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EAN : 9782246824091
288 pages
Grasset (20/01/2021)
3.07/5   22 notes
Résumé :
Le narrateur de Pureté a quitté les États-Unis pour enseigner la littérature à l’American College de Sofia. Dans la capitale bulgare, encore marquée par le communisme, le professeur va apprendre à survivre à l’amour. Car ce texte, composé en trois temps, raconte sa liaison avec un étudiant portugais nommé R., puis le deuil de leur relation. Lorsque débute Pureté, leur histoire est terminée, le narrateur découvre la vie qui s’ouvre à lui sous le signe du désespoir ma... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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pureté, c'est bien un titre que je n'aurais donné à un roman tel que celui-là. Garth Greenwell, l'auteur américain, s'est visiblement inspiré de sa vie personnelle, puis il a lui-même passé quelque temps à Sofia, en Bulgarie, pour ce que l'on nomme dans un franglais indolent, une masterclass d'écriture, il y a également enseigné, tout comme son double littéraire, à l'American College of Sofia, réputée pour être la plus ancienne institution américaine d'enseignement au-delà des frontières de l'oncle Sam. Qu'on se le dise franchement, cette histoire de professeur américain enseignant dans un pays qui m'intrigue, la Bulgarie, m'a immédiatement transmis l'envie de lire ce roman, ce n'est pas si souvent que cette capitale soit au coeur du souffle créateur des auteurs américains, européens ou d'ailleurs.

pureté est vraiment un roman particulier et dans lequel je suis rentrée avec difficulté : le livre se divise en chapitres, de longueur inégale, et le premier est à mon sens le plus laborieux.

En revanche, le narrateur, déambulant dans les rues de Sofia, nous montre une ville fascinante à la lumière de son regard d'étranger, il y dépeint un portrait tout en contrastes en allant chercher le coeur de la réalité sofiote et bulgare, en y débusquant les traces encore imposantes de son passé, en allant recueillir la pensée de ceux qui l'habitent au quotidien. Une ville pleine de lumière, de joie de vivre, dans un pays qui reste encore dans les mains d'un gouvernement, largement perverti par les clans mafieux hérités du communisme, et enclavé dans un esprit traditionnaliste encore très marqué. J'ai eu l'impression de pénétrer dans cette Bulgarie mystérieuse, bien souvent délaissée des itinéraires touristiques, mais que le narrateur a choisi, d'ailleurs la remarque lui ait faite sans qu'il n'y apporte vraiment de réponse claire, hélas. Au-delà de ça, j'ai apprécié les retranscriptions des témoignages désabusés sur ce qu'est devenu le pays après sa libération du joug soviétique en 1989. Car même s'il y a eu des pays qui sont parvenus à aller de l'avant, la Bulgarie fait partie de ceux, et ils sont quelques-uns, qui sont restés bloqués dans un simulacre de démocratie, gangrénée par le népotisme et le clientélisme.

Sans parler de cette nostalgie du communisme. La Bulgarie n'est pas que cela, car l'auteur amène également à travers la voix de ce professeur américain et surtout à travers celles de ses élèves bulgares la question de son identité actuelle ; Il y a ce passage éloquent ou l'une se plaint de n'être dans un pays invisibilisé aux yeux du monde, confiné entre plusieurs grandes puissances, et que tous les symboles forts qui justement constituait son identité commencent à être vieillissants. Et j'ai sans aucun doute apprécié qu'il livre à son lecteur cette vision unique et spirituelle du pays que sans lui, nous serions passés à côté : Bulgaria na tri moreta, cette Bulgarie des trois mers, l'époque ou le pays englobait la Thrace. Enfin, puisqu'il n'y a personne de mieux placé que le narrateur pour en parler, le mouvement lgbt encore bien en marge de la société, et ce n'est pas la paire de drapeaux arc-en-ciel qui flottent au milieu des autres manifestants qui va arranger cela. Cet obscurantisme me fait penser par bien des égards à la situation des lgbt en Russie, pire en Géorgie, ou ils sont pourchassés et tués.

Le dernier reproche que je ferai au roman, avant d'en finir, c'est ce manque de cohésion entre les chapitres, qui ne sont pas vraiment reliés entre eux, une transition aurait été la bienvenue pour que l'ensemble ne se transforme pas en un corps de texte confus. Je suis donc très partagée sur ce roman qui contient parallèlement de bien jolis moments à travers les rues de la capitale bulgare et des pages ou l'auteur s'est perdu dans les dédales de scènes salaces interminables et franchement pas indispensables. C'est finalement un roman qui me laissera assez tiraillée, mais Garth Greenwell a su donner un avant-goût si suave de la Bulgarie qu'il compense largement certaines lourdeurs.




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Si pureté partage certaines des caractéristiques des Variations sentimentales d'André Aciman – narration à la première personne d'un homme en errance, récit éclaté, ellipses –, les divagations sexuelles ont ici remplacé les divagations amoureuses et toute la poésie de l'auteur américano-égyptien. La violence et le cru de certains passages polluent le livre, lui ôtent toute pureté justement, pour le faire avoisiner la prose des fictions pornographiques.
Le narrateur, un prof de lettres américain en résidence à Sofia, en Bulgarie, va d'un partenaire à l'autre, donnant manifestement dans le sado-masochisme homosexuel. Entre deux scènes plus qu'osées, intenses et choquantes, il découvre la ville et ses habitants, se promène à Bologne et à Venise avant de revenir dans le pays où il exerce, de participer à une manifestation ou de rencontrer l'un de ses élèves qui raconte ses désarrois amoureux. Ce premier chapitre, entrevue entre le jeune G. et le héros, était donc prometteur, tant du point de vue de la plume – phrases longues, souvent trop, mais non dénuées d'un certain charme –, que du sujet – la découverte d'une attirance pour les hommes chez un adolescent, guidée par un mentor. Mais le reste, trop décousu, trop cru, détourne rapidement le lecteur du livre, écoeuré.
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Il ne suffit pas de mettre du LGBT dans un livre pour séduire un lectorat. Il ne s'agit pas de mettre des scènes pornographiques crues pour faire un livre sulfureux. le provocant est tellement noyé dans du vide, que l'impatience d'en finir vient principalement de toute cette accumulation de faits sans intérêt. Un titre génial, en jeu de mots, puis rien (ou presque). Aucune envolée d'aucune sorte. C'est dommage parce qu'on sent le cerveau derrière la plume. Au suivant....
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J'étais assez enthousiaste lors de cette rentrée littéraire hivernale de voir autant de romans à thématique LGBT+ et j'ai rapidement dressé une petite liste de romans qui pourraient m'intéresser, pour essayer au moins une fois d'en lire plus que "de temps en temps". C'est comme ça que pureté de Garth Greenwell (un auteur que je ne connais pas) s'est retrouvé dans ma liseuse. Et oui, vous avez bien vu l'effet de flou qui permet une seconde lecture sur la couverture.

Il semblerait à la lecture de la biographie Wikipédia de l'auteur qu'une partie de ce roman puisse être tirée de sa propre vie, lui-même ayant enseigné à Sofia, la capitale Bulgare où le roman est placé (mais si, c'est le pays coincé entre la Roumanie, la Grèce et la Turquie). Dans le récit, nous suivons un américain exilé à Sofia comme professeur de littérature à l'université américaine.

On y suit de manière un peu chaotique des épisodes de sa vie sentimentale que je ne saurai pas forcément raccrocher entre eux, avec d'abord une scène de sexe assez étonnante, dans un rapport total de soumission ; puis une histoire d'amour avec un étudiant portugais ; puis une scène de sexe cette fois dans un rapport de domination. Chacun des autres personnages n'est nommé que par une initiale.

J'ai été dubitatif lors de la lecture de ce roman, de ce récit, car je ne savais pas où j'allais et je n'étais pas capable de savoir non plus où l'auteur souhaitais m'emmener. Mis à part quelques passages tendres et de belles balades dans la ville encore bercée par les vestiges du communisme, l'ensemble est assez terne et j'ai ressenti une forme d'apathie face au quotidien de ce personnage. Espérons que mes prochaines lectures de genre soient plus colorées.

Chronique partagée depuis le compte Instagram de L'Homme Qui Lit. Service de presse numérique obtenu via NetGalley.
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LOVE AND SEX
Faire le deuil d'un amour perdu, d'un amour sans limites, vibrant et pur. Voilà à quoi doit survivre le narrateur de ce roman… L'épreuve est violente alors les coups à subir le seront aussi.

Il y a l'homme public, le professeur d'université à Sofia, le discret mais très ouvert enseignement prodigué et puis il y a l'homme intime à la sexualité sulfureuse et violente. Et entre les deux, il y a la vérité de cet enseignant américain. Il y a son histoire avec R., étudiant portugais, le seul avec lequel il goûtera au véritable amour tendant au sublime par sa pureté et toute l'étendue de sa vérité.

Le roman s'ouvre alors même que cette histoire encore vivante en lui vient de se terminer.
Il plonge alors à corps et âme perdus dans des rencontres sexuelles sans limites- sorte d'échappatoire pour oublier sa séparation récente. Garth Greenwell déploie alors des scènes dignes d'une littérature pornographique mais sans jamais tomber dans la vulgarité. Des scènes qui m'ont semblé parfois longues, où la soumission, l'humiliation et la violence explicites osent révéler les tabous de l'intimité sexuelle dans une écriture sensible et physique à la fois ? Des passages crus, trash et sans concession mais écrit avec style et simplicité (comme quoi, les mots sont capables de tout).
Entre une histoire d'amour tendre et sincère portée par le fluide sensuel entre les deux hommes, et l'écriture de l'exploration extrême d'une sexualité totalement débridée tendant franchement vers le SM, Garth Greenwell réfléchit longuement au désir bien sûr, mais aussi à travers une Bulgarie encore frileuse face à l'homosexualité, sur la peur du regard des autres quand on est gay, sur l'humiliation courante, jusqu'à ce besoin de se punir, d'hurler cette honte viscérale et douloureuse dans le combat des corps soumis.

Un roman donc sur le désir mais aussi sur toute la complexité et les méandres d'une âme meurtrie. Une lecture qui pourra choquer quelques âmes prudes, mais qui se révèle intense car bousculant le lecteur tout en le faisant frémir face à la beauté du sentiment amoureux.
« Ils pouvaient faire une vie entière (…) ces moments qui m'emplissaient de douceur, qui avaient changé pour moi la texture de l'existence »- n'est-ce pas là l'expression de la pureté du sentiment amoureux ?
Une excellente traduction par Nicolas Richard qui a su faire de ce texte dense une lecture fluide.

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critiques presse (3)
LeMonde
19 mars 2021
Notre feuilletoniste salue le phrasé somptueux de l’écrivain américain dans ce roman de deuil d’un amour sans limites.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Bibliobs
17 février 2021
Dans « Pureté », un écrivain américain et homosexuel installé en Bulgarie enchaîne les aventures en quête d’une illusoire absolution. Un magnifique roman sur le désir.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesInrocks
09 février 2021
Deuxième roman traduit de Garth Greenwell, “Pureté” accueille le récit d’un professeur américain expatrié en Bulgarie à l’épreuve du deuil amoureux.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Le vent fit une sorte d'accompagnement quand je me remis à bouger, un rythme de fond pour mes mouvements, et, tout en continuant à baiser R., je songeai à la distance que le vent avait parcourue, même s'il n'est peut-être pas très rationnel de penser qu'il ait une origine, peut-être était-ce pure circulation, il ramassait certaines choses et les reposait au petit bonheur, pas seulement des choses cassées, mais aussi des choses qui paraissaient entières, les sables d'Afrique et de Grèce ; il déplaçait des terres entières, me dis-je, même si cela se faisait lentement, rien n'était solide, rien ne resterait immobile, et je serrai R. plus fort, m'enfonçai en lui plus farouchement, lui faisant pousser ces bruits de douleur et de besoin, des bruits de plaisir aussi peut-être.
Je voulais m'enraciner en lui, quand bien même le vent prouvait que toute notion d'enracinement était un leurre, il n'y avait que des arrangements passagers, des abris de fortune et de frêles refuges, je t'aime, songeai-je soudain dans ce flash qui fait que tant de choses paraissent possible, je t'aime, tout ce que je suis dont tu veux te servir est à toi.
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Il venait d'Afrique, avaient dit les gardiens de mon lycée, des hommes âgés qui l'accueillaient avec résignation ; il apporte du sable d'Afrique, vous allez le sentir, c'est un vent atroce.
Et ils avaient raison, ce vent avait quelque chose de presque malveillant, comme une intelligence, ou du moins une intention, emportant tout ce qui n'était pas solidement arrimé, faisant claquer tout ce qui flottait.
Les frêles constructions n'en paraissaient que plus frêles, plus précaires et fragiles, un arrangement provisoire - ce qui est vrai de tout lieu, je sais, mais c'est une vérité dont je préférerais me passer, et évidemment, j'en vins à détester ce vent.
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Mais c’est pas sérieux, dit-il, esquissant un geste de la main en direction du grondement de la circulation sur le boulevard qui conduisait au centre, bien sûr que c’est pas sérieux, si ça l’était, on participerait, nie shofyorite, nous les chauffeurs de taxi, voulait-il dire, on bloquerait les rues comme on l’a fait à l’époque des Changement, dit-il, sous-entendu en 1989, quand le communisme est tombé, on était fiers, on était organisés. J’étais jeune à l’époque, c’était une période merveilleuse. J’aurais pu partir, dit-il, j’aurais pu aller n’importe ou, Europe, Amérique, mais je voulais pas partir, je voulais rester ici. On trouvait que c’était l’endroit le plus excitant, on pensait qu’on ferait quelque chose de notre pays, on avait tant d’espoir, vous comprenez, on sentait tout cet espoir parce que, enfin, on était libres. Libres, dit-il, puis il tira fort sur sa cigarette, se tourna vers la fenêtre pour souffler la fumée loin de moi, on pensait qu’on ferait quelque chose de nouveau mais on n’a rien fait. Ce sont les mêmes enfoirés, dit-il – le mot qu’il utilisa était neshtastnisi, le sens littéral est quelque chose comme malheureux ou malchanceux, les fâcheux – c’est les mêmes enfoirés qui ont pris la relève.
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Tout le monde est persuadé de bien savoir sucer une bite mais c'est une erreur, habituellement les hommes ne recouvrent pas leurs dents ou alors ils répètent le même et unique mouvement encore et encore, ou alors ils ne se l'enfoncent pas assez profond ou alors ils n'y vont pas de bon cœur, y compris les gars qui prétendent adorer sucer, qui s'en vantent.
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"J𠆞us l’impression que mon cœur allait exploser, selon la formule consacrée, l𠆞xpression toute faite, et j’étais content qu𠆞lle existe, c’était un contenant pour ce que je ressentais, la preuve de son caractère banal. J’étais content de cela aussi, du caractère banal de ce que j’éprouvais ; je sentais qu’une étrangeté obstinée se relâchait en moi, j𠆚vais l’impression d𠆚ppartenir au genre humain."
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Vidéo de Garth Greenwell
Toute entreprise autobiographique s'expose au soupçon : de la classique confession à l'autofiction contemporaine, les auteurs qui s'inspirent de leur vie sont régulièrement accusés de travestir la vérité. Les deux livres publiés par Garth Greenwell, centrés sur l'expérience d'un professeur américain expatrié en Bulgarie, démontrent au contraire que l'écriture autobiographique enrichit notre lecture du réel. Evoquant notamment ses rencontres avec d'autres hommes dans un pays où l'homosexualité est réprouvée, pureté frappe non seulement par l'honnêteté crue avec laquelle Greenwell évoque ces liaisons, mais surtout par la précision radicale d'une langue qui explore les ressources de la pornographie pour mieux révéler la vérité intérieure de ses personnages, aussi bien d'un point de vue physique que psychologique.
Garth Greenwell est romancier, poète et critique littéraire. Il publie son premier roman (Ce qui t'appartient, éditions Rivages) en 2016. Son deuxième roman, pureté, est publié aux éditions Grasset dans la traduction de Nicolas Richard.
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