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EAN : 978B00AUFQ85Q
Le Club Français du Livre (30/11/-1)
4.14/5   11 notes
Résumé :
"Je n'ai jamais pu lire La Maison du Peuple sans un serrement de coeur", écrit ALBERT CAMUS. "Ce livre est de ceux qui se transforment dans le souvenir sans jamais s'épuiser... De combien de livres, aujourd'hui, pourrais-je écrire ceci sans mentir, et lesquelles de nos oeuvres donneront jamais une si pure occasion d'admirer leur art et d'aimer leur auteur ?"
Et voici encore ce que dit ALBERT CAMUS de Compagnons, qui a pour sujet unique la mort d'un ouvrier, e... >Voir plus
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Que lire après La Maison du peuple (suivi de) CompagnonsVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
C'est le premier roman publie par Guilloux. Il y ecrit le “petit peuple” d'avant la guerre de 14-18. Il ecrit les ouvriers, les petits artisans. le petit peuple d'ou il est issu. Il ecrit leurs vies, leurs travaux, leurs fiertes, leurs joies, leurs peines, leurs espoirs, leurs combats. Sans nostalgie, mais sans s'apitoyer non plus, il romance la vie quíl a connu enfant. Il ecrit simplement, sans trop d'effets, sans fioritures stylistiques, et ca sonne juste, et ca touche.

La maison du peuple” c'est le combat mene par des ouvriers pour creer une section socialiste dans une petite ville endormie, puis pour construire (de leurs propres mains) une maison de reunion et de culture pour tous. “Compagnons” c'est la fierte d'un ouvrier a mettre et laisser ses comptes en regle avant sa mort. Deux petits textes, simples et forts.

Dans les reeditions qu'on peut trouver aujourd'hui l'editeur ecrit: “Les grands russes mis a part, il nest guere de romanciers, et surtout de romanciers francais, qui aient eu plus que lui le don de la compassion. Ses personnages en sont mysterieusement eclaires.”
Dans l'avant-propos qu'il lui a consacre en 1953 Albert Camus ecrit: “Quelques hommes au moins, avec Valles et Dabit, ont su trouver le seul langage qui convenait. Voila pourquoi j'admire et j'aime l'oeuvre de Louis Guilloux, qui ne flatte ni ne meprise le peuple dont il parle et qui lui restitue la seule grandeur qu'on ne puisse lui arracher, celle de la verite”. Camus ecrivait cela en connaissance de cause: lui aussi etait fils de pauvres.

Que pourrais-je ajouter? Simplement que moi aussi, cette lecture m'a un peu remue. Que je l'ai appreciee. Que j'ai aime ce livre, que je ne l'oublierai pas.
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L'ouvrage que j'ai lu hier soir est "Compagnons", petite chronique sociale, préfacée par Albert Camus, ami de Louis Guilloux. Il s'agit d'une longue nouvelle qui conte une histoire ouvrière de l'après guerre, après la première guerre, l'effroyable boucherie qui accouchera de la deuxième, par ses humiliations infligées aux vaincus. Mais les victimes restent toujours les mêmes, les gens de peu qui meurent sur le coup, hachés par la mitraille, ou à petit feu, broyé intérieurement par les horreurs qu'ils ont eu à supporter, les privations de toute sorte. Ce peuple qu'on assassine avait une vie avant la guerre, il tentera d'en avoir une après, au moins ceux qui en reviendront en état de travailler, oubli nécessaire pour la subsistance, oubli indispensable, effacement d'images contre-nature. Nos héros de ce texte sont d'honnêtes travailleurs du bâtiment, compétents, vivant correctement de leur labeur dans leur petite entreprise.
Le malheur rôde, la mort lentement fait son nid chez l'un deux, qui ne dit rien, dur au mal, mais il ne peut, un jour surmonter sa faiblesse physique, il le peut toutefois, l'espace du trajet qui le ramène chez lui, à bicyclette. Jamais il ne retrouvera le chemin des chantiers et la camaraderie de ses compagnons de travail. La souffrance le cloue au lit, fiévreux, il accepte à contre coeur l'aide de ses amis de travail. Il se sent "partir", c'est donc ça , mourir, bienheureux, il s'endort, le lendemain le trouve plus affaibli que jamais, l'hôpital est le seul refuge qui lui reste, peur de ce lieu funeste dans son souvenir de fils et de soldat.
Il n'en sortira pas vivant, la mort a rempli son oeuvre.
Louis Guilloux est un écrivain de la souffrance comme baromètre de la vie, à l'aune de laquelle chaque homme se mesurera tôt ou tard, révélant à cet instant sa vraie nature, digne ou désespéré, silencieuse ou braillarde.
Le tour de force est, dans ce texte, de nous intégrer dans l'agonie de ce malheureux, partageant avec ses compagnons son infortune définitive.
Du grand art.
Merci monsieur
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Sobre et tendrement humain.

Comme l'écrit Camus dans sa préface, le livre “poursuit sa vie dans quelques coeurs”, dont le sien (et le mien), “il y fait du bien, loin de son auteur qui ne le sait pas assez."

C'est exactement ce que je ressens, encore un livre qui tire vers le haut, vers l'empathie et la solidarité entre les hommes, bref qui rend les gens bons et pas andouilles.

Avec pudeur, Guilloux nous fait prendre conscience de l'injustice sociale à cette époque.

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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Le lendemain, aux fin matin, mon père se mit en route. Il devait rejoindre un poste, à une dizaine de kilomètres de chez nous, sur la voie ferrée. Il voulut aller à pied. Ma mère lui fit à manger. Il nous embrassa et partit.
En route , il rencontra des chars à bancs, des autos et des camions qui filaient sur la ville. Il prit un sentier de traverse. Il allait bon train et serait rendu, pensait-il, sur les dix heures. Au poste, on l'habillerait. Il toucherait un fusil, des cartouches ...
Les champs étaient nus ; le chaume craquait sous les pieds. Comme il sortait d'un petit chemin, broyé par les lourdes roues des charrettes, et jonché de paille fraîche, il vit la mer, sur sa main droite. Elle était tranquille, blanche dans la lumière du matin. Il n'y avait pas une voile , et aux champs, personne encore, ni une bête. Il faisait doux comme à l'automne, mais les buées, traînant au ras de la lande , annonçaient que midi serait chaud .
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Videos de Louis Guilloux (12) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Louis Guilloux
Une île : Maurice. Quatre personnages : un oncle et sa nièce, une femme qui vient de quitter son mari, un chef de bande assoiffé de vengeance. Une journée où tout va exploser : la cité, les haines et les colères, peut-être l'île aussi. Enfin, d'étranges animaux qui attendent que les humains finissent de se détruire pour vivre seuls, en paix : les caméléons. Unité de lieu, de temps, d'action ; le compte à rebours est lancé, la tragédie peut commencer. Dans ce roman impossible à lâcher, tout à la fois drame social, fable contemporaine et méditation sur l'avenir de notre humanité divisée, Ananda Devi lie le destin de quatre anti-héros qui, sans le vouloir, vont allumer la mèche d'une révolte impossible à arrêter. Avec sa langue tour à tour tendre et ironique, tranchante et poétique, elle nous plonge dans le chaos des hommes, met à nu nos travers et nos fautes, et interroge la possibilité d'une rédemption rêvée. On ne sort pas indemne d'un livre si puissant. Mais on en sort réveillés.
Ethnologue et traductrice, Ananda Devi est née à l'île Maurice. Auteur reconnue, couronnée par le prix du Rayonnement de la langue et de la littérature françaises en 2014, elle a publié des recueils de poèmes, des nouvelles et des romans, notamment "Ève de ses décombres" (Gallimard, 2006, prix des Cinq Continents, prix RFO), "Le sari vert" (Gallimard, 2009, prix Louis Guilloux), et "Le rire des déesses" (Grasset, 2021, prix Femina des lycéens).
En savoir plus : https://bityl.co/Jcds
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