Tout d'abord je tiens à remercier les éditions
Max Milo qui m'ont fait découvrir à travers la Masse critique de Babelio cet ouvrage sur un sujet plutôt « sensible ». En effet, il sera difficile pour moi de rester objective car j'ai été personnellement concernée et je peux dire que ça n'est pas « si » facile de s'en sortir que ça en a l'air à première vue !
En premier lieu, je m'interroge sur la finalité de ce livre. Est-ce vraiment, comme le titre et le sous-titre le suggère un manuel de survie avec des remèdes (« miracles) pour se « sortir » de la dépression ? Je pense que ce titre est « trompeur » car il suggère un état dépressif déjà déclaré. Hors aucuns de ces « conseils » développés ensuite ne peut s'appliquer à une dépression déjà amorcée.
En effet, et pour l'avoir expérimenté moi-même de très près, il est inenvisageable pour un dépressif d'appliquer les solutions proposées :
Par exemple, « être fort », « rebondir plus haut », « raisonner juste » « retrouver l'envie et le désir » entre autre ne peut être appliqué de façon pratique par quelqu'un qui est déjà au fond de l'abîme. Il ne suffit pas d'une méthode « Coué » pour solutionner les problèmes de dépression.
Par définition, le dépressif n'a plus envie de rien et surtout pas de « surligner » des objectifs qu'il ne pourra jamais appliquer. Quand il en est au stade d'envisager la mort comme une « solution » acceptable à ses problèmes, il n'est pas question de simplement « tuer » son ennemi en pensée, « survivre » est trop dur quant à retrouver « son sourire d'enfant »….
A la fin du livre, l'auteur est quand même conscient qu'il donne des conseils qui sont contradictoires. Par exemple, le plus flagrant ; celui qui m'a sauté aux yeux de suite : « être calme, ne plus s'énerver » en refusant toute confrontation (fuir dignement) et « un jour décider de rendre les coups » ou « savoir dire non », ce qui vous met fatalement en situation conflictuelle…
Ce livre s'adresse donc à mon sens à des pré-dépressifs, mais le problème c'est comme il le souligne lui-même à la fin du bouquin, c'est que tant que la « maladie » (car c'en est bien une) n'est pas déclarée, on ne s'en rend pas compte, on ne se sent pas concerné et donc pas intéressé par ce genre de lecture. Si on se penche sur le problème c'est que c'est déjà trop tard. Alors comme l'auteur le suggère comme un mantra mille fois répété à la fin de chaque « conseil » : il faut consultez !!!
Si on se prête au « petit jeu » des surlignages c'est qu'on a déjà un problème, donc il faut consulter. Résultat et conclusion : ce livre ne sert à rien dans ce cas….
J'ai la dent dure ? Sûrement, mais m'étant retrouvée moi-même donc au « fond du gouffre », je sais qu'il ne suffit pas de se répéter d'avoir « confiance en soi » pour la regagner. Il ne suffit pas de se dire « je vais combattre telle addiction » pour que ça marche. Et à partir du moment où on prend conscience que dur est le chemin pour y arriver et qu'on est dépressif, on se dit qu'on n'y arrivera pas… et on laisse donc tomber !
Par exemple trouver que la « vie est belle » quand on a un cancer et parvenir à positiver c'est quand même un peu « mission impossible » sur le moment !!! Quand on a de la chimio et qu'on est malade comme un chien, difficile de se dire que la vie est formidable !! Mais, si on a la chance de s'en sortir, c'est vrai qu'après coup on relativise à fond !!!...
Alors l'auteur n'est pas en cause, ni le style du livre. Au contraire les chapitres bien structurés et très courts (1 à 2 pages max.) le rend très agréable à lire, très pratique, concis et d'usage simple. C'est pas que ça ne m'a pas plu mais il se présente plutôt comme une philosophie de vie et servirai à méditer sur sa condition ; il invite à une introspection et à réfléchir sur soi (et sur les autres aussi)… mais pour ça, il faut être en pleine forme pour en tirer des bénéfices positifs ; je suis donc restée perplexe par rapport au titre….