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En lisant ce roman, je me suis mise à rêver de ce jardin extraordinaire entretenu par Maître Osaki et puis je me suis vue le regarder peindre ses éventails avec tous ces petits messages qui dans la sagesse chinoise à toute son importance.
J'ai rêvé. J'ai aimé ce livre au point de revenir sur les description.
Hubert Haddad nous livre un roman poignant, plein de beauté et puis le désastre!
Tout ce paradis s'effondre car la terre en a décidé autrement, les seimes, les tsunamis bien connu géographiquement dans ces contrées.
Mais l'espoir vit encore au travers des yeux de Matabei qui cherche désespérément Enjo qu'il aime.
Mais de désespoir, il se fait à l'idée qu'elle n'est plus là. Qu'elle est partie comme ceux morts de la pension qu'il a enterré dignement selon le rituel.
Il reste sur ces lieux dévastés où il vit de peu et repeint les éventails de son Maître Osaki pour que le souvenir de la beauté, de l'inoubliable, de l'époustouflant de la maîtrise et de la grâce de l'art reste à tout jamais.
Et ce même après son propre départ pour l'au-delà.
Un livre d'une splendeur comme on la connaît dans les contrées chinoises avec les pour seuls mots : le zen, le Yang, et le Ying.
La contrée d'Atôra restera une merveille de beautés!
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Traumatisé par un événement, Matabei se retire dans une campagne reculée pour retrouver calme et sérénité. Il est accueilli dans la pension de dame Hison, où il rencontre en particulier un vieux jardinier qui peint des éventails fascinants … Petit à petit, il devient son disciple et prend à son tour un disciple qui nous raconte la vie de son maître, sur le point de mourir. Une vie menée à l'écart de tout, au rythme du jardinage, des saisons, de la peinture. Une vie troublée de nouveau par une catastrophe, naturelle cette fois-ci.

"Peindre un éventail,
n'était-ce pas ramener sagement
l'art à du vent ?"

Ce roman sans prétentions fut une très belle lecture, une fois passée la surprise de lire Hubert Haddad, auteur tunisien francophone, nous parler du lointain Japon. Un Japon qu'il semble bien connaître et dont il retranscrit la douceur des campagnes, alliée aux caprices des éléments naturels. C'est également un très bel hymne à la nature et à l'art, qui s'allient pour créer des paysages sublimes. Une lecture apaisante, parfaitement équilibrée car parfois point trop n'en faut d'apaisement : on risque de s'endormir. Or, ici, aucune chance : à chaque instant, l'attention du lecteur est demandée. Ce texte nous parle directement au coeur. Un roman d'initiation magnifique, qui nous offre de la très bonne littérature.

"Je n'oublierai jamais les derniers mots de Matabei : «Ecoute le vent qui souffle. On peut passer sa vie à l'entendre en ignorant tout des mouvements de l'air. Mon histoire fut comme le vent, à peu près aussi incompréhensible aux autres qu'à moi-même".

A lire conjointement : Les Haïkus du peintre d'éventail, paru chez Zulma.
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A travers une plume sophistiquée et des paysages savamment décrits, Hubert Haddad nous entraîne en territoire nippon. Une découverte que j'espérais poétique mais qui s'avère au final souvent verbeuse. Une complexité d'écriture qui, à l'inverse de la bienveillante simplicité nippone, construit des personnages souvent creux et peu attachants. Un rendez-vous manqué avec ce livre qui aurait pu charmer le lecteur par son utilisation des tragédies de Kobe et de Fukushima mais qui ne parvient jamais à se départir d'une écriture pesante et d'arguments littéraires attendus...
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Un homme originaire de Kobe, Matabei, se réfugie dans une pension de famille de la région d'Atôra, au nord-est de l'île de Honshu. Il ne sait plus trop où il en est, après avoir percuté une jeune fille à la sortie d'un passage souterrain à Kobe, et causé sa mort. La tranquillité du lieu, l'observation des autres habitants, réguliers ou occasionnels, le distrait un peu de sa neurasthénie, ainsi que les promenades dans le jardin entretenu par un vieil homme. Ce jardinier auquel il s'intéresse avec révérence est aussi peintre d'éventails.
Après un début avec des narrateurs successifs et « emboîtés », l'histoire est surtout raconté du point de vue de Matabei, dans une langue poétique, où la métaphore coule tranquillement, avec de splendides paysages qui se dessinent au gré de la narration. Je me suis surprise deux ou trois fois à admirer la traduction, tellement ce roman sonne japonais… C'est très maîtrisé, un soupçon trop à mon goût, et je crois que je préfère lire le même genre de roman écrit par un auteur japonais, j'ai pensé à Akira Yoshimura et son Convoi de l'eau, par exemple.
La suite :
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N°1817 – Janvier 2024.

Le peintre d'éventailHubert Haddad – Zulma.

C'est grâce à Xu Hi-Han, devenu enseignant-chercheur à l'université que l'histoire de Matabei Reien nous est révélée. Avant qu'il ne devienne universitaire, le narrateur alors âgé de 18 ans avait connu par hasard cet homme plus âgé que lui, retiré dans les montagnes du Japon, pour recevoir l'enseignement d'un jardinier, peintre d'éventail et amoureux de la poésie. Quelques jours avant le séisme de 1995, à la suite d'un accident de la circulation dont il était responsable et qui avait coûté la vie à une jeune fille, MatabeiIl s'était retiré du monde dans cette pension de famille tenue par une ancienne prostitué, Dame Hison, et avait pris la suite du vieux jardinier. Xu avait à son tour suivi l'enseignement de l'ermite mais s'en était séparé. La modeste vie de Matabei, aussi impalpable que le vent, s'est inscrite à travers le regard de trois femmes, la jeune fille de l'accident, celui de la propriétaire de la pension de famille où il était devenu jardinier et celui d'Enjo, une jeune japonaise mystérieuse et insaisissable dont les deux hommes étaient amoureux et qui provoqua leur séparation.
Les descriptions sont poétiques, parsemées d'haïkus et le style de l'auteur épouse parfaitement l'ambiance de ce roman qui prête au lecteur attentif un dépaysement bienvenu, toute la culture du Japon traditionnel, son mode de vie fait de silences, de réflexion et de respect de la nature, bien différent de l'image moderne que nous donne ce pays, industriel, pressé, soucieux de réussite. La recherche menée par Matabei est apaisante comme un jardin japonais, importante parce que éminemment personnelle, intemporelle, apparemment inutile puisqu'elle porte sur le vent qu'on fait avec un éventail et évidemment transitoire avec la mort comme seule issue parce que nous ne sommes que de passage.

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Une fois encore on est subjugué par le talent d'Hubert Haddad, hélas tout lecteur ne trouve pas forcément son chemin au milieu d'abondance des descriptions. J'avoue que parfois j'ai trouvé la lecture un peu trop consistance, un peu plus de modestie aurait donné une certaine légèreté à l'ensemble et la poésie aurait sans doute été sublimée.
Mais c'est un livre qui faut lire doucement, le siroter comme un thé brûlant mais odorant, souffler, laisser refroidir, en humant les effluves sucrées parfois amer d'une histoire qui nous est peinte.

L'histoire se découpe en deux grands temps, l'une ce n'est que calme et volupté, et l'autre chaos et désolation.

Le peintre d'éventail a trouvé refuge dans une contrée retirée chez madame Hison dont sa maison fait office de pension. Il déploie son art de la peinture sur des éventails mais pas que. Il s'emploie à donner vie à un jardin merveilleux digne de l'Eden. Matabei est en admiration face aux talents du maître et transmettra ce trésor inégalé jusqu'à son dernier souffle. Après le cataclysme, il reviendra pour sauver les âmes de la pension de madame Hison, mais aussi tous les éventails du peintre. Il se réfugie sur les hauteurs, et s'attachera à redonner vie aux éventails.

Ce livre est une ode à la nature, à la beauté mais aussi un chemin vers la sérénité. L'histoire est parsemée d'haïkus, en si peu de mots dire l'essentiel, ça résume l'art de peintre les éventails, sur une si petite surface qui se déplie et vous offre un tableau si minimalisme mais si intense.
Difficile d'expliquer c'est plus un ressenti savoir se dépouiller de l'inutile et savourer l'essentiel, toute la beauté de la vie.

Un très beau roman si ce n'est cette surcharge de descriptions. Un beau voyage au Japon, à lire avec une tasse de thé, sous un cerisier en fleur.
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Le Peintre d'éventail est le deuxième roman que je découvre pour le Prix Océans. Quelques recherches rapides sur le net m'ont apprises que le monsieur est loin d'être un novice en matière littéraire, même s'il s'agit pour ma part de ma première lecture de cet auteur.

Autant le dire tout de suite, si le Peintre d'éventail est le premier roman que je lis d'Hubert Haddad, je pense qu'il ne sera pas le dernier. Hubert Haddad nous entraîne dans un voyage de Kyoto à la campagne japonaise en compagnie de personnages mystérieux. Rapidement, on apprend que Matabei a quitté Kyoto après avoir heurté en voiture une jeune passante qui y laissa la vie. Fuyant son passé, Matabei trouve refuge dans une pension de famille, près de la mer, pension dirigée par une ancienne courtisane. Dans la salle commune, s'y croise des personnalités diverses, de la vielle fille parlant aux esprits à la belle Enjo qui fera tourner bien des têtes à Atôra...

Tout cette histoire, on l'apprend par son ancien élève, parti du jour au lendemain, et qui aura à coeur de poursuivre l'oeuvre de celui qui lui a enseigné l'art de la peinture sur éventail, à coeur de le maintenir en vie d'une manière ou d'une autre.

Les éventails, ils ont une place centrale dans ce roman. Peints pendant des années par le vieux Osaki, Matabei découvrira après sa mort leur lien étroit avec le jardin qui fait rêver tant de voyageurs de passage à la pension. Ils sont également pour l'auteur l'occasion d'introduire dans son texte des haïkus, forme poétique à laquelle j'avoue être assez hermétique, mais qui introduisent dans le texte une belle poésie. Cette poésie qui ressort globalement du texte tient aussi de la maîtrise de la langue et des mots par Hubert Haddad. Il réussit à nous abreuver de descriptions du jardin et de la montagne avec une belle précision, excercice on ne peut plus difficile si l'on ne veut pas user et abuser des mêmes termes... Mais non, Hubert Haddad sait poser le bon mot au bon endroit pour créer un univers autour de son lecteur.

Car si le début de ce roman est assez lent et contemplatif, le dernier tiers sera marqué par un événement jamais nommé comme tel mais aux conséquences multiples et tragiques...

La présentation de l'éditeur évoque "un roman d'initiation inoubliable, époustouflant de maîtrise et de grâce". Si l'univers nippon n'est pourtant pas l'un de ceux qui m'attire le plus, je dois reconnaître que j'ai vécu avec cette lecture un voyage emprunt de poésie et de beauté.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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C'est un roman où les phrases s'enchaînent. J'ai relu les 70 premières pages avant de continuer car je ne parvenais pas à associer les évènements aux personnages. L'auteur omniscient se prénomme Xu Hi-Han. Il est revenu après la catastrophe de Fukushima. Il retrouve le vieux Matabei dans les décombres de l'atelier de l'ancien maître Osaki. A travers Matabei, on s'égare dans une nature préservée du mont Jimura entouré de plantations de théiers. Les cloches d'un temple et le cri d'un milan noir résonnent près du lac Duji. Matabei vivait à Kobe avant de fuir le monde. Un accident de la route et le séisme de Kobe de 1995 bouleversent son existence. Il se réfugie dans une pension tenue par une ancienne courtisane Dame Hison. Y vit une coréenne, un couple adultère et Monsieur Ho, une sorte de colporteur. Y travaille une vieille cuisinière et un vieux jardinier, Osaki Tanako. Il élabore des éventails de papier. Matabei devient son disciple.
Dans ce roman, nous découvrons des vies à taille humaine qui en font la richesse. A travers le style et le rythme des phrases on atteint peu s'en faut une forme de beauté. Une sorte d'ascétisme aussi.
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Ce livre est une gourmandise que se déguste, pleine de douceur et de sensations. Nous sommes vite capturés par l'ambiance zen de la pension de madame Hison, nous sommes dans un refuge. Nous nous promenons avec le jardinier au milieu des plantes et des arbres et profitons des diverses lumières tandis que le temps s'écoule au rythme du vent et qu'il peint ses éventails

Ce bel équilibre ne peut malheureusement s'éterniser. Il sera brisé. Les passions déchirèrent et les éléments se déchainèrent. L'harmonie éclata en mille morceaux tandis que nous partageons le sort de notre jardinier raconter par son ancien élève.
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Le Peintre d'éventail est, après Corps désirable, le second roman que je lis d'Hubert Haddad. Auteur que j'ai découvert fortuitement mais dont j'apprécie particulièrement le style.

Ici, l'action se passe au Japon, dans une contrée montagneuse, celle du district d'Âtora au nord-est de l'île d'Honshû (la plus grande et la plus peuplée du Japon). C'est là que se trouve la pension de dame Hison. Elle y accueille quelques pensionnaires et parmi eux Matabei Reien. C'est dans ce lieu retiré que celui-ci fait la connaissance d'un vieil homme, Osaki Tanako. Jardinier de la pension, il pratique également un art tout particulier, celui de la peinture sur éventails de soie et de papier.
Matabei Reien restera à ses côtés jusqu'à son décès et apprendra l'essentiel des connaissances du vieil homme, jusqu'à les maitriser à son tour. C'est ici aussi qu'il fait la connaissance de la jeune et belle Enjo, avec qui il entretiendra une belle passion amoureuse. Cette période pleine d'harmonie, bien rendue dans le foisonnement de détails sur la peinture des éventails, les haïkus, l'entretien du jardin, la nature, sur la vie de la pension de dame Hison, relatée ici par Hi Han, alors jeune commis de cuisine, va fortement contraster avec l'atmosphère de chaos, de destruction de la seconde partie du roman.

Nous sommes alors le 11 mars 2011, jour d'un tremblement de terre (le dernier) très meurtrier au Japon. Tout se fissure, s'éventre, se renverse et devient rapidement un paysage de désolation et de mort. Au loin, des détonations se font entendre : le site nucléaire de Fukushima n'est pas très loin. Matabei Reien, rare survivant de cette catastrophe, va s'employer à rassembler les restes d'un monde presque totalement disparu.

L'argument du roman pourrait se résumer à ces deux parties distinctes mais ce serait faire l'impasse sur de nombreux détails qui enrichissent l'histoire mais aussi sur la très belle écriture d'Hubert Haddad, réaliste et très poétique. L'auteur maîtrise son sujet, la connaissance qu'il a de la culture japonaise est indéniable (ce qui n'est pas toujours le cas chez les nombreux romanciers français qui écrivent sur le Japon) notamment quand il souligne le caractère impermanent, évanescent du monde, notion très présente dans le courant zen au Japon.
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