J'ai parcouru chez un ami arménien cette anthologie extraordinaire de la poésie arménienne, composé de textes les plus colorés et intenses. N'ayant pas eu le temps de transcrire tout ce que souhaitais, j'ai toutefois été frappée par un poème d'une dame, Violette Krikorian, et ce texte poétique s'intitulait "Prière de femme" , à la fois poétique et très virulent...
Je ne connais présentement que ce poème... mais le qualificatif qui lui échoit dans l'article qui suit semble correspondre à la forte personnalité de cette poétesse...
Je me permets de l'adjoindre , pour au moins mettre en avant les mots incroyables de "cette diablesse-poète" , qui m'a enchantée !!!
VIOLETTE KRIKORIAN, « DIABLESSE » DE LA POÉSIE ARMÉNIENNE
Violette Krikorian est née à Téhéran en 1962. Dès l'âge de dix ans elle écrit ses premiers poèmes en persan. Depuis 1975, elle vit en Arménie ou elle a étudié la philologie à l'Institut pédagogique d'Erevan.
À dix-huit ans, elle publie ses premiers textes dans la revue littéraire Garoun (Printemps). Rebelle, elle rompt avec l'Union des écrivains d'Arménie et, avec le critique littéraire Vahan Ishkhanvan – qui devient ensuite son mari – crée les revues Bnaguir (Texte original), puis Inknaguir (Autographe), cette dernière étant particulièrement destinée à faire entendre les nouvelles voix contemporaines. Elle est traduite en français par Vahé Godel et Denis Donikian.
Pour Serge Venturini, Violette Krikorian est « une figure de proue, une diablesse arménienne » (Eclats d'une poétique du devenir transhumain, 2003-2008 (Livre III), Editions L'Harmattan.)
Il faut dire que jamais en Arménie une poétesse n'a déclenché de tels scandales par sa poésie au langage direct et cru. « …sans pour autant se déclarer féministe » […], elle a fait « paraître un poème de femme dans une société bâtie comme une forteresse arrogante par des hommes. En effet, jamais poème n'aura attiré sur lui autant de foudres, ni auteur ne sera devenu la cible d'anathèmes aussi violents de la part d'un lectorat formaté par des années de communisme et qui s'est senti tout à coup bafoué dans sa haute conception de la poésie et de l'art en général. L'objet du délit ? Une femme enceinte, en proie à un fort désir de vengeance, rêve de tuer l'homme qui vient de l'abandonner. Pour mener à bien cette violente confession, l'auteur fait intervenir, avec un art consommé du collage et un sens précis du rythme, des fragments appartenant à la littérature la plus classique et la plus ressassée combinés à des mots les plus modernes, les plus chargés d'obscénité qui soient. » (Denis Donikian sur son site : http://www.denisdonikian.com/Krikorian.htm)
[cf. MARCHÉ DE LA POÉSIE 2015- Bordeaux]
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« Dire tout ce qu'une bouche de chair
n'est pas en mesure de dire…
écrire tout ce qu'une main d'homme,
hélas, ne peut écrire…
traduire, formuler tous les désirs de l'âme ! » (Grégoire de Narek.)
« Grégoire de Narek (Xe siècle) et Nahabed Koutchak (XVIe siècle) comptent parmi les plus illustres figures de l'ancienne poésie arménienne. […] »
« […]
Ayant évangélisé le pays, converti le roi Tiridate (son bourreau) et fondé une Église autonome, Grégoire l'Illuminateur, vers l'an 300, faisait de l'Arménie le premier État chrétien de l'histoire. Un siècle plus tard, le moine Mesrop Machtots inventait l'alphabet arménien. […] Cessant de n'être qu'une langue parlée, l'arménien devint, grâce à eux, instrument de culture, langue juridique, théologique, littéraire…, langue de poésie — sans plus craindre d'être absorbé par ses puissants voisins arabes et byzantin.
[…]
À l'origine de la riche tradition populaire des achough (trouvères), Nahabed Koutchak est sans doute, avec Narek et Saïat-Nova (XVIIIe siècle), la plus illustre figure de l'ancienne poésie arménienne. […] Ce qui reste de son oeuvre consiste en quelque cinq cents haïren, courts poèmes répartis en trois catégories : l'amour, l'exil, la condition humaine. […] » (Vahé Godel.)
Grégoire de Narek :
0:00 - 1er poème
0:45 - 2e poème
1:16 - 3e poème
3:26 - 4e poème
Nahabed Koutchak :
4:58 - 1er poème
5:18 - 2e poème
5:39 - 3e poème
6:01 - 4e poème
6:33 - Générique
Référence bibliographique :
Tous les Désirs de l'Âme : Poèmes d'Arménie, traduits par Vahé Godel, Calligraphies de Achot Achot, Paris, Albin Michel, 2002.
Images d'illustration :
Calligraphies de Achot Achot.
Bande sonore originale : Anonymous Choir - Caligaverunt Oculi Mei
Caligaverunt Oculi Mei by Anonymous Choir is licensed under a Public Domain License.
Site :
https://freemusicarchive.org/music/Anonymous_Choir/Toms_Luis_de_Victorias_Caligaverunt_Oculi_Mei/Caligaverunt_Oculi_Mei/
#TousLesDésirsDeLÂme #VahéGodel #PoésieArménienne
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