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4,06

sur 216 notes
Après ce qui ressemble à l'extrait d'un journal intime décrivant, a minima, une scène de violence, le roman s'ouvre sur un homme, qui se lève dès la première sonnerie du réveil, fait ses vingt minutes de gym quotidienne et se prépare à prendre l'avion pour se rendre à l'aéroport. Il s'agit de Kahl Doe… et on enchaîne sur un appel à la Crim' pour Franck, car une affaire étrange a été signalée…

Franck Somerset est un policier qui ne traîne pas de valises, ni de passé douloureux, amoureux de sa ville qu'il appelle « Sa Paris », qui fait bien son boulot à l'UNIC (Unité Nationale d'Investigation Criminelle) avec son adjointe Laurence, et ses collaborateurs ont chacun leur spécialité Marion, Gilles, Tanguy. Ils ont un camion spécial, une sorte de laboratoire ambulant qu'ils appellent la « Mystery Machine »

« Gilles, Marion et Tanguy s'affairaient sur différents éléments, chacun dans sa spécialité. Si Marion s'occupait des aspects médicaux, à Gilles, les aspects technologiques et vidéo, il excellait dans l'utilisation des techniques informatiques les plus récentes. À Tanguy, l'art de l'interrogatoire, il était le plus empathique du groupe et capable d'extirper des informations aux plus récalcitrants. L'objectif était de fixer une première direction pour la traque… »

J'aime bien le nom de famille de Franck : Somerset, c'est sympa, cela fait penser à Somerset Maugham et à la chanson d'Alain Souchon « Comme dans ce nouvelles pour dames de Somerset Maugham… »

L'équipe est appelée sur une scène de crime : un homme a été découvert par hasard dans les sous-sols de l'hôpital Saint-Anne : tortures multiples sur le corps à l'aide de perforateurs, les pieds brisés de la même manière, le bras droit amputé, sur le visage, on lui a cloué un masque en pierre (type précolombien ?) et il a été lobotomisé, mais l'assassin a bien pris soin de le garder en vie.

Il s'agit de Philippe Silva, directeur commercial, à Facebook…

Franck va annoncer l'agression à Sonia, sa femme, travaille qui travaille pour Google, sous les ordres d'Elga. A travers elle, on apprend le mode de fonctionnement de cette « entreprise » où par exemple, les repas sont entièrement gratuits, du petit-déjeuner au dîner, en passant parles cookies, et tant d'autres avantages qui laissent l'individu lambda sidéré…

Elga et son amie Ariane, ont des ordinateurs dont la puissance est à des années-lumière de ceux de la police. Franck accepte leur aide car elles ne font rien d'illégal, restant sur tout ce qui est du domaine public et elles font en quelques heures à peine, ce qui leur prendrait des jours…

La collaboration va s'étoffer encore davantage lorsqu'une deuxième victime est découverte : une femme, torturée de manière similaire, mais au lieu de la lobotomie, le « tueur » lui a rompu les cervicales, la rendant tétraplégique, donc enfermée dans son corps jusqu'à la fin de ses jours.

On va ainsi faire la connaissance de certains prédateurs des GAFAM, tel Kahl Doe, le prototype de parfait salaud, misogyne, carriériste, arriviste, prédateur…

Quel peut bien être le lien ? Vengeance ? Exécution d'un contrat ? En tout cas, l'exécutant a des méthodes particulières, à la précision chirurgicale, presque militaire…

J'ai beaucoup aimé le parallèle entre les Persona sur les réseaux sociaux : l'image que les gens veulent donner d'eux-mêmes aux autres, et non ce qu'ils sont réellement (tout est dans l'apparence de nos jours !) et la notion de Persona telle qu'elle est définie par Carl Gustave Jung :

« La Persona est ce que quelqu'un n'est pas en réalité, mais que lui-même et les autres personnes pensent qu'il est. »

L'auteur dénonce les méthodes de ces GAFAM, leur toute puissance des chefs qui se croient tout permis et méprise tout le monde, tellement leur Ego est surdimensionné, l'esclavage moderne des subalternes qu'on méprise et qu'on presse jusqu'à ce qu'ils tombent et qu'on les jette.

Seul l'argent les intéresse, en dehors du pouvoir bien-sûr : on rédime sur tout, mais quand on organise un festival de la publicité, à Cannes, on loue des yachts aussi énormes que leur Ego :

« le Riviera mesurait 60 mètres et se composait de trois ponts, six suites, une piscine, une salle de fitness, un équipage de quinze personnes et la capacité d'organiser une fête avec cent cinquante invités. Un outil de travail certes dispendieux, mais pour 160 000 euros la journée, le gain égotique se rentabiliserait rapidement. »

La manière dont on peut récupérer toutes les données de quelqu'un à partir de son profil professionnel sur LinkedIn par exemple en les croisant avec ses comptes Facebook, Twitter, Instagram, fait froid dans le dos. Surtout, ces personnes imbues d'elles-mêmes qui postent tout pour s'exhiber : un masque social en somme. Il arrive un moment où elles ne savent plus faire la différence entre leur Persona et ce qu'elles sont réellement…

Un moment très drôle : quand Elga voit s'afficher le visage de Trump, nouveau président des USA, sur le page du journal « le Monde », elle pense que le site du journal a été piraté par Poutine, et va vérifier d'autres « Unes » … Fake News !!! inutile de préciser que je préfère le terme « Infox » !

Maxime Girardeau nous présente enquête passionnante, à la manière de Franck Thilliez; il maîtrise parfaitement le sujet qu'il aborde et le suspense va crescendo, happant le lecteur.

L'enquête est un peu trash : tortures, personnalités perverses, prédateurs en tout genre et le message que fait passer le tueur sur plan symbolique est de plus en plus affiné… mais ne divulgâchons pas !

L'auteur démontre au passage que la perversion, la perversité, la maltraitance se cachent sous différentes formes : physique, mentale…

Un premier roman très réussi ! je suis totalement conquise, donc j'attends de pied ferme une suite des aventures de Franck et son équipe et qui sait peut-être Elga ?

Un immense merci à NetGalley et aux éditions Mazarine qui m'ont permis de dévorer ce roman en avant-première.

Sortie prévue le 12/02/2020 : un conseil si vous croisez ce livre, foncez !

#Persona #NetGalleyFrance
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Deux avis pour le prix d'un dans cette chronique ! L'avis pendant et l'avis après ! Plus sérieusement, je me suis rendu compte, quelques jours seulement après avoir terminé ce roman, que mon avis avait quelque peu évolué. Tout d'abord, sachez que j'ai dévoré les 470 pages de cette édition poche et qu'il m'a été très difficile de poser le roman au cours de mes trois journées de lecture. Toute la force de cette histoire tient, à mon sens, dans la mise en scène des différentes agressions. La première donne le ton : un homme est retrouvé dans les sous-sols de l'hôpital Sainte-Anne, il a été torturé, certaines parties de son corps ont été perforées, un de ses bras amputé et il a, en outre, été lobotomisé. Il est donc vivant, mais il est impossible d'attendre la moindre information de sa part. Enfin, un masque cloué sur son visage constitue la touche finale de cette macabre découverte. L'enquête débute alors pour le commissaire Franck Somerset qui, pour la première fois de sa carrière, est appelé non pour un crime mais pour une agression physique. Et ce n'est que la première ! Très vite, il va être confronté à d'autres agressions et à un modus operandi qui, s'il subit quelques légères variations, semble avoir toujours pour objectif de laisser les victimes prisonnières d'elles-mêmes.
Rien à dire sur ces différentes découvertes et le suspense qui leur est lié. Pas grand-chose à dire non plus sur Franck Somerset, à part peut-être qu'il semble un peu lisse, mais ça change, un flic qui n'est pas torturé par ses vieux démons. Il est aidé par Elga, une amie d'une des victimes, personnage qui n'est pas inintéressant, mais je me suis tout de même demandé si sa présence était bien crédible. le monde des GAFAM - les géants du web - aurait pu être exploité davantage même si on sent les connaissances de l'auteur à ce sujet. Tout cela, voyez-vous, on n'y fait presque pas attention pendant la lecture parce qu'on est pris dans le feu de l'action. La fin, en revanche, n'est pas du tout à la hauteur. Je l'ai trouvée complètement ubuesque et, qui plus est, bizarrement servie sur un plateau au duo Franck/Elga… de fait, je suis très embêtée pour donner un avis définitif sur ce roman. Un thriller est-il bon quand la clé de l'intrigue n'entre pas bien dans la serrure ?... Comme c'est un premier roman, je vais tout de même saluer la performance !
Merci à Babelio et aux Éditions Pocket pour cette lecture !

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Un homme nu est retrouvé dans un grand bâtiment vide depuis plusieurs années. Il a été torturé et un masque a été cloué sur son visage. Les victimes vont se succéder mais elles ont une particularité qui fait l'originalité du roman : elles ne sont pas mortes mais elles sont laissées dans un état où elles se retrouvent « enfermées » en elles-mêmes.
On peut dire que son premier roman ne peut pas laisser indifférent. Au fil des pages, la tension augmente. La description des scènes de crime est horrible, j'ai eu des frissons. Ames sensibles s'abstenir. Heureusement Maxime Girardeau laisse le lecteur reprendre son souffle entre chaque crime. Les mots sont justes, précis et émouvants. La fin est parfaite, on ne la voit pas arriver.
#Persona #NetGalleyFrance
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Merci à NetGalley et aux éditions Fayard/Mazarine de m'avoir permis la lecture de ce bon polar.
Franck Somerset ,commissaire à la brigade criminelle enquête suite à la découverte d'un homme atrocement mutilé retrouvé dans un bâtiment désaffecté de l'hôpital Sainte-Anne .Son agresseur lui a cloué un masque de pierre sur son propre visage.L'enquête piétine d'autant qu'une deuxième victime est découverte chez elle avec de nouveau un masque de pierre .Quelles sont les motivations de l'agresseur ?
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Je découvre « Persona » grâce à NetGalley et aux éditions Fayard/Mazarine. Pour son premier roman, Maxime Girardeau revendique l'étiquette Thriller. Et il a bien raison. Ce récit en illustre les codes avec une violence crue que l'on pourrait penser insupportable. Mais l'auteur insère celle-ci dans une analyse psychologique assez fine de notre époque et des composantes de l'espèce humaine. L'écriture prend alors le rythme tantôt d'une respiration haletante, tantôt d'une apnée dans l'indicible ou encore celui d'un retour au calme, à la confiance, à la certitude que la prodigieuse intuition de l'enquêteur finira par triompher.
Avec son héros central, Maxime Girardeau campe un commissaire atypique puisant sa force et sa connaissance de l'âme humaine dans une enfance auprès d'une mère au fonctionnement mental peu commun (A découvrir !). Pour le seconder, il le dote d'une équipe ne manquant ni d'originalité dans les domaines d'expertise qui la constitue, ni de puissance dans les moyens d'action mis en oeuvre.
Et dès l'entame du récit, le lecteur est projeté dans l'inhabituel : Pourquoi faire appel à un commissaire de la Crim' pour des faits qui ne sont, en fait, que des agressions sans meurtre ? Oui, mais imaginez tout de même : les victimes sont partiellement démembrées, déchiquetées ou transpercées ci et là à coups de foreuse, les torsions imposées à la colonne engendrent des paralysies… alors que le criminel veille toujours soigneusement à les maintenir en vie, un masque de pierre cloué sur les visages. Mortes pour le monde mais à jamais enfermées vivantes à l'intérieur d'elles-mêmes. Quelle horreur !
Et pour le cadre du récit, l'auteur choisit le milieu des GAFAM (Google – Apple – Facebook – Amazon – Microsoft) où les dirigeants créent pour nous des besoins fictifs et nous imposent achats et croyances qui nous déshumanisent.
Le titre, Maxime Girardeau en donnera l'explication en introduisant dans le tableau, sans aucune lourdeur, la notion de ‘persona' selon le psychologue suisse Carl Jung (né en 1875). Il justifie par là le poids des masques que portent les victimes, ce qui ne les rend pas moins lourds pour autant. C'est terrifiant à souhait !
Derrière ce roman addict, il y a, bien sûr, une lecture de nos Sociétés et du cynisme avec lequel les uns et les autres forgent et déploient leurs pouvoirs sans égard pour les âmes humaines broyées.
Maxime Girardeau, un auteur à suivre. Persona, un premier roman qui percute mais laisse tout de même un goût amer dans la bouche de qui prend le temps de s'arrêter pour réfléchir au point final…

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Pour un premier roman Maxime Girardeau frappe fort, avec des meurtres vraiment très particuliers, cependant j'ai eu beaucoup de mal a accrocher aux personnages et à ce monde de Google ou du marketing avec des personnages vraiment détestables comme celui de Kahl Doe.

J'ai aimé suivre le personnage féminin d'Elga qui va s'investir dans cette enquête car une des victimes et le mari d'une collègue de travail mais je pense que c'est le seul personnage qui m'a plu. Certains clins d'oeil de ce livre rende également à mes yeux le récit un peu brouillon comme le nom de l'inspecteur.

Malheureusement je n'ai pas tourné les pages avec avidité, ce livre n'ayant pas assez de rythme à mon goût et même les meurtres sont un peu longuet a venir, je pense que celui-ci aurait pu me plaire si connaitre l'envers du décor des GAFAM ou du marketing digital m'aurai plu mais malheureusement cela m'a laissé plutôt insensible.

Je lirai cependant le prochain roman de l'auteur car celui-ci étant le premier je reste indulgente.
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Premier roman de Maxime Girardeau, Persona est une excellente surprise.
On suit Franck Sommerset, à travers une enquête difficile, puisque, si les victimes sont vivantes, elles sont laissées dans un tel état qu'elles sont incapables de communiquer. Enquête d'autant plus compliqué que la motivation des crimes. le déroulement de l'intrigue est assez classique, mais le contexte et le modus operandi apporte de l'originalité au récit.
En plus d'une intrigue solide, le roman s'appuie également sur une galerie de personnages attachants. Franck, vieux de la vieille, le flic qui se fit à son instinct et Elga, employée chez Google qui lui apporte son aide, forment un duo efficace que j'aimerais avoir l'occasion de recroiser un jour.
Ajouté à cela une fin assez originale et vous avez un roman policier de grande qualité et un vrai page-turner, difficile à lâcher.
Merci à Netgalley et aux éditions Fayard/Mazarine pour cette excellente découverte d'un nouvel auteur prometteur.
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En matière de thriller, marquer sa singularité devient presque un exploit quand on sort son premier roman. Dans un genre qui peut être particulièrement stimulant, mais qui est de plus en plus formaté, il faut savoir s'appuyer sur les codes établis tout en trouvant un sujet suffisamment original pour émerger du lot. Persona est de ces thrillers-là, grâce à son environnement.

Les GAFAM (Google – Apple – Facebook – Amazon – Microsoft), vus de l'intérieur. Un univers étrange, ce nouveau monde qui a pris place au quotidien dans la vie de quasi toute la population mondiale. Nos vies sont en partie régies par ces géants du numérique, qu'on le veuille ou non. Ils savent beaucoup de choses sur nous, mais que savons nous d'eux ? Pas grand-chose….

Maxime Girardeau entrouvre le rideau, et ce qu'on y entrapercevoit fait froid dans le dos. Les dirigeants et employés vivent dans une bulle dorée. Mais quand la couche de vernis se craquelle, tout n'est pas joli à regarder. Pas étonnant que tant de gens détournent les yeux…

Ceux qui vivent au sein des GAFAM sont des connectés déconnectés. Ils cherchent à décortiquer tout ce qui fait votre vie pour tenter de vous vendre ce dont vous n'avez même pas conscience d'avoir besoin. Et pourtant, ils vivent à des années-lumières de leurs cibles.

Voici un bout de la trame de fond. Mais ce n'est pas le roman en lui-même. Elle contribue fortement à lui donner une personnalité propre. Mais Persona est un vrai thriller, rythmé, brutal, prenant.

Les scènes de « meurtres » sont d'une horreur graphique. Je place des guillemets, puisqu'une autre originalité de l'intrigue est que les victimes sont toujours vivantes, mais tellement abîmées qu'elles ne sont plus que des morts vivants.

On pense à la filiation du film « Seven » pour ces scènes-là, par la manière violente et visuelle de les construire.

Persona est un tout (parfois un peu fourre-tout, petit défaut de jeunesse). La forme et le fond s'entremêlent avec intelligence. La violence est contrebalancée par un travail très intéressant sur la psychologie.

Car tout cela n'est pas qu'un habillage. Maxime Girardeau, après des études de psycho, a travaillé plus de dix ans dans le milieu digital, dont une bonne partie chez Microsoft. Autant dire, qu'il est expert, et ça se sent immédiatement. le fond n'en est que plus marquant. Peu de doute sur le fait qu'il a mis de lui et de son vécu dans ses personnages (et pas obligatoirement les personnages masculins).

Parlons des protagonistes, dont l'équipe atypique qui mène l'enquête. Bien loin de l'image des flics de beaucoup de thrillers, avec un commissaire à l'instinct sur-développé et sa « team » qui est à la pointe des techniques. On ne s'attaque pas à des géants avec des outils en silex.

Quelques ficelles sont un petit peu grosses, mais le roman est tellement bien mené, et l'environnement tellement prenant, que ça ne m'a pas gêné.

Il faut dire que ce monde des GAFAM suscite autant de fascination que de répulsion. La description des hommes-rouages de ce système ne peut que faire réagir, avec leur mentalité souvent profondément abjecte. Les comportements de ces gens-là m'ont bien plus choqué que les scènes de torture.

L'écriture est vive, vivante, particulièrement cynique, et c'est cette dernière caractéristique qui rafle la mise. Une certaine brutalité verbale qui dit les choses sans enrobage, mais avec talent et classe. Oui, un cynisme qui sied parfaitement à ce nouveau monde.

Avec Persona, Maxime Girardeau fait une entrée remarquée dans le monde du thriller. A suivre, sans aucun doute !
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Lorsqu'un homme est retrouvé vivant, après une agression, Franck Somerset, commissaire à la Crim' s'étonne que son service soit chargé de l'enquête : il n'y a pas eu de meurtre. En voyant la scène, il en comprend vite la raison. L'homme est vivant, organiquement, mais son esprit est enfermé. Il a été torturé, mutilé et lobotomisé. Il est le premier d'une série. Même si certains sévices sont communs à toutes les victimes, d'autres diffèrent : ils sont personnalisés. Cela ressemble fortement à une vengeance. Quel est le lien qui relie les victimes ?


Pour mener ses investigations, Franck va découvrir un domaine qu'il ne maîtrise pas : celui des GAFAM. Cet acronyme désigne les géants du web : Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft. C'est un milieu que Maxime Girardeau connaît très bien, car il a travaillé pendant douze ans dans le domaine du marketing digital, dans une de ces sociétés. Il dépeint ce monde de l'intérieur. Avec beaucoup de cynisme, il décrit la manipulation qui s'exerce sur nous, sans que nous nous en rendions compte. Il montre également que les personnes qui y travaillent sont souvent déconnectées du quotidien, mais connectées, en permanence, au numérique. Il ajoute également des notions de marketing et de psychologie et la toile se tisse autour de notre cerveau embrumé.


Les agressions sont horribles. Au-delà de la description des tortures, ce qui était le plus dur pour moi, était de me représenter les conséquences, la vie qui attendait les victimes, enfermées en elles-mêmes. J'ai frémi d'angoisse et je ressens encore les affres de ces visions. Brrr ! Sur chaque scène de crime, un masque est retrouvé. Dit ainsi, cela n'a l'air de rien, mais je peux vous certifier que quand vous aurez lu Persona, cette image va vous glacer.


Trois voix s'entrecroisent ...


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Franck Somerset, commissaire à Paris, découvre avec son équipe une scène de crime peu commune : dans une aile désaffectée de l'hôpital Sainte-Anne, un homme a été torturé, mutilé, lobotomisé, mais laissé vivant. En parallèle, nous suivons les journées du très froid et méprisant Kahl, Directeur Marketing d'un groupe de cosmétique, et de l'attachante Elga, Responsable chez Google. Commence alors une enquête trépidante dans les milieux de la nouvelle économie, au sein de cette élite mondialisée si souvent décriée. L'enquête est très prenante, et c'est la principale qualité du livre.

J'ai eu nettement l'impression, à la lecture de ce roman, que l'auteur avant un compte à régler avec son ancien milieu professionnel, à tel point qu'à la lecture de certaines phrases j'ai espéré que l'éditeur avait fait valider le manuscrit par un avocat… tellement certaines accusations sont précises (pratiques commerciales ou technologiques de sociétés nommément citées, personnages ayant une fonction dans un groupe aisément identifiable…).

De façon plus générale, je sais bien qu'en France un roman policier doit faire de la « critique sociale », mais c'est parfois tellement excessif que je peux sortir du récit : des personnages qui ne sont que des monstres sans âmes pourtant peu intelligents (un dirigeant de grand groupe international décrierait une politique anti-humaniste si ouvertement à un simple enquêteur ? un directeur commercial raconterait si ouvertement ses agissements au sein d'une célèbre ligue sexiste à un partenaire qu'il connaît à peine ?) ; des poncifs sur les habitudes de certains milieux voire quelques amalgames (une ancienne affaire de réseau pédophile où un diocèse aurait envoyé des enfants pour gagner de l'argent ?). Je ne vais pas citer tous les exemples du livre car ce serait rébarbatif.

C'est dommage, car avec un peu plus de subtilité notamment dans la description de l'univers des dirigeants de société, j'aurais été totalement emballée.

Je remercie NetGalley et les Editions Mazarine pour l'envoi de ce roman.

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