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4,24

sur 474 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre m'a été offert.
À la lecture de la quatrième de couverture, je n'étais pas du tout emballé. Si je l'avais découvert en fouinant dans une librairie, je ne l'aurais pas pris, c'est sûr.
Comme il m'a été offert, je l'ai donc lu...

Je vais vous aiguiller un peu. Sur cette voie ferrée, ce wagon sur lequel monte François : caténaire, 25000 Volts, électrocution. Suite à cela, François ne sera "pas mort" comme disent les médecins, mais miraculé. Il sera amputé des deux bras, au niveau de l'articulation de l'épaule (aucun moignon).

Ce livre est l'histoire de sa vie, et de celle de son entourage au sens large, après ça...

Bien sûr, on ne rigole pas avec cette histoire, mais on n'y pleure pas du tout cependant ; cela grâce à une narration toute en finesse et cependant très claire.

Un livre qui interpelle, un livre optimiste, une lecture agréable, un tour de force vu le sujet de départ.

Finalement, je remercie le Père Noël de me l'avoir apporté.
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J'avais beaucoup aimé "L'île haute" de Valentine Goby,. C'est pourquoi j'ai voulu lire "Murène" publié en 2019 par la même auteure. Mais j'avoue avoir été d'abord rebuté par son sujet a priori très sombre et par son écriture bien particulière. C'est ainsi que j'ai déclaré forfait vers le premier tiers du livre. Cependant, après réflexion, j'ai décidé de reprendre ma lecture et je suis arrivé au bout.

Mon impression finale est contrastée. D'un côté, j'ai conscience d'avoir lu un roman ambitieux, écrit dans le style original de Valentine Goby et composé avec une grande cohérence. D'un autre côté, il est assez aride - et il m'a fallu de la résilience pour lire soigneusement cette prose, que je trouve parfois trop prolixe et lyrique. D'autre part, l'auteure s'est documentée avec soin sur la situation des handicapés (y compris dans les années '50); a priori je ne suis pas vraiment passionné à ce sujet.

Toute l'histoire commence par une horreur. François, le jeune héros, est électrocuté (accidentellement) et, pour lui sauver la vie, le médecin doit l'amputer de ses deux bras sans lui laisser de moignon. Cette terrible situation rendra illusoire toute tentative d'usage de prothèses. Toute sa vie est bouleversée. On se rend compte de l'incroyable déficit que devra affronter François, dans sa vie quotidienne - non seulement sur le plan moteur mais aussi sur les plans psychologique et relationnel. Il pense d'abord à se suicider. Mais, après une période d'abattement, il se cherche une nouvelle voie. A force de volonté, il parvient à trouver de vraies satisfactions dans le sport, plus précisément dans la natation. Il exerce aussi une activité professionnelle. Et, après des déceptions, il trouve l'amour.

En définitive, ce roman - difficile à lire - se révèle optimiste. et le héros François est attachant. D'autres personnages secondaires jouent des rôles très significatifs. de plus, le sujet du handicap est intéressant. C'est un roman de grande valeur - un peu trop long à mon goût.
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UN MODÈLE DE RÉSILIENCE.
Francois, jeune homme plein de vie et de talents a un accident électrique qui le prive de ses deux bras ; il est inappareillable car l'histoire se déroule en 1954 et que de toute façon l'amputation (désarticulation) ne laisse aucun moignon. François perd tout : son autonomie, son métier, sa fiancée : il sombre…
Un jour, en observant une murène, il est fasciné par ses mouvements reptatoires et pense qu'il peut inventer une nouvelle technique de nage et de respiration ; après une obstination entêtée, il va renaître à la vie par l'eau (foetale), et retrouver passion, camaraderie et amour.
Parallèlement, l'auteure nous décrit la naissance du handisport et des jeux paralympiques. Avec les problèmes posés par la compétition : le sport pour le sport ou pour le chrono ? Comment grouper les candidats en fonction du degré du handicap ? Avec ou sans moignon ? En faire un barème pour pondérer le score ?
La métaphore finale est hautement belle et symbolique : le Kintsugi est l'art de réparer un objet cassé avec des soudures en or qui lui donnent alors plus de valeur qu'originellement.
Une belle écriture, poétique et pudique qui montre un exemple de volonté et ténacité et nous donne la mesure du bonheur que l'on a d'avoir quatre membres.
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J'ai suivi avec beaucoup d'intérêt la convalescence de François amputé des deux bras à la suite d'un terrible accident. Si le thème a pu me faire penser au livre le lambeau de Philippe Lançon, les progrès de la médecine entre les années 50 et maintenant auraient probablement offerts d'autres possibilités au jeune homme.
J'ai aimé la manière dont Valentine Goby décrit les différents sentiments de ce dernier, comment son entourage tente au mieux de vivre avec lui. J'ai trouvé le ton très juste, plein d'humanité et de sensibilité. ça m'a beaucoup touchée.
J'ai également découvert les relations entre le sport et le handicap.
Décidément, j'apprécie les livres de Valentine Goby.
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Tout d'abord que sgnifie "murene" étrange non
Je vous laisse découvrir car vous le le saurez qu'à la moitié du roman.
Ce roman est très riche au niveau ressenti.
personne ne pourra resté indifférent au sort que la vie réserve à François.
Valentine Goby a su très bien découvrir et nous peindre la situation de handicap.
Ce livre est très très fort en émotion.
Il est difficile d'imaginer le quotidien de ces personnes.
Difficile de s 'en sortir au quotidien mais quand vous êtes entouré cela devient plus facile.
Une histoire de solidarité et de volonté et d'amitié que j'ai beaucoup aimé
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Ma lecture de ce roman a été chargée en émotions, enchevêtrées, contradictoires, qui m'ont bien bousculée… sans pourtant gâcher un vrai plaisir de lecture !
L'accident du jeune héros m'a plongée dans l'horreur : ses souffrances épouvantables, véritables tortures physiques et mentales sont terrifiantes !
L'implacable inventaire des gestes qu'il ne refera jamais m'a sidérée.
A l'opposé, les trésors d'ingéniosité qu'il déploie sont époustouflants !
Dès le début j'ai regretté le peu de profondeur du personnage de la mère: j'étais à sa place, imaginant l'effondrement, la vie pulvérisée, la rage de ne pas savoir aider son enfant sans le rabaisser… alors que rien n'était développé... Dommage...
Les avancées médicales et le long cheminement vers les jeux paralympiques de 64 sont très intéressants, mais c'est le côté du corps, des odeurs, des chairs, de la pudeur et de l'intime qui m'a vraiment chahutée.
Les difformités du handicap m'ont semblé monstrueuses, j'ai bataillé avec ma honte et mes répulsions pour poursuivre ma lecture… mais Valentine Goby a un talent fou : dans une écriture respectueuse et bouleversante elle évoque chez François les mêmes types d'aversions, et je me suis sentie un peu moins méprisable !
L'auteure et son héros m'ont prise par la main pour m'emmener au-delà de ce dégoût et découvrir ce que l'on peut en faire… jusqu'à cet art sublime du Kintsugi qui magnifie les cicatrices !
Quel tour de force…
Un livre important qui fait grandir !
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Eh bien, c'est quelque chose cette histoire ! Jamais nous ne nous serions crues capables de lire un récit pareil !

L'hiver 1956 très rigoureux, un beau jeune homme de vingt-deux ans, un panneau danger caché sous la neige et un terrible accident improbable... Blessé à mort, le corps en étoile dans la neige, les souvenirs récents envolés, peut-il survivre ?
Le jeune homme, François Sandre, mettra des mois à se remettre à l'hopital puis dans sa famille ; mais les médecins n'ont pas pu sauver ses bras ; commence alors une période très difficile, faite de doutes - cette vie vaut-elle la peine - mais aussi d'espoirs - un appareillage est possible, il y a l'amitié et peut-être l'amour - de retour de l'envie de vivre, malgré tout.

Le récit serait insupportable sans le génie d'écriture de l'autrice : maîtrise parfaite de l'écriture qui nous transmet les ressentis du blessé, de ses parents, de sa soeur. Chacun essaie, avec et par amour, de vivre cet événement imprévisible et inimaginable.

Et puis, un jour après l'autre, le bout du tunnel s'éclaire pour François : nager, comme la murène qu'il a vue à l'aquarium ? Donner des cours d'anglais puisqu'il est bilingue grâce à sa mère ? Faire partie de l'Amicale sportive des mutilés de France ?

Il a des parents couturiers, François Sandre, qui ont l'habitude d'habiller toutes sortes de corps, d'adapter les tissus aux singularités des gens, et de travailler sur des mannequins-bustes sans bras .. À l'Amicale des handicapés, on commence à parler de jeux olympiques et de handisports, même si ce n'est que le début... Une certaine Nadine va traverser la vie du jeune Sandre, peut-être le préparer pour le grand amour...

Et il se métamorphose, François, c'est le "mutant magnifique" dit l'autrice dans une interview ; ce qui au départ de la lecture semblait tellement horrible qu'on avait presque envie de refermer le bouquin et de se dire ce n'est pas pour moi, évolue d'une telle façon que ce que l'on se dit à la fin, c'est que la vue d'une personne handicapée ne résonnera plus en nous de la même façon qu'avant et surtout que l'être humain est extraordinaire dans sa capacité d'acceptation et de rebondissement !
C'est ce qui s'appelle la résilience, non ?
Un livre exceptionnel, à lire même si le début de l'histoire fait peur...

Extrait p 204 : " Quand même, il te manque la danse, dit Sylvia. Elle met un disque, ramène dans la pièce les violons qui font vibrer la peau, préparent aux mouvements gracieux. Elle lui apprend le saut de chat, presque un sur place, les ronds de jambe qui ancrent dans le sol, le pas de bourrée qui te soulève à peine, les entrechats - c'est sans danger, à ras de plancher on ne vacille pas même sans le balancier des membres supérieurs. Elle passe un bras autour de sa hanche, le guide dans un lent pas de deux qui les soude. Tu te débrouille pas mal elle dit, mieux qu'un ficus."
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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Hiver 1956. le froid s'abat sur la France. François, un jeune homme de 22 ans, part dans les Ardennes pour un travail. Et puis sa vie bascule lors d'une tempête de neige qui bloque sa progression : cherchant refuge près d'un wagon, une électrocution le fauche. Il va être amputé des deux bras et se heurter aux manques auxquels le handicap le confronte. le voilà à présent infirme, mutilé, diminué à ses yeux et dans le regard des autres. Il va devoir apprendre à se construire autrement, à composer avec le manque, à retrouver sa dignité. Long chemin de résilience qui ne lui rapportera certes pas sa vie d'avant, mais des projets et, in fine, de l'espoir.

« Murène » est un roman écrit par Valentine Goby. C'est une oeuvre juste, poignante et bouleversante qui porte en elle de multiples thématiques, la plus centrale étant celle du handicap dans ses résonances physiques et psychiques.

L'intrigue happe dès le début grâce à l'écriture ciselée de l'auteure. On plonge d'emblée dans le monde de François, adoptant son point de vue narratif, le monde d'avant – qui n'est qu'une parenthèse – écrit en contrepoint du monde d'après. Et c'est le jour de Bayle qui en constitue la frontière, étanche, imperméable. Au fil des longs mois d'hospitalisation, en ces années 1950 où la médecine a certes fait des progrès mais n'en est qu'à ses débuts pour ce qui concerne les amputations, la rééducation et l'appareillage, on tremble aux côtés de François ; on assiste – impuissant – à sa douleur, ses déchirures, le désespoir sans fond qui s'ouvre à lui ; et puis se font des conquêtes à la faveur de sa créativité, de sa combativité et d'un entourage porteur.

Le propos est d'une grande justesse, d'un réalisme poignant, tant au niveau physiologique que psychologique. L'auteure s'est remarquablement documentée, en témoignent ses remerciements à la fin. « Murène » est une oeuvre vaste, longue (près de 400 pages), qui part de l'intime d'une situation pour ouvrir vers le dernier tiers sur l'évolution de la représentation du handicap en France, avec notamment l'essor du handisport. L'intention est louable mais l'auteure ouvre, à mon sens, trop de pistes, l'intrigue devenant ce faisant un peu trop ambitieuse, le côté documentaire prenant le pas sur la fiction et, surtout, sur l'intime d'un vécu. En effet, les qualités d'écriture de Valentine Goby sont très manifestes pour dire la souffrance de François : allers-retours entre les temps de la narration, longues phrases sans ponctuation, que l'on retrouve chez Maylis de Kerangal par exemple, descriptions et métaphores sublimes, ouvrant un souffle poétique en creux des noirceurs. Elles perdent un peu de leur éclat lorsque le côté documentaire prend le pas.

En bref, « Murène » est un roman bouleversant, juste de réalisme, plein d'un regard poignant sur l'autre dans son altérité radicale qui, pour autant, nous rejoint. En somme une rare humanité couchée en mots sur le papier dans l'espace-temps d'un livre.
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Le thème peut apparaître comme difficile de prime abord : le handicap et la "reconstruction heureuse" restent des sujets sensibles. Notre regard au  quotidien n'est peut-être pas aussi empathique que celui que l'on offre d'emblée au héros de ce livre.
Mais le récit de Valentine Goby est puissant, émouvant, mêlant habilement espoir et désespoir. Très bien documenté, il est écrit dans une prose dynamique et serrée, un style très personnel et original qui m'a surprise au début puis captée en définitive.
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MURÈNE de Valentine Goby

C'est l'histoire d'un miracle et c'est admirablement bien écrit. Je crois cependant que d'introduire le narrateur dans le récit (à deux reprises) n'est pas très judicieux pas plus que le choix du nom de François Sandre pour un grand brûlé... Je recommande néanmoins la lecture de ce roman à la fois captivant et bouleversant.

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