Autant vous dire que je suis contente de ne pas avoir arrêté cette suite après le premier tome qui était assez brouillon pour moi. J'ai encore quelque fois du mal au niveau de la chronologie, il me semble même qu'à un moment donné, il y a un assez gros couac, mais dans l'ensemble, il y a une maîtrise plus assumée. On voit très bien, d'ailleurs, que
Matsuri Hino cherche à nous montrer comment le monde "idéal" de Yuki a pu prendre vie, avec quels sacrifices et quels éléments déclencheurs. Les diverses romances noient un peu cela, mais je suis heureuse de voir que les personnages que j'ai chéris dans la première saga aient aussi droit à leur part de bonheur.
Une grande partie du tome est consacrée à Yuki et Zero, et j'ai envie de dire qu'il était temps. Il n'y a pas vraiment de suspens quant à l'issue de leur idylle mais je n'arrive pas à me faire à l'idée de la disparition de notre hunter... Suis-je satisfaite cependant ? Pas à cent pourcent. Je sais que nos deux héros ont un passif, et qu'il est difficile pour eux de passer outre. Yuki se retient, je pense, parce qu'elle sait que Zero finira par mourir et qu'elle sera de nouveau seule. Et Zero reste Zero. Il y a donc de la romance, mais plus celle d'un jeune couple d'adolescents qui commence à peine à se connaître. Cela reste mignon, et mon petit coeur de fan approuve mais j'aimerai les voir comme un vrai couple, ne serait-ce que la grossesse de Yuki pour Ren. La naissance de l'enfant est souvent dissociée de ses parents, et je trouve cela étrange. Bref, contente mais un peu frustrée aussi.
Sayori reste la clé de voûte de nombreux personnages. C'est impressionnant de voir qu'un personnage que l'on voit au final si peu a autant d'influence. Elle a toujours été une amie précieuse et sa ligne de conduite d'une droiture sans faille. Elle a été un soutien sans faille, une source d'inspiration et de compassion. Il est difficile de ne pas être triste en voyant le vide qu'elle laisse et en même temps, sa vie tellement heureuse est tout sauf déprimante. Hanabusa en parallèle poursuit "l'héritage" de sa femme en étant présent et en se donnant corps et âme pour le remède qui pourrait tout changer. Rima, Shiki et Ruka nous offrent aussi leur happy-ending, pas assez développé et un peu vite expédié mais qui a le mérite d'avoir été traité.
Et à côté de toute cette romance, il y a tout de même cette part sombre qui règne et qui nous fait craindre pour tous les personnages. L'envie et la jalousie des humains, la méfiance envers ses être immortels et dangereux, la revendication de la suprématie des vampires... Cela reste en sourdine mais reste bien présent. Il est presque étrange de voir les passages avec Ai, Ren et Kaname dans cette ville où les deux espèces évoluent en bonne harmonie. Un contraste voulu, sans aucun doute, pour avoir encore plus de poids face au passé, et sûrement donner un sens aux sacrifices mais avec une part d'irréel en quelque sorte.
Un tome que j'ai donc beaucoup apprécié, même s'il y a encore des défauts. L'humour est un chouia trop présent à quelques moments, mais c'est aussi pour contrebalancer avec la noirceur latente. J'espère que les prochains tomes finiront par entrer dans le vif du sujet même si je suis heureuse de voir tout ce petit monde évolué.