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Voici une belle référence, un surprenant album.
Je ne connais pas l'oeuvre d'Alain Damasio et p't'être que je la connaîtrais jamais, il me suffira de lire la suite de ces aventuriers là. Je suis passé devant cet album et j'ai remarqué un mot des bibliothécaires : "coup de coeur", j'ai suivi et je ne regrette pas. C'est un coup de coeur.
Ils en ont marre du vent qui détruit tout, reconstruire, reconstruire tel est leur leitmotiv, jusqu'au bout du bout de leurs nerfs. les jeunots savent que si les anciens ne réussissent pas ce sera à leur tour d'aller voir chercher et trouver l'Extrême-Amont qui, pour certains sera l'Exrême Onction. L'Extrême-Amont c'est leur havre, leur but, leur délivrance c'est sûr, leur avenir en rose ou bleu, c'est selon. le vent c'est l'ennemi, à abattre, à coucher, à contraindre...
Les minots ont grandi, la relève est prête! On choisit les meilleurs, non pas les plus balèzes, non, ceux qui sont les plus aptes à être disciplinés, groupés, comme les mousquetaires, tous pour le groupe.
Alors on nomme des hordière, hordier, des crocs, des ailiers., scribes et troubadour.
Mais qu'est-ce direz-vous ? Une équipe de rugby, la tortue romaine, une armée irlandaise ? Presque c'est l'abnégation.
Réussiront-ils ?
L'album est magnifique (oui je me répète, c'est pour ne pas oublier!), le dessin sublime et sublimé par des couleurs limpides, chaudes quand il faut, froides quand c'est nécessaire. Dessiner des personnages et conserver leurs traits tout au long d'un premier album n'est pas simple, les faire vieillir est une prouesse, prouesse que réussit, sans faille Eric Henninot (chapeau bas, M'sieur Henninot !)
Il faut admirer ces pages sans dialogue, le seul dessin déterminant l'action. L'album n'est pas bavard, l'auteur fait dans l'utile et l'essentiel. Rien de trop que du bon, du bien fait. Un petit bijou.
Comme je marche au rythme de la médiathèque, j'attends la suite avec la patience nécessaire.
A lire sans faute.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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# OH BAH DITES DONC UN ARTICLE DU SCRIBOUILLARD SUR LA HORDE DU CONTREVENT C'EST VRAIMENT ÉTONNANT ÇA PAF AÏE !
$ Je contemple la vaste étendue par-delà les montagnes que nous avons traversé. Au chalet, la tempête a été un vrai bordel ; quand ça s'est calmé, j'ai enfin eu le courage de forcer la porte de la baraque histoire de voir un peu au-dehors si y'avait pas moyen de voir où on pourrait appeler les secours. J'ai eu tort. On a été submergés par une avalanche et on nourrirait déjà les vers congelés si Nathan avait pas flanqué le feu au même moment au chalet en jouant avec l'alcool de Saint-Bernard.
Maintenant, on marche sans rien y voir à espérer trouver autre chose que ce foutu blanc à perte de vue. Ça sent le caca tout frais, toute cette affaire, le blog que je peux toujours pas entretenir, la chaîne que j'ai laissée en friche, le compte en Suisse avec l'argent des abonnés…
¡ Ça commence à vraiment devenir rigolo ! Depuis ce matin, j'ai croisé un mammouth laineux et même un ET pris dans la glace. Scribouille est tombé dans six crevasses, et il a une grosse stalagmite restée coincée dans la fesse gauche. On est encore ensanglantés, sales, épuisés, en hypothermie, mais à part ça jusqu'ici tout va bien. Ça va nous faire des sacrées cartes postales !
$ Y'a vraiment rien d'autre que c'te foutue neige ! Et ce vent, ce vent qui hurle à longueur de journées, ce vent qui te braille que tu vas pas t'en tirer, ce vent avec lequel t'as pas moyen d'aller pisser sans te prendre des tas de petits glaçons jaunes sur le visage…
¡ Un truc aussi que j'ai bien aimé, c'était le squelette avec lequel j'ai fabriqué un xylophone. le truc, c'est qu'y'avait pas moyen de jouer correctement, avec tous les asticots dedans…
$ le vent, le vent… J'avais pas lu un truc sympa sur le vent, fût un temps ?
¡ Et puis il y a eu aussi le randonneur qu'on a voulu manger, mais la marmite refusait de prendre…
$ Ouais, un machin où c'est l'histoire d'une meute et y meurent tous, avec des calembours de partout et des personnages qui parlent tous en même temps…
¡ Et puis la fois où on a été capturés par les adorateurs de Kipulshit, le dieu-marmotte, banni de la cité de R'leyh parce qu'il faisait pas assez peur…
$ Et ils en ont fait une adaptation, non ? Attends deux secondes… Je dois me souvenir, je dois me souvenir…
¡ Pauvre Kipulshit, il était tellement triste de pas nous effrayer avec sa cité en rondins de sapin issu de forêts renouvelables qu'il a voulu nous lancer un sort de liquéfaction en fondue savoyarde…
$ Me souvenir… ÇA Y EST ! JE ME SOUVIENS !

Je… Je me souviens.

La Horde du Contrevent. Des centaines et des centaines de pages noircies par un souffle de mort et de vie, n'épargnant personne, tuant comme enfantant la vie, où des hommes tentaient péniblement de survivre entre deux bourrasques, motivés par un seul désir, celui d'aller vers l'Extrême-Amont, celui d'aller jusqu'au bout. Et aller jusqu'au bout, c'est pas franchement facile, surtout quand t'es en France, et que tu veux faire connaître un machin aussi dense et complexe à l'international. le projet d'adaptation en jeu vidéo s'est lamentablement scratché, quant au long-métrage d'animation qui devait en être tiré, il a malheureusement rejoint auprès du Dune de Jodorowsky le rang des films qu'on aimerait tellement voir qu'il est impossible qu'ils aient pu exister.
Et puis débarque Vincent Henninot, quelques albums au compteur, et qui dit : « Moi, je vais vous la faire, cette Horde, avec une BD qui demandera des années mais avec tous les FX qu'y faudra et le panache d'un écureuil atteint d'hyperpilosité ». Et forcément, tu te dis qu'il va se planter. Parce que les autres ont pas réussi avant lui. Parce que c'est typiquement le genre de bouquin inadaptable. Parce qu'il fera jamais mieux. Et devinez quoi ?

McGuffin et intrigues en vrac

Parce que oui, il s'en sort, Henninot, et il s'en sort même terriblement bien. le fait d'éviter la multiplication des points de vue en se braquant sur Sov rend le tout plus digeste et le dessin nous épargne les délibérations parfois interminables de chacun des personnages. Là où le roman semblait nous conduire à une psychologie intériorisée, ce tome 1 recherche davantage une psychologie extériorisée, en se focalisant sur ce que les personnages font plutôt que ce qu'ils pensent. On nous épargne pas mal du jargon technique, les explications viennent rapidement (parfois un peu trop d'ailleurs : l'une d'elles pourrait mettre la puce à l'oreille sur la chute finale), ce qui en fait un ouvrage bien plus compréhensible pour le lecteur peu habitué à des lectures peu exigeantes. Oh là là, quelle horreur, ils ont rendu la Horde du Contrevent accessible ! Mais tenez-vous bien, c'est pas fini.
L'adaptation va en effet à l'encontre de nombre de choses auxquelles on se serait attendus, ce avec la bénédiction de Damasio : ça va parfois s'incruster avec de légères touches, d'autres fois beaucoup moins. Comme modification mineure, là où notre bonne vieille cervelle de wasps colonialistes imaginait des hordiers tout blancos avec une ingénierie inspirée vaguement du steampunk ou de Vinci (en tout cas occidentale), le dessinateur vient bien plus piocher dans des décors et des protagonistes d'inspiration tibétaine. Un choix à saluer pour deux raisons : d'abord, parce que la fantasy exotique est pas franchement appréciée en France, ensuite parce que c'est super pertinent dans la mesure où il s'agit d'une culture particulièrement ancrée dans le vent et l'austérité (on retrouvera même dans ces pages le rituel des funérailles célestes, où le cadavre est dévoré par les oiseaux charognards).
Là où ça va plus facilement en froisser, c'est l'idée de diverger du scénario. Damasio émet en préface l'idée pour le moins intéressante qu'une oeuvre adaptée doit nécessairement être trahie, mais pas n'importe comment. Henninot commence donc à bricoler dans notre dos des timelines qui n'étaient pas censées se passer comme ça, voire même exister. Sauf que là où par exemple Jackson dans le Hobbit usait et surabusait de cette technique pour combler des blancs par des rebondissements et des arcs artifi-superficiels, ici c'est extrêmement bien dosé. Et j'en veux pour preuve ce qui va faire hurler les puristes à mort : la mort d'un des personnages qui n'était pas censée se dérouler comme ça ni à ce moment-là.
Et franchement, bah tant mieux. C'est super bien intégré au reste d'une part (on va y revenir), ça vient servir le fond d'une autre. Ce personnage avait une trop grosse proximité avec le point de vue de Sov, et les caractéristiques qui lui étaient propres restaient de toute manière en retrait. Mieux encore, avec sa mort, il confie à Sov une lourde responsabilité qu'il n'est pas sûr d'assumer. Ça fait du McGuffin supplémentaire mais pas gratuit, tout comme la petite Coriolis qui ici vient de se faire intégrer, car celui-ci gagne ainsi en profondeur et comble les trous et baisses de rythme que Damasio avait tendance à commettre. Mieux, ça donne du suspense au récit car on sait pas si les autres vont y passer dans l'ordre, comment le gars va se débrouiller pour continuer à coller au récit de base tout en effectuant des variations subtiles.
Car oui, subtil, ça l'est. Les dialogues rajoutés sont avec la même plume que le style originel, sans pour autant en faire trop, au point que c'est pas facile de différencier ce qui a été ajouté de ce qui a été gardé comme tel. C'est cet enchevêtrement de fidélité et de touches d'originalité qui vient réussir le pari casse-pif de toute adaptation : coller au texte de base tout en lui apportant une dimension nouvelle.
Et avec en plus un encrage dynamique et évitant au dessin de sombrer dans la ligne blanche, des paysages fantasmés, un travail sur les détails tout en gardant une grande fluidité, le cosmos est mon campement nous prouve définitivement qu'il est non seulement une lettre d'amour à son matériau de base, mais aussi qu'il a tout compris : l'important pour une adaptation n'est pas de conserver le même scénario que l'oeuvre adaptée, mais de conserver le même esprit, la même ambiance, la même immersion. Ça me rappelle une dissert de philo où j'avais… C'est qui ce type là-bas ?
§ Je les attends du haut de mon rocher, près de la Porte d'Armorique. Deux voyageurs dépenaillés, qui avancent péniblement dans ma direction. Des êtres à sauver. À condition qu'ils acceptent d'en payer le prix.
« Vous êtes qui et vous faites quoi ? me lance le plus moche des deux.
— On me nomme… le Gardien des Portes Dimensionnelles. (Je fais un grand geste qui fait super mystérieux.) Et je Garde… des Portes Dimensionnelles.
— OK, alors barre-toi, si tu veux pas recevoir un piolet à la place du nez.
— Ça va pas la tête ?! Nooon ! Ne touchez pas à ce portail, il est en réparation ! Les korrigans…
— Ça mène vers la Bretagne, votre truc ? Sympa, comme destination pour le mois d'août ! Bon bah salut tout le monde, on se dit à dans quinze jours, et d'ici là je devrais bien être revenu à la civilisation avec une bonne trouvaille, et en attendant ça me fait un super cliffhanger pour la prochaine critique de mon blog. du reste, hésitez pas à m'acheter cette BD, car après tout c'est pour votre cultu… »
OOOOO°°°°° )))) ,, , , .. , . , . , . ; ……. , , ,… ..
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Une découverte déroutante...

Premièrement, je n'ai pas lu l'oeuvre d'origine et je n'ai pas forcément l'intention de la lire, à moins que cette adaptation me fascine au point de changer mon point de vu...

Deuxièmement, cette BD est déroutante, par son rythme, qui s'égraine parfois sur plusieurs jours et saute parfois de plusieurs années, voir décennies. C'est déroutant parce que je suis de ceux qui se demande ce qu'il c'est passé entre temps... C'est déroutant parce que je me demande si l'auteure n'a pas choisis de couper des pans entiers d'intrigues du livre original... C'est déroutant parce que des personnages disparaissent et apparaissent en un éclair, laissant peu de temps au lecteur pour s'attacher à eux et donc les pleurer en cas de perte.

Car oui, certains personnages sortent du lot dés ce premier opus et m'ont fascinés, mention spécial pour Caracole qui est d'emblée mon personnage totem, mais la plupart restent effacés, peu développés, et donc peu attachant. Et puis, les bonds dans le temps font ressortir parfois le pire de certains personnages, malgré eux... Je pense à Coriolis notamment, car dans mon esprit c'est une pleurnicheuse (je sais, je suis dur) qui se cache dans les jupons de Sov, sauf que je me doute que ce n'est pas le cas. Je me doute qu'on ne survie pas 3 ans face au vent sans une force de caractère certaine, mais étant donné que l'auteur a fait ce bond de trois ans dans le temps, je ne connait d'elle que le côté pleureuse et c'est dommage.

Malgré cela j'ai apprécié ma lecture, le monde chaotique qu'on nous présente m'a beaucoup plu. Cette quête improbable de bout du monde m'a convaincu, et je l'avoue je souhaite aussi suivre la horde jusqu'aux confins du monde, car mon imagination souhaite savoir où le vent prends ses racines: est-ce un complot du gouvernement ? les extra-terrestres ? la nature qui se venge ? Bref, mon cerveau part dans tous les sens et j'ai hâte de poursuivre le chemin avec la horde afin de trouver des réponses !

Et puis, les graphismes sont vraiment magnifiques ! J'ai ressentis le vent qui détruit tout, j'ai lu la fatigue sur les visage, la peur, le doute et c'est franchement fort !

En bref, un premier opus qui m'a convaincu de lire le suivant et qui sait, peut-être même l'oeuvre d'origine !

Bonne lecture à tous.

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Par deux fois, j'ai lu La Horde du Contrevent, l'adaptation bd d'Eric Hénninot.
La première fois, c'était avant la lecture du roman original, la deuxième, c'était après.
Après ma première lecture, j'ai été enchanté par ce titre. Nous avons-là affaire à une aventure intense aux qualités graphiques indéniables qui se manifestent jusque dans le dessin du vent ou à travers cette profondeur de champs au sein de paysages arides. Henninot a parfaitement su donner vie à ces paysages, à ces panoramas mouvementés, il a parfaitement su saisir l'espace de ce monde dans lequel une Horde tente de rejoindre son lointain but.
De plus, Henninot a parfaitement su représenter cette horde avec son lot de caractères marqués et cette forte cohésion qui les anime.

Après ma lecture du magistral roman de Damasio, même si bien évidemment , la BD perd quelque peu de sa surprise. Force est de reconnaitre que l'adaptation de ce monumental pavé demeure de qualité.
Certes Henninot apprivoise le scénario et opère quelques changements ( absence de certains personnages, mort d'un des personnages principaux ) mais j'y vois surtout là un souci d'adaptation qui doit coller au rythme de la BD. Nous passons quand même d'un roman de plus de 700 pages à une bd de 80 pages ( ce qui est pas mal !) le tout dans un format accessible ( loin des pavés sous forme de roman graphique). Delcourt a fait un excellent travail avec une magnifique première de couverture.
Saluons le travail de Gaetan Georges à la colorisation et ses couleurs ocres-arides, cette clarté de palette qui vient se heurter aux visages burinés de la horde. le dessin d'Henninot est un poil classique dans un style réaliste assez répandu mais il est magistral. C'est un dessin complet depuis les paysages arides jusque dans les expressions des Hordiers. le découpage et les plans dynamitent le tout offrant toute l'intensité, la tragédie et la rêverie de cette quête.
Bref, même pour une seconde lecture, après celle de l'oeuvre originale, je n'ai pas été déçu. J'ai quand même été moins surpris, je pense qu'il faut tout de même lire en priorité le roman pour sa richesse et sa générosité.
Car l'adaptation d'Henninot, aussi remarquable qu'elle soit, reste de tout de même ancré dans le registre de l'aventure. Ce premier tome est épique et dévoile bien les enjeux, les caractères, mais n'est pas aussi profond et poétique que la prose de Damasio.
Toujours est t-il que c'est une série et que , de ce fait, Henninot n'a pas fini de nous émerveiller et peut-être de nous surprendre avec la suite de cette remarquable adaptation.
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Une très belle bande-dessinée qui retranscrit visuellement un univers particulier. Même si je n'imaginais pas l'univers d'Alain Damasio comme ça, je n'ai absolument pas été déçue.

Attention en revanche aux puristes de la Horde du Contrevent, il ne s'agit pas d'une adaptation fidèle. le scénariste a pris des libertés avec l'histoire. Pour ma part j'ai aimé faire la comparaison et noter les différences. Mais je peux comprendre que tout le monde n'aime pas. Comme le souligne si bien Alain Damasio dans la préface de cette BD : "On ne juge pas la valeur d'une adaptation à sa fidélité au support original : on la juge à la qualité de sa trahison."
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J'ai emprunté cette bd sans trop savoir à quoi m'attendre, ne connaissant pas l'oeuvre d'Alain Damasio. Grand bien me fasse car celle ci m'a convaincu d'ouvrir un jour l'un de ses bouquins.
C'est simple, je n'ai absolument pas senti passer les 80 pages de ce premier tome. J'ai été complètement happé par la horde et les dissensions qui s'installent en son for intérieur alors qu'elle lutte pour survivre, pour que l'humanité survive et cesse enfin d'être le jouet des vents qui balaient inlassablement la planète. Comme certains d'entre vous l'auront déjà dit, cette oeuvre m'a rappelé celle de Serge Brussolo " La planète des ouragans" dans le sens où un petit groupe d'humains luttent contre les éléments déchaînés comme pour mieux pointer leurs propres peurs, leurs propres défauts. Dans La Horde, le groupe se scinde alors qu'il a pour objet justement de ne jamais céder. Tout le monde trouve son explication à la fissure, à la faillite, rejetant la faute sur l'un ou sur l'autre. Mais c'est bien de l'intérieur que vient la faille car déjà présente. Et c'est ce qui rend totalement humain cette horde face aux vents, rappelant que ce bloc uni ne tient que grâce à chaque élément qui le compose. Chacun à sa place joue un rôle crucial dans l'existence de la horde et comme le dit Pietro, " des morts, il y en a toujours eu, mais la horde, elle, est bien vivante".
Je ne sais pas où se situe cette oeuvre mais pour moi elle emprunte à la fois du survival ( on pourrait pratiquement comparer les vents à une pièce complètement close dans laquelle la horde est prise au piège sans espoir d'en sortir un jour, les vents étant à la fois son geôlier et son prédateur), de la quête initiatrice ( la recherche de sens face à une (sur)vie absurde) et philosophique, et de la sf post apo. le tout baigne dans une sorte d'ambiance qui tend à la fois vers l'espoir et la tragédie. L'espoir car ce qui mène la horde est noble et nécessaire, et tragédie car au bout du compte, tous ces personnages emblématiques ne savent pas du tout ce qui les attend. Ils marchent inlassablement vers ce qui pourrait n'être qu'un rêve, vers l'inconnu, vers un possible espoir de mettre fin à tout. Mais c'est également ce qui rend leur quête grandiose et humaine, et donc absolument incontournable.
J'ai bien fait d'errer dans les rayons de ma bibliothèque favorite.... et je vous conseille d'en faire autant si vous aimez la bd.
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Une superbe adaptation en BD du roman. Les graphismes sont magnifiques. On comprend très bien l'histoire. Je me suis très vite retrouvée plongée dans le récit. L'univers est très riche.
Je n'ai pas encore pu lire le roman, mais j'aime déjà l'histoire.
J'ai hâte de voir la suite de la BD.
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N'ayant pas lu le roman, je découvre.
L'auteur, qui signe à la fois le texte et les illustrations ce que je voulais souligner, s'attaque à un monument et on espère qu'une chose : avoir la suite, et un cycle qui s'enchaîne assez rapidement pour ne pas attendre la fin 15 ans.
Le récit est bien écrit, le rythme est celui du vent, le mouvement et l'effort permanents sont très bien rendus, la tension est omniprésente, les dessins sont très beaux.
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L'adaptation réussie du chef-d'oeuvre d'Alain Damasio ? Sur certains aspects oui. le dessin est remarquable, le découpage également, les dialogues et les personnages sont assez fidèles au roman. Reste la disparition de la narration polyphonique qui donnait une ampleur toute particulière à l'oeuvre de Damasio. le choix subtil de séquences d'Henninot, Loin d'aplanir le récit, traduit l'esprit de la horde et les choix graphiques pour rendre le vent et dépeindre les personnages principaux sont très beaux. Ne boudons pas notre plaisir !
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S'il y a bien une oeuvre de fantasy que je ne pensais pas voir adapter un jour, et ce quelque soit le média, c'est bien « La Horde du Contrevent ». Trop de personnages. Trop difficile à représenter par des images précises. Trop ambitieux, tout simplement. Ils sont pourtant plusieurs a rapidement avoir été tentés de se frotter à cette oeuvre devenue majeure, mais jusqu'à maintenant sans résultats (aucune nouvelle de l'adaptation en animé, par exemple...). Et voilà qu'Éric Henninot décide de s'attaquer, seul, à cette fameuse Horde, et qui plus est en bande dessinée. Évidemment sollicité pour donner son avis sur cette adaptation, Alain Damasio se fend au début de l'ouvrage d'une longue préface fort élogieuse dans laquelle il raconte sa vision du projet, et incite les lecteurs à faire preuve d'ouverture : « Vous, lecteurs du roman qui venez avec vos doutes ou vos espoirs, laissez-vous porter ! Avancez donc vierges d'attentes, à nouveau innocent et frais, et acceptez cette Horde qu'Éric vous reconstitue et vous offre, laquelle ne ressemble évidemment qu'à lui. » Difficile évidemment de se détacher du texte d'origine dans les premières planches : on n'imaginait pas forcément les personnages comme ça ; on se rappelle que le roman ne débutait pas de la même manière ; on s'interroge sur le choix de l'auteur d'avoir ajouté ou supprimé telle ou telle scène... Et puis, comme le préconise Damasio, on finit par se laisser porter à nouveau par l'épopée formidable de ces Hordiers en quête de l'Extrême-Amont et de l'origine du vent qui balaie leur monde. Et la magie opère, une fois encore. Ce premier tome ne couvre pourtant qu'une toute petite partie du roman, à savoir les premières étapes traversées par la trente-quatrième Horde lorsqu'on les retrouve vingt-sept ans après leur départ.

Il va donc falloir s'armer de patience avant de pouvoir découvrir la magnifique cité aérienne d'Alticcio et l'imposant massif de Norska, ou assister à la traversée de la Flaque de Lapsane ou au magistral duel littéraire opposant Caracole et Sélème. En dépit de l'absence des scènes les plus cultes du roman, l'album reste tout de même passionnant et permet à Éric Henniot de poser non seulement le décor (ces étendues sauvages parcourues par un vent permanent allant de la douce brise à la tempête la plus déchaînée) mais aussi et surtout les personnages. Et quels personnages ! Golgoth, inflexible chef de la Horde s'exprimant dans un langage particulièrement fleuri qu'on retrouve avec plaisir ; Caracole et son tempérament joyeux, ses jeux de mots, ses taquineries, sa complexité ; Sov et ses doutes, ses petites attentions et sa gentillesse ; le prince Pieto Della Rocca, le combattant Erg Machaon, Coriolis, Oroshi, et tant d'autres encore... C'est avec beaucoup d'émotions qu'on renoue avec chacun des Hordiers, et tant pis si certains ne sont pas du tout comme on se les imaginait ou si l'auteur s'est permis quelques petites retouches. Après tout, comme le dit Damasio, il s'agit ici de sa Horde, et non de la notre. Si le scénario ne déçoit pas, il en va de même des graphismes qui, là encore, sont parfaitement à la hauteur : les visages des personnages sont habités et expressifs, et les étrangetés du paysages sont superbement rendues, de même que ce vent à la force changeante que les Hordiers doivent affronter lors de scènes qui sont aussi impressionnantes à regarder qu'elles pouvaient l'être à lire. La coloration est pour sa part toute aussi soignée, même si pas encore très variée (c'est le brun qui prédomine surtout dans ce premier tome) : nul doute que les futurs paysages rencontrés par la Horde se révéleront plus diversifiés et donc plus colorés.

Pari un peu fou mais pari réussi malgré tout pour Éric Henninot qui pose ici les bases d'une solide adaptation qui ravira aussi bien néophytes que les grands fans du roman de Damasio. Inutile de vous dire que j'attends la suite avec beaucoup d'impatience !
Lien : https://lebibliocosme.fr/201..
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