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EAN : 9782874499883
194 pages
Les Impressions nouvelles (06/10/2022)
5/5   1 notes
Résumé :
De la Belle Époque, la postérité a retenu les noms de quelques dessinateurs, en particulier Christophe, Steinlen, Caran d'Ache ou Benjamin Rabier. Des personnages dessinés mémorables comme la Famille Fenouillard, Bécassine, les Pieds Nickelés ou l'Espiègle Lili sont nés au tournant du siècle. Mais la production graphique était alors avant tout le fait de dizaines de dessinateurs qui travaillaient pour la presse et n'ont jamais été publiés sous la forme de livres.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Dans l'imaginaire des Français, la Belle époque n'est pas immédiatement reliée à la bande dessinée.
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Ce tome contient une étude rigoureuse et minutieuse sur les parutions de bande dessinée française de 1880 à 1914, période surnommée Belle Époque. Il ne nécessite pas de connaissances préalables sur la bande dessinée ou sur le contexte historique pour pouvoir être pleinement apprécié. Il a été réalisé par Thierry Groensteen, historien et théoricien de la bande dessinée depuis les années 1980. Il commence par une introduction, puis comprend dix-neuf chapitres, chacun sur un thème différent. Il se termine avec une conclusion de deux pages, une bibliographie également de deux pages, et un index des noms et un autre des titres de presse. Il compte cent-quatre-vingt-douze pages. Sa première édition date de 2022.

Introduction - Dans l'imaginaire des Français, la Belle Époque n'est pas immédiatement reliée à la bande dessinée, mais plutôt à d'autres formes d'images et de loisirs, comme la lanterne magique, le café-concert, le théâtre d'ombres, les Expositions universelles, ou le cinéma naissant. Les historiens de la bande dessinée française eux-mêmes ont davantage étudié la génération des pionniers actifs avant 1860 (particulièrement Töpffer, Cham et Gustave Doré) et la période de l'entre-deux-guerres, marqué par le succès populaire de Zig et Puce, et par toute une génération d'illustrés qui firent découvrir sur le territoire les comics américains. Ce qui se situe entre ces deux périodes et qui est proprement l'objet de ce livre, est perçu comme une période indécise ou confuse, d'où surnagent toutefois quelques noms d'artistes, comme Christophe Steinlen, Caran d'Ache ou Benjamin Rabier, quelques personnages comme La Famille Fenouillard, Bécassine, les Pieds Nickelés ou l'espiègle Lili, et de vagues souvenirs de l'imagerie spinalienne ou des grands hebdomadaires pour la jeunesse publiés par Arthème Fayard, La jeunesse illustrée, et Les belles images.

Avant d'examiner comment les histoires dessinées rendent compte de leur temps, il faut souligner le fait que, constituant une littérature d'évasion, elles cultivent le dépaysement sous toutes ses formes : aventure, exotisme, récits d'exploration et de voyages, merveilleux scientifique, féerie, fables animalières, histoires en costumes d'époque (avec une prédilection pour le Moyen Âge, l'Ancien Régime et le Premier Empire, mais également pour la Préhistoire) sont autant d'échappées hors du cercle de la réalité. Elles font aussi écho, sur un mode tantôt sérieux tantôt parodique, aux récits d'aventures des écrivains populaires, publiés sous la forme de fascicules, avec leurs histoires d'Indiens et leurs intrigues policières. L'exotisme a été mis à l'agenda de la Belle Époque par l'expansion coloniale, par la découverte de territoires inexplorés et par les Expositions universelles. Sans oublier le fait que Jules Ferry entame la conquête de l'Extrême Orient de 1880 à 1886, où l'armée française est victorieuse des Chinois. Tout le monde se met à rêver d'Afrique, de Chine et surtout d'Orient.

L'objectif se trouve donc exposé clairement dans l'introduction, pour le lecteur distrait qui n'aurait pas bien lu le titre. En ouverture de la bibliographie, l'auteur précise que la rédaction de son ouvrage s'est principalement appuyé sur le dépouillement méthodique des journaux illustrés parus entre 1880 et 1914, et l'index des titres de presses en recense environ cent-cinquante uniquement pour la France, plus quelques-uns européens. Il en découle que certaines parties d'articles énumèrent les noms des bédéistes (même ce terme n'existait pas à l'époque) et d'autres les noms des titres de presse. En fonction de ce qu'il est venu chercher dans un tel ouvrage, le lecteur sera aux anges de pouvoir enfin situer tel ou tel créateur dont il a déjà croisé le nom dans un article ou une analyse sans bien pouvoir le cerner, ou il passera rapidement sur la liste si sa curiosité ne s'étend pas jusqu'à retenir les noms en question (mais quand même, Caran d'Ache de son vrai nom Emmanuel Poiré 1858-1909, Benjamin Rabier 1864-1939, ou Albert Robida 1848-1926). Quoi qu'il en soit, il n'est pas près d'oublier que c'est à cette époque qu'oeuvre la première scénariste française : Jacqueline Rivière (1851-1920), créatrice de Bécassine. En réalité, même le lecteur un peu moins impliqué dans l'histoire de la bande dessinée relève des éléments culturels dans ces passages encyclopédiques, comme le magazine L'assiette au beurre.

Le titre des dix-neuf chapitres donnent une bonne indication sur le contenu, ainsi que sur les thèmes abordés : L'imaginaire d'une époque, Trois personnages archétypaux, Les estampes populaires, La presse satirique, artistique et grivoise, Les suppléments illustrés de la presse quotidienne, S'adresser à l'enfance, Christophe et l'invention du feuilleton, Bécassine : une fresque socio-historique, L'empire Offenstadt, Caran d'Ache et les histoires sans paroles, Benjamin Rabier et la comédie animale, Charly et le comique troupier, Auto, vélo, aéro…, Robida et l'invention du Cutaway, de Rose Candide à Landelle, histoires de bulles et d'hétéronymes, Au miroir de l'art, le peuple des ombres, le métier de dessinateur, Un art sans frontières. Par la force des choses, la curiosité du lecteur le porte plus vers un thème ou un créateur. Il est possible de lire les chapitres dans l'ordre ou d'aller directement à un chapitre qui semble plus intéressant a priori sans avoir lu les précédents avant. Pour autant, l'ordre des chapitres correspond également à une progression analytique : tout d'abord des éléments de repère historique dans l'introduction, puis le contexte culturel qui est celui des grandes explorations, des récits de voyages, et des déplacements plus rapides. Puis ce chapitre sur les trois personnages archétypaux : Pierrot, Tartarin et Monsieur de Crac. L'auteur les présente un à un, expliquant leurs origines et ce qu'ils viennent à incarner de manière archétypal. Il les met en perspective en évoquant également ceux qui les ont précédés : Robert Macaire, Mayeux et Joseph Prudhomme, ainsi que la façon dont ils étaient utilisés par plusieurs auteurs. L'approche encyclopédique se double d'une approche universitaire qui contextualise chaque élément, apportant les éléments nécessaires pour que le lecteur puisse se faire sa propre idée.

Chaque chapitre comprend de nombreuses reproductions de bande dessinée, souvent citées dans le corps du texte. Pour la plupart, le lecteur devra se munir d'une loupe s'il souhaite se livrer à lecture des textes. En tant qu'amateur de bande dessinée, il pourra alors se faire sa propre opinion concernant le plaisir qu'il retire d'une telle lecture, au-delà la satisfaction d'en avoir vues, ce qui est déjà extraordinaire. En effet, il découvre ou il obtient la confirmation que le mode de parution habituel de l'époque pour les BD était dans les magazines ou les journaux, et qu'il y avait peu d'albums. Il se retrouve vite impressionné par la qualité de la reprographie, une fois habitué au papier jauni par les décennies. Il se rend compte qu'il bute vite sur l'usage de textes placés en-dessous des cases, l'usage du phylactère s'avérant exceptionnel. L'auteur explique pour quelle raison il en est ainsi, alors que le phylactère était d'usage plus répandu dans d'autres pays, y compris en Europe.

Les explications détaillées et argumentées analysent également les caractéristiques des bandes dessinées de l'époque. En fonction de sa familiarité avec elles, le lecteur obtient la confirmation ou découvre leur diversité. L'auteur commence par indiquer que les thèmes sont essentiellement issus d'une part de la tradition de la caricature et de la satire, d'autre part de la curiosité insatiable des lecteurs pour les voyages, ce à quoi il est possible d'ajouter les récits de type militaire qu'ils soient historiques ou qu'ils évoquent la vie quotidienne du soldat, d'un point de vue factuel ou humoristique. En expert de la bande dessinée, Thierry Groensteen évoque également ses caractéristiques visuelles et narratives. Là aussi, la reproduction de nombreuses planches permet au lecteur de voir des exemples commentés par l'auteur. S'il découvre totalement cette période, le lecteur commence par trouver les planches vieillottes, en particulier la manière très pesante de raconter. Dans le même ordre d'idée, il peut trouver que les dessins semblent trop posés, et empreints d'une forme de naïveté. En revanche, il note que la forme de publication, dans des titres de presse, a incité les bédéistes à adopter le mode du feuilleton.

Le lecteur progresse dans l'ouvrage. Il note en passant que dans le chapitre quatre intitulé La presse satirique, artistique et grivoise, l'auteur s'est bien gardé d'inclure des planches grivoises. Il arrive au chapitre huit consacré à Bécassine et il se dit qu'il pourrait effectivement lire ces histoires avec leur personnalité graphique plutôt agréable. le chapitre dix est consacré aux histoires sans parole, devenues un genre à part entière, et à celle de Caran d'Ache en particulier. Très impressionnant de découvrir que le plaisir de lecture est entier à se prêter à cette démarche ludique de participer à l'histoire. Chapitre quatorze : le principe du cutaway, c'est-à-dire un dispositif narratif consistant en une coupe d'un immeuble le plus souvent, pour montrer ce qui se passe à l'intérieur, en liant les appartements les uns aux autres, une élégante inventivité narrative. Chapitre dix-sept : raconter une histoire avec des personnages en ombre chinoise, et des formes à l'expressivité épatante. D'ailleurs au fil des pages, le lecteur a relevé le nom de quelques dessinateurs réalisant des cases très séduisantes (par exemple Lucien Robert) ou très saisissantes (par exemple une suite de cases en vue du dessus, à la verticale, pour un vol en ballon de M. Fenouillard par Christophe, 1856-1945, Georges Colomb). Et le lecteur se surprend à refeuilleter l'ouvrage pour repérer d'autres éléments narratifs visuels remarquables, comme l'utilisation d'une décoration artistique pour encadrer les cases et la page.

Un ouvrage universitaire et encyclopédique sur un sujet pointu : certes, il vaut mieux que le lecteur dispose déjà d'un goût pour la bande dessinée avant de s'y plonger, et d'un peu de curiosité pour l'histoire de ce moyen d'expression, avec en tête le fait qu'aux yeux de l'auteur son acte de naissance correspond aux créations de Rodolphe Töpffer (1799-1846). Il découvre alors un véritable Eldorado : des références multiples et précises, des analyses thématiques riches et édifiantes, des reprographies nombreuses et variées de planches d'époque. Il en ressort avec une solide idée et compréhension de la bande dessinée de l'époque, et un point de comparaison éclairant avec la bande dessinée actuelle, d'une grande pertinence.
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Trois personnages archétypaux. Il faut commencer par effectuer un petit retour en arrière. Dans les années 1830 à 1850, quand les journaux de Charles Philipon (La Caricature, La Charivari, Le journal pour rire) réunissaient la fine fleur des caricaturistes français, il existait une sorte de fond commun, un petit groupe de personnages dont chacun d’eux pouvaient s’emparer et qui, de ce fait, circulaient d’un crayon à l’autre. Ces figurent connues de tous – toutes trois initialement créées pour la scène – étaient Robert Macaire (le champion des entreprises véreuses, la figure symbolique de l’inventeur sans inventions, du fondateur de compagnies sans compagnons, du bailleur de fonds sans caisse, du médecin célèbre sans malades, de l’illustre avocat dans causes, du négociateur de mariages sans dot, etc., selon les termes de Champfleury), Mayeux (le bossu républicain qui pérore de façon bouffonne) et Joseph Prudhomme (le bourgeois suffisant dont la vanité se fonde sur un savoir superficiel et mal digéré), incarnés graphiquement par Honoré Daumier, Charles-Joseph Traviès et Henry Monnier, mais qui avaient échappé à leur inventeur pour le profit de la profession tout entière. […] Dans l’Hexagone, le seul de tous ces personnages dont la notoriété perdure jusqu’au début du XXe siècle est Robert Macaire. Mais on peut observer, dans la bande dessinée de la Belle Époque, l’émergence de trois nouveaux personnages archétypaux. Comme leurs prédécesseurs, ils sont devenus le bien commun à tous les dessinateurs humoristes ; je veux parler de Pierrot, de Tartarin et de Monsieur de Crac. Il doit être noté qu’aucun des trois n’a eu l’image dessinée comme surface d’apparition, ils y ont été acclimatés.
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Les estampes populaires - Töpffer utilisait l’expression de Littérature en estampes, pour qualifier la bande dessinée. Mais lorsqu’on parle d’estampes populaires, on désigne ce qui est plus communément appelé les images d’Épinal, même si cette expression occulte le fait qu’Épinal était loin d’être le seul foyer à en produire. Une estampe est une image obtenue par impression à partir d’une matrice. Colorées, les estampes populaires étaient vendues très bon marché par des colporteurs et s’adressaient d’abord à aux paysans et aux artisans, pénétrant ainsi dans des foyers qui n’accueillaient alors aucune sorte d’image. Dans la première moitié du XIXe siècle, les estampes consistaient principalement en images pieuses ou en évocations des grandes batailles de l’Empire et de quelques autres sujets contemporains. Au fil du temps, elles se sont tournées majoritairement vers le public des enfants. Et les images uniques occupant toute la page se sont faites moins nombreuses, au profit de planches compartimentées en une série de vignettes encadrées. Des chansons et des fables ont été adaptées, sous une forme qui ressemblait à de la bande dessinée (avec une mise en page d’une stricte orthogonalité et des pavés de texte relativement abondants), tandis que d’autres planches, à vocation didactique, consacrées aux sciences, à la géographie, à l’histoire ou aux grandes découvertes, n’obéissaient pas à une logique narrative et juxtaposaient leurs images selon un ordre interchangeable. On fixe généralement à 1880 le début du déclin de la production d’estampes. En 1881, Charles Pellerin, patron de l’Imagerie d’Épinal – qui utilise les machines lithographiques depuis une vingtaine d’années – déclarait employer encore quelques 110 à 140 ouvriers selon les besoins de fabrication.
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Caran d’Ache et les histoires sans paroles – Emmanuel Poiré, dit Caran d’Ache (1858-1909), était non seulement l’un des meilleurs dessinateurs de sa génération et l’un de ceux dont le trait nous semble aujourd’hui le plus moderne, il était aussi le plus conceptuel, mettant son habileté graphique au service de réalisations originales, imaginant des formats inédits. […] Ou encore sa fameuse Vache qui regarde passer le train, qui figure dans l’album Bric-à-Brac (Plomb, 1983). Les sept premières images sont presque rigoureusement identiques : l’attention se concentre sur le déplacement latéral du regard de la vache, tandis qu’à l’arrière-plan un laboureur prolonge son sillon de quelques mètres, matérialisant ainsi, avec une précision suffisante, le passage du temps. Dans le dernier dessin, la vache se détourne (du train, mais aussi du lecteur, passager supposé du convoi) pour brouter, nous signifiant ainsi notre congé. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que Caran d’Ache ait été séduit par la gageure d’une narration purement visuelle, sachant se rendre intelligible sans le secours d’aucun texte, et qu’il soit devenu le champion français des histoires sans paroles. Mais ces saynètes dessinées, qu’on peut aussi qualifier de silencieuses ou de muettes, auront connu, à la Belle Époque, une vogue telle que l’on peut presque parler d’un genre en soi, d’une forme qui avait acquis une identité propre. Thierry Smolderen en a très justement identifié le ressort actif : Dans la pantomime sur le papier, le véritable auteur, c’est le corps de l’acteur graphique, engagé dans le monde des forces mécaniques. Sujet de ses propres actions, le corps projette ses intentions et construit un discours visuel – la chaîne des causes et des effets physiques lui tenant lieu de syntaxe.
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Avant d’examiner comment les histoires dessinées rendent compte de leur temps, il faut souligner le fait que, constituant une littérature d’évasion, elles cultivent le dépaysement sous toutes ses formes : aventure, exotisme, récits d’exploration et de voyages, merveilleux scientifique, féerie, fables animalières, histoires en costumes d’époque (avec une prédilection pour le Moyen Âge, l’Ancien Régime et le Premier Empire, mais également pour la Préhistoire) sont autant d’échappées hors du cercle de la réalité. Elles font aussi écho, sur un mode tantôt sérieux tantôt parodique, aux récits d’aventures des écrivains populaires, publiés sous la forme de fascicules, avec leurs histoires d’Indiens et leurs intrigues policières. L’exotisme a été mis à l’agenda de la Belle Époque par l’expansion coloniale, par la découverte de territoires inexplorés et par les Expositions universelles. Sans oublier le fait que Jules Ferry entame la conquête de l’Extrême Orient de 1880 à 1886, où l’armée française est victorieuse des Chinois. Tout le monde se met à rêver d’Afrique, de Chine et surtout d’Orient. Les peintres orientalistes se sont rendus sur place : Delacroix au Maroc, Gérôme en Turquie et en Égypte, Chassériau et Fromentin en Algérie, tandis que Vernet poussait jusqu’en Syrie et en Palestine… Les dessinateurs sont, sauf quelques exceptions (De la Nézière visite la Tunisie, la Turquie et l’Égypte ; Valvérane séjourne en Algérie en 1890 ; Jordic y est né), plus casaniers. Leur vision de l’ailleurs est le plus souvent déjà médiatisé par d’autres images.
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Il ne faudrait pas ici passer sous silence une création littéraire due à Charles Leroy (1844-1895), un ancien professeur de rhétorique, proche des Fumistes et d’Alphonse Allais dont il devint le beau-frère. Il publia en janvier 1883 Le Colonel Ramollot, premier volume d’une série qui, en raison de son succès, fut prolongée jusqu’à sa mort, sous forme de fascicules et de recueils, avec le concours de divers illustrateurs parmi lesquels Henri de Sta, B. Moloch, Morin, Roze et Henriot. Vieille ganache que Christophe avait sans doute fréquenté dans les pages du Tintamarre, Ramollot a pu être décrit comme une baderne intégrale, un imbécile magnifique qui pousse à leur paroxysme l’ignorance abyssale, la trivialité du langage, l’incapacité de raisonner et la brutalité instinctive. On le voit, l’armée française ne sort pas grandit de ses œuvres littéraires ou graphiques ouvertement satiriques. Pourtant le patriotisme est une vertu avec laquelle on ne transige pas et Christophe lui-même lui avait payé son tribut dans une planche ; Le petit conscrit, parue dans Le petit Français illustré le 11 avril 1891, dans laquelle le jeune soldat mourait en héros pour la France. Du reste, l’habit militaire inspire aussi des dessinateurs plus respectueux de l’uniforme.
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