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EAN : 9782374251875
224 pages
Rue de l'échiquier (21/11/2019)
4.07/5   15 notes
Résumé :
Année après année, la campagne française disparaît sous la ville. Malgré les proclamations indignées et les législations vertueuses, la terre fertile se raréfie, les espaces naturels se morcellent, la ville s éparpille et se cloisonne, l automobile s impose comme unique lien social. Le phénomène, connu sous le nom d étalement urbain, ne résulte pas seulement de la crise du logement et du désir d accession à la propriété individuelle. Centres commerciaux, entrepôts, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Subdivisé en petits chapitres qui aident à la compréhension et ajoutent une petite fantaisie à l'oeil et au plaisir de tourner les pages, La tentation du bitume n'est pas un plaidoyer pour Dame Nature ou pour Dame Ville, mais une bonne synthèse de l'évolution de nos habitats.

L'auteur donne un descriptif de notre environnement urbain de manière très pertinente. On retrouve dans ces lignes ce que nous voyons tous les jours, souvent, sans plus y prêter attention.

Un petit lexique des termes usités en matière d'aménagement du territoire est le bienvenu, d'autant plus que leur compréhension et leur utilisation diffèrent selon les intervenants : géomètre, architecte, politique, urbaniste,...

Les causes de l'étalement urbain que l'on a tendance à accuser de tous les maux sont multiples et complexes. L'Administration expliquée ici dans toute sa splendeur d'incohérence (elle aussi s'étale comme une toile d'araignée) n'est pas la seule cause du "grapillement" des terres vierges. L'évolution de notre mode de vie y contribue, qu'on le veuille ou non. Ce livre, qui n'accuse personne et tout le monde en même temps, met l'accent sur les enjeux financiers mais aussi sur une réalité bien présente de notre individualité sociale.

Heureusement, des solutions existent, de nombreux exemples y sont repris. Certaines idées sont à creuser, d'autres ont déjà été appliquées dans des villes en France, en Allemagne et au Pays-Bas. Certains pays sont néanmoins plus rapides que d'autres dans la volonté de changements.

Alors, faut-il le lire ? Pour répondre, je reprends la note de l'éditeur : "Cette édition en poche reprend intégralement le texte publié en 2012 et désormais épuisé. Notre objectif : maintenir la disponibilité d'un livre salué par la critique et le public pour sa pertinence et sa pédagogie."

Petit bémol : la police de caractère est trop petite. Il faut de bons yeux ou de bonnes lunettes. En fait, je verrais bien ce livre de poche transformé en beau livre, parsemé de photos; les chapitres et sous-chapitres s'y prêteraient bien.

Un grand merci à Babelio via Masse Critique et aux Editions Rue de l'Echiquier pour cet envoi, le petit mot d'accompagnement et le catalogue 2020 bien intéressant !
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Voilà un petit livre qui délivre un contenu dense, précis et très abordable par tous au sujet d'un gaspillage dont on n'a pas toujours conscience, celui bien ancré dans nos habitudes de l'espace à aménager pour construire, circuler, se garer, se distraire, entreposer, commercer. . . On met du bitume partout, on l'utilise un temps et puis on le délaisse comme si l'espace était infini et comme si on pouvait en disposer sans réfléchir aux conséquences qui vont impacter nos vies futures. La population augmente, la campagne se raréfie, les villes s'étendent anarchiquement, la terre nourricière se pollue, les distances obligent à utiliser toujours plus les voitures. Un regard plein de bon sens sur ce qui devrait nous alerter mais passe inaperçu parce que trop évident est posé avec humour et ironie sur nos modes de vie insouciants, nos comportements qui voient toujours plus grand pour nous étaler à l'aise sans faire d'économies d'énergie ou de temps. Je l'ai fait lire dans ma famille pendant les vacances avec bonheur, on a beaucoup ri de la pertinence des analyses et des portraits peu flatteurs de nos contemporains. Au croisement de plusieurs disciplines, la complexité du problème de l'étalement urbain se pose un peu partout dans le monde d'ailleurs et la nécessité en France de revoir les mille feuilles administratifs et le fourre tout politique qui a abandonné la vision planifiée à long terme pour laisser le champ libre aux petits profits et aux pouvoirs locaux pour plaire à tout le monde. Les auteurs secouent le cocotier et proposent des solutions en insistant sur notre commune responsabilité et l'urgence de réagir au plus vite.
Merci à l'opération masse critique de Babélio et aux éditions Rue de l'Echiquier qui font oeuvre utile en donnant cette édition de poche, claire et pédagogique très aérée et sous titrée pour faciliter la lecture. J'ai passé un excellent moment et je l'ai fait partager. Je regarde mieux dorénavant mon environnement , j'ai beaucoup gagné en esprit d'observation.
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Tout d'abord un grand merci à Babelio et aux éditions rue de l'échiquier pour l'envoi de cet essai dans le cadre de la dernière masse critique.

Il est ici question de l'étalement urbain et du tout bétonné car au lieu de construire avec la nature on bâtit et macadamise à outrance et contre elle, et cela quand bien même la population n'augmente pas aussi vite que l'appétit des promoteurs immobiliers, requins vantant et louant les mérites de leurs constructions en faisant bien souvent du greenwashing.
Le livre est composé en plusieurs chapitres très clairs sur notamment les causes et les conséquences de cette folle épopée vers le tout béton. Il finit sur les perspectives et les moyens de lutter individuellement contre cela.
L'écriture est fluide, mais le contenu est parfois complexe notamment sur les passages politiques ou administratifs plus indigestes.

Cette lecture m'a considérablement éloignée de mes lectures habituelles et c'est tant mieux pour ma curiosité !
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(Lu dans le cadre d'une opération Masse critique, mille mercis à l'éditeur et à Babelio pour cette lecture)

Dans une nouvelle version poche, la réédition 2020 d'un essai initialement paru en 2012. Ce petit livre (moins de 200 pages assez aérées) fait un point très complet sur l'étalement urbain, lié à la construction de zones commerciales et centres commerciaux, et surtout de lotissements pavillonnaires, et plus généralement de tous les réseaux routiers qui vont avec.

En sept chapitres bien structurés, les auteurs nous présentent successivement les données et définitions, les causes de cet étalement, puis les enjeux et conséquences, nous ouvrent des perspectives et solutions avant de conclure par un carnet pratique pour agir au niveau individuel. A l'intérieur des chapitres, entre différentes formes de titres, intertitres, sous-titres et encadrés, on s'y perd malheureusement un peu en passant trop vite d'un sujet à un autre, et globalement j'aurais apprécié un livre plus approfondi, mais ça n'en reste pas moins une synthèse très vivante et très pédagogique.

Tous les aspects du sujet sont donc observés, clairement définis, illustrés par des exemples et commentés sous les angles de l'urbanisme, la sociologie, l'économie, le droit, l'environnement, la psychologie même. Les parties sur les faits et données et sur les idées reçues sont particulièrement intéressantes.

Cette nouvelle édition n'a pas été révisée, tout au plus quelques notes ont été mises à jour. L'éditeur nous informe en effet que le contenu reste pertinent. C'est vrai, les constats démonstrations et conclusions restent valables, et en huit ans les tendances restent globalement les mêmes, mais pas mal d'éléments ont évolué, d'évènements et de décisions administratives ont eu lieu (on le voit encore cette semaine avec le moratoire sur la construction de zones commerciales en périphérie des villes, le sujet est toujours d'actualité). Je trouve donc très dommage (et un peu facile) de rééditer un livre sans un minimum d'effort éditorial : sans reprendre tout le livre, il aurait été avisé de compléter et mettre à jour le livre avec un chapitre supplémentaire ou des notes.

Ce livre reste malgré tout une très intéressante et vivante synthèse sur le sujet, qui méritait effectivement de reparaître.
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Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Rue de l'échiquier de m'avoir permis de découvrir cet ouvrage.

Je m'intéresse depuis quelque temps au sujet de l'étalement urbain.


A vrai dire nous sommes toutes et tous concerné.e.s.

Soit parce que nous utilisons la voiture, consommons dans des gros centres commerciaux, nous faisons livrer diverses choses qui nécessitent des routes et des entrepôts, décidons d'acheter des maisons avec terrain, etc.


Brefs rares sont celles et ceux qui ne participent pas à cet étalement urbain qui prend de plus en plus d'ampleur.


Ce livre donne quelques explications et pistes pour éviter cet étalement mais reste à mon sens assez pessimiste pour l'avenir sur le sujet.

A lire pour s'informer et tenter d'agir.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le ville se dilate, partout et en toutes circonstances, dans les dictatures comme dans les démocraties, que le pays soit riche, en développement ou sous-développé, qu'il connaisse une expansion démographique ou que sa population stagne. Peu importe que l'étalement urbain soit considéré comme un mal à combattre ou comme une tendance souhaitable, que le pays manque de ressources et d'espace ou que le territoire soit regardé comme inépuisable, que la planification urbaine soit élaborée ou déficiente, l'urbanisation gagne partout du terrain.
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La campagne n'est pas toujours "belle" ni "pure" et la ville pas nécessairement "moche" ou "polluée". Mais une fois qu'un morceau de territoire est devenu ville, on en change très difficilement le destin. L'étalement urbain est un phénomène irréversible. Des dizaines de milliers d'hectares s'urbanisent chaque année, mais personne ne parle jamais de surfaces "ruralisées". Et pour cause : ce phénomène est extrêmement rare.
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Chacun des équipements que l'on choisit, pour des raisons pratiques, d'intaller en périphérie, génère une consommation d'espace. C'est le cas, tout le monde en convient, des stades, des entrepôts ou des circuits automobiles; mais c'est aussi le cas des champs de panneaux solaires ou des éoliennes qui, bien qu'indispensables, "requièrent la construction de plates-formes et de chemins carrossables de desserte et participent au moment général de surconsommation du foncier".
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La ville, généralement plus prospère que les campagnes, procure plus facilement emplois, logements, rencontres, activités culturelles et autres opportunités.
Par la suite ses habitants s'enrichissent et veulent transmettre à leurs enfants une vie meilleure. Après avoir trouvé, parfois au bout de plusieurs générations, le travail, le logement, les richesses qu'ils venaient chercher, les nouveaux citadins veulent de l'espace.
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Fuir la ville, c'est aussi s'éloigner des quartiers denses, des étages à gravir, de la pollution, du bruit, du stress, du manque de lumière voire des populations que l'on aimerait ignorer. C'est enfin quitter les maisons ou immeubles qui datent un peu, mal isolés, humides ou mal conçus, et qui coûtent cher en travaux d'entretien. Rejeter l'habitat ancien, en somme, c'est se construire une nouvelle vie.
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