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4,05

sur 788 notes
J'avais emprunté ce titre pace que j'aime bien ( en général) la littérature qui vient du froid, sauf que ...
Première surprise, l'auteure est française, née à Marseille !
Je dois dire que malgré quelques allusions aux Frenchies, je n'avais rien deviné jusqu'à ce que vers le milieu , je décide d'y regarder de plus près pour voir ce que la dame avait déjà écrit.
Voyez-vous, je m'ennuyais : pas assez de descriptions sur les caractères des personnages. Une personne ne se résume pas au fait qu'elle est douée dans son boulot, "soeur de", et homosexuelle...

Emma est (je cite ) experte en art. Et a été envoyée par son entreprise dans une petite île au large de Stockolm, afin d'inventorier les biens d'un manoir à la demande du propriétaire. Ambiance " ça caille", les propriétaires sont plus que froids. Heureusement, elle tisse des liens avec des locaux : la propriétaire du café, et un couple agé. C'est dans le jardin de ce manoir qu'une jeune femme avait été retrouvée pendue.
Et v'la ti pas qu'une adolescente est retrouvée morte dans la mer !

C'est un roman choral raconté par trois voix : celle d'Emma, de Karl (le policier chargé de l'enquête) et celle de Viktoria (une femme à tout faire du manoir) . Mais jamais l'auteure ne précise les dates, ce qui crée un quiproquo (pas très honnête), le lecteur ne pouvant se douter que ... Quand je m'en suis rendue compte, cela m'a un petit peu "énervée"... Procédé trop facile .
J'ai continué à être énervée lorsque le personnage d'Emma se tape un grand frisson dans les bras d'une femme, non pas que je ne sois pas gay friendly, mais cela arrive comme un cheveu sur la soupe, et puis je trouve ça racoleur...
Le message de tolérance envers la communauté homosexuelle continue , Emma a un ami drag queen à ses heures perdues (et nocturnes !). Mais à part mentionner cela pour montrer qu'on est tolérant, il n'y a rien de creusé dans l'histoire si bien que cela sonne "gratuit"... Et j'aime quand un auteur travaille ses personnages, leur caractère, ou la sociologie. Là c'est superficiel...
Thémes "gay friendly", un peu de sorcellerie, un lieu isolé, une île, le froid du nooord, une héroine solitaire pour mieux nous la faire aimer, ça sentait "Comment fabriquer un roman policier dans l'air du temps", quand soudain...
Quand soudain, l'auteure m'a réveillée avec un "truc" que je n'avais pas vu venir !
Très original dans un roman policier, une sacrée bonne idée. D'autant qu'elle ne tombe pas dans le piége du méchant personnage, non ! C'est beaucoup plus subtil que ça. Mais sa solution narrative , la fin, la personne qui a commis ces meurtres, je n'y ai pas cru. Trop tarabusté.
Je suis passée donc, complétement à côté de ce roman, je n'ai pas non plus eu d'attachement envers les personnages, à part le flic Karl (gros nounours endeuillé), mais la vraie vedette c'est Emma.
Le froid , l'ambiance suédoise sont très bien rendus, mais cela n'a pas suffi à m'embarquer corps et âme sur l'île de Yule.
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C'est sur les conseils de ma libraire que j'ai acheté ce roman me disant que puisque j'aime Claire Favan, j'aimerai Johana Gustawsson. Et bien une fois n'est pas coutume mais son conseil n'a pas été bon et je ne vois pas de rapport avec Claire Favan ! Mystère à résoudre.

Je n'ai ni accroché avec les personnages ni avec l'écriture Ni même avec l'intrigue qui je dois le dire est bien alambiquée. En revanche, la fin est un feu d artifices de rebondissements. Je n'ai rien vu venir. Des ficelles ? Oui apparemment il y en avait mais je suis passée à côté. Sans doute car je dois avouer que je n'ai pas été très attentive durant ma lecture et aussi, il faut bien le dire je suis très souvent roulée dans la farine dans mes lectures de policiers, je me laisse guider et manque alors de discernement...
Ce roman est sans aucun doute un roman qui plaît mais il faut bien quelques exceptions et j'en fais partie.



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Moi qui était convaincu que les jours commençaient à devenir plus longs le jour de l'hiver, le 21 décembre, j'ai récemment été bousculé dans mes convictions les plus profondes et les plus essentielles.
Tout d'abord, c'est ma chère maman qui m'a dit le mois de décembre dernier que selon l'expression consacrée, "à la Sainte-Luce, les jours croissent du sot d'une puce". Or, la Sainte-Luce, c'est le 13 décembre.
Et puis voilà que les vikings s'en mêlent dans ce nouveau roman de Johana Gustawsson : "Noël trouve son origine dans la fête de Yule, qui consacre le solstice d'hiver. C'est une date clé du calendrier de nos ancêtres vikings."
"C'est une date cruciale dans le paganisme : la nuit cède enfin le pas et les jours rallongent."
Et ces festivités commençaient le 29 décembre. Avec des beaux sapins décorés différemment d'aujourd'hui. Odin ne saurait pas quoi faire de toutes ces guirlandes et autres boules de noël.

Ce roman, je l'attendais avec plus ou moins d'impatience, puisque dix mois avant sa parution Johana Gustawsson m'en avait déjà touché un mot lors d'un salon du polar. Notre française au nom marital suédois, que j'ai longtemps comptée à tort parmi les auteurs scandinaves, avait emménagé sur l'île de Lidingö, au nord-est de Stockholm. A peine avait-elle déménagé qu'elle a appris l'existence d'un manoir réputé hanté à Storholmen, un petit îlot un peu plus au nord encore.
Pas besoin de chercher plus loin l'inspiration, elle avait le décor sur lequel est venu se greffer toute la trame du roman.
Un huis-clos glaçant tant par son ambiance que par sa température.

Et nous voilà donc plongés dans les mystères de cette île quasiment déserte, qui attire cependant les touristes venus voir l'arbre où a été retrouvée la pendue de Storholmen en 2012. Son assassin n'a jamais été retrouvé.
Autre attrait de l'endroit : le gigantesque manoir appartenant depuis plusieurs générations à la famille Gussman, chef d'oeuvre d'architecture planté au milieu de nulle part.
En 2021, une nouvelle venue arrive à Storholmen : Il s'agit d'Emma Lindahl, chargée d'expertiser la valeur des biens des propriétaires du manoir, à des horaires imposés. Elle y découvrira de véritables trésors. Passionnée par ses recherches, elle est cependant intimidée par cette famille aussi lugubre que hautaine. Elle semble également traîner de lourds secrets familiaux, en lien avec l'alcoolisme de sa mère.
A peine arrivée, un second assassinat a lieu, et si le corps de la nouvelle victime est cette fois retrouvé sous l'eau glaciale, le modus operandi ne laisse pas de place au doute : Il s'agit du même assassin que par le passé.

Aux côtés d'Emma on retrouvera deux autres narrateurs importants qui vont permettre d'aborder cette histoire sous d'autres angles et d'offrir au lecteur une vision plus large de l'ensemble de cette intrigue.
Principalement, Karl Rosén, représentant des forces de l'ordre, qui était déjà affecté sur le premier meurtre. Un flic abîmé comme souvent, touché de plein fouet par la disparition de son épouse Freyja.
Le troisième nous permet de regarder avec un autre regard ce qui se passe à l'intérieur du manoir Gussman puisqu'il s'agit des témoignages de Viktoria Wallin, la servante des lieux, qui nous relate notamment des scènes éprouvantes de disputes entre la maîtresse du domaine et son étrange fils.

Après Te tenir la main pendant que tout brûle, il s'agit de mon second Johana Gustawsson, et si l'histoire est totalement différente, j'y ai retrouvé une évidente marque de fabrique.
L'ambiance lugubre et paranormale de sorcellerie laisse ici place au même genre de climat mystérieux et angoissant, en évoquant cette fois les rites vikings bien réels et des pans de mythologie nordique que je ne connaissais pas. J'avais déjà entendu parler d'Heimdhall, gardien du passage entre la terre et le royaume d'Asgard, mais j'ignorais par exemple qu'il était né de neuf mères différentes. Après, ce sont des dieux alors ils étaient probablement très avancés scientifiquement parlant.
C'est aussi l'occasion pour la romancière de revenir sur beaucoup d'aspects propres à la culture ou à l'histoire suédoise. Les bains glacés, les saunas, l'absence de gêne avec la nudité, ou encore le snus, qui est une forme de tabac à chiquer composé à 70 % d'eau et d'arômes interdit en Europe depuis 1992 ... sauf en Suède.
Le livre évoque également le personnage historique de Charles Emil Lewenhaupt l'ancien, général suédois qui fit part à la guerre contre la Russie et finira décapité en 1743.

J'ajouterais que la plume de Johana Gustawsson est belle, ses réflexions souvent profondes, intelligentes, tolérantes. Il m'a fallu un court temps d'adaptation pour m'y faire, mais une fois embrigadé dans cette histoire aux multiples ressorts, je ne l'ai plus lâchée d'autant que les rebondissements inattendus étaient légion, et qu'en tant que lecteur de polars aguerri j'en ai vu venir ... un, juste avant la fin.
Je suis trop, trop fier.
Sérieusement, je n'ai plus le cerveau dans le même sens qu'avant depuis cette lecture.

Pour autant ce n'est pas non plus un roman exempt de petits défauts. Je ne me suis pas attaché aux personnages autant que je l'aurais voulu. Je suis resté à la surface, je ne me suis pas senti impliqué par leurs émotions. Et j'ai trouvé dommage de n'être que spectateur de ces quelques joies et de ce trop plein de souffrances et d'horreurs.
Également, quelques passages m'ont paru très capillotractés, et si la démence humaine ne connaît aucune limite, je suis quand même resté très dubitatif parfois, et je suis resté sur ma faim concernant le mobile, quasiment secondaire dans ce thriller.

J'apprends maintenant que les jours commencent véritablement à rallonger le 6 janvier, à l'Epiphanie, manifestation de la lumière de Jésus.
Je voudrais pas dire, mais faudrait vous mettre d'accord les gars.
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Voila un roman qui m'a séduite d'emblée ...

Une jeune femme, Emma Lindhal , travaillant pour une grande maison d'expertise d'art , a accepté d'aller faire l'inventaire des objets précieux de la famille Gussman dans leur manoir sur une petite île au large de Stockholm .
L'accueil du maitre des lieux est glacial, les conditions d'accès très précises et strictes mais Emma trouve du réconfort dans la gentillesse des habitants de l'ile .

Cette ile a été le lieu d'un drame 9 ans plus tôt et le roman commence par cette scène avec la découverte d'une jeune fille pendue après avoir été assassinée à un arbre du parc du manoir.

Pendant le séjour d'Emma, une autre jeune fille est également retrouvée morte avec des similitudes par rapport au premier meurtre .
Le même policier, Karl, est chargé de l'enquête.

Plus que l'intrigue elle même , c'est la capacité de l'auteur à décrire l'ambiance des différents lieux et de ces paysages scandinaves , à faire vivre ses personnages, en alternant les récits des uns et des autres ainsi que les époques , à créer une atmosphère angoissante que j'ai trouvé bien vue . Emma , comme Karl sont des personnages fragiles, complexes .
J'ai bien aimé également , comme le titre le laissait présumer les incursions dans les rites païens nordiques.

Par contre, j'ai retiré une étoile car j'ai été un tantinet perplexe sur certains aspects du dénouement car si on ne connait jamais vraiment complétement les personnes avec qui on vit, il y a certains éléments de leur personnalité qu'on ne peut pas totalement cacher ...
Mais je suis sans doute une grande naïve !

Premier roman que je lis de Johana Gustawsson et je vais faire un petit voyage vers ses précédents livres.
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Enfilez votre plus grosse doudoune, les bottes fourrées et n'oubliez pas au passage le bonnet, les gants bref tout l'attirail car on embarque vers le grand froid.
Non pas pour un voyage sympatoche mais pour explorer le monde des vikings et leurs secrets.

Deux jeunes filles tuées, le même âge à la même date mais avec 9 ans d'intervalle et cela presque au même endroit. Des coïncidences ?? Permettez-moi d'en douter car l'autrice ne nous plonge jamais dans le hasard !

Quel twist! je n'ai rien venu venir. 
Elle à ce don de vous tenir en haleine tout au long des pages et en se cultivant de surcroît.. n'est-ce pas du bonheur cela?

Je ne vais pas vous en dire des milles et des cent car l'on en a beaucoup parlé par ici et ce n'est pas étonnant d'ailleurs.
Le mieux c'est de le découvrir, lire avec délectation et s'attacher aux personnages ou pas.

Côtoyer du bout de la lorgnette tout ce petit monde et laissez-vous porter aux mystères de Yule et à ses sacrifices dans toute leur splendeur.

Johana a un phrasé subtile.
Ce n'est pas qu'un thriller, il y a toujours tous ces thèmes abordés avec finesse et de supers personnages haut en couleur.

Je suis et je resterai fan de ses lectures et de la personne qu'elle est…


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Un polar pris un peu au hasard, d'une autrice inconnue, sans avoir vraiment lu la quatrième de couverture (en sachant juste que le récit se passe dans une île en Suède), une bonne chaleur d'été, une terrasse abritée, une chaise longue, et une journée devant soi. Commencé le matin, fini le soir. Ça faisait bien longtemps que je n'avais pas avancé un livre avec autant d'appétit.

L'intrigue croise trois récits à la première personne liés à trois personnalités bien différentes. le principal suit Emma Lindahl, experte en art, envoyée par sa maison de vente aux enchères procéder à l'inventaire des biens d'une famille fortunée, dont les descendants occupent encore un manoir construit au début du vingtième sur une petite île au large de Stockholm, Storholmen. Une île bien calme, mais ce n'est pas sans appréhension qu'elle approche du domaine, car c'est là que neuf ans plus tôt une jeune femme a été découverte pendue, après avoir été affreusement violentée.

La deuxième intervenante est, elle, servante des lieux. Un endroit où la mère de famille inculque à son fils les légendes nordiques invoquant dieux et déesses barbares.

Le troisième acteur du (des?) drame(s) qui se prépare(nt) est l'inspecteur Karl Rosén, qui, à peine de retour d'arrêt pour motif personnel, se voit confier l'enquête sur la découverte d'un cadavre flottant au large de l'île voisine et présentant les mêmes stigmates que la victime d'il y a neuf ans.

Les ressorts de l'intrigue sont en place. La suite va s'enchaîner, tout en égarant le lecteur.
Car autant le dire tout de suite, la grande qualité de ce roman est qu'après un démarrage qui semble partir un peu vers le surnaturel, les retournements de situation vont se succéder, sans que le lecteur moyen (ou benêt comme moi, confortablement calé dans mon transat) ne voit rien venir.

L'autrice certes cède à quelques clichés bien de notre de l'époque, un peu superflus : une relation homosexuelle, un copain drag queen à ses heures perdues, mais globalement le tout se tient et offre une parfaite lecture d'été. Que demander de plus…

Pour l'anecdote, vous trouverez sur Youtube un petit reportage sur la vraie villa de Storholmen, dont s'inspire l'autrice qui habite à deux pas : la villa Kassman. le manoir est bien décrépi aujourd'hui faute d'entretien depuis des années, mais il est facile d'imaginer ce qu'a du être sa splendeur.

Dernier détail (renvoyant à mon introduction et mon absence de lecture détaillée de la quatrième de couverture avant de commencer la lecture), je pensais lire un roman policier suédois. Ben non, l'autrice est française et c'est son cinquième roman. de la lecture à rattraper...
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Quand on lit beaucoup de polars, il arrive qu'on en choisisse un et qu'on ait une impression de "déjà lu", c'est ce qui s'est passé avec ce roman.
J'ai peut-être lu trop de polars scandinaves, trop de polars sanglants, trop de romans avec des personnages se traînant de grosses casseroles derrière eux, ce qui fait qu'ici, je ne me suis pas du tout attachée à l'héroïne, une jeune femme dont la soeur a été assassinée il y a une dizaine d'années.
J'ai aimé le début avec l'histoire d'une expertise d'objets dans une grande maison, mais on ne saura rien ou presque à ce sujet, ce qui est assez frustrant.
Quand à la partie policière, ça se laisse lire, mais on devine plein de choses à l'avance, on voit les grosses ficelles, surtout si on a l'habitude de lire ce genre de romans et les coïncidences sont tellement énormes que çà en devient ridicule.
Je suis donc déçue, alors que j'avais lu et aimé deux des précédents romans de l'auteure, ici, je me suis ennuyée et rien ne m'a vraiment surprise.
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Un roman suédois écrit par une autrice française installée en Suède. Voilà qui n'est pas commun.
Pour cette première incursion dans l'univers de Johana Gustawsson, la pari est gagné : j'ai été séduit par le scénario habilement construit qui joue avec le point de vue de trois personnages comme de la temporalité, pour tisser sa toile dramatique. J'ai également été réjoui par les personnages qui sont dépeints ici, avec au centre du jeu Emma Lindahl, dont la profession est d'évaluer les biens avant qu'ils soient vendus aux enchères et qui va devoir se rendre sur une île au large de Stockholm - Storholmen- pour y faire l'inventaire du manoir des Gussman, riche famille suédoise. Elle va découvrir une ambiance glaciale, des hôtes froids et distants et un lieu qui va lui rappeler des très mauvais souvenirs : la mort de sa soeur dix ans plus tôt , pendue à l'un des arbres du parc. Déjà fragile, l'esprit d'Emma ne peut que vaciller sous l'effet des douloureux souvenirs subitement réanimés. Mais ceci n'est que le plat de résistance car la soeur d'Emma n'est pas la seule à être morte dans de mystérieuses conséquences. Une loi des séries qui va malheureusement se répéter. le commandant Rosen est chargé de l'enquête bien que sa femme ait disparue depuis peu lors d'une nage matinale.
Pour Emma le seul réconfort sur l'île est le café Ett Glass dans lequel elle retrouve avec un plaisir non dissimulé Anneli Lund la propriétaire qui rayonne de bienveillance.
Pour autant, si Emma savait ce qu'il l'attend dans les prochains jours , elle aurait sans doute toutes les raisons de fuir l'île au plus vite.

Un livre que j'ai englouti en quelques heures mais que j'ai parfaitement digéré.
Outre ces trois personnages que l'on suit tout au long du récit, à travers les moults rebondissements qui surviennent sans crier gare, l'atmosphère angoissante apporte un supplément de tension à l'histoire. La température à l'approche de l'hiver est glaciale et en Suède il fait nuit dès le milieu de l'après-midi, de quoi apporter un supplément de noirceur au récit qui n'en manque pas. En bonus, l'auteure ajoute un zeste de croyances et de coutumes vikings plutôt sanglantes au récit, histoire de semer le doute dans l'esprit du lecteur et de rajouter une couche de mystère et de violence à travers la mythologie scandinave. Cerise sur le gâteau, le final ne manque pas de panache et offre un double retournement totalement inattendu qui vous fera, comme moi, un choc.

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Avec L'île de Yule, nous tenons notre nouvelle reine du polar scandinave. Et elle est marseillaise ! S'il en fallait, une nouvelle preuve irréfutable du réchauffement climatique.

Johana Gustawsson se frotte donc au thriller « à la scandinave ». Où elle éclate la concurrence native sur son propre terrain, d'une caresse dans le cou puis d'un coup de batte dans les rotules.

L'île de Yule combine en effet tous les ingrédients de ces romans noirs en provenance des pays nordiques. Une ambiance petit à petit pesante qui brouille le côté faussement lisse des relations humaines, un travail de psychologie fouillé, un regard souvent introspectif, une manière de prendre son temps pour décrire l'action, une critique sociale en toile de fond. Avec la description d'un mode de vie et la prise en compte de l'importance du climat.

Tout y est, à sa place. Mais ne croyez pas pour autant que Johana Gustawsson est une usurpatrice, bien au contraire puisqu'elle vit actuellement en Suède. La plus cosmopolite de nos auteurs de Polar a donc toute légitimité pour poser son regard sur cette Suède si souvent montrée en modèle.

C'est donc bien un thriller à ambiance, dont l'action se situe dans un manoir isolé sur une île reculée. Habité par une famille fortunée, retirée, qui décide de faire expertiser tous ses objets de valeur.

Emma est la spécialiste envoyée sur place pour les estimer, pièce par pièce. Et, pour compléter le « décor », deux cadavres retrouvés sur place à 9 ans d'intervalle, liés d'une manière ou d'une autre à cette famille. Et à Emma.

Le chiffre 9 va planer au-dessus de cette histoire, tout comme le folklore du pays, ses croyances ancestrales et ses nombreux mythes. L'autrice a travaillé son sujet pour lui donner l'importance nécessaire au sein de l'intrigue, et qu'il ne reste pas au simple niveau du prétexte.

Écrit à la première personne, en alternance, le récit est vécu à travers les personnages et leurs ressentis. Au lecteur de découvrir la complexité cachée derrière le miroir, car rien n'est aussi évident qu'il n'y parait.

L'intrigue se déroule donc dans la pure tradition scandinave. Rien de très d'original en soi, mais la maîtrise de Johana Gustawsson est digne d'un modèle. Deux mots me viennent à l'esprit pour décrire ce roman, élégance et précision (du trait).

Deux qualités qui, conjuguées à la maîtrise et au talent de l'écrivaine, rendent ce récit vraiment prenant, immersif. Avec des thématiques qui sont du Johana pur jus, et une fin parfaitement bien « domptée » (où elle lâche les chiens !). Qu'il serait criminel de détailler ici.

L'histoire commence comme un long chemin de deuil avant de peu à peu briser ses chaînes, lorsque les non-dits tombent, que le conformisme est dévoyé.

Ce roman est bien davantage qu'un exercice de style. Parce que les personnages ont du corps, l'histoire du coeur et des tripes, et la plume une âme.

C'était un sacré challenge que de se frotter à un sous-genre bien marqué, à en utiliser tous les codes. Et à s'en sortir ainsi sous les applaudissements.

L'île de Yule est un roman à énigmes particulièrement esthétique, qui se révèle bien plus retors qu'il n'y paraît. Johana Gustawsson y prouve, une fois de plus, qu'elle est bien l'une des voix les plus fortes du thriller francophone, quelle que soit l'ambiance qu'elle développe.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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En quelques années, Johana Gustawsson s'est imposée comme une figure importante du thriller français. Je ne prenais donc pas trop de risque en m'engageant dans son dernier né. Française d'origine espagnole et suédoise par alliance, cette autrice plurielle justifie enfin son nouveau patronyme avec son premier polar entièrement nordique. Rendez-vous donc sur une petite île scandinave pour découvrir les secrets d'un lieu où la mort s'invite un peu trop souvent.

Deux meurtres distants de plusieurs années ont été commis sur place. Dans chaque chapitre, le récit alterne entre les différents protagonistes et les différentes époques. Petit à petit, le puzzle de l'énigme prend forme. Mené sur un rythme élevé, les révélations se succèdent et ne laissent aucun répit au lecteur.

L'écriture de l'autrice est agréable et les pages se tournent donc très vite. Elle en profite pour nous immerger dans l'ambiance du lieu. Connaissant maintenant très bien leur quotidien, l'écrivaine peut mettre en perspective le mode de vie de cette population et en extraire l'atmosphère particulière.

Elle maîtrise sa narration et nous offre une histoire à multiples tiroirs. La complexité de l'énigme et les secrets des personnages permettent de garder un mystère constant. A plusieurs reprises, j'ai pensé trouver la solution mais mes prédictions ont été à chaque fois contredites. Je suis d'ailleurs assez confiant en vous affirmant que, comme moi, vous ne pourrez pas deviner le fin mot de l'histoire.

« L'île de Yule » est une lecture que je vous recommande parce qu'elle remplit parfaitement sa mission. Cette enquête policière sur fond de croyances vikings m'a fait passer un bon moment grâce à un scénario bien ficelé, plein de rebondissement. Avec ce premier coup d'essai dans le genre du polar scandinave, on peut dire que Johana Gustawsson a réussi à merveille son intégration dans son nouveau pays d'accueil !
Lien : https://youtu.be/g35ql1qNj3M
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