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sur 3717 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Irions-nous jusqu'à mourir d'amour ? Mourir par amour ? Tama, elle, le sait. Elle ne le sait que trop bien. Après tout ce qu'elle a enduré, et est devenue éperdument amoureuse d'Izri, le fils de sa geôlière, la mort ne serait-elle pas une délivrance ?

Encore une fois, Karine Giebel y va fort. Très fort ! Après le milieu carcéral dans Meurtres pour rédemption, la pédophilie dans Purgatoire des innocents, c'est l'esclavagisme moderne qu'elle dénonce. de manière virulente, explosive, insoutenable.

Tama a cinq ans lorsqu'elle perd sa mère. Son père s'est remarié, a eu d'autres enfants et Tama devient une charge financière. Sous les promesses qu'elle aurait une vie meilleure à Paris, qu'elle irait à l'école, son père l'a vend à une intermédiaire, Mejda, pour la famille Charandon. Qui aurait cru ce qu'elle allait devenir? Je n'ose même pas le décrire ici... Innommable. Et j'ai stoppé ma lecture deux jours. Je me conditionnais et me répétais "ce n'est qu'une histoire !".
Jusqu'à ce que mon compagnon me dise "si, ça existe... j'ai entendu une histoire comme celle-là, il y a quelques années. C'était à Paris, ils ont retrouvé une petite fille qui était devenue une esclave dans une famille bourgeoise."
Alors, j'ai pris mon courage à deux mains pour reprendre la lecture. Car il faut savoir de quoi est capable la nature humaine.

Heureusement, d'autres personnages très attachants sont apparus, comme Gabriel, et Tama a connu l'amour avec Izri. Izri. Lui-même battu par son père, rejeté à l'école pour ses origines marocaines. Comment grandir ?

Ce livre soulève tant de problèmes... Mais l'amour, toujours présent dans ses personnages "humains", est-il assez fort pour les résoudre ? Là, je vous laisse le découvrir.

Comme toujours, chez Giebel, les protagonistes ne sont jamais ceux qu'on croit qu'ils sont et on lit en ayant une incroyable soif de vengeance.

Malgré ce coup de force, je retire une étoile pour la réelle difficulté que j'ai eue à la première partie.

Enfin, sachez que la réduction en esclavage, la servitude et le travail forcé, touchant principalement des enfants, des jeunes filles et des femmes, existant pas seulement dans des familles aisées, est punissable en France selon le code pénal du 5 août 2013..
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Je m'attendais à un thriller.
J'avais peut-être une idée préconçue de Karine Giebel.

On a plutôt droit ici à une histoire d'Amour et de Grande Misère.

En y réfléchissant, ... j'avais l'impression de lire Les Piliers de la terre. Pour ceux qui l'ont lu, vous imaginerez facilement ce que je veux dire par Grande Misère.

À chaque paragraphe, on pense que la situation s'améliorera, mais au suivant, ... on recommence.

Et comme l'indique le titre, le dernier (ou la dernière) tue effectivement.

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Quel roman et quelle histoire terribles. Nous y découvrons des êtres blessés, meurtris par la vie, par les injustices et par les rêves brisés. Nous y côtoyons l'esclavagisme moderne et la violence, une violence cruelle et gratuite, une violence choquante. Nous y suivons Tama, cette petite fille qui grandit, arrachée à son pays et à sa famille pour être esclave. Oui, vous avez bien lu : esclave. Même à notre époque, cela existe toujours... sa vie ne cessera plus d'être un combat à partir de son arrivée en France, un combat pour survivre malgré les mauvais traitements et la peur. Cette petite fille vit des choses absolument terribles (il y a des scènes difficiles), régulièrement affamée et battue.
En parallèle, nous suivons aussi un peu Gabriel, un homme ayant souffert et assoiffé de vengeance. Un homme froid et retiré de la société, n'ayant plus aucun goût à la vie.
Leur deux parcours nous montre toute la noirceur des hommes, et je vous avouerai avoir perdu un peu foi en l'humanité à cette lecture.
Trop d'ondes négatives ? Non, il y a tout de même des choses magnifiques, telles que l'amitié, la solidarité, et surtout un amour profond et sincère.
J'ai apprécié la narration, alternant entre le passé et le présent, mais aussi entre l'histoire de Tama et celle de Gabriel (bien que cette dernière soit beaucoup plus courte).
J'ai lu ce roman d'une traite, tant il est difficile de le lâcher, et me suis profondément attachée aux personnages, à Tama, cette guerrière incroyable, ayant vécu tellement de choses mais ayant une force mentale hors du commun. Il m'en est donc que plus difficile de tourner la dernière page...
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Il y a aujourd'hui en France trois têtes d'affiche du polar... ce sont à mes yeux les trois meilleurs : Karine Giebel, Mattias Köping et Ghislain Gilberti.
J'ai déjà eu l'occasion, à travers la présentation de leurs oeuvres, de parler des deux messieurs.
C'est donc la première fois que je vais dire quelques mots de leur consoeur.
Mais d'abord je voudrais ouvrir une petite parenthèse sur ce qui, outre le talent, lie ces trois surdoués.
Il y a en effet dans leurs univers ce que j'appellerais "la parenté du désespoir", "l'appel du noir et de l'abîme".
Chez Giebel, Köping et Gilberti, le monde est livré au mal, l'amour n'y trouve une place que dans la mort.
Pour survivre dans cet enfer qu'est la vie, il y a la violence, l'alcool, la drogue... la musique et surtout les livres.
Vérifiez... ce sont des constantes.
Parenthèse refermée.
-Toutes blessent, la dernière tue- aborde le thème de la traite humaine à travers une forme d'esclavage sournoise : l'esclavage domestique. Celui de ces gamines achetées dans des pays pauvres pour une bouchée de pain, que l'on déracine pour les séquestrer et les contraindre aux travaux forcés, avec comme contrepartie le mépris, l'humiliation, les coups... l'ignorance (analphabétisme) et la peur (je devrais dire les peurs).
Tama est cette petite esclave d'aujourd'hui, achetée au Maroc à huit ans pour quelques euros... qui va franchir "la porte maudite", sans savoir qu'elle vous conduit en Enfer.
Cet Enfer, l'auteure nous le raconte avec une surenchère dans la violence, le sadisme, l'horreur, que j'ai trouvé insupportable. Mais le talent narratif de Giebel et sa plume vous poussent à vouloir connaître le dénouement... oubliant ce qu'il y avait écrit au-dessus de la porte de l'Enfer.
A ce réquisitoire "impitoyable" contre l'esclavage domestique, viennent se greffer une grande et belle histoire d'amour, et une intrigue spécifiquement polar. le tout magistralement pensé, construit, articulé, écrit.
Le danger, lorsque l'on côtoie en permanence l'extrême, c'est de basculer dans la vacuité du non crédible.
Au lecteur de se faire son idée.
La mienne, bien qu'ayant aimé ce roman de oufs, ce pavé de 800 pages, qui se lit avec une fluidité remarquable... c'est que Tama, exutoire de la violence sous toutes ses formes, aurait dû, victime d'un des plus grands jeux de massacre littéraire auquel il m'ait été donné d'assister, mourir d'une overdose de coups de poing, de coups de pied, de multiples sévices et tortures (brûlures, fractures, traumas crâniens), dénutrition, et j'en passe... Tama n'aurait pas pu survivre au-delà de la 100ème page...
Le talent de Giebel, c'est de nous obliger à penser que... peut-être.
En conclusion, c'est violentissimement noir, à peine croyable, mais il y a du souffle, du talent... c'est brillant et addictif.
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Merci à Babelio et aux Éditions Pocket pour l'envoi de ce thriller. C'est avec ce roman que je découvre Karine Giebel, auteur très populaire. Un peu sidérée par l'intense violence qui rythme chaque page, ou presque, j'ai néanmoins dévoré les 800 pages du pavé.
Nous faisons connaissance avec Tama alors qu'elle est âgée de 8 ans et que son père la confie à une cousine, censée lui procurer un avenir meilleur en France… L'enfer commence alors pour la fillette : humiliation, coups, tortures de la part de femmes pour qui l'esclavage n'a jamais été aboli ; explosions de violence de la part du jeune Izri, son amoureux qui confond amour et possession ; puis elle tombe dans les mains de plus méchant encore (si, c'est possible !) et elle est à nouveau confrontée à une situation de domination, cette fois sexuelle, aux tortures psychologiques : la vie de la jeune Tama n'est que succession de douleurs. C'est plus, me semble-t-il , que ce qu'aucun être humain ne peut encaisser…
Dire que Toutes blessent, la dernière tue est un thriller éprouvant apparaît comme un euphémisme et l'accumulation de barbaries finit par saturer. Heureusement, l'histoire d'amour passionnelle de Tama et Izri apporte un peu de douceur – et, ce, malgré la rage et le désespoir qui animent le jeune homme, qui le conduisent immanquablement à maltraiter Tama qu'il aime pourtant profondément. L'auteur justifie cette violence par le fait qu'enfant il a lui-même été victime de violences extrêmes mais on lui en veut quand même un peu !

Outre Tama et Izri, le roman s'attache également aux pas de Gabriel, un solitaire qui ne quitte ses bois que pour assassiner de sang-froid des gens apparemment sans histoire. Jusqu'au jour où une jeune femme s'introduit chez lui, le menace alors qu'elle est gravement blessée. Doit-il la soigner ? La supprimer de crainte qu'elle ne découvre son secret ? Gabriel saura-t-il se laisser attendrir ou n'écouter que son désir de vengeance ?

Pas de temps mort, une écriture énergique, une construction très habile, des personnages vraiment détestables – comme désertés par toute humanité – d'autres profondément attachants, c'est plutôt réussi même si j'ai parfois trouvé un peu racoleur l'omniprésence de la violence.

Challenge ABC – 2019/2020
Challenge PAVES 2020
Challenge Plumes féminines 2020
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Toutes les lignes blessent. Tous les mots cognent. La chute tue.
Comme toujours avec Giebel on voudrait bien s'arrêter de lire mais on ne peut pas, alors on continue même si c'est du supplice, du voyeurisme ou de la compassion.
Et on s'attache à Tama, on voudrait la sauver, la venger, la libérer, et condamner ceux qui l'ont fait souffrir. Ce qui est fort dans ce livre c'est qu'il pousse à la prise de conscience de ce que peut cacher des murs anodins, des monstres à têtes de voisins, des meurtrissures quotidiennes sur des enfants sans défense, des personnages veules qui se coiffent de respectabilité alors qu'ils n'ont pas l'ombre d'une conscience.
Même si il y a trop de "murmuré-je" et de "hurlé-je" et que les scènes de violence des petits voyous occultent les ravages de l'esclavagisme sur ces enfants qui n'existent plus, on pardonne KG, parce que KG nous montre ce qu'il y a derrière les murs.
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Je viens de refermer mon premier Karine Giebel et l'oisiveté des vacances me permet le luxe d'un petit billet « à chaud » ! Dire que je suis bien entrée dans l'univers de cette autrice est un bel euphémisme puisque j'ai « avalé » les 750 pages en moins de 72 heures ! Pourtant, je ne peux pas cacher qu'à certains moments, j'ai pris de la distance par rapport au récit, le jugeant trop répétitif et donnant un peu dans l'exagération. Toutefois, cela ne m'empêchera pas de me plonger dans ses autres romans. Rare étant le livre parfaitement en adéquation avec nos attentes. Pour la petite histoire de cette lecture, je ne connaissais pas jusqu'à il y a quelques mois cette romancière française. C'est en lisant les chroniques de mes consoeurs et confrères de Babelio que je l'ai découverte. C'est intéressant de mesurer à quel point les échanges de points de vue de lectures sur Babelio nous influencent mais surtout, nous ouvrent à d'autres univers et nous sortent de notre zone de confort pour envisager d'autres regards sur le monde. Auparavant utilisé beaucoup dans le cadre du travail, Babelio s'est imposé comme une source de découvertes intarissables et plus seulement sur le plan professionnel ! Et que dire de mes capacités de rédaction que j'ai amplement développées depuis mon inscription ! Donc, voilà, encore une belle découverte que je dois notamment à Sylviedoc ! ;o) Un petit résumé de ce gros pavé en quelques lignes : Tama, petite marocaine de huit ans est vendue par son père pour 80 euros à Mejda, esclavagiste des temps modernes fournissant à de riches familles françaises des petites esclaves bon marché. L'enfant se retrouve prisonnière dans un joli pavillon de banlieue dans une famille franco-marocaine où elle devient la « bonniche », écrasée par les heures de travail sans fin, les humiliations perpétuelles, les mauvais traitements, les coups, les sévices. La petite fille courageuse se bat pour survivre espérant toujours l'hypothétique retour auprès de sa famille. Pourtant, les heures sombres de sa destinée restent encore à venir et le calvaire de Tama ne fait que commencer. En parallèle de ce récit, Gabriel, tueur à gage de son état, découvre dans la remise de sa ferme une jeune étrangère blessée et quasi moribonde qui le menace d'une arme et tente de le dépouiller de son argent et de sa voiture. Bien vite maîtrisée, elle sombre dans un coma profond. Pourtant décidé à l'enterrer dans la forêt derrière la maison, Gabriel se laisse « attendrir » et soigne la jeune fille qui se réveille amnésique. La mise en parallèle de ces deux récits pousse évidemment le lecteur dés le début de sa lecture à chercher les liens entre les deux personnages féminins et ne cesse d'être dans l'attente des recoupements à faire. Un récit très addictif malgré la dureté et la violence extrême de certaines scènes où l'on est indéniablement tenu en haleine, l'espoir chevillé au coeur pour la jeune Tama qu'on aimerait tellement sauver. Les sombres secrets de Gabriel nous fascinent et les liens qui se tissent entre lui et sa « captive » enrichissent ce face-à-face en huis-clos. Pour ma part, trop sensible et peu endurante lorsqu'il s'agit de récits de sévices subis par les enfants, je ne suis pas non plus une addict des polars, j'ai donc eu du mal sur les scènes que j'ai trouvées redondantes de tortures et de viols, jusqu'à l'écoeurement même malgré l'écriture de Karine Giebel qui suggère plutôt qu'elle ne décrit et élude même certains passages. La lumière émanant des beaux personnages du roman rachète quelque peu la noirceur des monstres qui le hantent. Indéniablement, l'écriture de Karine Giebel équilibre l'ensemble : l'usage des phrases nominales, des descriptions, de la temporalité du récit qui passe du passé simple au présent de narration, d'un narrateur omniscient au « je » de Tama ou d'Izri qui nous les rend encore plus proches, tous ces procédés donnent un rythme au récit qui s'accélère ou s'étire en longueur. Un intense moment de lecture dont il va me falloir un certain temps pour m'en remettre. Je ne suis pas près d'oublier Tama ni les circonvolutions de mon coeur à la lecture de ce roman !
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Voilà trois ans que j'avais croisé le chemin de Marianne ; trois ans et pourtant c'était hier. Il m'a fallu trois ans pour replonger dans du Giebel, pour digérer la rencontre choc avec cette auteure. J'aurais pu attendre une année supplémentaire, mais il faut bien rendre les livres qu'on vous prête. Alors j'ai fait la connaissance de Tama.
Il ne faut pas être effrayé par le côté pavé: l'écriture est fluide, il y a souvent des redites, habiles certes, la lecture est très simple. Et addictive.
Malgré une trame qui m'a rappelé l'histoire de Marianne, Giebel est sans conteste très douée pour installer une boule au ventre et me faire lire en 4 jours 800 pages: n'est -ce pas l'effet recherché d'un thriller?
Ce qu'on ne s'attend par contre pas à y trouver, c'est de la passion, du romantisme, de l'amour, à la limite du fleur bleue: punaise oui, j'y ai cru!
Ce mélange de dureté et de romantisme sans limite doit être l'ingrédient secret indispensable de Giebel à l'écriture d'un best seller!
Et même si je devine maintenant le mécanisme de narration et les rouages des intrigues, je ne pense pas attendre 3 ans avant le prochain.
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Ce livre nous plonge dans l'enfer de l'esclavage moderne : ces petites filles vendues par leur pauvre famille à des occidentaux pour servir d'esclave domestique à des familles, pas forcément riches d'ailleurs.

Il s'agit ici de Tama, petite marocaine de 8 ans, qui va vivre l'enfer au sein d'une famille française, dormir dans un cagibi, sans vraie nourriture ni chauffage, à travailler plus de 15 h par jour, 7 J / 7. Chaque acte de rébellion lui revient en coups et tortures toutes aussi cruelles les unes que les autres...
Comment pourrait-elle s'en sortir ?

Un personnage très fort, et très très attachant, un suspense à la Karine Giebel qui délie peu à peu son intrigue, j'ai beaucoup pensé à "Meurtre pour rédemption". Mais contrairement à cet autre ouvrage d'elle, j'ai trouvé ce livre un peu trop long....
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Comment l'esclavage peut encore exister au 21e siècle ?
Comment des êtres humains peuvent croire que d'autres êtres humains leur soient inférieurs ?
Comment peut-on être aussi cruel envers une enfant ?

Ces questions semblent venir d'une personne un peu idéaliste et naïve.
Certes, je le suis encore un peu.

L'Homme tente de vivre en communauté mais ne supporte pas l'autre.
Pire parfois, il le rabaisse et lui fait les pires atrocités.

Ce livre m'a révoltée, m'a bouleversée, m'a surprise...et en même temps, malheureusement non, car malgré le peu de naïveté qui me reste, je suis consciente de l'être hideux que certains cachent derrière un masque de civilité.
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