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EAN : 9782743645212
251 pages
Payot et Rivages (03/10/2018)
3.36/5   33 notes
Résumé :
Deux hommes se rencontrent. L’un est un intellectuel américain, professeur en exil à Sofia ; l’autre, Mitko, est un jeune Bulgare insaisissable. Leur relation se place immédiatement sous le signe du désir. Du décalage de culture et de classe, aussi. Le narrateur évoque les fragments d’amour de son existence : du lien brisé avec le père au troublant Mitko. Dans un style époustouflant qui rappelle Hervé Guibert, Garth Greenwell révèle les errances du protocole passion... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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Avant tout, je tiens à remercier Babelio ainsi que les éditions Payot & Rivages pour l'envoi de ce roman dans le cadre de l'opération Masse Critique. Je dois avouer que ce livre m'a immédiatement attirée, par son titre, mais surtout par son thème qui m'a beaucoup plu ! En effet, à travers le regard du narrateur –dont on ignore l'identité- nous suivons la rencontre en Bulgarie puis la relation particulière qui se noue entre deux hommes que tout oppose à priori : l'un étant professeur, menant une vie relativement aisée, et l'autre, Mitko, jeune prostitué de vingt-trois ans, mystérieux, impulsif , tourmenté…Pourtant, chacun d'entre eux va révéler des facettes cachées de sa personnalité : on apprend, par exemple, que le narrateur a découvert son homosexualité alors qu'il était en compagnie de son père tandis que Mitko n'a jamais oublié son premier amour.

L'écriture est particulière, ardue, parfois crue, les chapitres sont longs, la vie du narrateur étant racontée dans les moindres détails dans ce récit introspectif qui n'est pas sans rappeler L'Etranger. Néanmoins, à l'inverse de Meursault qui m'avait touchée dans les derniers chapitres de son histoire, mon impression concernant le narrateur de Ce qui t'appartient est ambigüe : tout en partageant les différents sentiments et émotions qui l'animent tout au long du récit (que ce soit en présence de Mitko ou en se remémorant ses jeunes années aux Etats-Unis), je n'ai pas eu d'affection pour ce personnage que j'ai trouvé indécis, presque passif dans ses décisions et ses actes.

Ainsi, même si je n'ai pas particulièrement apprécié le style de l'auteur ni la construction du récit, je ne regrette pas d'avoir lu ce livre car Ce qui t'appartient est incontestablement un roman fort par les thèmes abordés (homosexualité, maladie, solitude…) qui ne peuvent nous laisser indifférents.
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Ce court roman raconte la relation entre un professeur américain enseignant en Bulgarie et un jeune prostitué bulgare.
Il comprend aussi des flashbacks sur des épisodes de la vie du narrateur.
Il est écrit dans un style très littéraire qu'on ne peut que remarquer.
Toutefois, je ne l'ai pas du tout aimé.
Je l'ai lu car il était recommandé par Edouard Louis, mais il ne comprend absolument pas le côté social que j'apprécie chez ce dernier, juste le côté glauque et dérangeant.
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J'ai abandonné ce roman en étant absolument convaincue de sa qualité littéraire. Étrange, je sais. Cette histoire passionnée un peu brutale, un peu triste, ne m'a pas séduite parce que je n'ai été touchée ni par Mitko ni par le narrateur.
Après, si j'ai trouvé l'histoire particulièrement lente, l'écriture m'a troublée: Garth Greenwell a un talent fou pour faire surgir la grâce partout où il regarde. Sous sa plume sensible, imagée et passionnée, la méfiance devient belle. La peine, le dégoût, le tâtonnement, devient beaux.
"Ce qui t'appartient" est un portrait stupéfiant des sentiments et émotions humaines. le désir, l'attente, le chaos intérieur, sont racontés avec une acuité exceptionnelle, presque scientifique. C'est très fin, poétique et transporté.
L'écriture de Garth Greenwell m'a rappelé ces écritures des romanciers du nord, aux longues phrases sensuelles et interminables. Les descriptions sont magnifiques, d'une délicatesse presque féminine. le texte tout entier donne l'impression d'un immense voyage introspectif, embelli par de vrais mots bulgares.
C'était sans doute trop "lent" pour moi. Ce n'était pas le bon moment peut-être. Un grand merci à Babelio et aux éditions Rivages pour cette découverte.
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En entrant dans le roman, on pénètre dans le Palais National de la Culture à Sofia, le fameux NDK, un immense édifice entouré de grandes allées arborées et de fontaines. L'homme qui arpente l'endroit, un américain, est professeur de littérature, installé en Bulgarie. Mais le lecteur n'en verra que ses toilettes pour hommes au fond d'un long couloir… C'est là que le professeur rencontre Mitko, un jeune bulgare d'une vingtaine d'années, grand aux larges épaules, aux yeux doux et au sourire ravageur, exhalant une forte odeur d'alcool. S'ensuit une relation sexuelle rapide, tarifée. Les hommes se revoient régulièrement ici puis dans l'appartement du professeur. Ce dernier est attiré par Mitko, ardemment, mais celui-ci est fuyant, changeant. Son corps, c'est sa survie. Et cette survie ne laisse aucune place aux sentiments. Il n'a que faire du désir de l'autre. Il a seulement besoin de lui pour continuer à vivre. Il y entre les deux hommes, un fossé. Social, intellectuel. le professeur aimerait gommer ce creux, y poser une passerelle, mais les sentiments, eux, ne s'achètent pas. Les mois, les années passent et Mitko va et vient dans la vie du professeur. La pauvreté, la marginalité, la maladie font sans cesse revenir Mitko auprès de lui. Ses absences font surgir chez lui interrogations et peine, peur et culpabilité. L'enfance américaine remonte à la surface. La découverte de son homosexualité par son père homophobe, par K. son meilleur copain. Il part sur les traces de son identité. Une quête intérieure confuse et douloureuse.

L'écriture de Garth Greenwell est d'une puissance incroyable. Les phrases sont étirées, rythmées, la ponctuation est riche, les mots bulgares et les figures de style parsèment le texte. L'auteur dépeint les émotions, les sensations, les paysages, les atmosphères, les visages, les silhouettes, les déplacements avec une telle précision un tel réalisme une telle sincérité une telle poésie parfois qu'on est happé littéralement par l'histoire cruelle qui se déroule sous nos yeux. Un roman brillant
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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Ce livre, d'une très grande sensibilité, décrit avec beaucoup de profondeur et de justesse les sentiments et la complexité des relations humaines. Je trouve que les mots mis sur le désir sont particulièrement bien trouvés. Désir ou passion ? Je suis même tentée de parler de passion, si celle-ci peut trouver un sens dans un amour à sens unique. J'ai été très touchée par la description des liens familiaux houleux, notamment concernant le rejet de la famille suite à l'annonce de l'homosexualité du narrateur. Les mots sont dits et les actes sont décrits dans toute leur horreur.
Le style de l'auteur est très poétique et est un réel plaisir pour les yeux, même si parfois un ou deux mots un peu plus crus se glissent dans le récit.
Concernant l'histoire en elle-même, je m'attendais à lire une belle histoire d''amour. J'ai donc été très surprise (mais pas déçue) de la nature de la relation des deux personnages.
Je souhaitais, pour terminer, dire que j'avais beaucoup apprécié le fait que quelques mots de bulgare avaient été introduits dans le récit.
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critiques presse (2)
Actualitte
16 janvier 2019
En dressant le portrait de la misère bulgare, entre brutalité et délicatesse, sadisme et tendresse, Ce qui t'appartient propose un écho politique à ce que raconte avec intensité et poésie le désir, cet équilibre instable entre manque et puissance.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LePoint
17 décembre 2018
Ce qui t'appartient n'est pas le premier roman à évoquer la radicale dépendance émotive « unissant » un érudit et un chat de gouttière. Mais la délicatesse avec laquelle Garth Greenwell restitue cet amour univoque frappe autant que l'étonnant parfum de sincérité qui émane de ses tableaux.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« Comme il était extraordinaire que par la simple pression d’une touche, et sans laisser de place aux regrets, mon écran s’emplisse de son image en mouvement, à nouveau chère à mes yeux après la longue absence. Il regardait son propre écran, le visage d’abord noué par l’attention, puis il se détendit et s’anima soudain, tandis qu’il m’adressait ce qui me parut être un sourire sincère, provoqué par l’apparition de mon visage après tout ce temps. Pendant notre discussion, je ne quittai pas son image des yeux, comme pour la dévorer, comme pour absorber ce que, à ma grande surprise, j’avais presque oublié (…). »
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Je sais que la mort rôde partout, c'est même une illusion de croire qu'il nous arrive parfois de regarder ailleurs, mais tant que je pourrais y croire, je feindrais de détourner les yeux. L'amour, ce n'est pas seulement regarder quelqu'un, me semble-t-il aujourd'hui, mais c'est aussi regarder avec cette personne, affronter ce qu'elle affronte.
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Ecrire des poèmes était une manière d'aimer les choses, m'étais-je toujours dit, de les préserver, de vivre les moments deux fois ; ou davantage encore, c'était un moyen de vivre plus pleinement, de conférer à l'expérience une signification plus riche.
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« Il poursuivit, il parla sans s’arrêter : Un pédé, dit-il, si j’avais su tu ne serais pas né. Tu me dégoûtes, dit-il, tu le sais, ça, tu me dégoûtes, comment pourrais-tu être mon fils? Comme je l’écoutais proférer ces paroles j’avais l’impression qu’en aspirant à être moi-même je découvrais qu’il n’y avait rien à quoi aspirer, rien ou presque rien, comme si je me dissolvais et que mes larmes en étaient le signe extérieur. (…) Je posai la tête contre le mur, lui cachant mon visage. Je continuais de pleurer mais j’étais en proie, plus qu’au choc et au chagrin, à la colère, et plus qu’à la colère, à la rage, et la rage m’emplissait d’une chose qui refusait de se dissoudre. Que serais-je sans la colère que j’éprouvai à l’époque (…). »
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« Je n’eus pas de mouvement de recul, mais l’on aurait dit qu’il avait perçu mon élan puisqu’il tendit le bras vers moi pour prendre une de mes mains dans les siennes. J’avais remarqué l’étrange agitation de ses mains, ses doigts frottés bizarrement les uns contre les autres, comme s’ils étaient surpris de se découvrir des voisins aussi proches, et à présent il me serrait fort la main, comprimée entre les deux siennes, et la pétrissait, la malaxant tant que les articulations craquèrent. Dobre li si, lui dis-je , est-ce que tout va bien ; il était évident que non mais je devais bien dire quelque chose. »
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Vidéo de Garth Greenwell
Toute entreprise autobiographique s'expose au soupçon : de la classique confession à l'autofiction contemporaine, les auteurs qui s'inspirent de leur vie sont régulièrement accusés de travestir la vérité. Les deux livres publiés par Garth Greenwell, centrés sur l'expérience d'un professeur américain expatrié en Bulgarie, démontrent au contraire que l'écriture autobiographique enrichit notre lecture du réel. Evoquant notamment ses rencontres avec d'autres hommes dans un pays où l'homosexualité est réprouvée, pureté frappe non seulement par l'honnêteté crue avec laquelle Greenwell évoque ces liaisons, mais surtout par la précision radicale d'une langue qui explore les ressources de la pornographie pour mieux révéler la vérité intérieure de ses personnages, aussi bien d'un point de vue physique que psychologique.
Garth Greenwell est romancier, poète et critique littéraire. Il publie son premier roman (Ce qui t'appartient, éditions Rivages) en 2016. Son deuxième roman, pureté, est publié aux éditions Grasset dans la traduction de Nicolas Richard.
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