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EAN : 9782378561130
128 pages
Verdier (26/08/2021)
3.39/5   37 notes
Résumé :
D’oncle raconte l’histoire d’un oncle. D’un homme-limite jamais grandi, coincé depuis cinquante ans quelque part en enfance et au bord de la mer, au bout du monde. À la faveur de circonstances exceptionnelles, d’une réclusion forcée peut-être, la narratrice est amenée à observer de près cet homme à l’hygiène douteuse, aux manies bizarres, à la santé défaillante, aux proportions anormales, définitivement trop petit, trop gros et trop boiteux pour ce monde. Elle lui t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Objet littéraire sans conteste. Mais ça ne m'intéresse pas vraiment. Difficile d'écrire quelque chose car je n'ai éprouvé aucun plaisir de lecture du début à la fin. C'est la misère, la misère sociale, morale. de quoi flanquer une dépression à une colonie de joyeux lurons.
L'histoire de l'oncle est racontée par la nièce dont on sait peu de chose. de son frère non plus. Leur mère, la soeur de l'oncle, semble avoir voulu s'extraire de cette famille en s'exilant en Suisse pendant des années, ne revenant que pour les vacances. La nièce décrit méticuleusement. On a l'impression que l'écriture tourne en boucle, pointilleuse, renforçant l'idée d'enfermement, de sortie impossible de cette situation misérable que chacun accepte à sa manière.
Un côté kafkaïen.
De l'humour, si l'on veut. Sauf que personne ne trouve particulièrement drôles, ces pauvres gars que tout le monde regarde d'un air dégoûté et condescendant.
Oui, je suis au ras des pâquerettes. C'est peut-être parce que je peux donner un prénom à l'oncle. C'est au choix : Robert, Philippe, Lucien, Daniel, Jean, Michel, André... Rebecca Gisler les a parfaitement cernés.
Du coup c'est un peu court. Ils méritaient mieux que ce regard très extérieur.
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L'épigraphe d'Eugène Savitzkaya puis les références à Kafka, Bove, Beckett au coeur du récit disent l'univers décalé et pessimiste dans lequel plonge la romancière avec humour et ironie. Il s'agit d'une observation toute scientifique "d'oncle", comme être vivant intéressant par sa forme et ses habitudes de vie, faite par sa nièce, la narratrice.
L'oncle a un corps disproportionné - trop petit, trop gros, déhanché, boiteux - un esprit déficient, un mode de vie répondant à une logique qui échappe aux autres, construite sur des souvenirs d'enfance qu'il répète devenu adulte. Il est particulièrement crasseux et s'entoure de rebuts.
Autres incongruités dans le récit : la nièce et son frère jumeau exercent le même métier : traducteurs de notices pour produits d' animaux et souffrent de leur épiderme qu'ils ne cessent de gratter. Les 3 jardiniers collègues de l'oncle portent le même prénom, l'hôpital accueille et soigne aussi bien les animaux que les hommes, tout un monde à la limite de la réalité, un peu inquiétant. Aucune description de paysage, pas d'affect, pas de psychologie, mais une succession de faits observés dans un langage simple et de longues phrases juxtaposées sur plusieurs pages. Un univers qui se disloque au fur et à mesure que corps de l'oncle se lâche !
Pour un premier roman, c'est du grand art qui me rappelle aussi l'écriture d'Eric Chevillard.
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A la page 53, début du 6° chapitre Rebecca Gisler fait reference à une nouvelle de Kafka et cela m'a fait tilt…. car à quoi comparer cet ovni littéraire ?
J'ai cherché l'esprit de la collection « Chaoïd » de chez Verdier pour essayer de comprendre ce qui a avait bien pu présider à l'édition d'un tel texte. le chaos ?
Du nom d'une revue de littérature créée en 2000 la collection « accueille des fictions des essais et de la théorie littéraire qui renouvellent les enjeux et les formes de la création et des savoirs. »
Soit ; Il s'agit donc d'une littérature expérimentale !
Pas désagréable à lire : on s'habitue vite au style : des phrases d'une demie page au moins, rythmées par la conjonction « ET » en grand nombre qui tiennent lieu de fins de phrases.
Quant au contenu, pas très ragoûtant voire scatologique, quand ce n'est pas d'une vulgarité hilarante, il se laisse lire malgré quelques grimaces de dégoût.
L'histoire de cette famille des plus frustres, de cet oncle probablement atteint de déficience psychique, passe la rampe, racontée avec humour par la nièce.
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Voici un premier roman très original dans cette rentrée littéraire, une nouvelle voix venue de Suisse. Rebecca Gisler est diplômée de l'Institut littéraire suisse et du master de création littéraire de l'université Paris-8. Elle est également traductrice.
En 122 pages elle dresse le portrait de « l'oncle ». C'est ainsi qu'il sera nommé tout le long du roman. La narratrice et son frère ont la vingtaine, ils sont traducteurs de notices d'aliments pour animaux pour un site de vente en ligne. L'oncle a la cinquantaine et il semble effectivement être resté « coincé quelque part en enfance », comme le dit la quatrième de couverture. Ils vivent tous les trois dans une maison au bord de la mer en Bretagne. La mère de la narratrice, qui est aussi la soeur de l'oncle, vit en Suisse.
Le style est particulier mais on s'y fait assez vite. Une phrase peut avoir la longueur d'un paragraphe. Elle est sans cesse rallongée par un « et » pour poursuivre l'idée développée. le ton est vif, parfois enjoué. On sourit, parfois on prend un air dégoûté. On se dit qu'un tel oncle ne peut exister et puis finalement si. Quand on y réfléchit, on trouve quelqu'un dans son entourage qui n'est pas à cheval sur l'hygiène, à la diététique très discutable, avec des manies bizarres, etc.
Entrez dans cette famille « biscornue », découvrez cet oncle marginal, vous ne regretterez pas cette expérience de lecture !
J'ai aimé les références parsemées par l'autrice. J'ai été hypnotisée par cette écriture singulière, unique. Un court roman qui dépote ! Je suis curieuse de lire un second livre de cette autrice.
Lien : https://joellebooks.fr/2021/..
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Un oncle bien curieux et un livre tout autant. Un style d'écriture assez foufou ou les paragraphes (qui sont souvent aussi long qu'une page) ne sont souvent composés d'une phrase à rallonge entrecoupée de « et » et de virgules. L'histoire d'un oncle en Bretagne un peu simple, un peu original, franchement cracra dans une maison au bord de mer.

Une histoire touchante et amusante qui sent le vécu. Celle d'un oncle aussi attachant que repoussant
Lien : https://www.noid.ch/doncle/
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critiques presse (2)
NonFiction
10 janvier 2022
Elle a l’art […] de traduire, dans une syntaxe et une langue qui semblent toujours un peu « bougées », comme sur une photographie, les dérèglements de la vie dans leurs aspects les plus inaperçus.
Lire la critique sur le site : NonFiction
LesInrocks
27 août 2021
Un premier roman remarquable et très drôle qui décrit avec finesse une vie de laissé pour compte.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Il est peut-être important de préciser que nous ne nous asseyons jamais en face de l'oncle, la place en face de l'oncle étant réservée aux invités que l'on veut mettre à l'épreuve, aux nouvelles amoureuses de mon frère, par exemple, à toutes sortes de jeunes gens trop polis pour se révolter, car dîner en face l'oncle c'est accepter de partager sa nourriture, je veux dire que c'est accepter les trombes de postillons qu'il vous partage à la figure, en effet l'oncle est très bavard, et ce surtout avec les nouveaux venus, ceux qu'il s'agit de mettre à l'aise.
(p.17)
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Ce qui est indéniable, c’est que ces objets sont si peu coûteux qu’on peut se permettre d’en acheter plusieurs, des centaines si l’on veut, au cas où, en réserve, et si on pense que personne n’achète ce genre de marchandises kafkaïennes, on se trompe l’oncle, par exemple, est friand de ces Odradek du rayon bonnes affaires qu’il qualifie de géniaux, de formidables, d’extraordinaires, sans préciser si c’est leur fonction ou leur aspect qu’il admire, les deux sans aucun doute. Ci-dessous, à titre indicatif, une petite liste d’Odradek acquis plus ou moins récemment par l’oncle : la boîte à cure-dents en forme de moule qui fume une cigarette, le ramasse-miettes avec de minuscules roues de tracteur, le porte-téléphone portable en forme de crêpe humanoïde qui tend les bras, la tasse ornée d’une photo extrêmement floue de chats qui s’entre-lèchent, le paquet d’éponges émotives avec l’éponge heureuse, l’éponge rigolarde, l’éponge triste, l’éponge amoureuse, la minuterie en forme de coccinelle, et la minuterie en forme de lunettes Groucho Marx, le faux œuf transparent à faire bouillir dans la casserole avec les vrais œufs, et qui devient d’abord vert, puis bleu et enfin violet, ce qui est vaguement lié à la cuisson des vrais œufs, sans oublier la fameuse guillotine à saucisson dans son carton à l’effigie de Danton et Robespierre.
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Incipit :
Une nuit, je me suis réveillée avec la certitude que l’oncle s’était enfui par le trou des toilettes, et alors, poussant la porte des cabinets, j’ai constaté que l’oncle, en effet, s’était échappé par le trou des toilettes, et sur le carrelage il y avait un tas de confettis de papier hygiénique et des plumes blanches par centaines, comme si quelqu’un y avait une bataille de polochons, et la cuvette des toilettes ainsi que les murs étaient badigeonnés de poils et de toutes sortent de fientes, et regardant le petit trou de faïence, je me suis dit que ça n’avait pas dû être facile pour l’oncle, et je me suis demandé ce que j’allais pouvoir faire pour le sortir de là, sachant que l’oncle doit peser un bon quintal, […].
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Assis, l’oncle a le ventre comprimé contre la table, et le ventre de l’oncle est tellement gros qu’il a l’air séparé du reste de son corps, comme un fardeau, ou comme un animal de compagnie, mais il faut dire que malgré son ventre qui est sûrement très lourd, l’oncle se tient toujours bien droit, son dos s’adapte gentiment au dossier de la chaise et non l’inverse, et son ventre de compagnie déborde toujours un peu sur la table, et il ondule et il gargouille tout à fait comme un animal qui serait posé sur ses genoux, et l’oncle regarde l’écran noir de la télévision et il dit, dommage qu’elle ne marche par la télé quand même.
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Il est peut-être important de préciser que nous ne nous asseyons jamais en face de l’oncle, la place en face de l’oncle étant réservée aux invités que l’on veut mettre à l’épreuve, aux nouvelles amoureuses de mon frère, par exemple, à toutes sortes de jeunes gens trop polis pour se révolter, car dîner en face de l’oncle c’est accepter de partager sa nourriture, je veux dire que c’est accepter les trombes de postillons qu’il vous partage à la figure, en effet l’oncle est très bavard, et ce surtout avec les nouveaux venus, ceux qu’il s’agit de mettre à l’aise.
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Vidéo de Rebecca Gisler
Rebecca Gisler lit un court extrait de son roman « D'oncle » (parution le 26 août 2021, dans la collection « chaoïd »).
Site : https://editions-verdier.fr/ Facebook : https://www.facebook.com/EditionsVerdier Twitter : https://twitter.com/EditionsVerdier
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