Déniché à la médiathèque de ma ville,
le Pommadin paru cette année, reçoit sa première critique Babelio. L'auteure
Astrid Hie est toulousaine, les éditions Hors limites sont également de la région. On ne trouve donc pas ce roman sur tous les étals des librairies. Avant de vous parler du livre j'ai envie de préciser que j'aime bien lire des auteurs inconnus du grand public. Sans connaître personnellement ni les auteurs, ni leur bibliographie, j'ai une affection particulière pour eux. Ils existent dans l'ombre, pour un petit nombre de lecteurs, sont noyés par le flot de romans qui sortent des grandes maisons d'éditions aux retombées médiatiques fortes. Voilà pourquoi j'ai envie de prendre le temps de les lire, leur offrir la possibilité d'exister autrement, même si l'instant se révèle en définitive éphémère.
En argot
le Pommadin désigne un coiffeur ou garçon coiffeur. Dans cette histoire il s'agit de Martin, le personnage le plus touchant et le plus humain de la communauté, jeune homme considéré comme un peu simple par les gens du village où il vit. S'il est question de meurtre dans cette histoire l'intérêt se porte sur le village (bourgade imaginaire près de Carcassonne) et ses habitants atypiques. C'est le point fort de ce récit parfois invraisemblable. Tous les habitants font état d'un lourd passé, et le village sous la protection du maire, est devenu plus qu'un lieu de résidence. Bien entendu la protection n'est pas sans retour. le maire est tout sauf philanthropique. Vil et corrompu jusqu'à la moelle, il exerce sa charge entre chantage et solutions radicales pour parvenir à ses fins et y parvient au-delà de toute espérance. Martin en fera l'amère expérience.
L'atmosphère devient vite irrespirable dans ce récit. Construit comme un roman choral où chaque protagoniste se confie dans des chapitres courts, l'histoire s'articule aussi autour de l'enquête menée par deux policiers. L'ensemble donne une impression assez inégale entre polar classique et polar psychologique, comme si l'auteure ne savait pas trop choisir entre l'un et l'autre. Les deux flics sont pourtant intéressants, mais à trop vouloir en écrire, l'auteure s'éparpillait plus qu'autre chose. Les villageois et leur lourd passé suffisent amplement à faire de ce roman noir une intrigue assez prenante.
Malgré quelques imperfections, redondances et plusieurs coquilles relevées,
Astrid Hie livre une histoire atypique suffisamment intrigante pour aller jusqu'au bout de ce récit.