/5   12 notes
Résumé :
Diego et Walid font connaissance dans la salle d’attente d’un centre pour enfants gravement handicapés, où l’un et l’autre mènent leur fils chaque jour. Une amitié se noue entre eux, mais tandis que Diego parle volontiers de lui, de sa culpabilité, de la quasi-impossibilité de communiquer avec son enfant, du malaise de sa confrontation au monde, Walid reste sur la réserve. L’Arabe l’entraîne un soir dans une fête orientale, où Diego rencontre une fascinante danseus... >Voir plus
Que lire après Le père et l'étrangerVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Deux hommes que tout semble opposer vont se lier d'amitié par le biais d'un sort commun. Diego, fonctionnaire réservé et dont le couple bat sérieusement de l'aile, rencontre un jour Walid. C'est le lieu de leur rencontre qui va tout déclencher : un centre spécialisé pour enfants gravement handicapés. Au fur et à mesure de leurs rencontres, les deux hommes vont se livrer l'un à l'autre, chacun à leur manière. Diego, hors du du regard de son entourage avec cet homme sorti de nulle part, se libère de ce qui l'oppresse : sa situation familiale et son travail. Walid, plus discret, ne révèle rien de son passé mais, comme Diego d'ailleurs, s'épanche sur sa relation avec son fils handicapé et sur les sentiments qu'il éprouve pour cet enfant.
Presque simultanément, deux événements vont venir perturber cette amitié naissante. Diego va d'abord être abordé par un homme disant s'appeler Santini et prétendant être membre des services secrets. Sans détour, Santini présentera Walid sous un tout autre jour à Diego. D'après lui, Walid serait un terroriste et l'aide de Diego serait la bienvenue pour mieux le connaître. S'abstenant de répondre formellement à l'invitation à collaborer mais ne refusant pas non plus clairement, Diego hésite quant à la conduite à tenir. Plus mystérieux encore, quelques jours plus tard, il se rend compte que son 'nouvel ami' a tout simplement disparu de la circulation.
Longue nouvelle -ou court roman?- 'Le père et l'étranger' aborde plusieurs thématiques sous couvert d'une intrigue noire. En confrontant le point de vue de deux pères sur le sujet, l'auteur attaque bien sûr de front les rapports existant entre des parents et leur enfant handicapé. Ce qui s'en dégage, c'est la force des sentiments qui unissent les parents à leur enfant. Plus encore semble-t-il qu'entre des parents et des enfants 'normaux', l'amour paraît inexplicable, presque animal et surtout d'une force à toute épreuve. L'un des soucis exprimés par Walid, parmi le peu de choses qu'il livre, reste celui de l'après : après sa mort, après sa disparition, qui s'occupera de son fils? Entre les deux pères étrangers l'un à l'autre par leur culture, leurs centres d'intérêt et leur histoire, ce serment de veiller sur l'enfant qui deviendrait orphelin scellera leur amitié et, pour le lecteur, figurera comme le plus beau moment du livre. L'amitié au-delà des différences de culture paraît également au centre de l'intrigue : comment ces deux hommes que rien ne lie au départ vont-ils finir par représenter l'un pour l'autre une sorte de point de repère, une balise qui leur permette de supporter tous les moments où ils ne sont pas ensemble?
Au-delà de ces deux thèmes, force est de reconnaître que l'intrigue elle-même ne pèse guère lourd. le mystère autour de la disparition de Walid, la question de son appartenance ou non aux milieux terroristes, la mission que se verra confier Diego par une femme qu'il n'identifiera jamais réellement...autant d'éléments qui resteront trop peu approfondis et que la conclusion du livre n'éclairera pas. L'ensemble laisse finalement un goût d'inabouti et d'inachevé, que l'on regrette d'autant plus que l'ouvrage, dû à la plume de l'auteur de 'Romanzo Criminale', nous paraissait de prime abord des plus attirants.
Commenter  J’apprécie          20
Deux pères se rencontrent à l'Institut où leurs fils, lourdement handicapés par des lésions cérébrales et physiques, sont pris en charge pour quelques heures. Diego, le père de Giacomo, est employé au ministère de la Justice à Rome. Après la naissance de son fils, Diego se sait "mort à l'intérieur" et a bien du mal à ressentir autre chose qu'une grande honte lorsqu'il regarde Giacomo. Walid, au contraire, se montre plein d'attentions et de douceur envers Yusuf, son fils. Une amitié profonde aussi bien qu'inattendue se noue entre les deux hommes. Au contact de Walid qui le fascine, Diego se libère de tout ce qui asphyxie sa paternité et empêche une relation apaisée avec Giacomo. Ainsi, il change très progressivement de regard sur son petit garçon. Mais quelques mois après leur rencontre, Walid disparaît et Diego est alors contacté par un agent des services secrets. Qui était vraiment son ami ? Où est-il maintenant ? Diego aura-t-il la force de poursuivre seul ce qu'il a commencé à construire avec Giacomo ?
En focalisant le point de vue sur Diego, ce sont toutes les émotions, tous les ressentis du père et de l'ami auxquels le lecteur a accès. Non seulement l'identification joue à plein mais le côté opaque de la personnalité et de la vie de Walid est ainsi préservé. Les doutes, les réactions, le désespoir, la pitié mêlée de honte, bref tout ce qui fait le quotidien du père d'un enfant handicapé est explicitement exprimé, sans angélisme, ni hypocrisie et cela donne à certains passages une force poignante de réalisme à laquelle, paradoxalement, l'intrigue policière fournit une forme de respiration qui éloigne le pathos.
Le titre condense les deux trames narratives en métaphorisant le réseau de relations qui irrigue le roman : le père pouvant aussi bien être Walid que Diego et l'étranger étant Walid, de fait, mais aussi Diego qui est étranger à lui-même et au monde depuis la naissance de Giacomo ; étranger aussi à la vie de Walid. Mais l'étranger est aussi chacun des deux enfants puisque le monde des autres leur est inaccessible.
C'est un roman tendu, où l'amitié vient balayer la nuit comme un faisceau de lumière troue les ténèbres. Un roman qui laisse la gorge serrée mais le coeur rempli. Splendide et généreux.
Commenter  J’apprécie          20
Quatrième de couverture

"Diego et Walid font connaissance dans la salle d'attente d'un centre pour enfants gravement handicapés, où l'un et l'autre mènent leur fils chaque jour. Une amitié se noue entre eux, mais tandis que Diego parle volontiers de lui, de sa culpabilité, de la quasi-impossibilité de communiquer avec son enfant, du malaise de sa confrontation au monde, Walid reste sur la réserve. L'Arabe l'entraîne un soir dans une fête orientale, où Diego rencontre une fascinante danseuse du ventre, puis Walid disparaît. Des agents secrets prennent contact avec lui pour lui demander de les aider à retrouver Walid, qu'ils dépeignent sous les yeux d'un terroriste."



Un court roman (une longue nouvelle?) fort intriguant, qui ne livre pas toutes les réponses aux questions, un héros malgré lui, Diego, humain très humain, qui se débat avec lui-même, ne manque pas de courage, essaie, se relève, hésite, doute, se trompe. C'est noir évidemment, mais parfois les nuages se dispersent, on termine sur une bouffée d'espoir et de ciel bleu. Sobre, intimiste, beau et poignant.



"Je ne crois pas qu'on se soit rencontrés par hasard, Walid et moi. Non. C'est un événement trop important pour être un simple effet du hasard. Tu vois, il faut que je le retrouve. Nous avons encore beaucoup de chemin à parcourir ensemble. Depuis notre rencontre, ma vie n'a plus été la même. Mille choses sont arrivées, toutes en même temps et toutes étranges, et le plus étonnant est que je sais exactement comment je dois me comporter. Maintenant, je veux dire. C'est comme si j'avais quelqu'un à mes côtés pour me souffler la bonne réponse, le bon geste, la bonne question à poser. A mes côtés... je devrais plutôt dire en moi... dis, tu ne crois pas que c'était ce que voulait dire Zaïra quand elle déclarait que, Yusuf et toi, vous aviez désormais deux pères?

Diego se leva et installa le gamin dans sa poussette.

- Dis-moi quelque chose, je t'en prie!

L'enfant ouvrit les yeux, s'étira, puis reconnut la voix de son père, explora son court horizon de sa petite main tendue et, quand il rencontra la main velue de son père, s'abandonna avec un sourire angélique. Diego se sentit plein d'orgueil et de douleur.

- Bon, mon garçon, la décision est prise. Et que le ciel soit avec nous."


Lien : http://en-lisant-en-voyagean..
Commenter  J’apprécie          30
Je tiens d'abord a remercier Babelio de m'avoir offert ce livre lors du tirage au sort fetant les 200000 adherents !
Qu'en est-il de la lecture ? J'ai bien aimé ce livre ! L'auteur a vraiment une plume agreable et fluide. On est de suite pris dans et temoin de cette amitié forte qui lie ces deux hommes frappés par le destin. Malheureusement, ce roman se revelera bien trop court a mon gout et je l'ai refermé plein de frustrations. Si le sujet de la relation parent/enfants est bien exploitée pour le reste, surtout en ce qui concerne Walid et son entourage je me suis retrouvé sans aucunes reponses a mes questions. J'ai trouvé ca vraiment dommage car il est vraiment agreable a lire dans le style d'ecriture. Un sentiment d'inachevé vraiment tres frustrant donc au moment de refermer ce livre! Cependant, cela m'a permis de decouvrir cet auteur et je pense me procurer d'autres de ses romans.

Commenter  J’apprécie          10
On est très vite intrigué par l'amitié que Diégo porte à Walid, père comme lui d'un enfant lourdement handicapé. Tout au long du roman, le suspens reste entier : qui est réellement Walid? , un sentiment de malaise plane sur certaines pages sans que l'on puisse dire pourquoi!
A découvrir
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
En général, les parents échangeaient un signe de tête ou un commentaire sur le temps qu’il faisait ou sur leurs enfants. Diego ne s’était jamais accordé le réconfort d’un bavardage. En quoi les jérémiades ou les conseils des autres auraient-ils pu l’aider ? A une époque, ce malheur qui lui était tombé dessus l’avait rendu honteux. Puis il avait fini par se persuader que dans la douleur comme dans la colère, on est tou­jours seul et impuissant.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Giancarlo De Cataldo (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Giancarlo De Cataldo
Rencontre animée par Gérard Meudal
Festival Italissimo
Deux maîtres du roman policier, parmi les plus loués tant en Italie qu'ailleurs : Giancarlo de Cataldo d'une part, Maurizio de Giovanni de l'autre. Magistrat et journaliste, de Cataldo est l'auteur de Romanzo criminale, La Saison des massacres et le co-auteur de Suburra. Scénariste et dramaturge, de Giovanni est l'auteur des séries emmenées par les commissaires Giuseppe Lojacono et Luigi Alfredo Ricciardi. À mi-chemin entre roman et télévision, un voyage plein de suspense à la découverte du giallo, le polar à l'italienne.
Plus d'informations sur le festival
À lire – Giancarlo de Cataldo, Je suis le châtiment, trad. par Anne Echenoz, éd. Métailié, 2023 – Maurizio de Giovanni, Nocturne pour le commissaire Ricciardi, trad. par Odile Rousseau, Payot et Rivages, 2022.
+ Lire la suite
autres livres classés : enfants handicapésVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus


Lecteurs (21) Voir plus




{* *}