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Nicolai Gogol nous offre là un beau roman épique relatent les valeureux cosaques qui se battaient au nom de la Russie et surtout de la foi orthodoxe.
Un vrai plaidoyer pour ce peuple impressionnant dans leur férocité, atrocité mais aussi dans leur honneur, leur combativité et leur fraternité.
Derrière ces faits historiques, l'histoire de Tarass et de ses fils parcourt ce roman, la fierté d'un père de voir ses fils devenir de valeureux cosaques puis la trahison d'un de ses fils et la tristesse face à la mort de l'autre. Quoiqu'il en soit un seul mot d'ordre, tuer, massacrer ceux qui n'embrassent pas la foi orthodoxe.

Autant j'ai admire la plume efficace de Gogol dans les descriptions guerrières et ripailleuses que j'ai été gênée par cette haine pour les tartares, les polonais et surtout les juifs décrits avec tous les stéréotypes qui leur collent à la peau depuis la nuit des temps...
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Quelle aventure, quelle aventure !
A travers son héros Tarass Boulba, Gogol nous plonge en plein coeur de la culture cosaque. Ce que j'en retiendrai, de manière caricaturale, c'est que ce sont de sacrés bonhommes, extrémistes religieux, dont les loisirs sont se saouler et faire la guerre, qu'ils ont une opinion des femmes qui ferait hurler même les moins féministes d'entre nous... mais qu'ils sont aussi remplis de courage et qu'ils ont un excellent sens de l'honneur.
Tarass Boulba, donc, à la sortie de ses fils du séminaire, les emmène dans la setch. Les voici bientôt partis en expédition pour laver un affront fait par les "Polonais détestés", histoire de montrer ce qui arrive quand on se permet d'insulter les Cosaques. le tout finira en boucherie, évidemment, mais le récit des rebondissements de cette expédition nous tient en haleine durant toute la lecture.
Mon ton peut sembler ironique, j'en conviens, mais il n'en reste pas moins que j'ai passé, finalement, un très bon moment avec ce livre !
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Avant de lire le roman cosaque de Nicolas Gogol, il faut regarder attentivement le tableau d'Ilya Repine, et y voir cette vie triviale formidablement rendue par le pinceau du peintre, la camaraderie fervente, l'orgueil de ces hommes d'arme, extraordinaires cavaliers, qui répondent vertement au sultan qui les veut soumettre.
On comprend mieux, ensuite, la vie de cet homme des steppes, Tarass Boulba, et de ses deux fils qui reviennent de leurs études à Kiev, Ostap et Andreï. A la Sertch, le campement militaire cosaque, Tarass Boulba lance une campagne militaire contre les Polonais, qui tourne au désastre tant collectif que personnel pour Boulba, tandis que les Turcs, au sud, prennent la Sertch.
Roman historique autant que régionaliste voire ethnologiste, Tarass Boulba exalte la fierté de ce peuple tant capable de fêtes joyeuses que de cavalcades terribles, qui ne rechigne ni à la boisson ni à la guerre, portant aussi sûrement le sabre que la nourriture à la bouche qui n'en finit pas de parler. A travers ce récit zaporogue, c'est aussi une ode à l'âme russe qu'écrit Gogol, assaillie d'ennemis injustes, mais dont l'assaut justifie et exalte pleinement l'honneur et la vaillance.
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Une jolie fresque sur les cosaques dits zaporologues du XVIIe Siècle, grands guerriers et maitres dans les actes héroïques! C'est brutal, absurde, irascible, acéré, héroïque, sauvage, tragique, passionnant, c'est risque-tout, le livre accroche sur tous les points. Tarass Boulba est un illustre guerrier qui est prêt à tout pour sauver l'honneur et la dignité des zaporologues. Il accueille d'abord ses fils, sortis du couvent, avec des coups de point, puis il les entraine à s'enrôler dans la Seth, qui est un lieu d'initiation à la guerre. Pour être mieux initier à l'art de la guerre, il faut aller sur le terrain, seulement les cosaques viennent de faire la paix avec les polonais. Tarass Boulba va bousculer ce monde archaïque et sauvage, inciter les cosaques à déclarer la guerre à leurs ennemis. Enfin, en voulant voir ses enfants héroïques, c'est de l'héroïsme empoisonné qu'il va récolter!
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Qui est le père de la littérature russe ? Pouchkine ou Gogol ? Les avis sont partagés, moi je fais comme Jacques Martin, je mets dix à tous les deux. Pour Dostoievski, le choix est fait : « Nous sommes tous sortis du Manteau de Gogol », aurait-il dit. S'il ne l'a pas dit, il aurait pu le dire, tant son oeuvre s'inspire de l'écrivain ukrainien.
Poète, mais surtout dramaturge et encore plus romancier, Nicolas Gogol est un géant de la littérature russe : deux romans seulement (« Les Ames mortes – 1842 » et « Tarass Boulba - 1843 »), mais plusieurs recueils de nouvelles étincelantes d'intelligence, d'humour ou de fantastique (« Soirées du hameau – 1831-1832 », « Mirgorod – 1835 », « Nouvelles de Petersbourg – 1835-1836 »), auxquelles il faut rajouter ces deux chefs-d'oeuvre : « le Portrait » (1842) et « le Manteau » (1843), et quelques pièces de théâtre parmi les plus représentatives du théâtre russe (« Les joueurs -1836 » et « le revizor - 1836 »).
Tarass Boulba, c'est, comment vous dire ça, c'est une épopée de violence et de sang comme on peut les voir aujourd'hui dans les romans d'héroïc-fantasy, avec de belles plages d'émotion, de somptueuses descriptions de la terre ukrainienne, d'autres, plus truculentes, de scènes d'orgies et de ripailles, le tout constituant la glorification passionnée du peuple cosaque, dont la fierté, le sens de l'honneur et celui d'une certaine grandeur sont les caractéristiques majeures. Tarass Boulba est le chef de ces Cosaques venus guerroyer en Ukraine contre les Polonais, avec ses deux fils. L'un, Andréi va trahir son peuple par amour. L'autre, Ostap, va bravement se battre à ses côtés. Mais la guerre est la guerre. le sentiment ne fait pas le poids contre l'honneur, Tarass, homme dur et impitoyable, va agir suivant sa conscience et la loi du clan. Quitte à voir le destin se retourner contre lui.
Gogol est un magnifique romancier : c'est avant tout un conteur exceptionnel : comme son contemporain Alexandre Dumas, il a le don de la couleur et du relief : là où d'autres écrivains font évoluer leurs personnages devant un décor, Gogol, comme Dumas, travaille en trois dimensions, et plonge le lecteur au coeur de l'action. Son style direct vous happe dès les premières lignes :
« Là, mon fils, tourne-toi un peu ! Ce qu'il est cocasse ! Et ces soutanes de pope que vous avez sur le dos ? C'est cela leur uniforme à l'Académie ?
Le vieux Boulba accueillait, et en quels termes, ses deux fils revenant au foyer paternel après leurs années d'études au collège de Kiev ».
(Premières lignes du roman)
Le ton familier vous met d'emblée à l'aise. le dialogue alerte apporte une sensation de vie intense, sensation accentuée par le réalisme cru des scènes de violence. Ames sensibles s'abstenir. Mais Gogol n'est pas un sadique : la violence n'est jamais présentée de façon complaisante, c'est juste qu'elle fait partie de l'ADN de ce peuple sanguin, belliqueux et pénétré jusqu'à la moelle par l'honneur du peuple cosaque. D'ailleurs Gogol sait compenser ces scènes violentes avec de belles scènes d'intimité ou d'émotion, ou alors de magnifiques descriptions de la terre ukrainienne (n'oublions pas qu'il était né dans ce pays).
Petite digression : Tarass Boulba est le commandant en chef des Cosaques Zaporogues. Ça ne vous rappelle rien ? Mais si, Apollinaire, dans la « Chanson du mal-aimé » évoque la « Réponse des Cosaques Zaporogues au sultan de Constantinople », en trois strophes qui, euh, ne brillent pas par leur délicatesse.
Dans ce roman, il ne faut pas chercher dans l'attitude de ces cosaques, vulgaire et primitive, leur essence profonde. Leur grandeur est toute dans leur fierté de race, dans leur sens de l'honneur… On ne célèbrera pas leur générosité ou leur humanisme, certes, mais leur gloire – et leur légende - vient d'ailleurs :
« Plus que jamais les Cosaques s'entretiennent de leur commandant » (dernière phrase du roman),

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Gloire et désillusions d'un peuple de traditions et de cultures.
Romance et histoire se mêlent avec verve et panache aux sabots de ces valeureux zaporogues; pères d'une nation de fierté et d'honneur.

A faire découvrir aux plus jeunes dans la même veine d'un Michel Strogoff, aventurier et conquérant d'un autre temps.
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Tarass Boulba,

Quelle épopée, courte, mais épique.
Les luttes entre Tatares, Cosaques et Polonais sur fond de bacchanales, de tortures et d'antisémitisme.

Il faut bien quelques siècles pour lire ce roman avec un certain détachement. Heureusement, Gogol nous cache les pires tortures et massacres même si leur évocation reste douloureuse, notamment l'image horrible du nourrisson qui tête en vain au sein de sa mère morte.

Que d'effroi qui malheureusement traumatise encore et toujours les contrées ukrainiennes, les bords du Dniepr, le fameux grenier de l'Europe pour des populations historiquement affamées.

Tarass Boulba, c'est le récit d'un père guerrier, violent, sans coeur (ou presque) et qui se félicite de voir ses deux fils l'accompagner à la guerre et de constater leur force et leur bravoure jusqu'à ce que l'inéluctabilité les sépare.

à lire et à relire.



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Tarass Boulba, Gogol, 1842
Nouvelle
La steppe.
La steppe qui semble s'étendre à l'infini, comme le bout du monde, telle que nous la représente de grands écrivains et poètes comme Gogol, Koltsov, Bounine et j'en passe. Elle est tour à tour le théâtre de combats tragiques, épiques, de contemplation ou de nostalgie ..Toujours belle, mystérieuse. On ne résiste pas pour qui l'a connue au spectacle qu'elle offre : un énorme tapis vert envoutant. Nul doute qu'elle ait emporté l'imagination de très grands écrivains et poètes pour fixer magnifiquement leur décor. Il semble que c'est toujours elle qui gagne finalement ! le cinéma aussi, ce n'est pas pour nous surprendre..

Avec Les Ames mortes et Tarass Boulba, NikolaÎ Gogol signe là deux oeuvres majeures de la littérature russe..
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"Taras Boulba" fait partie des premiers écrits de Gogol, à un moment où il se passionnait pour l'histoire russe et ukrainienne. Logiquement, le sujet aborde l'histoire du peuple cosaque au XVe siècle. Mais ce conte sera réécrit quelques années plus tard, alors que Gogol bascule dans le mysticisme et le prêche religieux. C'est cette dernière tendance sectaire qui m'empêche de m'enthousiasmer pour cette oeuvre. Bien que quelques passages soient remarquables par leur construction, notamment les scènes de combat où les Cosaques zaporogues font le siège d'une ville polonaise, combats en plans rapprochés où l'on chemine soldat après soldat, agonie après agonie dans une longue séquence (digne du plus grand cinéma), le ton patriotique et exalté de Gogol peut agacer et même irriter. Les non-cosaques, les non-orthodoxes sont des sortes de traîtres cupides et affreux qu'il faut à tout prix exterminer et opprimer pour honorer la très Sainte Russie. Turcs et Tatars musulmans, Polonais catholiques et Juifs s'apparentent donc au mal absolu, ennemis de la patrie. L'intérêt de Taras Boulba se situe plutôt dans ce folklore ukrainien, dans ce mythe des Cosaques, caste guerrière des bords du Dniepr, formidablement peinte par Gogol, où le respect des règles de camaraderie primait sur les liens du sang, et où faire la guerre, se saouler et piller c'était vivre.

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Un livre lu un peu par hasard, avec l'envie d'une histoire simple et intelligente à la fois. J'y ai trouvé ce que je cherchais, avec la fin sans espoir de beaucoup de littérature russe du XIXème siècle, certes, mais il faut avouer qu'on s'y attend dès le début. Les héros les plus admirables ne sont-ils pas ceux qui meurent avant d'avoir eu le temps de faire de mauvais choix ?
C'est aussi un livre intéressant parce que l'on sent à quel point il est à l'origine de l'image d'Epinal du Cosaque. Pour reprendre l'expression de M'sieur Raton avec je parlais de ce livre, c'est un roman « épinalien » tellement il a marqué notre imaginaire, aujourd'hui de façon inconsciente.
Et puis bien sûr, faire cette lecture aujourd'hui prend un relief particulier même si je n'ai pas choisi ce livre pour cette raison (au moins consciemment). En effet, Gogol est un écrivain russe, mais il est originaire de Kiev. Et ce livre se passe dans les steppes d'Ukraine. Je ne suis pas une spécialiste, et je ne sais pas à quel point je peux faire confiance à ma traduction un peu datée, mais j'ai trouvé intéressant déjà de voir la notion d'Ukraine mentionnée dans un texte écrit au XIXème siècle et dont l'histoire se déroule au XVIème siècle. Ensuite, dans ma version, les mots Ukraine et russe semblent interchangeables : on peut avoir, dans deux phrases qui se suivent la fierté du peuple ukrainien, qui va défendre la tradition russe. Cela m'a laissée pensive quant à la construction de l'identité nationale ukrainienne, j'avais bien entendu que c'était un sujet compliqué, mais à sa façon ce roman l'illustre bien.
Une lecture facile et dépaysante donc, mais qui m'a aussi beaucoup appris, ce à quoi je ne m'attendais pas forcément et c'est une belle surprise !
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