Tandis que les hommes se font massacrer sur le front, que se passe t-il à l'arrière ?Biensûr, nous avons tous en tête des photos de femmes aux champs ou dans les usines d'armement. Ce qu'on sait moins, c'est que les lois régissant le travail ont été suspendues, qu'elles doivent faire attention au droit de cuissage... Sans compter qu'elles étaient payées une misère (d'ailleurs les 25% de différence de salaire date approximativement de cette époque) et que beaucoup sont mortes faute de chauffage et de nourriture, trop chers.
Ce qui est intéressant, c'est que cette synthèse mêle vie quotidienne des femmes et combats féministes. On voit bien comment tout s'imbrique, comment les grèves et les revendications d'égalité font peu à peu bouger les lignes. Et combien fut difficile la reconnaissance de la légitimité de la lutte : pour tous, syndicats y compris, la place des femmes est au foyer, où elles seront renvoyées après la guerre, pour repeupler le pays... Et combien furent étouffées leurs voix : pas de droit de vote avant 1944, la contraception plus de 20 ans plus tard, l'IVG dans les années 1970... Tout ce qui pouvait libérer les femmes du carcan patriarcal était mort dans l'oeuf : la femme ne peut vivre sans l'Homme... Ce ne fut pas faute de porte-paroles (quel défilé de grands noms !) qui furent emprisonnées, qui fondèrent des journaux... Ce qui est bien aussi, c'est que l'auteur ne s'est pas contenté de la situation en France, mais qu'elle a essayé de voir ce qu'il se passait aussi en Allemagne, notamment dans les mouvements pacifistes.
Et quand on voit les propositions actuelles de certain.e.s candidat.e.s à la présidence, on sait que le combat n'est pas gagné. Ni terminé.
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