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4,18

sur 988 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
On commence avec le Désert des Tartares pour finir avec la chute de Constantinople, en ayant traversé des paysages somptueux dans une langue magnifique, mais aussi des moments d'ennui où l'ouvrage tombe un peu des mains, mais cela vaut vraiment la peine de s'accrocher ; quoi qu'il en soit, un bouquin dont l'auteur a refusé le Goncourt ne peut pas être mauvais.
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Une étrange impression se dégage de ce livre ... celà ressemble plutôt à un rêve car on ne sait pas vraiment où on est ni à quelle époque. Une prose magnifique et quasiment hypnotique nous charme et nous envoute tout au long des quelques 300 pages.
En tout cas un bonheur de lecture rare ...
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Julien Gracq « le Rivage des Syrtes » (paru en 1951)
Ayant lu il y a quelques années «Un balcon en forêt», je suis quelque peu déçu par ce «Rivage des Syrtes».

L'écriture est certes de haute volée, mais me semble surchargée de nombreux passages trop bien écrits, se complaisant dans cette description quasi proustifiante d'un monde en cours de décomposition : la surconsommation permanente de termes à connotation négative comme "lugubre", "sombrer", "lagune", "lassitude", "fièvre", "fiévreuse", "prostré", "gluant", "charnier", "oppressant", "moiteur", "suffocant" (amoncellement relevé en quelques lignes de la seule page 164 !) rend la lecture quelque peu ... lassante justement. Par ailleurs, la personnification de choses (comme «la ville») est poussée jusqu'à rendre certains passages quasi comiques involontairement.

Trame générale : la caste dominante d'une cité depuis longtemps prospère s'est tellement endormie dans son confort qu'il suffit d'un des vieillards manipulateurs utilisant un incident mineur provoqué par le «héros» (qui est bien entendu plutôt un «anti-héros») pour la faire basculer dans un conflit sans aucun intérêt en réveillant une guerre endormie depuis plus de trois siècles, juste pour la réveiller ou plus exactement pour voir si cela va la réveiller.

Tout comme chez Dino Buzatti Le désert des tartares» fut publié en 1940 en Italie, et en 1949 en français), l'un des thèmes structurants du récit est celui de la frontière, qu'il s'agisse de la frontière physique entre deux pays, ou de la frontière temporelle qu'il faudra franchir pour déclencher la «vraie» guerre.

Il s'agirait là d'un récit tiré de l'expérience que l'auteur vécut pendant la période dite de «la drôle de guerre» qui s'étend de la fin 1939 à l'invasion de 1940. Certes. Il n'est sans doute pas interdit non plus de voir une analogie avec la montée vers la Grande Tuerie de 1914-1918 après plus de quarante de paix (entre 1870 et 1914), montée dont on sait maintenant qu'elle fut délibérément orchestrée des deux côtés par une caste dominante «qui s'ennuyait», bientôt relayée par des artistes suffisamment idiots pour croire que la guerre aurait une vertu rédemptrice voire salvatrice.

Petit détail amusant : ce livre étant paru chez l'éditeur José Corti, il m'a fallu «couper» les pages, ce qui ne m'était pas arrivé depuis bien longtemps ! Dans ma jeunesse, c'était un luxe exceptionnel à mes yeux que de fréquenter de tels ouvrages (ma bourse ne me permettait en général que les livres de poche !), le fait de «couper un livre» m'apparaissait comme un moment tout à fait hors du commun, nécessitant le recours à un «coupe papier», ustensile d'un autre âge.
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Quelle impression étrange ressent-on à la lecture du Rivage des Syrtes ! Impossible de situer l'action avec précision dans le temps et dans l'espace ... Quel est ce pays méridional : Espagne, Italie, Grèce ? Où s'élèvent ces villes cernées d'océans et de déserts qui ressemblent à Venise ou à Tolède ? L'intrigue baigne dans une ambiance onirique et lente, servie par un style éblouissant. Un grand moment de lecture !
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Le rivage des Syrtes ou comment se construisent les conditions d'une guerre.
Ce livre aux résonances très actuelles commence comme un conte mythologique. Sur ce socle sorti d'un imaginaire frisant parfois le fantastique, Julien Gracq vient progressivement fixer les éléments tangibles, matériels, qui vont, sans que cela soit vraiment explicite, aboutir au cataclysme. On y découvre comment un récit distillé petit à petit au coeur d'une communauté pacifiée (Orsenna), parvient, grâce à des manipulations de tous ordres, à provoquer chez elle le désir de relancer un conflit en sommeil depuis 300 ans. Une mécanique qui par instant rappelle les arguments et manoeuvres qui ont généré les conditions d'une nouvelle guerre européenne en 2022.
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Tout a déjà été écrit sur ce classique, il me semble. Comme d'autres, j'ai été sensible à la langue, envoûtante, qui retranscrit bien l'atmosphère de fin de règne...
J'ai aimé comment le narrateur, peu à peu, fait état des changements dans l'ambiance qui règne à Maremma, et même à l'amirauté, comme si tout se liguait contre la paix... Une guerre qui finit par sembler inéluctable.
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On ne comprend rien à l'histoire... Et alors ? A lire comme un apiculteur récolte son miel : pour le simple plaisir de voir couler cet or sombre.
Enfin si, y'à quand même une histoire.
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Et bien à ma grande surprise, ce livre ne m'a pas emballé comme je l'aurais voulu. Pourtant, plus que conquis par le style que J.Gracq avait développé dans son roman Au château d'Argol, je pensais pouvoir tout autant apprécier ses autres oeuvres (et chefs-d'oeuvre) en commençant par le rivage des Syrtes. Malheureusement, même si la poésie et le mystère réside toujours dans la plume de Gracq, impossible de rentrer avec Aldo, Marino et les autres dans ce ''monde'', cette ambiance brumeuse qui règne sur Orsenna. Néanmoins, je le conseille tout de même car, pour peu que l'histoire vous invite avec elle, vous aurez bel et bien l'occasion de lire un roman fabuleux d'un des auteurs les plus talentueux (à mon gout) du XXème siècle. Vous pourrez, pour ainsi dire, voyager avec son écriture entre guerre et attente, entre des paysages magnifiques et une forteresse en piteuse état, dans cette atmosphère à la fois envoûtante et empreint au surréalisme.
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Il y a bien longtemps que je désirais connaître l'oeuvre de Julien Gracq, qui fait tout de même partie des grands auteurs français de la seconde partie du XXe siècle, et de lire enfin le plus célèbre de ses romans : "Le rivage des Syrtes". Je m'attendais à une oeuvre proche du surréalisme, empreinte d'étrangeté, d'incongruités apparentes et de jeux d'images, et je fus surpris de me fondre dans un récit très cohérent, fortement structuré, presque de forme très classique, avec la mise en place, dès les premières pages, d'un jeu d'intrigues à la manière des romans policiers. Mais très vite, la progression du récit se trouve freinée par l'enchevêtrement du fameux décor de ce roman, décrivant un espace totalement fictionnel, mais faisant écho à des territoires réels tels ceux de l'Italie, du pourtour méditerranéen et du Proche orient.
De prime abord, il semble que ce décor, telle une force déterminante, tire les ficelles et creuse les sillons, guidant ainsi les pas des personnages (Aldo et Marino) mais surtout imposant le cours de l'histoire de toute une société (celle de la Seigneurie d'Orsenna). Mais ce déterminisme un peu réducteur n'est que le fruit du point de vue du narrateur, qui tombera, magnifiquement, comme un rideau de scène, à la toute fin du roman.
Ce récit est une confrontation concrète aux grandes questions des sciences historiques et politiques. Les événements dépendent-ils des choix des grands hommes ? où, au contraire, les grands hommes n'obéissent-ils pas aux volontés profondes de leur société ? Il y a en effet beaucoup de prétention chez certains politiques à se trouver indispensables et visionnaires, alors qu'ils ne sont que les créations de leur époque, qu'ils ne font que suivre le cours d'une infinité de volontés multiples.
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"Le rivage des Syrtes" n'est pas un livre, c'est une véritable oeuvre.
Julien Gracq a une plume incomparable avec un style extrêmement poétique. Il faut donc effectivement s'accrocher pour comprendre mais c'est là que réside l'intérêt, à mon sens. Comprendre que derrière de si belles phrases, il y a une trame, une histoire qui se déroule.
Tout est énigme, métaphores, figures de style : une véritable prouesse stylistique!
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