De l'archéologie on sait qu'elle mène à tout, on en voit ici le débouché terroriste. C'est ce à quoi va se confronter Ben, l'anti-héros de ce roman, tellement dans la fuite de sa propre réalité qu'il souscrit aveuglément à celle des autres pourvu qu'elle l'absorbe suffisamment et lui permette d'espérer quelque reconnaissance. Sa fascination des forts le conduit à vouloir intégrer un groupe d'étudiants, pour la plupart étrangers comme lui, participant à une campagne de fouilles sur le site de Sparte. Groupe fermé et mystérieux, on hésite entre une forme de scoutisme déviant ou une implication politique jusqu'au-boutiste; les jeunes-gens aux dogmes rigoureux et imbéciles remontent le chemin de l'enfer pour tracer contre son gré l'avenir d'une Grèce théorique inspirée de l'antique Sparte. Ben voudrait se croire l'égal de ses amis alors qu'il se sait de plus en plus être l'otage de ses bourreaux. Mais fait-il la différence?
On ferme le livre avec ce désagréable sentiment d'avoir raté quelque chose, quelques passages qui eussent peut-être permis à certains personnages d'achever leur boucle romanesque plutôt que s'évaporer.
La Grèce tient son rôle, figure omniprésente du livre, palpable, vivante, contemporaine, une Grèce quotidienne qui voit avec ses yeux, de l'intérieur. Les fouilles de Sparte sont passionnantes pour qui s'intéresse à cette discipline, ces deux éléments contribuent largement à structurer le roman et en justifier la lecture.
Cependant on ferme le livre avec ce désagréable sentiment d'avoir raté quelque chose, quelques passages qui eussent peut-être permis à certains personnages d'achever leur boucle romanesque plutôt que s'évaporer.
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Tobias Hill reading at the Whitworth Gallery on 1st March 2008.