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EAN : 9782917829714
71 pages
Critères Editions (22/09/2012)
3.88/5   4 notes
Résumé :
Dans les années soixante, avec le pochoir puis la sérigraphie, Ernest Pignon Ernest a été le premier à faire de la rue le lieu et le sujet d'un art éphémère qui exalte la mémoire, les événements et les mythes des espaces investis.
Sa façon, par l'inscription de ses images puissantes, poétiques et politiques dans le monde réle, de travailler les lieux autant du point de vue plastique que symbolique, a préfiguré nombre d'expériences artistiques qui sollicitent... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Offert par un ami en 2020- Relecture fin mars 2024

Un petit ouvrage résumant très bien la démarche artistique et humaine de ce peintre- dessinateur, Ernest- Pignon- Ernest, que j'ai découvert comme l'auteur, et grand nombre d'entre nous, par les variations de la silhouette du poète, Rimbaud, dans les rues de Paris !

Mes plus anciens (* je pense) souvenirs touchant l' " Art des rues"...

Un ami a eu la très heureuse idée de m'offrir ce petit opus au très joli format à l'italienne...dans une collection que j'avais déjà eu le plaisir de feuilleter pour d'autres street-artists: Jeff Aérosol, Jérôme Mesnager, C215, Miss.Tic, Speedy Graphito, etc.

Collection bien nommée " OpusDélits", collection internationale présentant les oeuvres d'artistes urbains: pochoiristes, graffeurs, Light-graffeurs, peintres, photographes...
Collection richement illustrée et , en plys, au prix très accessible...

Dans cet opus consacré à Pignon- Ernest, Jérôme Gulon nous raconte son parcours en dialoguant avec lui, à la seconde personne du singulier, tout en nous présentant plusieurs séries allant de 1966 à 2009..., complété par un interview " classique"...

Parmi celles-ci:
- La Commune (Paris, 1971)
- " Rimbaud dans Paris ( 1978)
-"Parcours Mahmoud Darwich à Ramallah" (2009),etc

Une oeuvre incroyable, qui n'a pas pris une ride, dégage la même force et même portée symbolique, universelle...

"Du peintre de douze ans au dessinateur de l'image de l'homme

Tout petit, la peinture t'a tendu ses pinceaux.À la maison peu de bouquins, tu peignais un peu naïvement les paysages de ton village.Tu ne pouvais prévoir que deux numéros de Paris- Match de 1954 t'ouvriraient grand les yeux devant le géant Picasso avec son portrait de Sylvette et l'explosion de Guernica.
Dès lors, tu ressentis l'absolue nécessité d'inscrire dans ton travail l'actualité, l'empreinte de l'histoire vive des Hommes, ce qui les touche au plus profond...
Dès 16 ans, tu quittes les chemins de l'école et intègres un cabinet d'architectes pour dessiner des perspectives agrémentées de quelques cyprès et décors marins . D'école d'ailleurs, tu n'en connaîtras d'autre que celle des maîtres.À 18 ans, tu découvres Le Gréco à Tolède (...)
À Florence , tu vas à la rencontre des peintres du Quattracento et pour payer ton séjour et quelques gelatti, sur la place Michelangelo, tu dessines des pietà à la craie.C'est le métier qui rentre, tu prends la mesure de l'espace et du lieu, tu t'exposes au regard du passant, l'ampleur du geste trouve l'échelle de la rue, le dessin se heurte aux aspérités du trottoir, la craie connaît l'ombre douce des soirs, la pluie et l'éblouissement du soleil."
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Petit livre très soigné (collection opus délits) , de belles reproductions, des textes sensibles et justes , un entretien avec l'artiste très intéressant . Pour découvrir ce remarquable créateur qui est aussi un homme estimable ,ô combien !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Du peintre de douze ans au dessinateur de l'image de l'homme

Tout petit, la peinture r'a rendu ses pinceaux.À la maison peu de bouquins, tu peignais un peu naïvement les paysages de ton village.Tu ne pouvais prévoir que deux numéros de Paris- Match de 1954 t'ouvriraient grand les yeux devant le géant Picasso avec son portrait de Sylvette et l'explosion de Guernica.
Dès lors, tu ressentis l'absolue nécessité d'inscrire dans ton travail l'actualité, l'empreinte de l'histoire vive des Hommes, ce qui les touche au plus profond...
Dès 16 ans, tu quittes les chemins de l'école et intègres un cabinet d'architectes pour dessiner des perspectives agrémentées de quelques cyprès et décors marins . D'école d'ailleurs, tu n'en connaîtras d'autre que celle des maîtres.À 18 ans, tu découvres Le Gréco à Tolède (...)
À Florence , tu vas à la rencontre des peintres du Quattracento et pour payer ton séjour et quelques gelatti, sur la place Michelangelo, tu dessines des pierres à la craie.C'est le métier qui rentre, tu prends la mesure de l'espace et du lieu, tu t'exposes au regard du passant, l'ampleur du geste trouve l'échelle de la rue, le dessin se heurte aux aspérités du trottoir, la craie connaît l'ombre douce des soirs, la pluie et l'éblouissement du soleil.
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Rimbaud- La Bohème de 1978

(...)Après 1968, j'avais vu fleurir les affichettes et leurs cortèges de slogans et de caricatures.Mais là rien de tel.Une simple image du poète qui ne revendiquait rien d'autre que sa seule et solitaire présence, un dessin mêlé de force et de douce. D'un noir profond. Sans trame, comme une encre d'écriture. Quelque chose d'inédit.
Je ne savais pas à cette époque, Ernest,que tu en étais l'auteur et que tu avais semé son effigie entre Charleville et Paris, sur des palissades de chantiers, sur des murs délabrés couverts de graffitis, sur des transformateurs et ses piles de béton, dans des lieux sauvages et interdits.L'image et le lieu se fondent alors pour restituer le seul portrait possible de Rimbaud fait de liberté, d'errance, de révolte et de fragilité.Il fallait sans doute pour cela que tu traces toi- même la route et que ton œuvre s'y inscrive comme l'empreinte des " souliers blessés".
Les artistes sont des " petits poucets rêveurs" qui égrènent dans leur course des rimes.
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La façon dont j'envisage le lieu est indissociable d'un rapport au temps.Je l'appréhende bien sûr en plasticien,en tentant d'en saisir l'espace , les couleurs , la texture des murs , la lumière, la façon dont on le découvre...doc je vise à comprendre tout ce qui s'y voit, mais aussi simultanément , j'étudie tout ce qui ne s'y voit pas , ne s'y voit plus:la mémoire enfouie, l'histoire, le potentiel symbolique.
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