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EAN : 9782491521714
320 pages
Les Avrils (21/09/2022)
4.17/5   15 notes
Résumé :
Dans une salle de classe avec vue sur un canal, Amandine enseigne à des enfants déracinés. Ils ne parlent pas français, n’ont pour la plupart jamais été scolarisés. Leurs parcours font frémir. Pourtant, ils sont bien là, devant elle, et leur avenir doit s’écrire. Alors, déjouant les pièges de l’administration, tentant de laisser leur misère à la porte, elle tricote un savoir de premiers secours. Fête les victoires dans un grand éclat de rire. Et parfois, craque.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
En ouvrant "Les couleurs", je ne m'attendais pas à découvrir un ouvrage qui allait autant me marquer et qui reste encore bien présent dans ma mémoire quelques mois après sa lecture...

Dans son premier roman, Amandine Hamet, jeune professeure, nous emmène dans sa salle de classe un peu spéciale où elle enseigne le français à des jeunes qui ont fui leurs pays. Au fil des pages, on va rencontrer Fatou, Solal, Mouss ou encore Salimata, des adolescents aux histoires singulières auxquels on ne peut que s'attacher et qui, après avoir quitter leurs anciennes vies, vont devoir réapprendre à vivre et à échanger sur le sol français.

Récit intime, émouvant et parfois bouleversant, le titre de cet ouvrage ne pouvait pas être mieux trouvé car ces jeunes, semblables à des crayons de couleurs ont tracé depuis leur naissance des lignes aux chemins très différents, lignes qui se rencontrent dans la classe d'Amandine Hamet pour avancer ensemble à leur propre rythme avant de reprendre leur chemin. Cette expérience du quotidien très riche pour l'autrice et qui peut être parfois assez lourde à porter est un beau témoignage qui donne une autre vision de l'enseignement et du travail réalisé pour accompagner ces jeunes vers un avenir plus radieux.

Je tiens à remercier Les Avrils et Netgalley France pour la découverte de l'ouvrage "Les couleurs". Amandine Hamet nous offre ici une belle leçon de vie de la meilleure des façons car elle a réussi à rendre ce roman vivant. Lors de ma lecture je me suis plusieurs fois imaginée assise moi aussi au milieu de la classe UPE2A... Merci...
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Les couleurs d'Amandine Hamet signé aux éditions Les Avrils, est un récit saisissant de vérité !
Un récit surprenant dans sa construction, miroir de l'enseignement apporté à ces jeunes venus d'ailleurs, devant apprendre le français : " Travailler auprès de ces élèves, c'est apprendre à ne jamais savoir ce que l'on va faire. "
Ce sont tout plein de petites histoires confiées sous la plume de l'enseignant des Unités Pédagogiques pour Élèves Allophones Arrivants. Des jeunes, Paula, Solal, Salimata, Mouss, Ahmundin, Afa, Djibril, Fatou et les autres, des enfants blessés mais pas encore blasés comme nous raconte l'auteure. C'est peut être là leur force, leur vision d'un autre monde totalement inconnu à nos esprits, nos coeurs... C'est à pleurer, et à mourir de rire quand on lit comment ils sont accueillis, ce que nous leur réservons de soit disant meilleur pour eux !!!
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Enseignante certifiée en Français Langue Étrangère auprès d'élèves migrants , Amandine doit jongler entre les contraintes institutionnelles, les destins cabossés de ses élèves aux prises souvent avec l'administration française, des difficultés économiques voire des handicaps physiques et/ou mentaux, le tout, bien évidemment,qui ne rentre pas dans les cases prévues.
Il lui faut donc accepter l'improvisation pour apprivoiser certains jeunes, réussir à inculquer quelques bribes de français pour certains ou s'émerveiller des fulgurances d'autres. Ils apparaissent, disparaissent parfois, certains sont adorables, d'autres, il faut bien l'avouer, insupportables. Amandine, doute. de sa capacité à être une bonne mère, une bonne prof. A parfois envie d'abandonner mais"Je n'avais pas d'éponge donc je n'en ai pas jeté. "
Elle brosse par petites touches sensibles les portraits de ces jeunes qui ont traversé sa vie et cette galerie de portraits restera dans nos mémoires.  Avec poésie, humour parfois, elle dépeint un quotidien  toujours à rebâtir, laisse parfois percer son découragement et souligne les défaillances du système. Un roman vrai qui ne laissera pas indifférent.




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Parfois, il m'arrive de tomber sur un livre qui parle un peu de mon travail, qui évoque un aspect des réalités auxquelles je suis confrontée. Les couleurs nous plonge dans le quotidien d'une classe de collégiens déracinés, d'élèves migrants. Avec un regard chargé d'humour et de passion, l'autrice nous ouvre les portes de sa classe.

Amandine Hamet est professeur de français dans une classe UPE2A, un classe pour migrants mineurs n'ayant jamais été scolarisés, une classe pour enfants arrachée à leur pays. Les élèves arrivent et repartent, portant sur leurs épaules le poids d'une enfance brisée. Ils arrivent avec leur culture, leur langue, leur traumatisme dans l'école de la république. Amandine tente de leur fournir le nécessaire vital, le kit de premier savoir indispensable.Face à une administration parfois hors sol et des réalités de terrain souvent terribles, elle tricote un enseignement sur mesure pour chacun de ses élèves.

Au fil des chapitres, l'autrice livre ses réflexions sur son métier et le parcours de ses élèves. Elle parle de l'impact de son travail sur sa vie, de ce que ces élèves changent en elle. Sa vision du monde évolue, son regard changent à mesure qu'elle croise ces vies brisés. Avec un ton désabusé et souvent piquant, elle pointe les incohérences et les failles du système. Les adolescents qui passent dans sa classe ne restent jamais longtemps. L'UEP2A n'est qu'une étape avant autre chose de meilleur ou souvent de pire. Ils portent leurs traumatismes, leurs handicaps et leurs barrières avec eux et poussent leur enseignante dans ses retranchements. Elle se démène, se débat mais doit aussi affronter son incapacité à les sauver. Enseigner le français paraît bien futile quand face à elle ses élèves se débattent avec des histoires terribles, un passé violent. L'école de la République semble bien peu armée pour aider ses enfants à comprendre les codes de leur nouveau pays. Il faut beaucoup d'inventivité, d'énergie et d'humanisme à l'autrice pour animer sa classe, pour insuffler du savoir entre ces quatre murs

J'ai aimé la manière dont l'autrice parle des chocs culturels, de cette difficulté à se comprendre qui ne relève pas des mots. Ces réflexions ont résonné avec mon expérience, avec les élèves migrants qui ont pu fréquenter ma classe. J'ai retrouvé dans ses mots l'abnégation et la volonté farouche de ceux qui oeuvrent dans l'ombre des grandes institutions et les maintiennent ainsi en place. Ce travail complexe et si particulier qu'elle raconte représente ces gouttes d'humanisme qui permettent à une société de ne pas sombrer, de conserver son âme. En faisant des constats d'échec et en cherchant à partir, elle rappelle aussi que sous de belles idées, l'état peine à être à la hauteur de ses ambitions.
Ce récit m'a touché car il parle de doute, d'errance et d'espoir qui m'habite. J'y ai retrouvé les émotions que je traverse dans mon travail, ces moments d'émotion intense, de drôlerie irrésistible et de désespoir terrible. le choix de travailler auprès de certains enfants n'est jamais anodin, on ne reste pas face à un tel public par hasard. Mettre ses mains dans le cambouis, dans ses qui ronge et qui démangent, donne aussi un sens à l'existence. Mais parfois il faut savoir s'écouter aussi et partir n'est dans ce cas pas être faible.

Merci aux éditions Les Avrils et à Amandine Hamet de nous offrir ce témoignage précieux, cette plongée dans une classe pas comme les autres. C'est par des exemples et des partages comme celui-ci que nous pouvons espérer que certaine réalité soit mieux comprise.
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Alors qu'une éniéme loi sur l'immigration est débattue au Parlement, cela fait du bien de lire un tel texte, dans lequel on découvre que derrière des chiffres, il y a des êtres humains et des histoires, souvent difficiles.
L'exil n'est jamais un choix, c'est la recherche d'un monde meilleur, mais celui ci n'est pas toujours le meilleur et l'accueil est quelquefois rempli d'embûches.
Ce texte est le récit d'une jeune professeure de français langue étrangère en ENSA, UREZA dans un collège parisien. Sous ces acronymes, ce sont des classes d'accueil de jeunes migrants où ils vont apprendre le français. Ce texte est très personnel et la narratrice va nous raconter ses choix d'être professeure dans de telle classe et les embûches qu'elle rencontre et le peu de soutien, que ce soit de collègues ou de sa hiérarchie. C'est aussi de beaux portraits d'enfants migrants.
Il y a Mouss, qui vient d'Afrique subsaharienne et qui est un sacré débrouillard, Ixi, âgé de 11 ans et qui vient de Chine, Paula, onze ans et qui vient des forêts des Carpates, Salimata, de Côte d'Ivoire et qui se verrait bien faire de la politique et qui des idées bien arrêtées après le 1er tour des élections présidentielle, Fatou qui vient de Somalie et qui ne dit pas un seul mot au début et qui va réussir à intégrer une classe dans un collège normal, Solal, du Tchad, mineur isolé mais bien dans ses baskets.
Tous ces jeunes sont touchants "ce sont des enfants blessés mais pas blasés, qui cueillent la vie comme elle s'offre à eux, qui me donnent des mots ou ce qu'ils peuvent d'autre." (p65).
Avec une belle écriture et des métaphores marins (des cours de surf, des images de mouettes) la narratrice nous parle de son quotidien professionnel et des parcours de chacun de ses élèves.
"Il faut que chacun, sur sa planche ou son radeau, se lève et prenne la vague au bon moment. La vague, c'est décider de laisser le passé et apprendre. L'enseignement est un moment de résilience, tout désapprendre pour se lever sur la planche , celle des nouveaux savoirs. Avec cette trouille tenace : celle de tomber, d'échouer" (p11)
Un beau texte sur l'accueil, sur l'humanité et surtout ne jamais oublier que derrière des chiffes, il y a un être humain avec son histoire et de plus, ce sont souvent de très jeunes enfants.

#LesCouleurs #NetGalleyFrance
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Je ne sais pas ce qu'elles ont chanté. C'était la chanson de leur enfance qu'elles avaient effacée en traversant la Méditerranée, en avion, en bateau. L'enfance qui s'était évaporée à leur arrivée sur le bitume parisien, écrasée sous les semelles des innombrables passagers dans le métro, oubliée dans les queues interminables des administrations. Elles avaient une lune au-dessus d'elles ce jour-là en chantant leur terre, leur être, tout ce qu'elles n'avaient plus. Ménélas pouvait tranquillement mettre un voile sur la tête d'Hélène : la beauté des femmes est ailleurs.
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Allez, une heure d’EPS par semaine, ça leur suffira, hein. Comment ça, les classes ordinaires ont trois heures de sport hebdomadaires ? Ah oui ? Les vôtres ne savent pas nager ? Ils ont quand même réussi à traverser la Méditerranée sans tragédie, soyons raisonnables.
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Je m’occupe des 50 % de l’humanité qui compte son fric et mange des club-sandwichs avec du faux thon, avec ses 2 % de richesses tous les jours tandis que les 10 % des gens très aisés vont se demander quelle action acheter pour détenir encore un peu plus des 70 % des richesses de notre monde.
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Comment faire pour que leur culture soit le terreau de la richesse qu'ils ont à disperser autour d'eux sans devoir la masquer ?
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Je me demande juste : en France, on accueille des enfants à l’école mais la France n’a pas de maison pour eux. Avant, c’était l’inverse. Avant, je ne sais pas quand c’était. Je ne sais pas si c’était mieux, avant.
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