Si le NON-sens, autre nom du mal radical, est si difficile à définir autrement que négativement, c'est qu'étant une puissance de déstructuration il n'a pas de nature, pas d'essence, pas d'être. Il n'est pas, mais il existe, car il est efficace. N'étant rien par lui-même, il peut être appréhendé uniquement comme énergie, comme énergie orientée vers la décréation, cette orientation de l'énergie dépendant uniquement de l'attitude de la conscience. Par lui-même, il est néant, mais un néant avide, qui se renforce de ce qu'il anéantit.
Dans cette sphère privée, familiale, les contes parlent du mal radical uniquement en relation avec l'enfant ou l'être jeune, lequel doit certes être compris comme l'être concret qu'il est, mais tout autant, selon sa signification symbolique, comme le porteur du nouveau et donc de l'exigence la plus haute : celle de la relation, de la reconnaissance de l'humain en lui, de la personne.