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Au nom du bien ou les tribulations d'un pasteur pas très "catholique". Frère Richard, marié à Penny et père de 5 enfants prêche avec ardeur dans une petite ville de l'Arkansas dont il est l'un des piliers. Il aime son métier, sa famille... et les garçons, particulièrement Gary, un jeune homme un peu paumé avec lequel il a fauté et qui lui réclame 30000 dollars en échange de son silence. Cette demande va être le début d'un week-end mouvementé pour le pasteur (et son entourage)...Un roman choral que j'ai lu un sourire aux lèvres (un rictus parfois tant certains propos sont déplaisants ) , et qui dénonce avec efficacité l'hypocrisie de l'Amérique de Trump. J'ai adoré l'écriture fluide, l'intrigue sans temps mort et l'ironie de l'histoire. Un super moment de lecture !
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Régime sec pour la petite ville de Stock,  Arkansas.  Prescription délivrée par le vénérable pasteur Weatherford du haut de sa chaire chaque dimanche.
Pas de vente d'alcool... mais des frigos débordant de bières.
Il est où le problème ?
Pas de contradiction. A Stock on n'aime pas trop compliquer les choses. L'urgence c'est plutôt de préserver cet îlot assiégé des menaces et dérives extérieures. Pour ce faire on accorde sa confiance à ceux qui assènent des certitudes, Trump ou, à l'échelle locale, le charismatique pasteur baptiste.
Comble de malchance! C'est le pasteur lui-même qui est l'auteur du péché de chair et se retrouve empêtré dans ses malversations. En 24 heures, par sa faute et par un effet de domino dévastateur, tout va  s'accélérer et les meurtres vont s'enchaîner.
Autour du pasteur cynique on écoute chaque personnage  raconter dans son coin sa part de vérité.
Pas vraiment grave tout cela. Il faut « que rien ne change » et continuer  à réconforter une communauté autiste toujours plus nombreuse en délivrant le message de la foi salvatrice.
Court roman qui se situe entre la parabole, la nouvelle et le roman noir.  Beaucoup de thèmes sont abordés en peu de pages, la crédibilité n'est pas toujours au  rendez-vous et la charge est lourde.
Le tour de force est justement de parvenir à nous convaincre que la réalité n'est pas si éloignée que cela de la fiction.
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Le sujet m'avait attirée - un pasteur que l'on fait chanter suite à une liaison homosexuelle - mais j'ai été quelque peu déçue par le style d'écriture un poil trop "polar" à mon goût.

Roman choral où tout s'enchaîne très vite, trop vite, Au nom du bien mise principalement sur les faits liés à l'intrigue, au détriment d'une ambiance qui aurait pu s'avérer plus pesante et plus profonde pour se hisser au niveau d'un grand thriller.

Les prémices sont là pourtant, aguichantes : on sent que l'auteur connaît son sujet, notamment les tenants et aboutissants de la pratique religieuse baptiste. Mais au final, la surface est à peine grattée et la fin .

Bref, trop court !
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Pas facile d'être un pasteur estimé par sa communauté, père de cinq enfants et marié à un modèle de vertu, et d'avoir cédé à la tentation avec un jeune homme, surtout dans une petite ville de l'Arkansas, où l'activité préférée est d'observer et de commenter ce que font les voisins et concitoyens. Richard Weatherford se retrouve ainsi face à un jeune maître-chanteur qui n'aura aucun mal à ternir sa réputation, s'il ne lui donne pas immédiatement 30 000 dollars… le pasteur désargenté doit alors imaginer un moyen de s'en sortir.

Il faut dire que Richard Weatherford est très en vue, s'occupant de politique, il fait notamment campagne pour une ville sans alcool, ce qui déplaît à certains, tout en lui assurant la dévotion d'autres paroissiens. J'ai retrouvé des points communs avec mes précédentes lectures. Comme dans Des vies à découvert, le récit se déroule juste avant l'élection de Trump en 2016, et comme dans Des amis imaginaires, on a affaire à des personnages (certains d'entre eux) à fond dans le dogme religieux, pas loin de la dérive sectaire. La campagne présidentielle en arrière-plan enfonce bien le clou du cynisme et de l'absence de morale, quant à la religion, elle ne vient au secours du pasteur que lorsque ça l'arrange.

Je retrouve un regain d'intérêt pour les romans noirs américains, à la condition que leur cruauté ne verse pas dans la provocation et l'overdose… Et dans ce roman, je me suis délectée : Jake Hinkson a imaginé un imbroglio où l'ironie le dispute à la noirceur, où la frontière entre le bien et le mal n'est pas là où on l'imagine, et il réussit à surprendre et à passionner avec des personnages bien ignobles, pour lesquels pourtant j'ai éprouvé de l'intérêt, dans l'attente de ce que l'avenir leur réservait, en terme de honte ou de malchance. La construction passant d'un protagoniste à un autre fonctionne très bien ici, révélant les turpitudes de chacun.
Je découvre cet auteur, mais je pense que je n'en ai pas fini avec lui. Religion et crime sont les deux leitmotivs de Jake Hinkson et, si je peux dire, ça fonctionne du feu de Dieu !
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Jake Hinkson opère de nouveau une étonnante descente dans les méandres de la religion qui compose la duplicité et la trahison, dans un rythme soulevé, impatient. Si le polar et le roman noir favorisent l'éclosion d'une critique sociale et sociétale, par des codes bien identifiables, chacun·e ne s'invente pas écrivain·e du genre si facilement. Jake Hinkson, me semble-t-il, parvient à toucher du doigt les plus grandes contradictions d'un état, qui brimbale comme un instrument désaccordé. L'exploration d'une Amérique du nord rurale, soumise à des doctrines religieuses et financières, un état des lieux peu réjouissant.

Ce roman choral, se déroulant sur une brève mais dense temporalité, presque fugitive, exorcise les douleurs et les refoulements d'hommes et femmes drapé·es dans le silence et la dignité. Saluons le travail de traduction qui préserve la fluidité du récit dans lequel on se laisse happer et propose, en outre, un titre davantage évocateur que l'original.
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Dans le style "descente aux enfers" d'un homme d'église je n'avais jusque là rien lu de mieux que ce très grand classique d'Antonin Artaud "Le moine" mais voilà que depuis, Jake Hinkson, auteur de polar, est passé par là , et avec pas mal de brio il nous raconte les méfaits d'un très respectable pasteur d'une petite ville du fin fond de l'Arkansas.
Un sacré personnage que ce pasteur prêt à tout pour préserver sa glorieuse réputation et sauver les apparences; en voulant passer sous silence son péché de chair il commet un péché bien plus grand et voilà comment se met en branle le diabolique engrenage.
Quelques facilités, des clichés certes mais ce livre trop court est bien plus qu'un roman noir au remarquable suspense, c'est aussi et surtout une terrible critique de cette Amérique bigote et bien pensante qui sait sans scrupules s'affranchir de sa bonne conscience, "Au nom du bien" il va de soi.
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"La branlette est dangereuse pour la santé !". Pire, "La branlette tue"…

Voilà le bandeau-titre qu'il faudrait apposer sur ce roman noir car au final, tout est parti de là pour se terminer d'une manière qui fait froid dans le dos vu le détachement de celui qui accomplit ces meurtres de sang-froid.

Mais revenons au début : se faire réveiller à 5h du matin par un appel de son amant pourrait être romantique si vous étiez célibataire…

Par contre, lorsque l'on est marié avec 5 enfants, oups…

De plus, lorsqu'on est un pasteur respecté dans une petite ville des Ozarks (Arkansas), ça la fout mal si vos ouailles apprenaient que vous avez trempé votre biscuit dans une autre tasse de café que celle de votre légitime épouse.

Surtout si cette tasse de café appartenait à un jeune mâle. Là, vous êtes mort.

Au lieu de jouer paisiblement à "7 à la maison", le pasteur Richard Weatherford se retrouve avec un chantage à la clé : son jeune amant réclame 30.000$, rien de moins. Sinon, il dira à tout le monde que le pasteur aime jouer à touche-pipi avec un jeune homme.

L'Arkansas a beau avoir fourni à l'Amérique un président qui aimait la pipe, dans cette petite congrégation plus catholique que le pape et ses cardinaux réunis, l'homosexualité présumée du pasteur serait plus que mal vue.

Ce roman choral nous donnera la possibilité de suivre plusieurs personnages, d'être dans leurs pensées, leur coeur, leurs doutes, leurs pulsions et cela rend le roman encore plus fort qu'il ne l'est au départ.

Si la thématique du chantage est un classique, ce qui reste à découvrir, c'est comment se sortir de ce pétrin sans avoir à payer ou, si l'on décide de payer, c'est, comment mettre la main sur ce paquet de fric sans que cela se sache, se voie et surtout, où aller le chercher !

L'atout de ce roman noir est de nous mettre en présence d'un pasteur réputé, d'un homme qui a réussi à augmenter le nombre de ses fidèles, qui a une réputation de bon père de famille, de bon mari et qui a fauté sexuellement avec un jeune homme (majeur, je précise), lui qui ne touche plus sa femme depuis la naissance de leur dernière, il y a 8 ans.

Le roman a un rythme trépidant puisqu'il se déroule la veille de la fête de Pâques, ce qui me fait penser que notre pasteur a dû faire un véritable chemin de croix en souffrant sa Passion (charnelle, ici et non mortelle) sans savoir s'il ne finirait pas crucifié le lendemain, le dimanche de Pâques, sans possibilité de résurrection.

Les voies du Seigneur sont impénétrables (elles) et une fois de plus, l'auteur nous démontre que s'il sait jouer avec le Noir, il sait aussi nous entraîner là où nous ne l'attendons pas et nous offrir un final qui glace les sangs.

Dans ce roman, il explore la face peu reluisante d'une certaine religion, celle qui prône l'abstinence de l'alcool, des jeux de hasard, la violence, mais dont le principal modèle n'est pas en odeur de sainteté lui-même. Il serait même le roi des menteurs et un fieffé hypocrite, comme nombre de croyants pratiquants de ma connaissance.

Portrait d'une Amérique pro-Trump, de loosers magnifiques, de paumés sublimes, d'arrivistes arrogants, de femmes drapées dans leur dignité, d'un pasteur prêt à tout pour sauver sa réputation (et protéger sa famille du scandale), de petits jeunes qui pensent que le fric résout tout, le tout mis en scène par un talentueux scénariste qui ne laisse rien au hasard.

Ne cherchez pas de morale dans ce roman noir : ce petit noir est serré, corsé, sombre, sans sucre, sans nuage de lait, sans édulcorants mais tu le bois avec délectation car il est réaliste, dans le fond : ce ne sont pas toujours les Bons qui gagnent.

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Roman contemporain qui se situe dans la petite ville de Stock au nord de l'Arkansas juste avant l'élection de Trump.
Nous sommes en plein coeur d'une Amérique conservatrice, rurale, hypocrite et basée sur les apparences où un pasteur a autant de poids que le maire.

Roman choral qui navigue entre les personnages suivants :
Richard, un Pasteur respecté qui a pourtant eu une relation avec un jeune homme,
Gary, ce jeune homme, qui menace le pasteur de tout révéler s'il n'obtient pas 30 000 dollars rapidement,
Sarabeth, la petite amie paumée de Gary qui vit avec un beau-père violent et magouilleur,
Penny, la femme du pasteur qui élève ses 5 enfants et participe activement à la communauté religieuse,
et Brian un homme qui a tout perdu en tentant d'installer un débit de boisson dans cette ville où l'alcool est prohibé par ce même pasteur.

Après avoir rencontré ces personnages, l'action démarre rapidement, elle se déroule durant quelques heures, le roman est efficace et nous découvrons les côtés sombres de tous les personnages.
La fin est inattendue et j'ai passé un très bon moment de lecture.
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J'étais très curieuse de découvrir l'auteur américain Jake Hinkson. C'est maintenant chose faite et je me réjouis déjà de lire ses précédents romans!
(...)
Au nom du bien est une plongée de vingt-quatre heures dans la vie de Richard Weatherford, le très respecté mais pas si respectable pasteur baptiste d'une petite bourgade du comté de van Buren dans l'Arkansas. A Stock, la vie communautaire s'organise autour de l'Eglise et de son charismatique pasteur, un mari et un père modèle pour ses cinq enfants mais aussi et surtout un homme très influent ainsi qu'un ardent pourfendeur de l'homosexualité et un fervent défenseur de la prohibition de l'alcool dans le comté.

Lorsqu'en cette veille de Pâques, Frère Weatherford est réveillé à l'aube par Gary Doane qui a décidé de le faire chanter, il prend conscience avec effroi que toute sa vie est sur le point de s'effondrer. S'il ne veut pas que ses péchés soient exposés sur la place publique et anéantissent en un claquement de doigts tout ce qu'il a si patiemment construit, il va devoir réunir au plus vite la somme colossale exigée par Gary pour son silence. Mais comment? Et surtout à quel prix?

« Je ne suis qu'un être humain et les êtres humains sont prêts à tout. »

Prêt à tout pour préserver sa réputation, son statut social et sa famille, il s'engage alors dans la pire des voies. Ignorant toute frontière entre le bien et le mal, piétinant sans états d'âme le peu de principes qui lui restent, il déclenche une spirale infernale dont il ne sera pas prêt à assumer les conséquences dramatiques.

En situant son intrigue quelques mois avant les élections présidentielles de 2016 dans une petite ville pro Trump de la Bible Belt et en alternant les points de vue de plusieurs protagonistes gravitant autour de Frère Weatherford, Jake Hinkson dénonce avec vigueur mais non sans humour les faux-semblants, les secrets, la violence et les crimes d'une petite communauté engluée dans son conservatisme et son puritanisme hypocrite.

Un roman féroce et jubilatoire!

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Comment classer ce roman qui a tant plu aux lectrices et au lecteur de notre club de lecture : roman social , parce qu'il décrit si bien la société d'une petite ville de l'Arkansas groupée autour d'un pasteur charismatique, roman policier parce qu'il y a des meurtres, thriller parce que le suspens bien que prévisible est très bien mené. C'est tout cela et beaucoup plus. Parlons d'abord du contexte, le jour de Pâques la famille du pasteur Richard Weatherford est réunie pour célébrer le Seigneur en ce jour qui célèbre sa résurrection. Celui-ci est tourmenté car il a eu une relation homosexuelle avec un jeune de son village, Gary Doane . Celui-ci a décidé de fuir le village et la domination du pasteur avec de l'argent soutiré au pasteur pour ne pas dévoiler ces relations. Tout se passe en cette journée de Pâques et l'on sent que l'on va vers une catastrophe si prévisible. Mais le plus important n'est pas là, même si l'intrigue est très bien menée, à aucun moment on est dans l'interprétation des faits mais dans les faits eux-mêmes. Chaque chapitre tourne autour d'un personnage du village et peu à peu le village apparaît devant nos yeux et c'est vraiment très intéressant. le titre dit tout de l'ambiance de Stock, cette petite ville où tout le monde connaît tout le monde et se surveille avec peu de charité chrétienne même si le pasteur est bien le personnage tutélaire de ce roman. On est dans l'Amérique profonde qui ne croit ni à le théorie de l'évolution ni à la liberté de penser. Un pas de travers et vous voilà rejeter de ce petit village qui donne envie de fuir. Mais pour cela, il faut un peu d'argent et c'est bien là le nerf de la guerre. Même si on sent bien que rien ne peut s'arranger, je ne peux pas dire que j'avais prévu la fin. Ce roman conviendra à toutes celles et tous ceux qui sont persuadés que les bons sentiments ne mènent pas le monde, même quand ils sont prêchés tous les dimanche d'une voix tonitruante. Un excellent moment de lecture que j'aimerais partager avec vous.


Lien : https://luocine.fr/?p=11171
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