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EAN : 9782246834533
216 pages
Grasset (31/01/2024)
4.2/5   25 notes
Résumé :
« Quand on me demande si j’ai un village, je réponds la brousse. Une maison, un lieu de naissance ? La brousse encore, brousse pleine de sapellis, au bord du fleuve où se faufilent les serpents. Je ne les crains pas, j’en suis un. »

Annabella Morelli, 23 ans, habite dans le Vieux Lyon, loin du Congo Brazzaville où elle est née. Elle est étudiante et se rêve poète.
Ses parents : un ouvrier franco-italien, expatrié en Afrique pour chasser des chi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Face à la mort d'un proche, chacun réagit de manière différente. Pour Annabella Morelli, apprendre le décès de son père qu'elle considérait déjà comme mort va être un véritable bouleversement et une remise en question pour cette jeune étudiante lyonnaise.

Premier roman inspiré de sa propre vie, Eve Guerra nous offre un texte fort où la question du rapatriement de son père va réveiller en elle de nombreux souvenirs pour cette jeune fille née Congo Brazzaville.

Concernant le style, j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman où les idées s'entremêlent (littéralement parlant) ce qui m'a demandé une forte concentration. Pourtant, ce tourbillon d'idées donne au récit un caractère différent de ce qu'on a l'habitude de lire et m'a rappelé le côté fugace des idées que l'on peut avoir.

Une fois habituée, j'ai trouvé que la plume de l'auteur était plaisante à lire et que celle-ci arrivait à bien nous faire ressentir les sentiments de son personnage principal qui doit faire face à la mort d'un père qu'elle n'avait pas vu depuis 2 ans.

Je tiens à remercier Version Femina pour la découverte de ce premier roman qui a su se démarquer par son style et par sa forme de ce qu'on a l'habitude de lire...
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Annabella Morelli, 23 ans, habite dans le Vieux Lyon, loin du Congo-Brazzaville où elle est née. Elle est étudiante, amoureuse et se rêve poète. Ses parents : un ouvrier franco-italien exilé en Afrique ; une villageoise congolaise, devenue mère trop jeune.

De son enfance, Annabella se rappelle l'odeur du karité, les danses endiablées et les éclats de rire. Jusqu'au Noël de ses sept ans où la colère de son père explose et sa mère quitte le domicile familial : Annabella grandit vite, dans l'ombre de son père et de ses excès.

Lorsqu'elle apprend la mort de ce dernier, resté en Afrique, son monde s'effondre pour la deuxième fois.

Face à la question du rapatriement du corps en France, cette jeune étudiante, vivant un peu à côté d'elle-même, exhume des secrets de famille et ressuscite doucement, sensoriellement, la figure de ce père fantasque, expatrié à la voix de tabac et de vin de palme, dans l'ombre duquel elle a grandi après la disparition prématurée de sa mère.

Récit d'apprentissage sur le deuil, texte âpre comme un couperet, qui sonde avec beaucoup de justesse la question de la double identité, et des différentes dislocations d'une vie.

Avec ce Rapatriement, Ève Guerra signe un premier roman prenant à la plume limpide qui assurément signe la naissance d'une romancière.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Vivre sa jeunesse en Afrique, bringuebalée d'un pays à l‘autre en fonction des coups d'états et des faillites d'entreprises et n'avoir pour seul repère que son père, excessif, alcoolique mais aimant, ce n'est pas l'idéal pour construire une personnalité équilibrée.

Du Congo, au Gabon puis au Cameroun, Anna a connu les riches heures des expatriés dans les pays africains où la main d'oeuvre spécialisée s'arrachait à prix d'or.

De la vie privilégiée des colons à la vie d'aventurier des techniciens itinérants, où il s'agissait parfois de fuir de nuit pour échapper à une guerre civile ou de quitter d'urgence un pays après la faillite d'une entreprise, elle n'a eu d'yeux que pour ce père qui l'a aimé passionnément et l'a laissée s'épanouir à sa guise.

Un amour fusionnel qui s'est concentré après le départ de sa mère africaine et a fait d'elle une jeune fille aux rapports difficiles avec les autres. Une fois installée en France pour ses études de littérature, alors qu'elle pense s'être libérée de cette relation exclusive, Anna voit resurgir violemment ce passé avec la mort accidentelle de son père sur un chantier de Douala. Totalement effondrée, elle rejoint sa famille paternelle à Saint-Palais et, plongée dans ses souvenirs de vacances, elle tente de faire rapatrier le corps depuis le Sénégal.

Eve Guerra porte un regard poétique et sensible sur cette vie de brousse où a évolué, en toute liberté, « la fille du Blanc » qui se sentait « Africain dans l'âme ». Avec cette histoire émouvante d'une jeune femme déchirée par un passé bohème et déstructuré, l'autrice nous plonge dans un vécu d'insouciance et d'excès, vibrant des voix omniprésentes des êtres aimés.

Un premier roman écrit dans un style assez particulier, fait d'abord de sensations mais qui s'étoffe au fil de l'histoire, comme un reflet de la lente construction d'une maturité, perturbée par une jeunesse marginale.
Je suis un peu restée sur ma faim de ne pas avoir partagé plus longtemps la vie africaine d'Anna, ses souvenirs en France et ses liens familiaux m'ayant peu captivée. Mais j'ai trouvé passionnant le décalage entre les différentes vies de ces expatriés et c'est ce qui me restera de cette lecture révélatrice.
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Le titre du livre est bref et incisif, on entre directement dans le vif du sujet. En effet dés les premiers pages, nous faisons la connaissance d'Anabella Morelli, la protagoniste du livre, étudiante en lettres ; cette dernière reçoit un coup de fil de sa famille, l'informant du décès de son père au Cameroun. Dès lors se pose la question du rapatriement du corps en France. Dès le départ nous sommes pris, plutôt devrais je dire entrelacés, dans le tourbillon d'émotions qui submerge Anabella. Entremêlées les phrases le sont entre souvenirs d'enfance et le moment présent; ses sentiments, ses angoisses, son passé entrelacés comme une liane, avec sa vie présente, ses questionnements, ses craintes, ses mensonges. C'est ce style d'écriture que choisit l'auteure pour nous raconter sa propre expérience face au deuil de son père. C'est percutant, direct et bien écrit. Elle réussi donc subtilement avec son style original à nous décrire dans un même temps moments présent et moments passé, ce qui n'est pas exercice facile. de cette manière nous sommes directement plongés dans sa tête et nous vivons avec elle sa peine, sa douleur et comment elle y fait face. Donc tout au long du roman , Anabella avec l'aide de sa famille n'aura de cesse de se battre afin de rapatrier le corps de son père. Nous serons face à une Anabella tourmentée par son passé. Ce décès fait ressurgir en elle, des souvenirs douloureux de son enfance avec ses parents: une mère congolaise aux « longues tresses » toujours bien apprêtée, aimante, qui s'est mariée jeune, mais face à la violence et la jalousie excessive de son père, décide de quitter le domicile conjugal et ainsi d'abandonner sa fille. Un père franco italien expatrié en Afrique, là où le travail paye bien. Ce père très aimant et attentionné envers sa fille, révèle une autre facette : un homme possessif avec sa femme, alcoolique et violent. Cela fera grandir Anabella plus rapidement, elle se forgera un fort caractère comme celui de son père, puisqu'il sera désormais l'unique figure parentale. D'ailleurs dans le présent elle sera mitigée entre colère et amour envers lui, car malgré tout ils auront su tisser un lien solide. Dans un roman qui se lit rapidement, l'auteure réussira à y intégrer aussi les secrets de familles, les liens familiaux, sa construction identitaire, son deuil. Un première roman que j'ai trouvé original de part son style d'écriture, mais aussi de la manière dont est abordé le thème principal, à travers l'affluence de ses souvenirs, avec cette liane qu'elle délie progressivement et qui lui donne l'occasion de s'épancher sur sa douleur et ainsi d'accepter ce deuil.
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Quand Annabella apprend le décès accidentel de son père resté en Afrique, elle est bouleversée. Elle étudie en France et a fait croire à son compagnon que son père était décédé depuis deux ans.
Depuis deux ans en effet, elle a "coupé les ponts" avec ce dernier et n'a jamais voulu révéler à son entourage, à sa famille en France pourquoi un tel renoncement.
Vous allez le découvrir au fil des pages. Ce roman m'a tenu en haleine du début à la fin. J'ai vécu l'histoire d'Annabella, ses sentiments, ses doutes. Ses doutes vis-à-vis de ses études où elle se révèle pourtant brillante. Ses interrogations quant à son avenir et ... le rapatriement du corps de son père qui tient a être enterré dans son village natal, en France mais qui va payer ? Une enquête est menée car c'est un accident du travail...
Je ne vous en dévoile pas plus. Un premier roman excellent ! Toutes mes félicitations Eve ! Eve que j'ai eu le plaisir de rencontrer chez Curieux Kfee de Salaise-sur-Sanne où elle était l'invitée d'Elise des livres chez Annabelle, gérante de Curieux Kfée où se déroulent régulièrement nos cafés littéraires.

Bonne lecture à vous toutes et à vous tous.
Lien : http://binchy.canalblog.com/..
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critiques presse (2)
LeMonde
26 février 2024
Le décès du père de la narratrice, au loin, provoque une épiphanie littéraire. Un saisissant premier roman.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LesInrocks
05 février 2024
Une fille d'aujourd'hui essaie de se débrouiller avec un passé encombrant. Un premier roman sensible à découvrir d'urgence
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Il est mort ce jour-là, quand la lumière dans le jardin traversait la baie
vitrée. C’était le jour dans le soleil et mes mains sur les dictionnaires,
qui tournent les pages comme le paysage, sortent d’une pièce pour rejoindre
l’autre, la salle de concours à l’étage et l’espace des lettres. Mes
mains passent l’escalier et les rangées de chaises, un deux trois quatre
livres plein les bras, et le bruit des portes que je pousse avec le dos, les
portes qui claquent comme les couvertures et les livres jetés sur la table.
Il est mort dans l’arrondi d’un crayon qui casse, avec la sorcellerie des
mots pour rivale : je me souviens.
J’ai ouvert le mail et quitté la salle, j’ai descendu les marches et traversé
le portique
— Mademoiselle ?
ouvert les portes battantes, ouvert le bleu froid
— Vous voulez l’emprunter ?
la ville de sacoches, de sacs à dos
— Vous voulez emprunter ce livre ?
qui courent et se faufilent dans le tram.
J’ai déposé le livre et passé trois marches aux mégots écrasés, un passage
clouté, toute la rue de la bibliothèque Denis Diderot jusqu’à l’entrée
d’un call box
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C'était le dimanche toujours au-dessus des bols, le chocolat chaud, la fumée en spirale que je chasse, comme les boucles de mon visage.
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Aucune voix ne ressemble à celle du père ou de la mère. Elles participent de ces mondes intérieurs qui ne nous quittent que dans la mort.
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J'étais au seuil de moi-même, du moins je le pensais, la bouche remplie d'espérances et un front d'orgueil. J'avais réussi par je ne sais quel tour de force à soumettre le monde et mon père."
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