Cette fois le voilà, le vieux
Capitaine d'un cargo miteux,
Ivrogne et doté d'un second
Qui s'avère un fieffé félon.
J'ai nommé Haddock et Allan
Et le cargo Karaboudjan.
Hergé sans doute avait compris
Que plus de personnages aussi
Typés que Haddock, les Dupondt
Permet plus de gags, de rebonds.
Mais c'était risqué comme pari
D'inventer un tel abruti.
Réussi ! le vieux capitaine
Sera le plus fidèle, pérenne
Des compagnons. Quel personnage !
Son ivrognerie avec l'âge
S'assagira. Il restera
Grognon, généreux, fier-à-bras,
Et surtout l'unique détenteur
D'un lexique d'insultes… à faire peur !
Une série pour enfants
Avec un héros dépendant ?
On peut supposer qu'aujourd'hui
Ce tandem serait interdit.
Venons-en à son scénario.
Affublé de ce vieux débile,
Tintin s'attaque à un réseau,
De grand large en désert en ville…
C'est un trafic de stupéfiants
Comme dans un album précédent.
Les rebondissements tiennent grandement
Au capitaine, ivre, encombrant.
Franchement, quelques planches sont un peu vides,
Des images de désert aride,
(Que du sable pour le Sahara ?
Je l'ai vu, c'est mieux que ça !)
Peu d'action… et peu en revanche
Sont remarquables comme planches :
La course dans le souq de Bagghar,
La débandade des pillards…
Pour moi, c'est un album moyen,
Pas le meilleur Tintin, de loin.