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3,76

sur 915 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Restons dans la même période et plus ou moins le même cercle que Thoreau et son Walden, avec Hawthorne et le grand classique de la littérature américaine, la société puritaine des colonies de New England et le bien, le mal et tout le toutim.
Le bien le mal, enfin, plutôt le pêché et la rédemption. le secret, la pénitence.
Bon, je regrette de ne pas avoir lu le livre d'un coup, mais plutôt par à-coups en plusieurs semaines, ce qui a franchement nuit à la fluidité de ma perception de l'histoire dans son intégralité.
Une écriture fluide, malgré de nombreuses réflexions métaphysico-religieuses ponctuant la narration, suivant des personnages que l'on sent pris sans espoir dans le grand tourbillon du secret sans présage de fin positive.
J'ai surtout apprécié les descriptions magnifiques de paysages et de scènes presque cinématographiques, les premières souvent liées à Pearl, fruit du pêché d'Hester et du prêtre, les secondes liées à Hester confrontée à la communauté, en masse ou en petit comité.
On retrouve les thèmes liés à la religion, aucun heureux, hormis celui de l'aide à la communauté, d'autant plus austères que tout se déroule dans le Boston puritain, mais également l'idée de différence de l'individu confronté à la communauté, la mise en opposition de l'humain et de la Nature (Wilderness), cette dernière associée au Mal... mais pas toujours ! Encore à travers Pearl, on peut y lire une harmonie que l'on ne retrouve pas à travers les yeux des autres personnages.

Mais pour moi, l'intérêt résidait vraiment dans l'introduction, à la fois source de confusion par les thèmes abordés, la vie de l'auteur, les changements dans sa vie, l'éloignement des transcendantalistes, mais également brillante par sa richesse, posant un arrière plan historique, religieux, les détails sur la structure des instances gouvernementales de Salem, Massachusetts, des personnalités militaires, politiques, religieuses, littéraires...

Très intéressant, plutôt lisible... mériterait que je m'y penche à nouveau sans me laisser distraire par Rick Bass et ses compères naturalistes !
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Au XVII° siècle, Hester Prynne est envoyée seule en Nouvelle-Angleterre par son vieux mari qui viendra l'y rejoindre. Il tarde cependant et sa jeune femme le croit disparu pour toujours. Quelques temps plus tard, elle met au monde une petite fille, Pearl, dont le père est Arthur Dimmesdale, un jeune ecclésiastique fort zélé et très respecté de la très puritaine Boston. Hester refuse de dévoiler l'identité de son amant et celui-ci n'ose pas déclarer son délit. Convaincue d'adultère, la jeune femme est condamnée à porter sur la poitrine la lettre A (pour adultère). Son mari arrive le jour où elle est mise au pilori pour sa faute. Il se dissimule sous le nom de Roger Chillingworth et engage Hester à ne pas divulguer sa présence à Boston où il jure de découvrir le complice de la pécheresse.
Sous les apparences d'un roman sur l'adultère, La Lettre écarlate, est en fait une tragédie du destin, où l'amour n'est que le postulat du péché et le prétexte d'une tragédie plus profonde. Dans ce livre confiné dans le remords, Hawthorne fait vivre pendant sept ans dans la même ville le mari et l'amant à l'affût l'un de l'autre, tandis que la femme coupable, marquée de l'infamante lettre A est frappée d'ostracisme et chassée de la cité. L'honneur enferme les trois personnages dans un huis clos et assume l'oppression puritaine. C'est une oeuvre critique où le péché est une rupture révolutionnaire qui dénonce l'oppression morale. Moins qu'un roman de la rédemption, c'est plutôt la libération de la femme que semblent incarner l'héroïne et sa fille Pearl qui bénéficiera de la révolte de sa mère, fera un riche mariage, quittera la ville puritaine et vivra heureuse.
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Dans une communauté protestante puritaine près de Boston, au XVIIème siècle, Hester est condamnée au pilori pour adultère. Elle est séparée de son mari depuis plusieurs années et a eu un enfant hors mariage, la petite Pearl, ce qui mérite la mort pour ces puritains fanatiques. Elle est finalement condamnée à vivre à l'écart de la communauté avec sa fille, rejetées de tous, et à porter, cousue sur son corsage, la lettre écarlate A comme adultère censée la condamner à l'opprobre.
Le mari d'Hester revient. D'abord terriblement jaloux, il peut finalement excuser sa femme qui a succombé mais il découvre assez vite que l'amant d'Hester est le pasteur de la communauté, un homme au-dessus de tout soupçon. Une relation perverse s'établit entre lui qui est médecin et le pasteur. Il prend plaisir à le torturer. Hester doit supporter l'humiliation, le rejet mais finalement sa situation n'est pas la pire. Elle arbore fièrement sa lettre écarlate finement brodée, elle est droite, elle ne veut pas dénoncer le père, sa fille est éveillée. son caractère contraste avec les esprits bornés de la communauté. Le pasteur en revanche est torturé par le remords, la culpabilité et n'ose rien avouer. Sa faiblesse, son manque de courage le torturent car il passe pour un saint aux yeux de tous.
Quel contraste entre la rigueur publique souhaitée et l'intimité des êtres. De quel côté est la pureté voulue par les puritains ?
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La Nouvelle-Angletterre, 1645.Une femme mariée a fauté avec le pasteur de la colonie. Elle devra porter la marque de sa faute d'une lettre écarlate alors que son complice adultère est considéré comme un saint et n'est connu dans son pêché que par le mari trompé, érudit et diabolique. Celui-ci distillera le venin de sa vengeance dans le coeur du fautif. Une grande oeuvre imprégnée de puritanisme. On peut regretter un symbolisme trop voyant mais il faut saluer le talent de l'auteur a installer une ambiance lourde et mystérieuse. Un univers très proche d'Egdar Allan Poe en plus prenant peut-être. Une grande oeuvre sur la culpabilité avec quelques sublimes pages.
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L'histoire prends place en Nouvelle-Angleterre, durant le XVIIe siècle. le lecteur découvre le sort d'Hester Prynne : coupable d'adultère et mère d'une petite Perle (alors que son mari est porté disparu depuis 2 ans et est présumé mort), Hester se voit dans l'obligation de porter la lettre écarlate A. Lettre évoquant dès lors la faute abjecte qu'elle a commise. Dès le début, Hester Prynne refuse de décliner l'identité du père de Perle.

Alors que je lisais en parallèle le livre "100 oeuvres à connaître quand on est féministe", je me suis dit que "la lettre écarlate" pouvait vraiment y avoir sa place. En effet, le personnage d'Hester Prynne est admirable. Malgré une société horriblement critique, Hester reste courageuse. J'ai aimé sa façon d'accepter son sort et d'aider les autres - même s'ils étaient très durs avec elle - car cela montre qu'elle est plus intelligente que ceux qui la condamnent.
Elle pourrait aussi décliner l'identité de son amant, mais ne le fait pas. Elle se sacrifie, par amour et bonté de coeur.
Par sa façon d'être, elle incarne la femme qui veut un renouvellement dans la société. Elle veut une façon de penser plus libre, plus équitable et moins fausse.

Le personnage de Perle m'a beaucoup énervé (pendant les 3/4 de la lecture, en fait). Je la trouvais trop dure avec Hester et Dimmesdale, mais à la fin, j'ai fini par réaliser qu'elle subissait indirectement ce que la société avait infligé à sa mère. Son hostilité était la seule réaction qui lui convenait.
Pour Dimmesdale, j'ai mis du temps à me décider. J'avais envie qu'il avoue et puis, j'ai fini par réaliser qu'un conflit intérieur le rongeait : son engagement dans la religion contré par son amour pour Hester. Au final, il est facile de ressentir de l'empathie pour cet homme.

Ce livre est parfait dans ce qu'il traite :
- la société hypocrite qui juge les moeurs de chacun et qui ne cherche pas à comprendre (d'ailleurs Roger est génial pour "incarner" cela),
- la façon dont les femmes sont constamment contrôlées, jugées, culpabilisées, possédées,
- la question de la religion
- l'image que l'on renvoie et la personne que l'on est réellement.

Seul point négatif : les répétitions et certaines longues descriptions qui alourdissent la lecture. Je pense que le lecteur pourrait s'en passer.
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La communauté puritaine de Boston, au XVIIe siècle, qui ordonne dans sa sentence inexorable et inextinguible, l'obligation pour Hester Prynne à porter sur son corsage, la lettre A, cousue de fil d'or sur une étoffe écarlate, symbole de honte et d'infamie, pour être coupable d'adultère.

Celle-ci épouse d'un anglais qui retarde son départ d'Amsterdam pour Boston et l'autorise à partir avant lui. Or depuis 2 ans, aucune nouvelle de son époux ! Aussi Hester Prynne se trouve abandonnée à ses propres égarements – pour sûr une femme n'a pas de jugeote ! Qui donneront naissance à un bébé : Pearl, petit feu follet de lumière qui donnera à sa mère le courage de vivre en autarcie parmi leur communauté avide d'absolue, qui honnit de vivre dans le péché, au détriment du bien-être spirituel.

Une étude de moeurs sur les conventions, l'apparence, les codes sociaux de cette époque qui ne laissent guère place à l'individu, à son intégrité et son libre-arbitre face au contrôle social, qui tel un rouleau compresseur écrase toutes velléités de liberté : autres temps, autres moeurs ! Une histoire dont la conclusion s'inspire de la faiblesse humaine et de chagrin.

Une métaphore sans doute où l'on devine que ceux qui montrent avec ostentation leur respectabilité sont souvent les plus dépravés, alors que ceux qui semblent pécher peuvent être les plus vertueux.

Une description du totalitarisme religieux de l'époque, qui n'admet pas la contradiction, mais uniquement l'allégeance devant les magistrats en charge de l'autorité.

Une lecture facile et significative de l'époque - roman paru en 1850 – sur l'emprise de la religion et des conditions sociales de l'époque, tel -La foire aux vanités. Cependant il faut faire fi du style maniéré qui alourdit par moment, la compréhension du texte.

« La lettre écarlate » un roman qu'il faut apprécier, pour des sujets toujours d'actualités.

Lien : https://bookslaurent.home.bl..
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Analyse compliquée qu'est cette lecture.
J'ai aimé l'histoire, et détesté le style.
C'est très dense, très lourd, sans pause, sans dialogue.
Mais, l'histoire est remarquable.
Ce triangle amoureux, le mari, la femme et l'amant, dans les années 1850, c'est quand même une sacrée mission d'oser écrire la dessus !
Hester Prynne, quelle femme ! Choisir de porter cette lettre plutôt que de donner le nom de son amant. Continuer de vivre dans cette communauté en affichant presque fièrement ce A qu'elle brodé de fils d'or, comme pour dire "oui j'ai aimé un homme, j'ai eu un enfant, que j'ai décidé de garder, d'élever, aux vus et aux sus de tous, c'est vous qui êtes dérangés, pas moi".
Les prémices du féminisme.
À lire !
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Babelio ne comporte pas de catégorie pour les livres lus, et que l'on a oubliés, ni pour ceux que l'on croit avoir lus, tant on se souvient du titre ou de l'auteur. N'importe, je le classe dans mes livres lus, peut-être seulement du fait que (comme le rappelle pylien,ci-dessous, citant Italo Calvino) c'est un véritable "classique" et, comme tel, on le connaît, mais pas toujours de première main.
Dans l'immédiat, c'est Pierre Assouline (lien ci-dessous) qui me l'a rappelé, au moyen d'une épigraphe.
Il ne faut pas manquer d'aller sur son blog donc, lire le très spirituel comme toujours, et hautement documenté article qui recense les épigraphes des livres de la rentrée. Il y en a tant qu'il vaut mieux se limiter aux épigraphes...C'est chose faite, bonne lecture,
S.
Lien : http://larepubliquedeslivres..
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Au milieu du XVIIème siècle, dans la toute jeune colonie du Massachusetts, une femme, Hester Prynne, se trouve exposée à la honte publique. Son crime a pour nom adultère. Sa punition est une lettre écarlate accordée sur sa poitrine. Et le fruit de son crime est une enfant, Pearl, condamnée, elle aussi, à suivre sa mère dans les marges de la société. Deux choses, pourtant, manquent. D'abord, l'époux d'Hester Prynne n'est pas connu : il est réputé disparu en mer, donc mort. Ensuite, le nom de l'amant demeure inconnu, lui aussi. Malgré les questions des juges et des autorités ecclésiastiques, Hester Prynne s'est tue. Elle a choisi de porter, seule, ce fardeau. Cependant, le triangle, mi-amoureux mi-haineux, apparaît bientôt sous la plume de Hawthorne : aux côtés d'Hester se placent Arthur Dimmesdale, un jeune pasteur aux sermons admirés et dont la personne est assimilée, par les habitants de Boston, à celle d'un saint, et Roger Chillingsworth, un vieux médecin au passé obscur qui, bientôt, se lie d'étrange façon au pasteur. Roman psychologique d'une grande profondeur, La lettre écarlate offre une peinture critique de la société puritaine du XVIIème siècle dans laquelle s'équilibrent, bon gré mal gré, des forces terribles et opposées.

La colonie anglaise du Massachusetts se trouve résumée en une petite ville, Boston, dont les développements urbains n'ont rien à voir avec les plus récents. Régie par un gouverneur élu tous les ans, la petite colonie de Nouvelle Angleterre l'est aussi par des lois morales et religieuses rigoristes, car puritaines. Hawthorne décrit cette société comme ténébreuse, dans laquelle la gaieté a disparu et serait même une honte, et n'est tolérée que manifestée par les personnes étrangères à la colonie : populations amérindiennes environnantes, marins de passage et, bien-sûr, chez la petite Pearl. La joie comme ennemie de la morale chrétienne : dans une société sensible jusqu'à la pudibonderie aux élans spirituels du pasteur Dimmesdale, le pardon aussi - qu'il faudrait sans doute accorder à Hester, si l'on attachait quelque importance aux vertus cardinales du christianisme - semble absent des attitudes admissibles. Si cette société paraît cruelle - ainsi les enfants poursuivent Hester Prynne et sa fille de leurs injures lorsque ces dernières viennent en ville ; ainsi les femmes qui jugent que la punition de la lettre écarlate n'est pas assez sévère pour Hester, et qu'il conviendrait de la marquer dans sa chair au fer rouge -, elle est aussi largement isolée. Isolée de l'Angleterre, puisque ses habitants ont émigré de l'île britannique pour éprouver leur puritanisme, isolée aussi du Nouveau Monde où les vastes étendues où vivent les Amérindiens sont encore largement inconnues. Malgré un code moral intransigeant, malgré le statut social prestigieux accordé aux directeurs des âmes que sont les pasteurs - dont Dimmesdale, lequel est starifié, si l'on voulait utiliser un terme très contemporain -, le péché existe toujours, et frappe d'autant plus d'horreur ceux qui ont quitté une terre qu'ils jugeaient impie. Ainsi, en plus du cas d'Hester Prynne, celui de Mme Hibbins, soeur du gouverneur Billingham et soupçonnée de mener le sabbat dans la forêt, est particulièrement éloquent. Semblant avoir embarqué avec les colons, le démon semble aussi se plaire en Nouvelle-Angleterre.

A n'en pas douter, La lettre écarlate est avant tout un roman psychologique dans lequel une femme, et à travers elle une certaine idée de la condition féminine, est le personnage central. Toutes les pages sont parcourues d'une tension permanentes entre forces immenses et opposées. Pour chacune d'entre elles, Nathaniel Hawthorne bat en brèche les présupposés et donne à voir, au fond, l'importance suprême de l'individu, plaçant la femme à égalité de l'homme, ce qui, pour un roman publié en 1850, ne doit pas manquer d'être remarqué. Narrativement, le procédé est habile. Dès les premières pages, Hester, représentant le sexe féminin, est placée sous le signe de la culpabilité, de l'infériorité. Elle seule endosse le péché honteux. Auprès d'elle, les deux hommes avec lesquels elle a partagé son intimité sont deux docteurs : l'un du corps et l'un de l'âme. Par leur sexe, par leurs fonctions et dignités, ils lui sont supposés supérieurs. Hawthorne s'applique à montrer qu'il n'en est rien, que la dignité appartient à qui assume ses erreurs et lutte contre ses propres démons. Si le péché d'Hester est manifeste et irréfutable, sa conduite, tout au long du livre, dénote une force morale et un courage qu'aucun autre personnage ne possède. À mesure que l'histoire se déroule, l'équilibre s'établit entre Hester d'un côté, et Dimmesdale et Chillingsworth de l'autre. Pour le premier, la révélation de la faute partagée avec Hester, et surtout l'irrésolution à l'avouer publiquement, démontre une lâcheté d'autant plus forte qu'elle est le produit de la haute position morale dans laquelle le pasteur est tenu par la population. le second, qui poursuit d'une haine secrète le pasteur, s'enfonce quant à lui dans des abîmes n'ont nul esprit, même le plus pur, ne saurait le tirer. Chaque personnage apparaît ainsi tiraillé par des tensions internes : amour inavoué, vengeance masquée ... Ces tiraillements entre notions a priori opposées soutiennent toute la dynamique du roman, tendant tous vers l'ultime opposition entre le Bien et le Mal.

Que ce soit celle entre la nature sauvage et la civilisation, celle entre la liberté et la privation de celle-ci, celle entre le péché et la vertu ou encore celle entre le spirituel et le charnel, les oppositions récurrentes déclinées par Hawthorne répondent toutes au même schéma. L'une des deux notions est censée supérieure à l'autre (la civilisation à la nature, la vertu au péché, le spirituel au charnel) et pourtant, l'histoire d'Hester Prynne démontre la fausseté de ces présupposés. Ainsi la nature est-elle un refuge salvateur pour Hester Prynne alors que la civilisation, symbolisée par Boston, a rejeté la pécheresse. de la même façon, la vertu supposée des puritains et du pasteur Dimmesdale paraît fausse, tandis que, sous le signe accablant du péché, Hester dépasse en vertu tous ceux de la colonie : par son respect absolu de la loi inique qui pourtant la stigmatise, par sa dévotion aux indigents, par son amour maternel. Hawthorne montre également comment la liberté officielle des Bostoniens est un carcan moral tandis que, stigmatisée - au sens religieux du terme, qui confère l'élection de celui ou celle qui le porte -, Hester, pourtant privée du lien social qui régit la vie ordinaire, affirme une liberté d'autant plus surprenante qu'elle est une femme, capable et contrainte, par la force des choses, de diriger sa propre vie. Enfin, la relation entre le corps et l'âme pourrait démontrer l'assujettissement du premier à la seconde, tant les blessures de l'âme semblent rejaillir sur le corps. Il en va ainsi de Dimmesdale, affligé par sa culpabilité et dont le corps pourtant jeune menace de trépasser, ou d'Hester dont le corps vigoureux a perdu les charmes de la féminité à cause de la lettre écarlate portée. Pourtant, c'est bien par le corps que tous les signaux de l'âme sont visibles, ce sont bien la gestuelle et les regards qui définissent ce que sont les personnages. L'exemple de Pearl, la fille d'Hester, est particulièrement parlant. A la fois bénédiction - car l'enfant est un cadeau de Dieu et le fruit d'un amour - et malédiction pour Hester (au sens littéral parfois : les mots et allusions de Pearl blessent souvent profondément sa mère) qui se voit quotidiennement rappeler son péché, Pearl est à la fois l'image de l'innocence enfantine et celle du Malin. le champ lexical est très évocateur à ce propos.

Dans la jeune colonie du Massachusetts, dont les soldats et les prêtres sont les maîtres, les uns pour la défendre, les autres pour la guider, Hester, contrainte par la société puritaine, conquiert sa liberté. Celle-ci n'est pas tant de faire ce que l'on veut, que de faire ce que l'on doit ; en d'autres termes, de se conformer de plein gré à la morale. Quant à l'affrontement du Bien et du Mal, il n'est pas l'apocalypse supposée, mais un long cheminement douloureux pour chacun des personnages. Dans une société où corps et âmes sont contrôlés, la liberté a pour nom simple la vérité.
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Histoire de la pudeur et du puritanisme dans le 17eme siècle américain.
C'est une histoire mais qu'il faut remettre dans son contexte, parce que franchement, tout ça de problème pour un seul coup de pine...Trêve de vulgarité.
La lettre écarlate fait partie des classiques de la littérature américaine. Il faut l'avoir, je l'ai lu. Ça s'arrête là!
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