Marianne de Gréville a vingt ans
Marianne a commis un double meurtre et blessé gravement une femme flic.
Marianne a pris perpétuité assortie d'une peine de sûreté de vingt-deux ans.
Marianne se retrouve enfermée à vie dans un centre pénitentiaire.
Oui j'avoue, j'ai jugé Marianne au tout début de l'histoire, comme une petite racaille. Je me suis dit qu'elle n'avait que ce qu'elle méritait..... mais ça, c'était avant... avant que cette jeune fille ne connaisse l'enfer.
L'enfer des portes de la prison qui se referment sur elle avec l'unique perspective de passer toute sa vie derrière les barreaux. le bruit des verrous, la peur, la solitude, les humiliations, les punitions, les coups de matraque, le cachot.
Elle s'évade dans sa tête en écoutant le bruit des différents trains qui circulent chaque jour.
Marianne se fait un shoot, elle laisse libre cours à son imagination, elle ferme les yeux et dans ses rêves elle part... sans jolie petite histoire car ici tout est noir, dénué d'espoir.
Marianne n'a aucune visite, pas d'argent mais elle est jolie alors elle va faire un deal avec Daniel, un maton qui n'est pas insensible à ses charmes. Une gâterie contre une cartouche de cigarettes et plus pour obtenir ses doses d'héroïne.
Un rapport
de force va s'instaurer entre Marianne et cet homme marié et père de famille.
Un rapport
de force homme/femme - dominant/dominée.
Elle a besoin de lui pour sa drogue et ses cigarettes. Daniel a besoin d'elle tout court car il a craqué pour ses beaux yeux noirs.
Marianne devient sa drogue à lui, sa dépendance. Il est en proie à un conflit intérieur et se bat contre ses sentiments.
Marianne est incontrôlable, dangereuse et féroce. C'est une bombe à retardement qui peut exploser n'importe quand. Son corps est sculpté par le sport et les arts martiaux.
Marianne a les mains pleines de sang. Elle peut tuer à mains nues, elle l'a prouvé.
C'est une meurtrière qui effraie les gardiens et les autres détenus qui savent ce dont elle est capable.
Pourtant sous sa carapace ce n'est encore qu'une toute jeune fille fragile qui a juste manqué d'amour et de soutien pour s'en sortir.
Elevée par des des grands-parents snobs et froids qui voulaient gérer sa vie et qu'elle a préféré fuir.
Marianne est fière et elle préfère souffrir en silence que de céder ou balancer.
Elle préfère cacher ses blessures, ses bleus au corps et au coeur et les panser toute seule dans sa cellule comme une bête en train d'agoniser le ferait.
Pourtant elle n'hésite pas à pleurer et à montrer ses faiblesses.
Je ne voulais pas m'attacher à elle mais petit à petit elle a réussi à me toucher cette gamine perdue. Elle ne mérite pas toute cette violence, tous les coups, les matraquages qu'elle va subir, les passages à tabac la laissant presque morte.
Marianne va morfler entre une matonne, Solange Pariotti, particulièrement sadique surnommée "La Marquise" qui veut la briser, et la chef des détenues, Giovanna et sa bande des "hyènes".
Heureusement Marianne va se faire des alliés voire des amis dans ce monde carcéral. Des personnages attachants. Justine et Daniel, les matons, VM, une détenue dont tout le monde a peur, et Emmanuelle surnommée "le fantôme" qui partage sa cellule.
Un jour Marianne est demandée au parloir.
Marianne est telle une machine de guerre que trois flics vont vouloir utiliser.
Marianne va avoir le choix entre rester enfermée à perpétuité et celui de pouvoir sortir.
Mais la liberté est à quel prix?
Mon avis est mitigé sur ce roman pourtant bien écrit, bien construit. Un chapitre lu en entraîne un autre et encore un autre jusqu'à dévorer ce pavé de 700 pages.
Mais, car il y a un mais, personnellement je trouve que
Karine Giebel a tout trop exagéré dans la noirceur, les tortures physiques et psychologiques, le sadisme et surtout l'ultra-violence qui règne pour bien trop peu d'espoir.
A un peu plus de la moitié du livre l'histoire bascule de drame en milieu carcéral en polar espionnage avec une Marianne manipulée et transformée en "Nikita" avec toujours une violence omniprésente.
"
Meurtres pour rédemption" est un livre bouleversant à ne pas mettre entre toutes les mains et qui donne juste envie de pleurer toutes les larmes de son corps dès la dernière page tournée.