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EAN : 9782315008124
143 pages
Max Milo (16/05/2018)
2.17/5   3 notes
Résumé :
L'auteur, producteur français, touché par la maladie, propose une cinquantaine de remèdes pour lutter contre la dépression, pour affronter la réalité et survivre. Avec de nombreuses anecdotes de grands dépressifs ou faux dépressifs du milieu du cinéma.
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je remercie l'équipe Babelio pour cette participation dans le cadre de Masse Critique.
J'apprécie découvrir (à petite dose) des ouvrages, romans, récits de vie traitant de cette maladie qu'est la dépression. Pas mal de personnes dans mon entourage sont confrontées à un mal être, à une désorientation dans leur vie, ou encore à une mélancolie latente. La vie n'est pas toujours facile, certains êtres sont plus fragiles, émotifs, cassés par des drames et des épreuves. C'est important de pouvoir comprendre comment le désespoir peut s'insinuer chez l'autre ou chez soi-même. Trouver des pistes de solutions n'appartient qu'à soi, chacun trouvera celle lui convenant le mieux.

Cet ouvrage « Manuel de survie d'un dépressif » est l'inspiration de l'auteur Jessey Heff, victime d'une période assez longue de dépression (29 mois pour être exacte). Il propose un manuel reprenant « 56 remèdes pour éviter l'accident grave ».

Il propose une lecture « thérapeutique » et surtout d'avertissements en nous demandant de souligner les phrases-idées qui nous parlent et nous semblent possibles à réaliser. S'il nous est impossible de souligner, c'est le signal d'une alerte : il faut consulter.

Pour donner un avis totalement subjectif sur cet ouvrage, j'ai eu besoin de cerner l'intérêt de ce manuel. Pour ce faire, j'ai classé en deux catégories, les lectures traitant de la dépression.
Les romans autobiographiques qui permettent au lecteur, à travers le récit d'une personne atteinte de dépression de comprendre, de se sentir moins seule aussi et de lire (puis se convaincre) par un récit de vie que s'en sortir est possible. Jessey Heff considère ce type de roman autobiographique comme « des aventures personnelles où l'écrivain ne parle que de lui et ne s'intéresse qu'à lui » et ce type d'ouvrage ne l'intéresse pas. C'est son opinion pas le mien.
L'autre catégorie regroupe les manuels, les théories, les pistes de réflexions et d'actions pour aider.
Je placerai donc cet ouvrage dans cette deuxième catégorie. Que l'auteur qualifie de « manuel facile à lire ». C'est en effet un ouvrage très facile à lire. Et accessible.

Ce manuel de survie me semble s'adresser à la catégorie de personnes ayant peu de problèmes, ou au début d'un possible état dépressif. D'où la résurgence dans cet ouvrage d'avertissements qui doivent conduire à consulter. (D'autres moyens que la consultation psychiatrique ou psychologique me semblent envisageables : les livres en sont déjà un premier salut).
Les 56 remèdes pour prévenir de l'accident sont de tous petits chapitres, une demi page à une page et demie maximum. Ils se veulent être des conseils assez abstraits et pour certains, pourraient paraître assez expéditifs et ironiques : « aime la vie, vois le bon côté de la vie, fais du sport, bats toi contre tes démons,... ». Je crains qu'une personne au bord du désespoir et broyant du noir y voie dans ces injonctions une maigre consolation. Je pense à une amie en dépression et barricadée dans des problèmes à n'en plus finir victime alors d'un rictus incontrôlé.

Certains passages dans ces 56 remèdes sont parfois pertinents malgré tout. L'auteur y donne peu d'exemples de situations personnelles ce qui à mon sens, auraient mérité qu'ils s'y attardent davantage, car ces exemples permettent justement une compréhension plus éclairée des théories de l'auteur.

Ces théories-remèdes m'ont néanmoins semblé quelque peu fermés. Il y est question de sortir, voir du monde, s'éloigner des personnes toxiques. Mais tous ces concepts ne sont pas toujours envisageables. Le retrait au monde cause de dépression peut amener à un tel isolement, que des amis on n'en a plus. Les responsabilités sont elles, toujours bien accrochées, les distancer n'est pas toujours possible.

Pour revenir sur l'insistance de l'auteur à nous conseiller de consulter, je reste donc assez perplexe.
J'ignore si en France le constat est le même qu'en Belgique : pour trouver un bon psychiatre, il faut s'armer de temps et de patience. Et quant à dénicher un spécialiste valable qui ne se contente pas d'une prescription d'antidépresseurs, il faut s'armer d'une patience incomensurable qu'une personne en dépression n'a pas. Les agendas de ces bons psychiatres sont surchargés. L'auteur cite ceci dans sa conclusion « premier rendez vous avec un médecin psychiatre... ce n'est pas le bon pour moi. Il me ressent plutôt bipolaire et me file des médocs qui m'enfonce encore plus... Je suis un zombie... ». La difficulté de trouver un bon spécialiste est bien réelle.
L'auteur juge utile une administration d'antidépresseurs, mais souvent ceux-ci nous rendent plus morts qu'avant. Il se cite en zombie par leur faute... D'où une certaine incompréhension là-dessus.

Pour conclure, ce manuel de survie d'un dépressif est intéressant comme guide spirituel, simple et digeste, pour palier à certains petits démons intérieurs, pour encourager certains premiers pas, mais selon moi, peu adapté pour une personne atteinte de dépression qui ne pourra être réceptive à autant de théories un peu trop farfelues lorsque la souffrance mentale est à ce point insupportable.
Les recommandations répétées de l'auteur vers la consultation m'ont aussi dérangé.
Je conseille donc cet ouvrage comme petit guide spirituel, mais pas comme outil littéraire ou intellectuel à entrevoir une guérison. Peut-être que cet avis trouve son influence dans un ouvrage autobiographique lu récemment et davantage porteur d'idées et d'espoir. Mais l'intention de l'auteur était ailleurs.
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Tout d'abord je tiens à remercier les éditions Max Milo qui m'ont fait découvrir à travers la Masse critique de Babelio cet ouvrage sur un sujet plutôt « sensible ». En effet, il sera difficile pour moi de rester objective car j'ai été personnellement concernée et je peux dire que ça n'est pas « si » facile de s'en sortir que ça en a l'air à première vue !

En premier lieu, je m'interroge sur la finalité de ce livre. Est-ce vraiment, comme le titre et le sous-titre le suggère un manuel de survie avec des remèdes (« miracles) pour se « sortir » de la dépression ? Je pense que ce titre est « trompeur » car il suggère un état dépressif déjà déclaré. Hors aucuns de ces « conseils » développés ensuite ne peut s'appliquer à une dépression déjà amorcée.

En effet, et pour l'avoir expérimenté moi-même de très près, il est inenvisageable pour un dépressif d'appliquer les solutions proposées :
Par exemple, « être fort », « rebondir plus haut », « raisonner juste » « retrouver l'envie et le désir » entre autre ne peut être appliqué de façon pratique par quelqu'un qui est déjà au fond de l'abîme. Il ne suffit pas d'une méthode « Coué » pour solutionner les problèmes de dépression.

Par définition, le dépressif n'a plus envie de rien et surtout pas de « surligner » des objectifs qu'il ne pourra jamais appliquer. Quand il en est au stade d'envisager la mort comme une « solution » acceptable à ses problèmes, il n'est pas question de simplement « tuer » son ennemi en pensée, « survivre » est trop dur quant à retrouver « son sourire d'enfant »….

A la fin du livre, l'auteur est quand même conscient qu'il donne des conseils qui sont contradictoires. Par exemple, le plus flagrant ; celui qui m'a sauté aux yeux de suite : « être calme, ne plus s'énerver » en refusant toute confrontation (fuir dignement) et « un jour décider de rendre les coups » ou « savoir dire non », ce qui vous met fatalement en situation conflictuelle…

Ce livre s'adresse donc à mon sens à des pré-dépressifs, mais le problème c'est comme il le souligne lui-même à la fin du bouquin, c'est que tant que la « maladie » (car c'en est bien une) n'est pas déclarée, on ne s'en rend pas compte, on ne se sent pas concerné et donc pas intéressé par ce genre de lecture. Si on se penche sur le problème c'est que c'est déjà trop tard. Alors comme l'auteur le suggère comme un mantra mille fois répété à la fin de chaque « conseil » : il faut consultez !!!

Si on se prête au « petit jeu » des surlignages c'est qu'on a déjà un problème, donc il faut consulter. Résultat et conclusion : ce livre ne sert à rien dans ce cas….

J'ai la dent dure ? Sûrement, mais m'étant retrouvée moi-même donc au « fond du gouffre », je sais qu'il ne suffit pas de se répéter d'avoir « confiance en soi » pour la regagner. Il ne suffit pas de se dire « je vais combattre telle addiction » pour que ça marche. Et à partir du moment où on prend conscience que dur est le chemin pour y arriver et qu'on est dépressif, on se dit qu'on n'y arrivera pas… et on laisse donc tomber !

Par exemple trouver que la « vie est belle » quand on a un cancer et parvenir à positiver c'est quand même un peu « mission impossible » sur le moment !!! Quand on a de la chimio et qu'on est malade comme un chien, difficile de se dire que la vie est formidable !! Mais, si on a la chance de s'en sortir, c'est vrai qu'après coup on relativise à fond !!!...

Alors l'auteur n'est pas en cause, ni le style du livre. Au contraire les chapitres bien structurés et très courts (1 à 2 pages max.) le rend très agréable à lire, très pratique, concis et d'usage simple. C'est pas que ça ne m'a pas plu mais il se présente plutôt comme une philosophie de vie et servirai à méditer sur sa condition ; il invite à une introspection et à réfléchir sur soi (et sur les autres aussi)… mais pour ça, il faut être en pleine forme pour en tirer des bénéfices positifs ; je suis donc restée perplexe par rapport au titre….
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Je remercie Babelio et les éditions Max Milo pour ce livre.
Bon, l'idée est bonne, il faut l'avouer. Mais le style est, je trouve, trop personnel, uniquement basé sur le vécu de l'auteur, et parsemé de fautes d'orthographe ou de constructions de phrase fort complexes quand on sait que ces textes s'adressent à des dépressifs ou pré-dépressifs.
« Si vous n'avez plus peur, vous apprenez à mourir vivant le plus tard possible. »
Peut-être que le fait d'appuyer sur le mal être ou le potentiel mal être des dépressifs peut créer un effet inverse… Je suppose que c'est dans ce but que certains passages sont écrits, sinon, c'est juste pour pousser le patient au fond du trou.
Certains conseils m'ont un peu intrigué, étant donné que le contraire avait été dit quelques pages avant. D'autres sont juste de biesses trucs (excusez ce belgicisme).
« L'impératif c'est de sortir toujours et indéfiniment gagnant de ces moments-là, de ces combats contre vous. »
Et il y a des fiches conseils franchement nocives, en particuliers celles sur le « suicide » où le but est de « tuer » son pire ennemi pour se sentir mieux…
J'utiliserais plus ce type de manuel pour les grands timides, ceux qui n'osent pas aller de l'avant, plutôt que pour les dépressifs qui ne se voient plus aucun avant.
Je m'attendais à autre chose, quelque chose de plus positif, constructif, de moins bête, et je suis déçue.
Ayant des doutes sur l'identité de l'auteur, j'espère que ce livre corresond à un ressenti authentique et n'est pas encore un de ces nombreux "guides" commerciaux qui profitent du malheur des autres.
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