Le Souffle du Diable est le meilleur récit d'espionnage en littérature jeunesse (ou pour adolescents) lu ces dernières années, en tous cas depuis les aventures d'Alex Rider. Bravo à
David Gilman pour ce roman !
Ici, pas d'agent secret mais tout de même un adolescent hors du commun, Max Gordon. Orphelin de mère, il ne lui reste que son père, un géologue-archéologue souvent en missions dans les endroits les plus reculés de la planète. Mais lorsque ce dernier disparaît quelque part en Namibie, le jeune garçon doit se porter à son secours. Puisqu'il est agile, débrouillard, intelligent, bref, qu'il possède toutes les qualités, en plus de pouvoir compter sur les meilleurs amis et beaucoup de chance, il réussit à se rendre dans le sud de l'Afrique. C'est le début d'une aventure qui l'amènera à sauver son père tout en déjouant un complot important et en préservant l'environnement et le mode de vie des habitants de la région.
Si cette intrigue n'est pas la plus originale, elle a au moins le mérite de nous faire voyager et elle est tout de même assez rythmée, parfois même enlevante. le suspense fonctionne à coup sur. Et si l'écriture est plutôt conventionnelle, elle est certainement de qualité supérieure à celle d'un bon nombre de romans destinés aux jeunes.
J'ai apprécié deux aspects particuliers du récit. D'abord, Max Gordon est un personnage assez sympathique, je crois que les jeunes lecteurs peuvent facilement s'y identifier. Malgré toutes ses qualités, il demeure très humain, commet des erreurs, se montre vulnérable mais surtout compréhensif et respectueux. Il se lie d'amitié avec un jeune Bushmen qui lui sauvera la vie et ce sera le début d'une belle relation où Max apprendra à connaître et apprécier la culture ancestrale de ce peuple méconnu.
D'ailleurs, c'est le deuxième aspect du récit qui m'a beaucoup plu. La culture plusieurs fois millénaires des Bushmen m'était complètement inconnue avant ma lecture. Quel peuple fascinant ! Et je ne connaissais presque rien de la Namibie et, depuis, j'en suis devenu très curieux. le Souffle du Diable s'est révélé un merveilleux voyage dans une contrée très peu évoquée dans la littérature occidentale. Ses formations géologiques uniques, ses déserts, sa faune et sa flore si caractéristiques, sa chaleur surtout, quel dépaysement !
Ceci dit, le roman est un peu volumineux. Peut-être la longueur a découragé quelques jeunes lecteurs. L'auteur aurait facilement pu l'amputer de plusieurs dizaines pages, surtout en retirant les péripéties concernant quelques personnages secondaires, péripéties qui, mêmes si elles ne sont pas complètement inutiles, ne font que ralentir la lecture pour quiconque est avide de connaître le dénouement des aventures de Max.
J'ai lu les deux autres tomes de la série, le lecteur peut s'attendre à des aventures similaires, à la différence qu'il visitera les froides et hivernales Pyrénées françaises et la jungle humide de l'Amérique centrale.