Jo Hoestlandt signe sans doute ici son texte le plus intime, le plus autobiographique. Elle y raconte l'humiliation subie par sa mère quand cette dernière, alors écolière, s'était vue refuser par la maîtresse le titre de meilleure camarade de la classe à cause de ses origines étrangères. Une histoire que Jo a entendue enfant et qui n'a cessé de la hanter.
Sa maman s'appelait Évelyne. le père d'Évelyne, d'origine jamaïcaine, était arrivé en France en 1917 avec des soldats canadiens. Tombé amoureux d'une bretonne, il s'installa dans l'hexagone et peu après Évelyne vint au monde, « avec ses grands yeux sombres et ses cheveux tout crépus » qui lui valurent d'être stigmatisée par la maîtresse des années plus tard.
L'auteure de
Vue sur mer écrit des livres « pour essayer de dire la vie ; les toutes petites et les grandes choses de la vie, et ce qu'on éprouve à les vivre, qu'on soit grand, qu'on soit petit. » Dans celui-ci, à travers le portrait de sa mère, elle dit sa découverte de l'injustice, de la colère, de l'amertume, de l'envie de révolte. Des sensations ressenties chaque fois que sa maman lui racontait cette scène terrible et l'infini chagrin qui en découla. Un souvenir marquant, plein d'affection et de tendresse pour celle qui, en ouvrant ainsi son coeur, « redevenait la petite fille qu'elle avait été autrefois. »
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