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Chi va piano va sano, chi va sano va lontano…
Maurizio de Giovanni nous livre la huitième aventure du singulier commissaire Ricciardi, plus mélancolique que jamais. Sa fidèle gouvernante, qui veillait sur lui depuis l'enfance n'est plus, ce coeur simple s'en est allé, comme s'en est allée sa bien-aimée Enrica. Mais le crime lui continue dans les rues napolitaines, et cette nouvelle enquête qui le mène vers les hautes sphères aura de grandes répercussions sur sa vie.

Des phalènes pour le commissaire Ricciardi marque un tournant tant politique que personnel dans l'existence des personnages. L'Allemagne nazie tisse sa toile dans une Italie où les fascistes surveillent de plus en plus les institutions comme les individus. Quant aux protagonistes, les jeux sont faits.
Pianississimo donc pour ces nuances polardeuses, et Bravissimo à Maurizio de Giovanni qui reste l'un des maitres du roman d'atmosphère. Ma seule remarque désobligeante (et c'est mon coeur de bas-bleu qui s'exprime) sera :Que se passe-t-il donc avec Enrica???
Je remercie Babelio est les Editions Rivages pour ce roman reçu dans le cadre de l'Opération Masse Critique.
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La belle et hautaine Bianca, comtesse de Roccaspina, implore Ricciardi de rouvrir une affaire déjà classée depuis de longs mois.

Dans l'atmosphère particulière et toute en tension de l'Italie des années années 1930, où Mussolini et ses voyous fascistes surveillent la police de près, une enquête non autorisée est un motif de licenciement immédiat.

Mais la soif de justice de Ricciardi ne connaît pas d'apaisement.

Revoici cette fameuse série mettant en oeuvre le brave commissaire Ricciardi dans une Naples populaire et plongé dans le fascisme des années 30 avec ce dixième volume consacré au commissaire Ricciardi et le huitième à paraitre en France !

Un héros plus tourmenté que jamais suite au décès de l'un de ses proches dont il a visiblement quelques difficultés à se remettre.

C'est une sacrée bonne idée de choisir Naples comme décor de polar, ne dit-on pas voir Naples et mourir ?

Maurizio de Giovanni en choisissant sa ville natale et la montée du fascisme pour toile de fond, réussit à renouveler la série noire.

Un commissaire torturé, un brigadier bienveillant, nous sommes en terrain connu, d'accord,mais avec une pointe de dolce vita qui donne toute sa saveur et , foi d'amateur de polar et d'amoureux de l'Italie, je vous assure que ça change tout !


"Mais les rêves ne durent pas longtemps, on le sait, et même les plus beaux disparaissent au petit matin."

On éprouve toujours une belle empathie pour ce personnage grâce à la plume de son créateur, qui par rapport aux précédents épisodes semble encore hausser le niveau.

Comme dans les bonnes séries policières, il est inutile d'avoir lu les sept autres enquêtes pour s'approprier celle ci, même si évidemment quelques clins d'oeils aux tomes précédents sont parsemesés ici et là permettant de souder la complicité entre Maurizio de Giovanni et son fidèle lecteur.

Définitivement, cette série Ricciardi continue à être vraiment plus qu' intéressante
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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N° 1507- Octobre 2020.

Des phalènes pour le commissaire Ricciardi – Maurozio de Giovanni – Rivages/noir
Traduit de l'italien par Odile Michaut

Je remercie Babelio et les éditions Rivages de m'avoir permis de découvrir ce roman.
Naples dans les années 30. le commissaire Ricciardi, policier atypique, n'est pas bien dans sa peau et ce n'est pas seulement à cause de la présence des fascistes au pouvoir, il est seul et désemparé, dévasté par l'impossible deuil de Rosa, sa tante, sa mère de substitution. Pour lui, comme pour tous ceux qui l'ont connue, son fantôme plane encore sur leur quotidien. Il pourrait saisir l'occasion donnée par l'énigmatique et troublante comtesse de Roccaspina qui prétend qu'elle est l'auteure de l'assassinat de Piro Ludovico, avocat mais aussi prêteur de fonds, et pour qui son comte de mari, accroc au jeu et débiteur de Piro, est en prison alors que, selon elle, il n'y est pour rien même s'il a cependant avoué spontanément sa culpabilité dans ce meurtre. Il s'agit donc d'une affaire classée que cette femme voudrait bien voir rouvrir. Animé par un sens aigu de la justice autant que par sa volonté de sortir de la la période délétère qu'il traverse à titre personnel, il va accepter, même si cette affaire n'est pas de son ressort et que dans cette époque politiquement troublée, il joue sa carrière. C'est aussi un paradoxe puisque que les aristocrates aspirent à pactiser avec le pouvoir fasciste et que rouvrir ainsi cette enquête revient aussi à bousculer un fragile ordre établi. C'est pour lui d'autant plus compliqué pour le commissaire que, fort bizarrement et sans explication aucune, le comte veut être condamné et dans ce but est prêt à tout, jusqu'à refuser d'être défendu. Dans cette opération il sera secondé par le fidèle brigadier Maione qui va se révéler, comme toujours, un précieux collaborateur. En toute complémentarité et surtout en toute complicité, malgré les doutes et les intuitions de chacun d'eux, les deux hommes devront faire preuve de doigté, d'imagination et même d'hypocrisie pour jeter un regard neuf sur une instruction un peu trop vite bouclée, qui a tout moment menace de se retourner contre eux. Cette affaire serait trop simple si elle ne s'inscrivait dans un contexte politique tourmenté où la police est surveillée par les fascistes et dans une atmosphère personnelle et intime qui ne l'est pas moins, le tout bien rendu par l'architecture même de ce roman.
Non seulement j'ai apprécié le suspens qui baigne tout ce roman jusqu'à la fin mais j'ai aimé également le style fluide et agréable de l'auteur. Il est émaillé de moments poétiques dans la transparence de septembre et les senteurs de la cuisine napolitaine, qui tranchent agréablement sur l'ordinaire des polars de ce genre. J'ai découvert aussi avec plaisir le personnage de Ricciardi, avec ses fragilités et ses fêlures, à la fois idéaliste et torturé par la vie et par la perte de Rosa, obsédé par l'obligation de faire son devoir et de faire triompher la vérité, dût-il pour cela sacrifier son propre bonheur. C'est un solitaire, prisonnier de lui-même qui se réfugie volontairement dans l'isolement, qui refuse la présence d'une femme auprès de lui parce qu'il pense être celui qui porte malheur, qui n'a pas sa place dans cette vie, qu'il est la flamme qui va tuer le fragile phalène-compagne qui s'en approche, comme dans les paroles de cette chanson-allégorie qui revient comme un leitmotiv. Il est déchiré entre l'amour de deux femmes, l'une qui le fuit parce qu'il l'a déçue et l'autre, amoureuse de lui, qui le désire mais qui est promise à un autre. Cet amour impossible conduit à un refus de sa part et pourrait semer la mort autour d'eux. C'est à la fois un châtiment qu'il s'impose à lui-même et qu'il impose à sa partenaire comme un paradoxe définitif, une manière aussi, pour lui qui se fuit en permanence, de rester en vie, même si cette vie est une impasse, une chose de plus en plus insupportable. Pourtant en matière de femme, il n'est pas au bout de ses surprises !
Ce n'est pas seulement un« giallo » comme disent nos amis italiens, c'est aussi une réflexion sur les effets de l'amour sur les êtres que le destin sépare, entre fantasmes, passions, refoulements, haines renoncements, désespoirs, promesses, trahisons et remords.
En tout cas ce fut vraiment une belle rencontre !
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Naples, l'amour. L'amour, Naples. Comme dans tous ses romans, Maurizio de Giovanni nous immerge dans sa ville et dans des amours tragiques.

Le commissaire Ricciardi, le brigadier Maione, Enrica, Livia...Tous ces personnages nous les connaissons avec leurs sentiments, leurs désirs, leur profonde humanité.

C'est un enquête informelle qui doit prouver l'innocence d'un aristocrate qui a le vice du jeu et qui s'accuse du meurtre d'un usurier. Et, comme très souvent, il y a l'amour, l'amour destructeur...

Et tous les personnages de ce livre, comme dans toute l'oeuvre de de Giovanni, sont pleins d'humanité. le commissaire Ricciardi et son créateur ont une profonde empathie pour les personnages que nous croisons au fil des enquêtes.
Les faiblesses, les qualités de chacun ne donnent lieu à aucun jugement.

Ricciardi vit quotidiennement avec la mort : il a le redoutable "don" d'entendre les dernières paroles des mourants dans tous les lieux où des morts violentes ont eu lieu. Cette faculté lui gâche l'existence.
Dans cet opus sa tante Rosa, qui l'a élevé, est décédée. Cette perte irréparable s'ajoute à sa triste existence solitaire, à son impossibilité d'aimer.

Et puis, personnage principal de son oeuvre : Naples. Naples, pleine de vie. Dans ses livres nous sentons le souffle de cette ville, nous entendons ses cris, son soleil nous caresse...

Selon le commissaire Ricciardi, les meurtres ont deux causes : la faim et l'amour.

Dans ce livre, c'est l'amour, l'amour impossible, l'amour sans concession qui peut mener au sacrifice...

Chacun des livres de Maurizio de Giovanni déborde d'émotion, et, je ne le dirai jamais assez, d'humanité.

Maurizio de Giovanni a un énorme talent qui, de roman en roman, nous enchante.

Babelio a grandement raison de faire connaître cet auteur italien au public français.

Bravo à Maurizio de Giovanni et merci à Babelio.
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Dans ce nouvel opus, Mauricio de Giovanni offre à ses lecteurs un héros plus sombre, plus tourmenté que jamais' voire même quelque peu dépressif suite au décès de l'un de ses proches dont il a beaucoup de mal à se remettre.

Son caractère solitaire combiné à l'attitude de ses collègues du commissariat où il officie ne l'aide pas. En effet, ceux-ci jugent son comportement étrange, bizarre.

L'Italie de Mussolini, et, plus particulièrement la Naples des quartiers populaires n'arrange pas les choses. Il s'y dégage une atmosphère triste, délétère, sombre, glauque, accablée, à l'image de leur ville. Il faut avouer que le régime caviste n'arrange pas les choses.
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J'ai retrouvé le commissaire Ricciardi avec plaisir , et avec lui ,
tous les personnages des précédents volumes .
Dans ce roman , pas vraiment d'enquête mais beaucoup de réflexion , d'introspection ...comme d'habitude , ni coups de feu ni poursuites
ni bagarres . C'est un roman d'atmosphère , encore plus que les précédents .
Le " personnage " principal dans cette histoire , c'est l'amour :
l'amour contrarié , l'amour défendu , l'amour de raison , l'amour perdu ,
l'amour impossible , l'amour qui conduit au sacrifice ...
Cet opus est agréable à lire mais il ne m'a pas emballé comme
les précédents ... des longueurs , des descriptions poétiques , aucun rebondissement sauf dans les toutes dernières pages et presque aucune répartie ironique de Bambinella ou du docteur Modo .
Cette petite déception ne m'empêchera pas de lire le prochain roman
de Maurizio de Giovanni !
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Sur un petit air mélancolique, le retour brillant du commissaire Ricciardi. Toujours égaré dans ses amours empêchées par les morts qu'il ne cesse de voir, toujours empêtré dans le fascisme qui s'étend dans cette Naples si vivante, cette dernière livraison de Maurizio de Giovanni captive le lecteur. Des phalènes pour le commissaire Ricciardi creuse la perfection de son sillon : un polar poétique, politique, sensible à tout ce qui ne veut pas passer.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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« Anime di vetro» (âmes de verre) , le titre italien rend plus exactement compte de l'ambiance de ce livre. Il y est question de la fragilité humaine ,de la violence des sentiments. A Naples , la ville des passions exacerbées , de l'extrême contraste entre riches et pauvres , les âmes fragiles se brûlent au feu de la passion. Pour Ricciardi , écrasé par sa malédiction , écartelé entre les amours ,l'enquête est un divertissement pour oublier ses tourments personnels mais sera aussi le révélateur de ses propres choix. de Giovanni entrelace savamment chanson populaire, grande histoire des années 30 et thème policier . Remarquable.
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Un polar d'un auteur que je découvre, mais que je n'ai pas pu apprécié à sa juste valeur, ou plutôt à leur juste valeur, frustré au sortir de ma lecture, ayant l'impression, le sentiment, tout du long, qu'il me manquait quelques éléments pour apprécier complètement l'histoire de ces "Phalènes", qui ont tendance à se rapprocher de notre commissaire Ricciardi, et qu'il veut éviter, peut-être de peur qu'elles ne se brûlent.
Phalènes et/ou femmes...
Oui le sentiment qu'il me manquait quelques éléments qui auraient aidé à une meilleure, non pas compréhension, mais perception et appréciation de ce roman.
La tante de Ricciardi qui décède, Rosa, et une disparition qui "marque" notre commissaire, du coup j'ai 'impression que tout le monde connaissait cette Rosa (lectrices et lecteurs entre autres) , ...sauf moi, et normal, je n'avais encore rien lu de de Giovanni.
Une "Enrica", qui semble amoureuse - elle ne fait pas que "sembler"- du commissaire, mais qui ne peut "se permettre" de l'aimer! du coup, va-t-elle céder aux avances de Manfred, l'officier allemand? Il s'est passé à coup sûr quelque chose, avant, dans une autre des enquêtes de Ricciardi!!!
Une "Livia", cerainement la plus belle femme de Naples, qui ne compte plus se soupirants, mais qui n'a d'yeux que pour Ricciardi, lequel...l'ignore!!
Et enfin, Bianca, contesse de Roccaspina, qui sollicite notre fameux commissaire, pour enquêter sur l'assasinat d'un avocat, usurier, ayant prêté de l'argent à son mari, lequel l'aurait tué d'un coup de couteau, et tenant contre vents et marées à assumer la paternité de l'acte!
Sous fond d'une célèbre chanson d'amour napolitaine où il est question de phalènes qui risquent de se brûler les ailes en s'approchant de trop près de leurs amoureux (...!!!), une enquête dans une italie fascisante -à ce sujet, j'ai trouvé que l'auteur aurait pu faire ressortir davantage certains éléments historiques de cette époque, quelque peu "survolée"-, avec un Ricciardi depressif, plongé dans ses tourments existentiels, broyant du noir.
Une enquête qui traîne un peu en longueur, et en langueur, car les états d'âme du commissaire prennent un peu trop le pas sur les faits devant amener à la "manifestation de la vérité".
Par contre, une précision et une plume acérée, précise, habile, poétique, dans la description des moments de "blues" de notre représentant de l'ordre.
Je lirai autre chose de de Giovanni, que je découvre donc, bien longtemps après les ouvrages de Valério Valéri et son commissaire Soneri, Georgio Scerbanenco, Dona Léon, Camilleri...
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Ricciardi est dans une bien mauvaise passe. Aucune affaire à se mettre sous la dent et sa chère Rosa est partie pour un long voyage. Il se retrouve seul et sans affaire intéressante pour s'occuper.
Son fidèle compagnon d'enquête, le brigadier Maione, s'inquiète pour le commissaire et essaie tant mieux que mal de le maintenir à la vie et en activité. L'esprit du commissaire va très vite être accaparé par une seule enquête lorsque l'énigmatique Comtesse de Roccaspina se présente à son bureau en lui demandant de rouvrir une enquête sur son mari. Ce dernier s'est en effet accusé du meurtre d'un riche avocat et l'enquête a donc vite été classée. Celle-ci n'est même pas allée plus loin que les premières constatations compte-tenu des aveux du mari de Bianca. Pourtant cette dernière ne croit pas en la culpabilité de son mari. Elle sait qu'il était dans sa chambre au moment du meurtre. Même s'ils font chambre à part, elle a la certitude qu'il n'a pas bougé et qu'il est innocent de ce qu'on l'accuse même s'il s'est lui-même mis à disposition de la police. Faute de mieux Ricciardi va se plonger corps et âme dans cette affaire. Au début pour s'occuper l'esprit et le corps, mais aussi pour résoudre vraiment cette enquête plus sournoise qu'il n'y paraît. Deux enquêtes même. Qui a pu vouloir tuer l'avocat Piro ? Pourquoi Romualdo di Roccaspina s'est-il volontairement accusé du meurtre ? Protège-t-il quelqu'un ou est-il vraiment coupable ? Quels sont ses intérêts dans cette affaire et pourquoi s'empresser de se dénoncer ? Cela fait beaucoup de questions pour un seul enquêteur ; mais secondé par son fidèle brigadier, Ricciardi découvrira toutes les réponses à cette affaire plus complexe que prévu. Entre une vie personnelle et sentimentale au bord du gouffre et des prétendantes aux aguets, Ricciardi à fort à faire pour trouver un équilibre.
L'auteur jongle habilement entre vie personnelle et affaire en cours pour rendre Ricciardi plus humain. Et ça marche. Cela donne une histoire réellement plaisante à lire et une intrigue bien menée. Nous sommes en 1930, mais l'écriture est fraîche et actuelle. Ricciardi est l'Hercule Poirot de Naples et son instinct d'enquêteur le mène aux faits, seulement au faits. On attend le dénouement avec impatience et celui-ci ne manque pas d'originalité. Une histoire réussie. A découvrir absolument !
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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