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4,12

sur 1318 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  

Mila arrive dans le camp de concentration de Ravensbrück en janvier 1944. Elle est enceinte. Est-ce une chance ?
L'autrice nous plonge au coeur de la survie des femmes, l'obsession majeure est celle de manger. Certaines sont capables de solidarité voire d'empathie mais tout est relatif.
Le style de l'auteur est celui du courage, il se conjugue au présent, mêle les langues pour rendre compte de la multiplicité des origines de chacune. On est parfois à la limite de l'oralité, associant le lecteur aux pensées et aux doutes des personnages.
Le prologue est très intéressant, il ouvre une perspective avec le présent, un rapprochement avec la nouvelle génération.
Très beau roman pour des coeurs bien accrochés
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Un très beau roman malgré un sujet difficile : la vie et la maternité dans le camp de Ravensbrück.
Nous suivons Suzanne alias Mila, militante politique envoyée à Ravensbrück alors qu'elle débutait une grossesse.
Valentine Goby signe un texte intimiste et profond, et qui sonne (malheureusement) vrai de bout en bout.
L'auteure a su retranscrire avec brio les douleurs et les atrocités subies, mais également la solidarité et les petites joies des détenues.
Une écriture directe, parfois dure, parfois douce presque poétique, mais toujours juste.
Ce fut une lecture plaisante bien que le sujet soit très dur, et je pense qu'elle va me marquer.
Je conseille vivement à tous, jeunes et moins jeunes, car il ne faut pas oublier...
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Un roman bouleversant qui ne nous cache aucun détail.
Ce qu'ont vécu ces femmes est tout simplement inimaginable.
Et qu'elles aient pu survivre et mettre au monde des enfants l'est encore plus.
Ce que l'Homme peut faire à l'Homme est abominable.
Ce livre devrait être lu par les lycéens. Lu et commenté.
La barbarie à l'état pur ( si l'on peut dire ! )
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Un roman que je ne suis pas prête d'oublier. C'est une histoire que l'on ne peut pas nier, mais la lire c'est une autre chose. L'auteur a su nous dévoiler, nous immiscer dans le quotidien de ses femmes déportées. Elle nous épargne pas, la souffrance, la faim, la maladie, la peur, les conditions déplorables d'hygiène, inexistantes carrément.
Mila, a un secret, elle préserve ce petit trésor, son rayon de soleil dans ce cauchemar qui n'en finit pas. Ce bébé, elle ignore tout des choses de la vie, de la grossesse à l'accouchement pour elle s'est l'ignorance totale. Puis voilà que le nourrisson arrive, elle doit faire face à ce petit être si fragile et si cher, le nourrir à tout prix, elle trouvera une nourrice, une déportée qui vient de perdre son bébé, se propose d'allaiter James en plus de son propre allaitement, car vous comprenez que dans des conditions telles, une femme ne peut produire du lait suffisamment pour nourrir convenablement un nouveau-né. C'est un peu de répit vers le chemin de la mort, quand une chance s'annonce. La guerre prend fin, les bourreaux doivent faire place nette, pas de traces, pas de témoin, beaucoup meurt de toute façon d'épuisement, de malnutrition, de maladie comme le typhus, la dysenterie... Quelques femmes vont partir pour une ferme, est-ce encore un piège, Mila a foi en sa chance, elle prend le risque. Et c'est déjà un autre monde...

Le style est parfait, on se laisse porter par cette terrible histoire, un pan qu'on relate peu, les enfants nés en camp de concentration. le côté psychologique qui prend place dans l'avilissement des déportées est intéressant également. Des actes qu'on ne peut imaginer en temps normal et qui ici dans ce contexte où la mort est la seule issue, la délivrance, et on comprend mieux également le comportement de certaines déportées qui répondent uniquement à leur instinct de survie.

un roman fort, difficile, mais tellement parlant dans les faits dramatique.
Une auteure qui m'a séduite, dont je vais poursuivre ma découverte.
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Ce livre est une petite bombe. Petit par la taille, mais tellement grand par les émotions qu'il a fait naître en moi.
Dès le prologue le ton est donné, à travers l'intervention en milieu scolaire de Suzanne, ancienne déportée qui raconte son expérience des camps. J'ai été instantanément touchée en plein coeur. Ce n'est pas le premier récit sur la vie des camps que l'on trouve dans la littérature, loin de là, mais Valentine Goby, avec un style épuré, des phrases simples mais terriblement percutantes arrive à nous émouvoir au plus profond de nous-mêmes.
Suit l'histoire de Mila (le nom de Suzanne pendant sa détention), qui arrive à vingt ans dans le camp de Ravensbrück, enceinte. Et c'est là, à mon avis, la grande force du roman. Une grossesse, une naissance, c'est la vie, le bonheur, la foi en l'avenir, l'espérance, la beauté, le positif. Et faire se dérouler ces évènements dans l'univers d'un camp de concentration, où se côtoient la mort, la laideur, la saleté, la peur et la déshumanisation la plus totale, c'est d'une violence inouïe.
Je ne veux pas en dire davantage. Lisez ce livre, et vous comprendrez tout le sens de l'expression "être bouleversé par une lecture". Pour finir, un immense merci à Valentine Goby qui a trouvé la force d'écrire ce texte coup de poing.
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Suzanne Langlois fait partie de ces femmes qui témoignent dans les écoles d'un passé dévastateur, celui des camps de concentration. Durant cette parenthèse noire, elle est Mila, prisonnière politique, française qui codait des messages à l'aide de partitions. Arrivée avec sa cousine, elle a vécu l'enfer, peut-être pire que l'enfer, dans le camps de Ravensbrück.

Quel roman coup de poing! Pourtant, quand on s'intéresse à cette époque de l'histoire, qu'on a lu divers témoignages... on pense que plus rien ne pourra nous surprendre sur cette horreur des camps. Et pourtant, l'écriture incisive de Valentine Goby nous emmène plus loin.

L'autrice martèle les mots, à travers des phrases courtes, des phrases sans verbe, des verbes sans phrase, usant jusqu'à saturation des virgules, des points virgules, des répétions... Avec un vocabulaire brut, des synonymes, des mots allemands, des phonèmes. le tout au présent, toujours, immergeant totalement le lecteur en apnée dans la boue, la crasse, la puanteur, la maladie, le froid, la peur, la mort...
L'autrice ne nous prend pas par la main, elle nous jette littéralement dans la fosse. On apprendra en même temps que Mila la signification de certains idiomes, qu'ils soient allemands ou polonais. Point de glossaire, point de notes en bas de page. Tout se découvre et s'apprend sur le tas. Et la grande histoire ne passe pas la porte, seules nous sont dévoilées les informations captées par Mila et ses soeurs d'infortune. Bruits de couloirs? Fantasmes? Vraie info? Nul ne sait... Et le temps file, au rythme des saisons, du très froid au moins froid, de l'herbe qu'on voit ou pas passer sous la neige, du sol gelé ou boueux.

Valentine Goby a magistralement livré un roman fort, dur, qui fait mal, qui pique, qui peut déranger, qui est juste nécessaire.
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J'avoue que je n'ai pas lu ce livre à la bonne période… le commencer cinq jours avant Noël, ça n'est pas forcément le bon moment. Et pourtant, ce livre a su m'emportant par sa force, par l'évocation des souvenirs de Mila. Elle a vingt-deux et est enceinte quand elle arrive dans le camp de concentration de Ravensbruck au printemps 1944. Si vous avez déjà lu sur la seconde guerre mondiale, vous savez l'horreur que représente de tels endroits. Les coups, les chiens, le travail, la difficulté pour se nourrir. Il est dur de se représenter un tel quotidien mais Valentine Goby y parvient. L'ordinaire est décrit de manière saccadée afin qu'une image s'imprime devant nos yeux. Ses femmes donnent tout pour arriver à survivre, elles s'entraident, elles luttent…
Et le plus dur arrive au milieu du roman, cette Kinderzimmer, lieu inimaginable où les bébés grandissent. Enfin, grandissent, c'est un bien grand mot… Ces vies de femmes m'ont marquées, elles ont souffert, elles ont résisté… Difficile de lâcher le livre avant la dernière page, l'histoire est prenante, elle fait suffoquer par l'horreur des descriptions.
Un roman éprouvant mais je ne regrette pas de l'avoir lu pour connaitre un destin parmi tant d'autres…
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Voilà une critique qui s'avère bien difficile... Essayons quand même...

Ce roman est marquant, profondément. du genre de ceux dont on a des images qui reviennent sans crier gare, lorsqu'on a un peu froid (et puis on se dit que ça n'est tellement rien), lorsqu'on se met à table (et puis on se dit que nous n'avons pas conscience de notre chance) et à tant d'autres instants.

C'est cru, c'est tellement dur, c'est terrible, vraiment, il n'y a pas de mots. Pourtant, Valentine Goby a quand même réussi je trouve. le style est glacial, brut, déchirant mais très juste. Peut-il en être autrement ? Un style élégant serait une telle insulte, un tel décalage. Certaines descriptions pouvaient paraître vraiment crade mais il faut bien prendre conscience de l'horreur indicible. Et encore, j'ai le sentiment qu'on ne peut même pas imaginer ce que c'était. Et toujours cette question avec ce genre de lecture : mais comment est-ce possible ??? Comment peut-on en arriver là ?

C'était une difficile lecture, vraiment, mais merci pour ce texte !

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Suzanne Langlois, dite Mila, est enceinte quand elle part pour Ravensbrück. Ce roman est d'abord son histoire, un récit construit à partir de la réalité de ses milliers de femmes détenues dans ce camp de concentration et dont certaines ont donné naissance à un enfant lors de leur détention. C'est d'abord le récit de la peur, de la faim, du froid, de la maladie et de la mort. Mais c'est surtout le récit de l'espoir, de la solidarité, de la musique, de la poésie, de la beauté du ciel allemand, du lever du soleil sur Ravensbrück. Dans ce lieu de mort, la Kinderzimmer concentre toutes les solidarités : les femmes qui volent les gants en plastique des médecins pour en faire des biberons, celles qui subtilisent de bouts de laine ou de tissus pour en faire des petits vêtements, les jeunes mères qui viennent de perdre leur bébé et continuent à venir à la pouponnière pour allaiter les bébés survivants, celles qui se cachent sous les lits pour faire fuir les rats qui viennent dévorer les plus faibles...
Plus qu'un roman, ce livre est un hommage à ces 150 000 femmes qui seront passées, et qui sont mortes pour la moitié d'entre elles, entre les murs de ce camp. Ce livre est écrit avec des phrases courtes, dans un style très rythmé. Il témoigne de la force des caractères, de l'horreur du lieu et de l'urgence à agir, ou réagir, de l'urgence à ne pas se laisser abattre, ne pas s'enfoncer dans le désespoir, garder l'espoir... une raison de vivre. Un très beau roman qui rend hommage à ces enfants nés à Ravensbrück, à ces femmes qui y sont passées, à celles qui sont mortes là-bas, au courage de ces femmes ordinaires à qui le sens de la solidarité à donner une raison de vivre. Ce roman est aussi celui de Marie-José Chombart de Lauwe, résistante bretonne internée à Ravensbrück où elle fut un temps affectée à la Kinderzimmer. C'est beaucoup de son histoire qui figure, semble-t-il, dans ce livre.
A lire impérativement si L Histoire vous passionne, si l'histoire des femmes et des mères vous touche, si vous gardez espoir en la nature humaine, si vous aimez les textes forts et l'écriture percutante.
Lien : http://itzamna-librairie.blo..
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Magistral ! Quel talent incroyable ... Je viens de découvrir Valentine Goby et je ne peux qu'admirer sa plume capable de nous parler de l'innommable, de l'indicible, de la vie de ces femmes dans les camps de concentration, de l'horreur qu'il ne faut pas oublier.
Âmes sensibles s'abstenir.
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