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4,27

sur 2007 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
QUI PEUT REMPLACER GOSCINNY ?
J'en vois, par les temps qui courent, qui s'enthousiasment, qui plébiscitent, qui crient au retour d'Astérix et tutti quanti.
Certes, certes, je réponds certes..., mais..., franchement..., de vous à moi..., Uderzo avait tellement touché le fond que tout ce qui viendrait après ne pouvait être, comparativement, que sensationnel et confiner au génial tant les derniers albums étaient bousissimes.
Mes chers amis, avez-vous la mémoire si courte ? Astérix c'est ça, nom de dieu (euh... par Toutatis, je voulais dire) ! Comparez-donc les nouveaux avec ceux de la grande période d'or et vous verrez que le compte n'y est absolument pas.
Ici, on a un album fin, parodique et tordant de bout en bout. Les références sont multiples et toutes bien senties, de Napoléon au Canal de Suez en passant par le cinéma hollywoodien et son fameux couple Burton / Taylor.
Références à l'art moderne et sa fameuse querelle des tenants de la tradition face à la modernité, etc., etc., etc., je pourrais en noircir une pleine page. Bref, un sans faute absolu sur le scénario et le florilège de jeux de mots et tout, et tout. C'est jouissif à tout âge. Donnez-le à un petit vieux, il va se marrer, donnez-le à un gamin, il va se marrer, donnez-le à un ado, à un quinqua, à un trentenaire, ça marche à tous les coups, c'est du marbre.
Non, voyons, revenez à la source ! Astérix c'est ça ! Qu'on arrête de nous faire croire que tous les ersatz sont une renaissance. Personne n'a la carrure pour se mesurer, même moindrement, au génial René Goscinny.
Astérix Et Cléopâtre est, chronologiquement, le sixième album d'Astérix, mais le tout premier à être absolument génial de bout en bout. D'ailleurs le public ne s'y est pas trompé, c'est à partir de cet album que les ventes explosèrent réellement.
À ce propos, même pour du Goscinny c'est du top. 1965 est une bonne passe pour lui, tout est bon dans ce qu'il a fait cette année-là, les Lucky Luke de la même période sont supers également.
Côté dessin, Uderzo touche à une certaine forme de maturité dans son trait et les couleurs sont fantastiques, rien à voir avec les albums précédents. Une vraie réussite totale.
L'histoire en deux mots : César, jugeant le peuple égyptien décadent, lance un défi à Cléopâtre, à savoir construire un palais dans un très bref délais.
L'architecte retenu est l'infortuné Numérobis, un fervent moderniste, qui a quelques petits problèmes avec les proportions, si vous voyez ce que je veux dire.
Rien ne serait simple, au demeurant si un autre architecte égyptien, le cruel et richissime Amonbofis qui rêve de gloire personnelle et de pouvoir ridiculiser, voire éliminer définitivement son éternel rival dans la profession.
Numérobis perçoit vite qu'il aura besoin d'un petit coup de pouce pour mener à bien cette réalisation. Voilà pourquoi il n'hésite pas à faire ce long et périlleux voyage jusqu'à la frisquette Armorique pour venir quérir le service des mages...
Une référence absolue concernant Astérix, l'un des trois, au pire des cinq meilleurs albums de tous les temps, quels que soient vos goûts et vos affinités, un album à toujours garder comme étalon quand on dit qu'un nouvel album est bon ou pas.
Mais ce n'est bien sûr que mon avis, qui ne casse pas des briques, et encore moins des pyramides, c'est-à-dire, pas grand-chose.

P. S. : les éditeurs ont trouvé le moyen d'annuler même l'humour contenu dès la couverture qui était originellement recouverte d'inscriptions faisant référence à l'affiche du film Cléopâtre avec Elisabeth Taylor. Aplatir les couleurs d'origine avec une pauvre composition à l'ordinateur ne leur suffisait pas, il a fallu aussi qu'ils suppriment l'humour pour coller à l'air du temps. Bandes d'abrutis d'éditeurs à la gomme ! La définition d'un classique c'est de ne plus jamais coller à l'air du temps, c'est d'être précisément hors du temps. Et Astérix Et Cléopâtre est précisément un classique. Quelle honte cette nouvelle couverture.
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C'est vraiment et sans aucun doute , une immense réussite que cet album.
Les couleurs sont éclatantes et assez mates pourtant "parfois-souvent" .Les intérieurs et dehors au soleil , assez mats mais avec de l'éclat et une lumière sombrement dorée incroyable (dans les palais notamment ) .Les dessins sont soignés et ils sont luxueux, dans les détails et dans les sujets. L'histoire est tonique. le soleil et l'ombre sont d'un rendu soigné.
En fait ,nos auteurs préférés ont recours à beaucoup d'éléments portés par la culture populaire et qui sont très connus , autour de Cléopâtre , son nez par exemple (sourires) , sur Jules César ,toujours très : "Moi Je" .
Nos amis sont comme d'habitude très malins et ils s'efforcent avec entrain , de mettre des battons dans les roues , de Rome et de César.
Il est question de construire très rapidement un palais pour jules en Egypte, et les ouvriers adorent la potion magique qui leur facilite la vie.
L'architecte essayera de les persuader de cesser leur grève ,qui est savoureuse pour les lecteurs . Un mouvement social suscité par un collègue de l'architecte en titre , qui est aussi jaloux et intrigant ,que rusé.
C'est vraiment un tour en Egypte, l'environnement est infiniment égyptien .Il est aussi très fidèle aux visuels traditionnels sur l'antiquité égyptienne .De l'architecture ,au désert ,aux costumes et symboles, aux divinités , au Nil ou encore les hiéroglyphes , ici heureusement avec souvent leur traduction .
Un album plein de malice donc , où César se fait remonter les bretelles par Cléopâtre ,qui prouve la grandeur éternelle de son royaume .Je vous laisse découvrir si personne , heureusement ou non , se fera manger ou non , par les crocodiles très sacrés . Malgré une débauche de beaucoup de ruse ,de mauvaise foi et de gentilles moqueries, comme souvent dans cet univers exquis . Toujours dans ces pages ,cette gentillesse structurelle et habituelle , distillée avec subtilité et franchise.
Une perle que cet album ultra-soigné.


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Non, je ne me suis pas planté dans l'ordre de lecture. Au cyclisme, ça vous parle le gruppetto ? Vous savez, ceux qui ont été tellement distancés par le peloton qu'il se disputent les miettes du classement. Dans notre cas je précise d'ailleurs que je suspecte les membres de l'échappée d'avoir emménagé dans une bibliothèque, ce qui n'est pas très Covid. Bref, bienvenue dans mon combat du Challenge BD où chaque point bonus compte. Et le fameux point visé expire demain à minuit. C'est serré.

Bon, revenons à nos moutons. Astérix et Cléopâtre c'est à coup sûr l'un des meilleurs opus de la saga de la moustache platine la plus vigousse d'Armorique, si ce n'est la quintessence de la BD humoristique made in France. Disons-le cash : tout y est parfait, du début à la fin. René Goscinny frappe fort, très fort même, avec ses inspirations scénaristiques qui frôlent le génie absolu.

Des interventions du narrateur omniscient, qui font systématiquement mouche, à l'hilarante vulgarisation des hiéroglyphes, dont l'imagination s'avère être des plus fertiles, en passant par les désopilantes références à la civilisation égyptienne tournées en dérision, ce sixième volet regorge de scènes mémorables à mourir de rire, celle du sphinx en pole position.

Et que dire de la délicieuse complicité d'Obélix et Idéfix si ce n'est qu'elle est tout simplement irrésistible ? C'est incroyable comment l'auteur arrive à octroyer une épaisseur notable à ce petit bout de chien. A la droite du scénariste, la griffe d'Albert Uderzo commence à s'affiner et gagner en assurance : sa patte graphique confère une ambiance des plus savoureuses, entre légèreté et charme épuré façon old-school.

Astérix et Cléopâtre c'est cultissime vous l'aurez compris, et pour cause, cette oeuvre des plus abouties devrait figurer au Panthéon des bandes dessinées les plus cocasses de tous les temps. Ouaip, rien que ça. Et puis entre nous, ce nez, mais quel nez ! Je ne parle pas de celui de Monica Bellucci, bien qu'il soit mignon comme tout, mais bien de celui du personnage, je préfère lever toute ambiguïté. Messieurs restez concentrés voulez-vous ?
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Sans aucun doute l'un de mes plus beaux souvenirs d'enfance, de ceux qu'on aime retrouver tout au long de sa vie, ce qui entraîne un cortège de relectures, toutes plus savoureuses les unes que les autres.

Cet opus de nos chers gaulois a été d'autant plus popularisé qu'il a été adapté en long métrage animé (là encore souvenir d'enfance) puis en "blockbuster à la française".

Revenons à la BD. Comment ne pas craquer devant l'adorable et célèbre nez de la "Reine des Reines" ? Comment ne pas plaindre l'architecte Numérobis soumis à un défi utopique ? Comment, enfin, ne pas se marrer au spectacle de la débâcle des redoutables pirates du Nil ?

Enfin, comment rester sourd à cette question fondamentale et existentielle : "Est-ce que ça se mange, les crocodiles ?"

Un must.


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S'il existe un album culte dans la série d'Asterix, c'est sans doute Astérix et Cléopatre !
Je ne sais pas vraiment ce qui a fait que cet album est devenu culte, car lorsqu'on le compare aux autres, on reste dans le même esprit, dans le même schéma de construction. Un étranger (ici un égyptien) viens demander de l'aide a nos amis gaulois qui acceptent comme toujours, et voilà, l'histoire est lancé.

Une fois encore, beaucoup d'humour, de gros clins d'oeil envers la société actuelle ( les entreprises de bâtiments en prennent pour leur grade). Un bon moment de lecture, des dessins plus fins, avec beaucoup plus de détails qu'auparavant.

Dans les tomes précédents l'humour résidait surtout dans les bulles de dialogues et un peu dans quelques descriptions et annotations. Ici c'est toujours le cas, mais les cases sont bien plus travaillées, ce qui nous fait nous attarder un peu plus sur chaque dessin, afin de ne pas louper le moindre trait d'humour habilement dissimulé.

Comme toujours c'est un régal et on passe un agréable moment, même si le format BD se lit beaucoup trop vite.
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Plus qu'excellent cet album égyptien d'Astérix, avec un choc de deux cultures traité selon un humour très fin qui ne peut que ravir le lecteur.

C'est une succession de réparties savoureuses, tant sur le nez de Cléopâtre, que sur les goûts des crocodiles, les pirates du Nil, les bévues de César et de ses légionnaires, avec quelques scènes majestueuses, spécialement lors des apparitions de la reine et de sa suite.

Astérix, Panoramix et Obélix sont à la tâche pour aider un malheureux architecte égyptien, pas vraiment doué dans ses calculs, en butte à la jalousie de la concurrence et à la mauvaise volonté des romains.

Des planches soignées, des jeux de mots et de l'humour à revendre pour une très belle aventure égyptienne d'Astérix et de ses partenaires.
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Pauvre Numérobis ! le voilà convoqué par la reine Cléopâtre qui lui déclare tout de go, qu'il est le meilleur des architectes d'Alexandrie … ce qui n'est pas grand-chose. Trois mois … trois mois pour construire un palais pour Jules César. Tu auras de l'or sinon ce sera les crocodiles. Pour réussir il faudrait être un mage et justement Numérobis connait Panoramix, mage d'un petit village gaulois qui résiste encore et toujours et cetera et cetera.
Bon je ne vais pas vous racontez toute l'histoire, elle est plus connue que les constructeurs des pyramides. J'ai la grande chance de posséder la version originale, puisque cette bande dessinée m'a été offerte pour mes dix ans. C'est celle où il est précisé qu'il a fallu nombre de moyen pour la réaliser, dont entre autres, 62 crayons à mines grasses, 14 litres d'encre de Chine mais surtout 67 litres de bière. Donc les auteurs ont eux aussi leur potion magique. Grâce à tous ces ingrédients nous avons là une BD de légende, car en la relisant un demi-siècle plus tard je me marre toujours autant. Merde un demi-siècle voilà qui me fait moins sourire ! Aléa jacta est pas de retour possible vers le passé. Mais grâce à cette bd mon âme d'enfant est toujours présente. Que de gags, au moins un par vignette ! Quel coup de crayon ! Quelle inspiration ! Je crois que je vais me remettre à boire de la bière.
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Souvent, lorsqu'Astérix est amené à partir hors De Gaulle, pour ses aventures, Gosciny en profite pour se moquer de nos voisins. Parfois gentiment (Astérix chez les Bretons), parfois de manière plus discutable (Astérix chez les Goths).

Dans Astérix et Cléopâtre c'est tout le contraire. Sorti en 1965, cet album est un des plus abouti de la série. le druide Panoramix y est appelé à l'aide par son ami égyptien, le lamentable architecte Numérobis. Il vient en effet de se voir confier, par l'orgueilleuse reine Cléopâtre, la mission impossible de construire un somptueux palais dans un délai de trois mois, tout ça afin de ne pas perdre la face devant le non moins vaniteux Jules César.

Ainsi, Gosciny crée pour l'occasion des personnages inoubliables parmi lesquels le perfide Amonbofis, ennemi juré de Numérobis. Surtout, il met en avant une Cléopâtre, formidable par son caractère capricieux, inspirée de l'interprétation d'Elizabeth Taylor dans le film de Joseph Mankiewicz.
Mais c'est également l'occasion, à travers sa représentation de la civilisation égyptienne, de se moquer de nos travers bien gaulois, comme dans la scène où les ouvriers du chantier, influencé par l'habile orateur qu'est Amonbofis, décident de se mettre en grève, afin d'exiger une diminution...des coups de fouets (une manière de dire qu'on se met en grève pour tout et n'importe quoi?). Et quand nos héros visitent le Sphinx (inoubliable scène où Obélix lui casse le nez) et qu'ils se laissent happer par la myriade de stands vendant des souvenirs, tous plus tartes les uns que les autres, comment ne pas y voir une moquerie de notre "industrie" du tourisme ?

Astérix et Cléopâtre fait partie de ses bandes dessinées qui ne vieillissent pas et que l'on peut lire de 7 à 107 ans (à condition d'y voir clair), car sa qualité ne s'altère pas, peut-être aussi parce que nos travers ne changent pas.
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Le tome des aventures de nos gaulois préférés que je trouve le plus réussi.
Je l'ai d'abord vu un nombre de fois incalculable en dessin animé, puis découvert en BD puis finalement en film. Et que dire sinon que j'adore cette BD cultissime qui m'a suivi de mon enfance à l'enfance de mes propres enfants. Et le plaisir est toujours intact. le nez de Cléopâtre est toujours aussi mignon, le petit chien Idefix toujours aussi craquant, les jeux de mots succulents, Obélix toujours aussi goinfre (et prêt à manger autre chose que des sangliers), des gags qui me font toujours rire alors que je connais l'histoire par coeur. Et puis le cadre de l'Egypte est super sympa pour ces aventures. Bref à relire encore et encore.


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On ne présente plus ce 6ème album d'Astérix, qui doit beaucoup à la passion de Goscinny pour les péplums (que l'on retrouve également dans Astérix Gladiateur, cf. sur le sujet ma précédente critique) et nécessite bien entendu d'être resitué dans le contexte cinématographique de son époque. le film qui transpire presque dans chaque vignette, décor et costume est ici le « Cléopâtre » de Mankiewicz, avec Elizabeth Taylor dans le rôle de Cléopâtre. La première couverture de l'album, remplacée depuis, est une allusion directe à l'affiche du film et au décompte des moyens exceptionnels qu'il a fallu mettre en oeuvre pour cette « superproduction » hollywoodienne. L'album est pré-publié dans Pilote à partir de 1963 et, si mes souvenirs d'enfance sont bons, publié en feuilleton dans un magazine du XXe siècle tendance catho dont j'attendais à l'époque chaque planche avec impatience et assiduité lors des vacances à la campagne. L'album relié sort en 1965. Les énumérations techniques parodiant le film de 1963 – humour trop daté selon l'éditeur actuel – sont supprimées de la nouvelle couverture qui date de 2002.

Par un retournement de situation assez ironique, c'est aujourd'hui un autre film qui vient à l'esprit et en tête des références lors d'une recherche sur le web lorsque l'on évoque Astérix et Cléopâtre, le film d'Alain Chabat – Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre – ayant presque éclipsé (sinon fait découvrir) l'album pour les jeunes générations. Plusieurs gags de l'album sont reconduits dans le film, qui dépoussière par ailleurs et enrichit l'humour des années 60 par des références beaucoup plus actuelles.

Revenons à l'album. Les premières pages, une fois n'est pas coutume, présentent des scènes se déroulant loin du village, dans la lointaine Égypte. Les décors somptueux empruntés au film de Mankiewicz sont d'ores et déjà plantés (la statue gigantesque du dieu Horus déployant ses ailes est présente dès les premières pages, viendront ensuite le colossal Sphinx sur roulettes et la felouque royale).

Puis, de façon exceptionnelle en cette année 50 avant Jésus-Christ, nous sommes en hiver, et il neige. Cet élément climatique, mis en place pour appuyer le contraste entre les deux pays, m'a souvent fait réfléchir sur la chronologie des albums de la collection et sur un mystère à mon sens non encore élucidé à ce jour. Dans tous les albums, l'histoire est supposée se dérouler en 50 avant J.-C. Pas plus tôt, car Vercingétorix a tout juste été vaincu à Alésia et dépose les armes aux pieds de Jules César en 52 avant J.-C. Pas plus tard, car César va franchir le Rubicon en 49 avant J.-C. et marcher sur Rome, alea jacta est, pour en finir avec Pompée, se faire élire Consul, devenir dictateur et mener encore quelques guerres avant d'être assassiné en 44 avant J.-C. Or, dans ce créneau réduit imposé par L Histoire, il va falloir dérouler tous les scénarios des aventures de nos irréductibles héros sur une seule année, ce qui est bien entendu matériellement impossible. Les aventures d'Astérix seraient-elles une succession d'uchronies menées en parallèles, avec remise à zéro des pendules à chaque nouvel album (comme dans le film « Un jour sans fin ») ? Possible, mais cela n'explique pas la réapparition de personnages déjà rencontrés et gardant le souvenir des précédents albums. de plus, César rencontre Cléopâtre, et plus tard Scipion l'Africain et d'autres personnages réels sans trop de soucis de cohérence avec la chronologie des faits historiques. OK, j'entends déjà votre argument, nous ne sommes pas dans un livre d'histoire, mais, il n'échappera pas à la sagacité des plus jeunes lecteurs que l'hiver réapparaît, ainsi que le printemps en fin d'album, dans Astérix chez les Pictes, toujours au cours de cette même année 50 avant J.-C.

Au niveau des jeux de mots qui parsèment l'album, on est désormais au maximum. Sans pouvoir les citer tous, mes préférés sont : « C'est un Alexandrin » (page 7) ; « – C'est une bonne situation, ça, scribe ?... – Oh, c'est une situation assise… accroupie plutôt. » (page 12) ; « Personne n'aura l'idée de venir faire des fouilles ici. » (page 22) ; « du haut de ces pyramides, Obélix, vingt siècles nous contemplent ! » (Panoramix paraphrasant Bonaparte, page 23) ; « Nos opinions ne concordent jamais ! » (Obélix devant l'Obélisque de Louxor, page 26) ; « Ouille, ouille, ouille ! » (traduction d'un hiéroglyphe représentant des charbons qui brûlent, page 28) ; « Je me demande, Ginfis, si tu n'as pas bu autre chose que de la potion… » (page 37) ; « Nous sommes ici par la volonté de Cléopâtre et nous ne partirons (…) » (page 38, allusion à la célèbre réplique de Mirabeau – Nous sommes ici par la volonté du peuple et nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes – prononcée salle du Jeu de Paume en 1789) ; « Tactique dite de la tortue » puis « Tactique dite du Lièvre » (page 39, pour décrire les mouvements des légions romaines).

Les personnages féminins (fil rouge de cette série de critiques) se réduisent à : Cléopâtre, bien sûr, omniprésente ; une servante qui apporte des perles à dissoudre dans du vinaigre, page 11 ; deux musiciennes page 42 ; des danseuses qui accompagnent leur reine dans ses déplacements, page 43 ; d'autres danseuses qui accompagnent les Gaulois pendant leur voyage de retour, page 48. Aucune présence féminine gauloise n'est à constater lors du banquet final, ni ailleurs dans l'album.

Pour conclure, ce 6ème album est tout à fait majeur dans la série, il confirme le talent de deux auteurs, René Goscinny et Albert Uderzo, arrivés au sommet de leur art. A lire et à relire, sans modération, vous découvrirez encore et toujours des allusions passées inaperçues lors de vos précédentes lectures. Ad arbitrium…
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