AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,51

sur 148 notes
Sympathique mais manque un peu de profondeur.

Johan Heliot se fait plaisir et rend hommage aux écrivains de l'imaginaire de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, les Gustave le Rouge, Paul D'Ivoi, Maurice Renard et bien d'autres, au premier rang desquels il installe Jules Verne, dont il fait un héros de son livre. On retrouve ici tous les codes du genre, du merveilleux scientifique à l'horrifique, et le côté feuilleton, ses multiples péripéties et accroches de fin de chapitre. Rien à dire, le boulot est bien fait. Mais en voulant coller à ses modèles, Johan Heliot en fait peut-être un peu trop, et de l'hommage à la caricature, la ligne est vite franchie. Personnages sans nuance ou complexité, souvent tournés en ridicule (les déguisements), négligence dans les détails ou la vraisemblance -- les appareils volants et autres dirigeables sont remplis d'hélium, lequel se transforme soudain en hydrogène afin de nous garantir de belles explosions dans une bataille aérienne... On n'est guère loin du simplisme un peu outrancier un peu trop présent dans ce qu'on appelle aujourd'hui "young adult". Je sais bien que les auteurs cités ci-dessus s'adressaient eux aussi à un auditoire relativement jeune, mais je pense qu'il était possible de reprendre les codes du genre en ajoutant un peu de profondeur. L'hommage en aurait été grandi, au lieu de flirter d'un peu trop près avec le pastiche.
Commenter  J’apprécie          92
Décidément, j'ai de la chance avec mes lectures ces derniers temps. Après l'excellent roman L'Équilibre des paradoxes de Michel Pagel, je continue ma plongée dans le steampunk français avec le premier volet de la trilogie de la Lune de Johan Heliot.

Nous sommes au tournant du XIXe et du XXe siècle, Napoléon III a remporté la guerre contre la Prusse en 1870 et règne toujours sur son Empire, d'autant qu'il bénéficie de l'alliance avec des extraterrestres insectoïdes débarqués à Paris lors de l'Exposition Universelle. La fusion des technologies humaines et extra-humaines a permis des avancées incroyables et notamment la colonisation de la Lune, à la fois prison politique pour les ennemis du régime et base navale où sont bâtis les futurs vaisseaux spatiaux impériaux.

La Résistance est faible mais vivante : à sa tête, Victor Hugo, exilé à Guernesey. Il convoque Jules Verne, lui aussi résistant, et lui demande de se rendre sur la Lune pour retrouver la trace de Louise Michel, exilée depuis l'échec sanglant de la Commune de 1871. C'est le début d'un voyage extraordinaire pour Jules Verne, si j'ose dire.

Le récit est passionnant, le rythme parfait, et le discours politique m'a bien plu. C'est en tout cas un très grand roman de science-fiction, et un très digne représentant du steampunk en langue française. J'ai hâte de lire les deux volumes suivants de la trilogie, d'autant que l'épilogue ouvre des perspectives alléchantes.
Commenter  J’apprécie          10
Le point fort de ce livre est l'imagination de l'auteur qui semble sans limite tant il arrive a meler personnages fantastiques et heros de l'histoire pour notre plus grand plaisir. Neanmoins il manque a mon gout un petit quelque chose pour en faire un grand roman. Ca reste néanmoins une lecture tres agreable.
Commenter  J’apprécie          10
Découvert par hasard, l'univers steampunk mélangé à des personnages historiques/littéraires de la période de la Commune m'a bien plus. On retrouve aisément l'hommage à Jules Verne dans le style et l'univers déployé ( comme les bêtes montées sur la Lune).
je trouve que l'intrigue et les personnages auraient pu être davantage travaillé. Ces derniers manquent de nuances et de profondeurs, et il en ressort un dialogue un peu trop manichéen.
Cela reste malgré tout une lecture très plaisante grâce à l'univers déployé, mais je ne pense pas lire la suite de la trilogie pour autant.
Commenter  J’apprécie          00
Le parti pris de l'auteur, de situer l'histoire à la fin du 19ème siècle et de choisir les figures contestataires de l'époque comme héros de ce livre, est à la fois sa force et sa faiblesse.
On a beaucoup de mal à se détacher de l'image à vrai dire assez nébuleuse de ces figures que l'on peine à intégrer dans un scénario extra-terrestre et dans une époque incarnée ici plus dans ses réalisations techniques que dans sa culture et c'est dommage pour la crédibilité de l'ensemble... mais l'uchronie qui nous amène à un autre univers parallèle est aussi ce qui fait l'originalité du livre, autant que l'approche des extra-terrestres qu'on aurait aimer voir un peu plus creuser.
L'action a un peu de mal à décoller et les affrontements sont un peu trop vite éludés. du coup on reste sur notre faim...
Commenter  J’apprécie          60
Challenge ABC 2018-19
3/26

Que faire d'une alliance extraterrestre/humain ? Ben un bagne sur la Lune pour y expédier tous les individus opposés à Napoléon 3 (qui n'est pas mort). Et tenter de conquérir l'espace (tant qu'à faire).
Mais c'est sans compter sur la Résistance, menée par Victor Hugo et Louise Michel, aidés par Jules Verne...
Que du beau monde pour servir une utopie digne de la Commune ! Mais l'ennemi a des moyens et pas du tout l'intention d'infléchir sa politique du "on coupe tout ce qui dépasse".
Roman hommage (vivant, on ne s'ennuie pas. Les aventures s'enchainent sans s'essouffler) à la fois à un mouvement politique qui portait un espoir de société différente et à des grandes figures politiques, sociales et littéraires du siècle dernier (enfin du 19è). Mais aussi roman steampunk dans le sillage de Jules Verne, héros qui donne de sa personne pour faire aboutir les projets d'une vie, tout en voyant se réaliser ce qu'il n'avait fait qu'imaginer.
Qui osera encore dire que les vieillard.e.s sont incapables de grandes actions et surtout sont conservateurs et aigris ?
Commenter  J’apprécie          50
Un très bon roman : l'univers est complexe, les personnages bien fouillés et j'ai surtout apprécié la manière dont l'auteur mêle personnages réels et personnages de fiction.
Commenter  J’apprécie          00
Une caricature du livre des méchants et des gentils... c'est dommage, l'idée aurait pu être bonne. La SF mérite mieux qu'une définition politique aussi étriquée (l'auteur dit en post face que "la SF est toujours de gauche"...). Le monde est un tout petit peu plus compliqué, complexe même, c'est pas moi qui le dit c'est Edgar Morin...
Commenter  J’apprécie          10
Ce roman est un des fleurons de la steampunk française. Il illustre bien les composantes de ce sous-genre en France.

La défaite de Sedan n'a jamais eu lieu. Napoléon III grâce à l'aide d'un peuple extra-terrestre est devenu le monarque le puissant d'Europe et a permis à la France de coloniser la lune, devenue bagne français.
Jules Verne est contacté par Babiroussa (le roman ne le cite pas nommément mais on reconnaît Victor Hugo) pour retrouver la trace de Louise Michel afin de fomenter un coup d'éclat pour renverser l'Empire.
Ce personnage central est le point focal du roman : le monde dépeint pourrait être la réalisation des romans de cet auteur. Cependant, cette modernité a été appropriée par une élite, par un homme, Napoléon (Badinguet).

Références historiques au second Empire et à la Troisième République, références littéraires (aux oeuvres de J. Verne évidemment), inventions folles, on se régale de cette France uchronique.
L'écriture précise et nerveuse d'Héliot sert un récit plein d'humour, de péripéties, d'humanité, à la gloire des rêves utopiques que les Révolutionnaires de Commune voulaient mettre en place.

A lire pour découvrir ce genre de la science-fiction.
Commenter  J’apprécie          30
Une uchronie steampunk française, hommage aux romans scientifiques et aux idées socialistes de la fin du 19ème siècle.
Un exercice littéraire réussi pour un roman d'aventure aux odeurs de naphtaline.

Au résumé de l'éditeur, je préfère celui d'Étienne Barillier dans sa préface :
"Victor Hugo envoie Jules Verne sur la Lune pour sauver Louise Michel prisonnière des geôles sélénites."
"Ceci est l'histoire d'une poignée d'hommes – et de femmes ! – qui ont lutté pour soumettre le principe de réalité à leur volonté. Et qui ont réussi. L'histoire de rêveurs éveillés, de fous, d'utopistes, sans qui l'univers ne serait pas l'endroit merveilleux qu'il peut être parfois."

Johann Heliott sort du grenier les figures titulaires, de gauche ou d'extrême-gauche de préférence, tant littéraires que politiques de la fin du 19ème afin de confronter leurs idées au principe de réalité. Au lieu d'un roman crépusculaire sur la fin des idéaux socialistes, son uchronie nous montre l'idéal révolutionnaire et la résistance face au totalitarisme, ici celui de Louis Napoléon. Ou dit autrement, comment la littérature peut changer le monde.
L'exercice est parfaitement exécuté, référencé. Les connaisseurs de l'oeuvre de Jules Vernes, Victor Hugo ou Louise Michel pourront apprécier pleinement.

Pour ceux qui ont préféré faire du baby-foot plutôt que d'assister à leurs cours de français et d'histoire, il restera un roman d'aventure et scientifique. Cependant, le style est un peu trop copié sur celui de l'époque. Autant dire que la narration n'est pas au goût du jour, la véracité scientifique aux oubliettes et les péripéties un peu trop exagérées.

Reste le cadre steampunk dans un Paris totalitaire. L'originalité étant à mon sens dans le mélange de bio-ingénierie rétro-futuriste qui m'a parfois fait penser aux inventions monstrueuses de China Mieville dans Perdido Street Nation.
Et tenter d'installer une utopie égalitaire sur la lune en compagnie de Louise Michel vaut bien quelques bémols.

Pour un premier roman publié, pas si mal.
Commenter  J’apprécie          70




Lecteurs (395) Voir plus




{* *}