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J'avais bien aimé l'an dernier « Sans lendemain » de Jake Hinkson, mais j'ai cette fois pris une sacrée claque avec ce « Dry County ». On y fait la connaissance du pasteur Richard Weatherford la veille de Pâques, alors qu'il est très occupé. C'est un moment fort de sa paroisse, riche de plus de trois cents personnes en temps normal (Pâques va en attirer encore plus). Tous ses enfants sont réunis à la maison. Nous sommes en Arkansas, dans les Ozarks (on pense forcément à la série), en 2017, c'est l'Amérique profonde, où l'homosexualité est honteuse, où le pasteur est une figure de pouvoir importante. Ce matin, Richard est réveillé par un appel, à l'aube, le jeune Gary veut le voir tout de suite, il ne peut se défiler. Il ment à son épouse et sort. C'est le début de vingt-quatre heures pendant lesquelles tous ses repères vont se brouiller… On ne peut pas absolument pas s'imaginer ce qui va se produire. On ne peut qu'assister, évoluant dans nos perceptions de la situation à mesure qu'on connaît mieux ceux qui la racontent, à une construction totalement bluffante, qui se termine dans un crescendo haletant jusqu'au point final, un prêche magistral aux accents dévastateurs pour qui en savoure l'extrême hypocrisie. C'est un grand grand roman !
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L'action se passe quasiment de nos jours, oui, quasiment, puisqu'elle se situe pendant le second mandat de Barack Obama. En le lisant, je suis stupéfiée par l'obscurantisme de certaines personnes, pour ne pas dire l'obscurantisme de tous les personnages – je ne voudrais pas non plus exagérer. Dans la petite ville de l'Arkansas où se situe l'action, règne la prohibition. Certes, il est des personnes qui voudraient que la vente d'alcool soit à nouveau autorisée, elles sont cependant minoritaires. le pasteur, bien sûr, est contre cette vente : il est marié, il est père de cinq enfants aux prénoms très bibliques qui m'ont rappelé la série WASP Sept à la maison : Matthew, Mary, Mark, Johnny et Ruth (trois prénoms en commun si vous faites des recherches). Pour Johnny, je vous rassure : c'est le diminutif de Jonathan. Ils font la fierté de leur père, en dénonçant notamment ce que leur apprennent leurs enseignants de science, très éloignés des enseignements religieux. Là, j'ai envie de dire « ouf » pour ses enseignants, qui me semblent réellement effectuer leur mission. Par contre, l'annonce que la jeune génération ne suit pas leur chemin m'inquiète plutôt : le sens critique, ce sera pour un autre monde.

Richard Weatherford règne vraiment sur cette petite communauté – même s'il craint le jugement de certains membres de sa paroisse. Il reçoit ses paroissiens à toute heure du jour, de la nuit parfois, et les aide – même si les conséquences ne sont pas celles attendues. Pensons à Randy, qui a arrêté l'alcool il y a huit ans : ses deux fils ont pourtant mal tourné, en dépit du soin qu'il a pris d'eux – ou des exigences nouvelles qu'il leur a imposées, traduisez comme vous voulez. Richard a cependant un problème assez important : il a eu une relation tendre avec un jeune homme, qui a aujourd'hui décidé de le faire chanter. Il faut bien gagner sa vie. Il faut bien partir et refaire sa vie ailleurs. Oui, Richard Weatherford peut passer pour un hypocrite, mais Gary n'est pas un amoureux qui souffrirait d'être dans l'ombre, c'est un homme qui entend bien profiter de la situation !
Il est ambivalent, Gary, lui et son amie (petite amie ?) Sarabeth. Gary a souffert de dépression, ce qui a mis fin à ses études, et il entend repartir du bon pied, loin de cette petite ville – avec Sarabeth, cinquième roue du carrosse familial, et de l'argent. Il a vu le profit qu'il pourrait tirer du pasteur, de l'attirance qu'il a bien vu que celui-ci ressentait pour lui. Chacun prisonnier de ses contraintes, de ses désirs, de l'image qu'il veut donner de lui, entraine une succession d'actions aux conséquences imprévisibles – ou comment ajouter un problème en croyant en résoudre un. Tout peut facilement devenir un problème dans cette petite ville puritaine.
Et tout problème peut entraîner une solution. Certains ne reculent devant rien, et pourront dire que ce n'est pas leur faute. Il faut de tout pour faire et défaire un monde.
Au nom du bien – mais qu'est-ce que le bien ?
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Marié, père de cinq enfants dont un porteur de handicape, frère Richard Weather ford, pasteur de son état possède la confiance de ses ouailles ainsi que toutes les apparences de la respectabilité. Quand le jeune Gary menace de révéler leur relation cachée s'il ne lui verse pas la somme de trente mille dollars pour son silence. Richard va mettre en place tout ce qui est en son pouvoir pour se sortir de ce mauvais pas. Chacune de ses actions va avoir des conséquences et de fortes répercutions sur la tranquillité du comté de van Buren. Il faut imaginer la vie dans une petite communauté, les rumeurs et les « on dit » pouvant briser une vie plus rapidement qu'il ne faut pour le dire. L'action va se dérouler sur une seule journée et on ressent très fort l'angoisse de cette course contre la montre. Les personnages impliqués sont peu nombreux mais ils ont tous des liens entre eux : employé/employeur, beau-père /belle-fille/ petit- ami etc. Les personnages sont amenés à agir voir réagir sans avoir le temps de réfléchir, leurs actes reflètent souvent la bassesse et la frayeur. L'intrigue monte ainsi en puissance sans rien lâcher et le lecteur en total empathie vie les sentiments des uns et des autres. Peut-être est-ce dû à l'emploi de la première personne du singulier, ce « je », est employé par le personnage de référence du chapitre. Tout au long de l'intrigue on a le sentiment d'un jeu pervers du tout ou rien. Je n'ai pas arrêté d'imaginer des scénarii tout le long, avec des extrapolations toujours plus folles. L'auteur arrive à percer les méandres de l'âme humaine et à nous restituer tout ce dont l'homme est capable lorsqu'il est soumis à la pression sans pouvoir apercevoir le bout du tunnel. Un livre fabuleux sur la nature humaine qui nous en dit beaucoup sur la mentalité américaine mais bien entendu ceci est transposable n'importe où dans le monde. Bonne lecture.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Richard est le pasteur de la plus grande paroisse de son comté du Nebraska. Leader du mouvement prohibitioniste de sa ville, il se fait réveiller un samedi matin par un jeune de sa paroisse qui veut le rencontrer urgemment. Malgré que le weekend doit être consacré à la préparation des célébrations de Pâques, son interlocuteur ne lui laisse pas le choix. Ce dernier, un jeune ayant abandonné la fac, lui laisse une journée pour trouver 30.000 dollars. S'il n'a pas l'argent, il rendra publique leur liaison... Richard ne peut se permettre que la rumeur d'une relation homosexuelle vienne entacher sa réputation.
Le récit se déroule sur la journée de samedi. le récit est assez haletant puisque l'on suit Richard qui va devoir trouver l'argent qu'il ne possède pas, tout en ayant le point de vue d'autre personnage impliqués directement ou indirectement. le résultat sur la forme est bien réussi, l'alternance entre les différentes points de vue fonctionne bien.
Le roman se lit rapidement car il est assez court. le point négatif est pour moi la psychologie des personnages qui n'est pas assez approfondie du fait de la taille du récit et le nombre de points de vue que l'on suit.
Un coquille m'a bien surpris. Nous sommes un pleine campagne présidentielle entre Hilary Clinton et Donald Trump et l'un des personnages dit à un moment donné : "nous sommes en 2017"... L'auteur et la maison d'édition auraient pu faire un peu plus attention...
Un roman divertissant, assez efficace mais sans grande prétention.
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Au nom du bien est une nouvelle immersion dans les tréfonds de l'âme d'un homme d'église. le pasteur Richard Weatherford est le guide respecté d'une petite communauté ultra-conservatrice de l'Arkansas, à la veille de l'élection de Trump. Mais le pasteur, dans un moment de faiblesse, a fauté avec un jeune homme : Gary, télécommandé par sa dulcinée Sarabeth (quelle pécheresse, celle-là !), exige du pasteur 30 000 dollars comme prix de son silence. Car l'homosexualité n'est pas très bien vue dans la communauté…
Le roman se déroule sur un week-end, dans un rythme haletant de compte-à-rebours : Richard Weatherford ne dispose que de 24 heures pour sauver les apparences… et sa vie de couple.
Chaque chapitre est raconté par un des protagonistes du roman, ce qui permet une bonne analyse des caractères et des motivations des personnages : tous convergent vers une issue pour le moins inattendue. Mais pas d'inquiétude, toute action commise le sera « au nom du bien » !
Après L'enfer de Church Street et Sans lendemain, Jake Hinkson est au mieux de sa forme, et on se régale à la lecture de ce roman noir, bien noir, qui bouleverse les frontières du bien et du mal et égratigne l'image de l'homme d'église, tout en dénonçant l'intolérance de ces communautés rigoristes de l'Amérique profonde. N'oublions pas de saluer la traduction toujours impeccable de Sophie Aslanides !

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Ala suite de de la remise en cause du droit des Femmes à l'avortement par la Cour Suprême, je me suis demandée comment vivait cette Amérique qui votait Trump. Ce roman se déroule dans une petite ville de l'Arkansas en 2016, pendant la campagne électorale. La petite ville est décorée des pancartes électorales que chacun pique dans son jardin ainsi que de slogans moralisateurs prohibitionnistes.

Roman choral, les narrateurs sont Richard Weatherford, le pasteur et Penny son épouse, Brian Harten un chômeur qui cherche à monter une affaire de spiritueux, Gary Doane un jeune étudiant et sa petite amie Sarabeth Simmons, vendeuse.

Chantage et maîtres chanteurs. le pasteur Weatherford a entretenu une relation homosexuelle avec Gary Doane qui exige trente mille dollars  comme prix de son silence. Comment réunir une pareille somme? En monnayant son appui dans un vote interdisant la vente d'alcool sur le Comté auprès de Brian Harten qui doit alors trouver d'urgence les trente mille dollars. Cela ne peut qu'entraîner des catastrophes!

Le personnage principal est le Pasteur qui exerce une autorité despotique, au sein de sa famille et de sa communauté où il fait régner un conservatisme étouffant. Il s'immisce dans la vie privée de ses paroissiens. On devine très vite l'hypocrisie, le goût du pouvoir et le manque d'empathie.


Ecriture très efficace, critique au vitriol. Au nom du bien se lit comme un thriller.
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Richard Weatherford est un pasteur au-dessus de tout soupçon, très influent , dans une petite ville de l'Arkansas. C'est aussi un mari modèle et un père affectueux de cinq enfants. Mais c'est aussi un homme avec des zones d'ombre.
Alors qu'il prépare activement les fêtes de Pâques, le ciel lui tombe sur la tête : un ancien amant le fait chanter et lui réclame de l'argent.
Il doit faire preuve d'ingéniosité et de sang-froid pour régler ce problème en 24 heures et empêcher son monde de s'effondrer.
Ce roman a tout pour plaire : chantage, violence, désespoir à l'origine d'agissements désespérés. Un roman noir à l'américaine, captivant jusqu'à la fin.
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L'histoire : Richard Weatherford est pasteur à Stock, petite ville de l'Arkansas. Il est marié, a 5 enfants qu'il élève à sa sauce, il aide sa communauté... enfin tout le tralala habituel du pasteur modèle plein de saine morale et fervent soutien de Trump et de la prohibition. Sauf qu'il a aussi un secret, qui lui pèse, cette attirance pour les hommes... On commence le roman avec une tentative de chantage liée à une "aventure". Comment Richard va-t-il s'en sortir ? Comment ne pas ruiner sa réputation ?...



Mon avis : un roman formidable, sur la morale à plusieurs vitesses et les hypocrisies (en l'occurrence religieuses et sociales). A chaque chapitre, nous changeons de narrateur, pour reprendre le récit exactement là où nous en étions, ainsi l'histoire se déroule de manière parfaitement linéaire, et on reste toujours dans l'humain, dans l'empathie avec les uns et les autres. Cela donne une enveloppe de velours au mordant très incisif de l'histoire. Les personnages sont consistants, et même si culturellement, ils sont totalement étasuniens et pas européens, on y croit, on pourrait presque les connaître, y compris ceux qui sont froids, tellement durs. Mais de toute façon, aucun personnage n'est ici ce dont il a l'air, et jusqu'au bout, on pense pouvoir se fier à tel ou tel dans ses réactions, mais on découvrira que non. L'histoire, elle, est parfaitement construite, bien pensée, simple et logique, mais démoniaque. le titre ajoute un piment juste ce qu'il faut de sarcasme. Impeccable, net et sans bavure.

Bref, je me suis régalée à cette lecture, que ce soit pour son style, la construction de l'histoire, les personnages, le rythme, etc., il n'y a rien à changer !
Lien : http://ploufsurterre.canalbl..
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RÉSUMÉ:"Pasteur respecté d'une petite ville de l'Arkansas, Richard Weatherford est victime d'un chantage. Car Richard a fauté avec un jeune homme, Gary. Prêt à tout pour empêcher son monde de s'effondrer, le pasteur n'a que quelques heures pour tisser une immense toile de mensonges où piéger son entourage. "

MON AVIS: Voilà bien une histoire qui démontre toute l'hypocrisie qui se cache derrière les apparences. Dans cette petite ville où tout le monde se connait, ou les rumeurs vont bon train, beaucoup d'habitants ne sont pas d'aussi bons paroissiens qu'il y parait. Et le pasteur Richard Weatherford est loin d'être le gardien de troupeau irréprochable qu'il donne à voir. Lui encore moins que les autres.
Jake Hinkson décrit très bien, de façon sobre et dépouillée de quoi les hommes sont capables quand ils veulent obtenir quelque chose ou qu'ils se sentent menacés. Et pas seulement les hommes, les femmes aussi. Et c'est peut-être encore pire. La frontière entre le bien et le mal
devient alors floue quant il s'agit de sauver les apparences.
J'ai apprécié cette sobriété dans l'écriture. Une description des actes et des faits, sans fioriture. Et c'est diablement efficace.
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″Si je suis honnête, je dois admettre que je suis le genre de pasteur que j'ai toujours détesté. Je suis un baby-sitter spirituel comme tant d'autres. Je voulais faire de grandes choses pour Dieu, si Dieu m'avait choisi pour faire de grandes choses. ‶

A lire attentivement la biographie de Jake Hinkson, on s'aperçoit que ce dernier un lourd contentieux à l'égard de la religion dans laquelle il était engagé jusqu'à en claquer la porte. Et le moins que l'on puisse dire c'est que cela transpire dans ses romans. La religion et ses représentants y sont très présents, et pas de la meilleurs des façons.
Nous sommes à la veille de Pâques, dans une petite bourgade de l'Arkansas profond, à quelques mois des élections américaines peu avant l'arrivée du vilain canard.
Richard Weatherford est le pasteur de la communauté ; il est apparemment sans histoires…apparemment, car le pasteur, qui a fauté, que dis-je, flirté avec le diable, en succombant aux plaisirs interdits avec un homme, se retrouve pris au piège. Soit il paie la coquette somme de 30 000 dollars à son amant, soit son coupable secret sera révélé à la communauté, alors qu'il se débat précisément dans la lutte contre l'homosexualité, la prohibition de l'alcool, et toutes les obsessions de ces bons homme d'Eglise. Fais comme je dis, mais pas comme je fais, rien de nouveau sous le soleil, mais aux USA, ça coince un peu !!
Durant vingt-quatre heures nous allons assister à une cascade d'évènements mettant en jeu un certain nombre de personnes qui en cascade vont se retrouver mêlés à cette affaire dans le seul but de sauver le Pasteur de son sordide pétrin.
Construit comme un roman choral, ce roman croque savoureusement cette petite communauté dont chaque personnage voit sa personnalité disséquée avec beaucoup d'acuité. L'auteur y pose un regard plein de sarcasme et de cynisme à l'égard d'un monde hypocrite, et pétri d'une morale d'un autre âge.
C'est noir, poisseux, pesant, surprenant, sans concession. L'écriture de Jake Hinkson est sèche, sans fioriture, sans bla-bla. C'est alerte, imagé, imaginatif. Un roman noir comme je les aime !

‶Les choses que j'ai faites ce soir m'ont appris une autre vérité. Je ne suis qu'un être humain, et les êtres humains sont capables de tout. ″

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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