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EAN : 978B001C8DJC0
J. Cochart (30/11/-1)
4.33/5   3 notes
Résumé :
"L’homme dans la lune" est un roman de Francis Godwin probablement écrit vers 1620 et publié en 1638, après sa mort, sous le pseudonyme de Domingo Gonsales. Un peu tombé dans l’oubli, "L’homme dans la lune" est considéré comme l’une des œuvres majeures de la Renaissance anglaise. Son influence sur les futurs auteurs utopiques, picaresques et de science-fiction, est immense. Grâce à cette œuvre, Francis Godwin est considéré comme l’un des grands auteurs anglais du Di... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Roman picaresque avant d'être roman de science-fiction, il conte à la première personne les aventures d'un dénommé Domingo Gonsales. Ce jeune homme de petite taille mais de bonne famille, originaire d'Espagne, nous explique comment il a abandonné ses études en empochant le financement de ses parents pour aller trouver fortune dans le nord de l'Europe où la guerre oppose le prince d'Orange et de Maréchal de Cossé. Soldat de fortune, au service des français donc, c'est en assassinant son premier prisonnier pour le dépouiller de toutes ses richesses et en réalisant quelques bénéfices douteux sur le dos de son protecteur qu'il revient cousu d'or en son pays ; là, on le marie presque contre son gré à la fille d'un riche marchand ; ce dernier ayant un sens très développé des affaires, sa fortune ne fait que grandir et il vit très à l'aise.

Malheureusement querelleur (il faut bien qu'il ait d'autres défauts ce brave homme pour varier un peu les plaisirs de l'histoire), quoique minuscule bretteur, il tue en duel un de ses parents (peut-être du coté de sa femme, ce n'est pas précisé mais on l'imagine facilement) et doit s'enfuir en attendant que l'affaire se règle... à l'amiable (pouvait-on réellement racheter le prix du sang en ce temps-là ?). Mais, évidemment, ce ne sera pas le cas, puisqu'il devra faire face au retour d'un ennuyeux fanfaron de voyageur, lointain parent du second homme qu'il a occis. Ce fâcheux refuse tout compromis raisonnable et n'exige pas moins que le quart des possessions du mini-héros, ce qui n'est évidemment pas concevable ("mini" mais près de ses sous quand même, le bonhomme). Laissant la moitié de sa fortune à sa femme et à ses deux enfants (dont il parle souvent mais qu'il n'est pas si pressé de retrouver malgré tout, même s'il s'en défend à longueur de page), il part donc vers les Indes pour continuer à faire fructifier ce qu'il lui reste de richesse.

Il semble réussir dans cette affaire puisqu'il multiplie (à ce qu'il dit) son capital par dix mais, à nouveau, par un autre malheureux concours de circonstances, il se retrouve abandonné sur une île avec un serviteur noir qui n'a d'autre velléité que de s'éloigner le plus possible de lui (on se demande bien pourquoi ? petit mais contrariant quand même, dirait-on ? vision d'un nain espagnol par un auteur anglais, rappelons-le !).

Par hasard, il se trouve sur ce bout de rocher quelques oiseaux dociles qu'il dresse à porter différentes choses et, en fin de compte, un panier assez large pour qu'il puisse monter dedans (c'est un être de petite taille, ne l'oublions pas), et s'élancer dans les airs. Cette astuce pourrait lui permettre de s'échapper de son île mais il se trouve qu'après une ou deux années ( le personnage est visiblement pressé de rentrer chez lui pour retrouver ces chers enfants qui lui manquent tant !), un bateau espagnol les recueille pour les rapatrier : lui, son serviteur et ses oiseaux dressés. La malchance le poursuivant, son navire croise des corsaires anglais. N'écoutant que son courage, il s'envole dans son étrange attelage d'oies dressées et, après un rebond sur une île proche qu'il doit fuir aussi (les peuples du monde entier semblent s'être ligués conte lui), monte pendant des jours vers l'astre de la nuit, en faisant, au passage, une halte au purgatoire, semble-t-il ?
...

Difficile à lire dans son édition originale, tant par l'expression qui est désuète et une ponctuation fortement attachée à son siècle que par les répétitions plutôt assommantes ; quand au style des imprimeurs de l'époque, il n'arrange vraiment rien à l'affaire : des syllabes entières sont remplacées par des caractères différents, les s longs aussi. Un vrai calvaire de lecture qui gâche nettement l'ironie et l'humour. Une version "modernisable" (merveille de l'informatique) est disponible sur wikisource ( voir l'adresse sous ce billet).
Lien : https://fr.wikisource.org/wi..
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Poole, W. 2010. le Songe de Kepler et L'Homme dans la lune de Godwin : naissances de la science-fiction 1593-1638. In Tadié, A. (Ed.), La figure du philosophe dans les lettres anglaises et françaises. Presses universitaires de Paris Ouest. Tiré de http://books.openedition.org/pupo/995
Lien : http://books.openedition.org..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Car ayant vogué deux mois entiers avec un vent favorable, nous fîmes rencontre d’une flotte Anglaise, à quelques dix lieues de Tenerife ; qui est une des Îles Canaries, fameuse par tout le monde, à raison d’une montagne nommée El Pico, qui se peut voir et discerner de cent lieues dans la mer, quand elle est calme.

Nous avions dans nos vaisseaux, qui ne manquaient ni de vivres ni de munitions, cinq fois plus de gens qu’ils n’en avaient ; tous hommes bien-faits, sans que pas un d’eux se ressentit des maladies passées ; Et toutefois les voyant disposés au Combat, le souvenir des richesses que nous portions, nous mit dans l’esprit, que ce serait prudence de fuir, si nous pouvions, plutôt que de résister imprudemment à des Ennemis qui nous allaient attaquer ; que la rencontre de tels Coureurs de mer était dangereuse, et qu’il ne fallait point hasarder, non seulement la vie ( qu’un homme de bien estime peu en semblables occasions) mais la Fortune de plusieurs pauvres Marchands, qui pour n’avoir su détourner le péril dans une affaire de telle importance, se trouveraient à l’avenir entièrement ruinés.
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Or d’autant qu’il se trouvait là une grande quantité de ces oiseaux, qui avaient accoutumé d’y couver leurs oeufs, et de les faire éclore ; je pris environ trente ou quarante de leurs petits, que j’accoutumai à manger sur le poing, partie pour mon plaisir, partie pour m’en servir au dessein que j’avais, et que je mis depuis en pratique. Comme je vis donc qu’ils étaient grands, et capables d’une longue volée, je les dressai premièrement au leurre, et à revenir, en les réclamant à la vue d’un linge blanc que je leur montrais. Et certainement je trouvai en eux, qu’avec beaucoup de raison Plutarque soutient, que les Animaux carnassiers sont les plus dociles de tous. Je n’oserais pas vous déclarer ce que je leur appris, si je ne m’y croyais obligé pour en avoir fait l’épreuve. Ils n’avaient encore que trois mois, quand je les accoutumai peu à peu à porter en volant, des fardeaux proportionnés à leur force. Les ayant trouvé propres à cela, plus qu’est possible de croire, je les rendis si savants par mon adresse ; qu’à chaque fois que du haut d’un coteaux, Diego leur montrait un drapeau blanc, ils ne manquaient pas de lui porter de ma part du vin, de la viande, ou telle autre chose que je lui voulais envoyer ; ni voler à moi, sitôt que je les réclamais, après leur message.
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La première occasion où je me trouvai, fut contre le Prince d’Orange ; quand ce même Maréchal mon intime ami, l’ayant rencontré du côté de France, le mit en fuite, et le chassa jusques aux murailles de Cambray. Ma bonne Fortune voulut alors, que je fisse mon prisonnier de guerre, un des Gens-darmes de l’Ennemi, dont je tuai le cheval à coups de pistolet. Le Maître même en fut blessé à la jambe ; et bien qu’assez légèrement, si est-ce que ne pouvant d’abord se remuer, il fut contraint de se rendre à ma discrétion. Je me servis de cet avantage, pour le dépêcher, comme je fis, voyant bien que j’avais affaire à un rustre beaucoup plus fort que moi, et qui était homme à me mal-traiter, s’il pouvait une fois se ravoir. Je lui ôtai donc avec la vie, une grosse chaîne d’or, quantité d’argent, et plusieurs autres bonnes nippes, le tout valant bien trois cens ducats.
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Mais bien qu’elle ne soit qu’une fable ; cette fable pourtant me semble assez belle, pour me persuader qu’elle vous plaira pour être aussi bien déduitte, que bien inventée. En effet, Monsieur, comme les faux Diamants enchâssés avec adresse, récréent plus l’œil, que ne font les vrais grossièrement mis en œuvre ; Ainsi les contes fabuleux bien imaginez, agréent plus à l’oreille que les histoires véritables, quand elles sont mal débitées.
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