Une uchronie steampunk française, hommage aux romans scientifiques et aux idées socialistes de la fin du 19ème siècle.
Un exercice littéraire réussi pour un roman d'aventure aux odeurs de naphtaline.
Au résumé de l'éditeur, je préfère celui d'Étienne Barillier dans sa préface :
"
Victor Hugo envoie
Jules Verne sur la Lune pour sauver
Louise Michel prisonnière des geôles sélénites."
"Ceci est l'histoire d'une poignée d'hommes – et de femmes ! – qui ont lutté pour soumettre le principe de réalité à leur volonté. Et qui ont réussi. L'histoire de rêveurs éveillés, de fous, d'utopistes, sans qui l'univers ne serait pas l'endroit merveilleux qu'il peut être parfois."
Johann Heliott sort du grenier les figures titulaires, de gauche ou d'extrême-gauche de préférence, tant littéraires que politiques de la fin du 19ème afin de confronter leurs idées au principe de réalité. Au lieu d'un roman crépusculaire sur la fin des idéaux socialistes, son uchronie nous montre l'idéal révolutionnaire et la résistance face au totalitarisme, ici celui de Louis Napoléon. Ou dit autrement, comment la littérature peut changer le monde.
L'exercice est parfaitement exécuté, référencé. Les connaisseurs de l'oeuvre de
Jules Vernes,
Victor Hugo ou
Louise Michel pourront apprécier pleinement.
Pour ceux qui ont préféré faire du baby-foot plutôt que d'assister à leurs cours de français et d'histoire, il restera un roman d'aventure et scientifique. Cependant, le style est un peu trop copié sur celui de l'époque. Autant dire que la narration n'est pas au goût du jour, la véracité scientifique aux oubliettes et les péripéties un peu trop exagérées.
Reste le cadre steampunk dans un
Paris totalitaire. L'originalité étant à mon sens dans le mélange de bio-ingénierie rétro-futuriste qui m'a parfois fait penser aux inventions monstrueuses de
China Mieville dans Perdido Street Nation.
Et tenter d'installer une utopie égalitaire sur la lune en compagnie de
Louise Michel vaut bien quelques bémols.
Pour un premier roman publié, pas si mal.