Contrairement à ce que laissent entendre le résumé et la couverture rose, ces contes ne permettent pas tous de s'identifier à une princesse ou à une fée ; parfois sur ces quatorze contes le héros est masculin et la fée seulement une adjuvante, la princesse cruelle ou superficielle. Je conseillerais ce recueil aussi bien aux petits garçons aimant les contes qu'aux petites filles.
Un certain nombre de ces contes sont plutôt connus à la base, mais racontés complètement différement - comme le roi grenouille, qui acquiert ici une dimension cosmique avec "Celle qui faisait pâlir la lune et les étoiles", ou "Comment la Toinon du Ru" devint reine, qui est presque une inversion complète de la princesse au petit pois. Mais il y en a aussi des originaux, donc un transmis dans la famille de l'auteur, et mes deux préférés, "Où l'on apprend que le marchand de sable aveuglait les enfants pour les beaux yeux d'une princesse" (avec des passages très cruels,
Gudule est douée pour cela, mais une fin heureuse et poétique) et "Histoire d'Anton qui perdit puis retrouva la mémoire".
Ceci dit, parmi ces réécritures, il y en a aussi où je préfère l'originale. Quant à l'absurdité déprimante du conte chinois et du conte japonais, je ne les ai pas trop appréciées. Pour moi, cela reste un recueil avec de très bonnes histoires, que je suis contente d'avoir lu, mais pas un des meilleurs de ma collection.