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Dans un Japon contemporain où le drame est tout proche, Hubert Haddad nous un petit bijou de finesse, de poésie à travers ce peintre d'éventail
Subtilité de l'artiste , écriture par petites touches comme le pinceau súr la toile vierge, mais aussi réflexion sur la fragilté temporelle de l' art et la vie humaine
Et malgré tout , un optimisme éternel car la beauté et la création artistique perdureront au delà des soubresauts tragiques de l'Histoire
Belle leçon de poésie ,belle immersion dans un Japon raffiné et éternel
Un beau livre
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Je n'ai pas été séduite par ce roman à la hauteur de mes attentes après les excellentes critiques de mes amis babeliotes , sans doute en attendais-je trop .
À Atôra, sur l'île de Honshu , Hi Han nous raconte l'histoire de Matabei qui se réfugie dans la pension de Dame Hison une ancienne courtisane pour oublier un souvenir dramatique qui le hante.
Là, il fait la connaissance d'un vieil homme qui habite dans un pavillon au fond du jardin et peint de magnifiques éventails tout en s'occupant du jardin , il s'appelle Maitre Osaki , il va raconter sa vie et initier Matabei à son art, la réalisation de la peinture de ces éventails se confondant avec l'art du jardinage et la création d'haïkus .

Cette pension , bien qu'éloignée de la ville a vue sur les installations portuaires en contrebas, elle pourrait être considérée comme un premier palier car au dessus d'elle serpentent des chemins dans la montagne qui mènent à un monastère , deuxième palier puis ,très écarté sur une petite île , se situe un ermitage où vit un moine aveugle, dernier palier avant le paradis ou le nirvana ...

Les sentiments de Matabei qui trouve auprès du vieux Maitre un certain apaisement dans ses tourments restent ambigus car il aime le corps des femmes, source de volupté et de désir !

J'ai été plus touchée par la dernière partie de l'histoire lorsque la colère de la terre et de la mer se déchaine , les images sont encore très présentes et leur réminiscence traumatisante .

Pour une histoire se déroulant au Japon et écrit par un auteur français , j'ai été plus émue par La patience des traces de Jeanne Benameur même s'il y a quelques pages d'une poésie fulgurante comme la découverte de la forêt de bambous :

"Les bambous tintaient entre eux à mi-hauteur sous l'immense murmure des frondaisons , ils se percutaient sur toutes les notes avec un bruit de claquettes , de flûte ou de cloches tubulaires ..."
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Xu Hi-Han raconte l'histoire de Matabei Reien, son ancien maître qui l'a initié à la peinture d'éventail. « On garde si peu d'une mémoire d'homme. À peine un signe en terre. Quelques images et de rares paroles au meilleur des cas. Moins que son poids de cendre après la crémation. » (p. 18) Dans la pension de dame Hison, le jeune Matabei a fui le traumatisme d'un séisme et cherche la paix dans une contrée reculée. Alors que le traumatisme de la guerre et l'horreur de la bombe sont encore dans toutes les mémoires, les hommes doivent réapprendre à vivre et à contempler la beauté des choses. Matabei découvre la peinture d'éventail auprès du vieux Osaki Tanako. « Peindre un éventail, n'était-ce pas ramener sagement l'art à du vent ? » (p. 44) Matabei apprend également à tenir un jardin pour en faire un art vivant, incarnation de la beauté naturelle. « le spectacle changeant du jardin accompagnait le regard en se jouant des mouvements naturels de l'oeil par à-coups et balayages, ce qui l'égarait dans sa quête d'unité par une manière d'attachement continu ourdi de surprises et de distractions. » (p. 78) Hélas, la sérénité du vieux Matabei est troublée par l'arrivée de la jeune et belle Enjo. Alors que survient un second cataclysme, Matabei appréhende la fragilité de la vie. « Quelle force obstinée vous restitue au monde, après l'apocalypse. » (p. 142)

Constitué de chapitres courts et ciselés, ce superbe roman d'Hubert Haddad tente de percer le mystère de la beauté, notamment celle du paysage qui est mise en abîme dans les éventails. Séisme après séisme, la nature se révèle aussi belle que capricieuse, toujours prête à se réinventer au détriment des vies humaines. Les haïkus et les jardins sont deux arts nippons qui se répondent et se complètent : dans ce roman, ils chantent la grâce et la légèreté de la beauté, ainsi que son évanescence et sa terrible impermanence.
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Après avoir causé la mort d'une jeune fille dans un accident, Matabei quitte Kobe et se réfugie à Atôra, au nord-est de l'île d'Honshu. Accueilli à la pension de Dame Hison, une ancienne courtisane, il tente de se reconstruire, loin du brouhaha du monde. Dans ce lieu si particulier, Matabei rencontre Osaki, peintre d'éventail et créateur d'un jardin zen qui lui enseigne son art. A la mort de son maître, il hérite de l'atelier et s'applique à terminer les éventails inachevés tout en entretenant le jardin. Dans cette quête de perfection esthétique hors de la folie des hommes, Matabei trouve l'apaisement. Au contact de la nature, il découvre que l'équilibre des compositions du jardin participe à l'équilibre de l'âme. Mais une passion naissante pour une jeune femme et surtout un terrible séisme entraînant un tsunami et une catastrophe nucléaire vont anéantir sa sérénité retrouvée.

Une chose est sûre, Hubert Haddad ne ménage pas ses personnages lorsque ceux-ci se lancent dans un exil volontaire censé leur offrir une vie meilleure. Ce fut déjà le cas avec Alam l'afghan dans Opium Poppy, son roman précédent, c'est la même chose ici pour Matabei. La fuite, le rêve et la mort, point de salut. Mais dans son portrait du japon rural, l'écrivain ajoute cette fois-ci à la tragédie en cours la célébration de la beauté crue d'une nature indomptable. Une nature certes suppliciée par le séisme mais qui, toujours, finit par se relever.

L'écriture D Haddad est aérienne, contemplative et mélancolique, tout en délicatesse. Il se dégage de son texte une musicalité vibrante qui jamais ne sombre dans une quelconque préciosité. Une forme de raffinement dans lequel le lecteur se laisse bercer avec délectation. Comme si, dans ce monde au bord de l'apocalypse, il était encore possible de préserver un soupçon de grâce.
Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Petit concentré de poésie et d'esthétisme contemplatif, le Peintre d'éventail est un véritable hymne à la nature et à l'art pictural japonais.
Entre le tremblement de terre de Kobe et le tsunami de Fukushima, Matabei se retire dans une auberge du nord du pays, où il est initié à l'art du jardin et de la peinture sur éventail par un vieux jardinier virtuose dans un jardin de légende, attenant à l'auberge. A son tour, Matabei initiera ensuite Hi-Han aux subtiles correspondances entre l'art et la nature, les saisons, les couleurs, l'immuable beauté d'un jardin patiemment dompté... jusqu'a ce que ce double trésor, le jardin et les éventails peints soit ravagé par la nature sauvage, mais patiemment ressuscités par la mémoire de Matabei.
Une immersion totale dans un Japon hallucinant de vérité sous la plume sublîme d'Hubert Haddad qui sait se faire aussi japonais qu'afghan (Opium Poppy) ou palestinien (Palestine).
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Superbe texte que ce "Peintre d'éventail" de Hubert Haddad. C'est à la fois un bel hommage à la nature et au jardin vu comme une expression de l'âme humaine, une analyse de la conception japonaise de l'art à travers la fragilité de la vie dans ce qu'elle a d'éphémère et enfin le beau voyage initiatique d'âmes en peine en quête de paix et de réconciliation avec elles-mêmes. C'est à travers des métaphores, des descriptions et des haïkus qu'Haddad exprime le mieux le cheminement de sa pensée et je le crois plus grand poète que romancier, bien que sa façon, très particulière de mêler les deux genres nous enchante et nous éblouit, redonnant à la vie sa quintessence, de par l'intensité et la fidélité avec lesquelles il la transcrit. Les descriptions du séisme et du tsunami de Fukushima sont en particulier un véritable morceau de bravoure qui laisse glacé d'effroi tant les descriptions sont justes, le vocabulaire précis et la vision d'ensemble apocalyptique.
L'âme japonaise est vue avec beaucoup de finesses et de subtilités, en dépit d'un regard occidental qui perce quelquefois malgré tout sur la façon d'être des personnages. Pas de psychologie, mais une volonté d'expliquer les choses qui alourdit et fige par moments le récit, alors que les descriptions et le compte-rendu de l'histoire sont en eux-mêmes extrêmement parlants.
Il me semble que les plus beaux passages sont ceux où Haddad exprime sa vision des choses en poésie, laissant l'histoire "respirer" et vivre à sa manière. Tant il est vrai que, le plus souvent, la poésie se suffit à elle-même...
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Il semble que je sois passée à côté de ce très joli roman, plein de poésie pourtant. Calme et paisible avant le déchaînement, ce récit tout en finesse (et en cela je tire mon chapeau à la qualité d'écriture d'Hubert Haddad) n' a pas su éveiller en moi d'attraction fatale. Je suis restée comme qui dirait à la surface du roman sans jamais plonger à corps perdu dans le destin inéluctable de ses personnages. A voir avec d'autres romans d'Hubert Haddad.
Lien : http://livreetcompagnie.over..
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Matabei est accueilli par Dame Hison dans sa pension de famille, au nord-est de l'île de Honshu, au fond de la contrée d'Atôra.
"En bordure d'une route à peu près déserte, le pavillon d'auberge cachant de toute sa façade le plus beau jardin qui fut."
Jardin peint sur des éventails et entretenu par maître Osaki. "Sans en avoir les aptitudes, mais avec un goût naturel, il était devenu le jardinier de son hôte en transposant son art de peintre à l'esthétique du jardin--manière pour lui de s'acquitter du gîte et du couvert". Osaki transmettra petit à petit tout son savoir à Matabei qui prendra sa relève et poursuivra son art.

Livre magnifiquement écrit, qui commence en douceur, transporte dans un monde de calme et de beauté avant les bouleversements...
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Très perturbé par l'agitation, pour ne pas dire la fureur d'un monde qui n'est décidément pas le sien, le tremblement de terre de Kobé achèvera de décider Matabei à le fuir en se réfugiant entre montagne et pacifique.
Il y prendra pension dans l'agréable maison de madame Hison, un univers paisible dans lequel parmi d'autres pensionnaires, il se liera d'amitié avec Osaki un vieux jardinier doublé d'un peintre d'éventail dont il deviendra le disciple.
Un havre de paix où les quatre saisons s'épanouissent dans des paysages de jardins Japonais, de cerisiers en fleurs, de cascades aux chants mélodieux, de vols d'oies sauvages ou de grues cendrées…
Mais voilà, arrive la belle Enjo qui va troubler cette vie douce et harmonieuse …

Hubert Haddad nous plonge avec maestria dans une ambiance de rève dont on voudrait qu'elle soit perpétuelle. Mais voilà, ce serait trop beau …

Habituellement, je prends le temps pour rédiger mes commentaires, cette fois non. Dès le livre fermé, totalement imprégnée par la beauté lumineuse de ce roman, je n'ai pu le garder plus longtemps pour moi seule.
Lisez sans attendre « le Peintre d'Eventail », l'enchantement sublime du Japon à son plus haut niveau.
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Un livre empli de poésie. Une escale de bonheur dans un monde de brutes, telle est l'image laissée par les descriptions du jardin où vit Matabei, célèbre peintre fuyant sa renommée et les vissicitudes de la vie.
C'est dans la pension de Dame Hison que Matabei va faire la connaissance de maître Osaki, peintre-jardinier. Cette pension est un havre de paix pour des personnages bien singuliers qui ont des comptes à régler avec la folie humaine.
C'est avec une écriture extrêmement poétique qu'Hubert Haddad nous emmène dans un monde clos, presque hors du temps, à la rencontre de personnages et de paysages délicatement dessinés, ciselés à la perfection.
C'est aussi l'histoire d'une transmission d'un art séculaire où Matabei fait le lien entre la génération passée (maître Osaki) et la génération future (le jeune Hi-Han).

Laissez vous envahir par l'écriture de ce roman conjuguant la beauté et les caprices de la nature, parsemé de haïkus aériens et empli de spiritualité.
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