Les Chroniques suédoises - Un peu de Suède dans ce monde de brutes

Nils Glöt est un auteur Suédois connu et reconnu. Grand défenseur de la cause Viking (il est constamment fiché d'un casque à cornes) il passe son temps entre la rédaction de son dictionnaire malais-suédois et l'écriture d'un blog où il prend le pseudonyme de « Thomas Lapanouse », jeune homme à l'humour malin.
On l'aura compris, ces Chroniques suédoises sont davantage une critique de notre système que la description d'un autre possible, une suite de petits histoires fictives ayant pour décor une Suède fantasmée, contraire assumé de notre France et de ses travers. C'est léger et distrayant (fermes urbaines ; piscines-tramway ; éclairage en aurores boréales ; etc.), le trait de crayon fait penser à celui de Plantu, rapide et expressif, sans chichis.

Au début de ma lecture, j'avoue ne pas avoir apprécié cet humour suédois qui est très subtil. Par la suite, j'ai adhéré à cette excentricité et cette autodérision mais ce n'est pas l'humour que je préfère. Au final, il y a une certaine fraîcheur à la lecture. Normal, car la Suède est un pays nordique.

Ces chroniques nous permettent de connaître un peu mieux la Suède. C'est un pays que j'aimerais bien visiter pour la douceur de vivre. La Suède est l'un des rares pays de l'Union européenne à ne pas avoir subi de plein fouet la crise mondiale de 2008, et est encore l'un des rares pays de l'UE qui respecte ses engagements en matière de finances publiques. Son déficit et sa dette publique sont limités, résultat d'une grande rigueur de la gestion publique depuis la crise des années 90. Un bel exemple à suivre ?

Certes, il y a également des travers qui nous sont dévoilés par l'auteur de manière très humoristique et parfois décalée. J'avoue avoir apprécié l'épisode sur le syndrome de Stockholm. Et puis il y a tous ces clichés que l'auteur nous démonte assez malicieusement. Bref, derrière ce pays si souvent montré en exemple, il y a quelques failles.

Ces chroniques suédoises sont à découvrir avec un regard amusé.

Vanté à maints égards, le modèle suédois est souvent pris en exemple pour témoigner d'une société apaisée et heureuse. Dans ces chroniques, l'humour sert à dépeindre une Suède fantasmée, où le décalage, la vision utopique rend en réalité hommage à un des peuples européens régulièrement cité parmi les plus heureux et toujours à l'avant-garde des modes de vie alternatifs. Elles permettent aussi et surtout de nous mettre en garde de manière détournée sur certaines dérives de nos sociétés modernes et nous incitent à réfléchir aux moyens de les améliorer, durablement.

Loufoques, inspirantes et drôles, les chroniques rassemblées dans cet album sont issus des carnets de Nils Glöt, nom de plume de Thomas Lapanouse, qui tient un blog répondant au même nom.
Au travers de saynètes déclinées sur quelques pages (chronique botanique, de la publicité, des jouets, des piscines, de la criminalité...), il aborde de nombreux problèmes de société en mettant en avant avec un jeu de déformation l'approche suédoise. Car il s'agit bien ici d'une utopie, de situations parfois absurdes mais où la réflexion pertinente de l'auteur se marie à un ton à la fois poétique et hilarant.

Dans un traité graphique à la croisée du dessin d'humour et de l'illustration, l'auteur, autodidacte, et qui affirme dans plusieurs interviews l'influence que les dessinateurs du New Yorker, Sempé et bien d'autres encore ont eu sur lui, nous emmène en voyage dans un pays imaginaire qu'on aimerait parfois voir réellement exister. Simples, majoritairement en noir et blanc, parfois adjoint d'une touche de couleur pour attirer notre attention sur un point en particulier, ses dessins no vont effectivement pas sans me rappeler par moments mes livres du Petit Nicolas. Les textes quant à eux sont fins et intelligents, empreints parfois de dérision voire de cynisme mais sans jamais tomber dans la bêtise ou la méchanceté. Un bon cocktail somme toute.

Si la réalité d'abeilles d'appartement ou de couloirs de piscine pour se rendre au travail n'est pas pour demain, Les chroniques suédoises constituent un agréable et drôle moment de lecture qui invite chacun de nous à réfléchir à l'état de la société et à penser à des solutions pour rendre le monde un peu plus vivable. Un vrai projet d'avenir pour tous qui n'est finalement pas si utopique.
Lien : http://wp.me/p12Kl4-HD

Les Chroniques Suédoises ou le voyage dans une Suède fantasmée.


Les Chroniques Suédoises, c'est d'abord un blog où Nils Glöt publie toutes ses chroniques. le livre se compose d'une sélection de ses meilleures planches. A première vue, le dessin peut paraître simple mais un détail coloré apparaît souvent pour attirer l'oeil sur le décalage humoristique, c'est, pour moi, en parfait accord avec le texte qui l'accompagne.


L'auteur nous présente ici une multitude de petites chroniques dessinées sur le modèle de vie alternative des suédois. Une vision poétique de cette Suède faite de piscine-métro, de jouet citoyen et de train pour nulle-part.


Prenons l'exemple de la "chronique de la criminalité" : lors d'un braquage, un phénomène étrange se produit. Personne n'appelle la police et les banquiers préfèrent offrir une tasse de thé aux malfaiteurs. La police est désespérée et reste témoin impuissant de la baisse de la criminalité. La raison ? le syndrome de Stockholm bien sûr !


Drôle, décalé, utopique au possible, un livre à dévorer !

Des fois, je me perds dans le rayonnage dédié aux BD et je me retrouve à lire des titres de manière aléatoire. Ici, l'auteur nous plonge dans un monde alternatif où les Suédois trouvent des façons douces pour corriger le monde qui les entoure. Certaines situations étaient rigolotes, rien de fort amusant, dommage.