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EAN : 9782253905998
448 pages
Le Livre de Poche (13/10/2010)
3.92/5   6 notes
Résumé :
Des figurines primitives de l’époque géométrique aux statues honorifiques des notables de l’antiquité tardive, cet ouvrage présente, en cent vingt-cinq oeuvres photographiées et commentées, plus d’un millénaire de sculpture grecque. Les matériaux, les genres, les sujets, les styles sont abordés tour à tour afin de proposer un panorama complet de ce phénomène esthétique et sociologique complexe, dont les découvertes et les études ne cessent d’enrichir la connaissance... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Très bon ouvrage pour avoir une vue assez complète de la sculpture grecque.

Le livre est construit en deux parties. Je mentionnerai d'abord la seconde qui est une présentation de plus d'une centaine de sculptures avec une illustration pleine page et un commentaire sur une page également. Toutes les périodes et toutes les oeuvres emblématiques sont représentées.

Auparavant, Bernard Holtzmann présente en une centaine de pages les bases de la sculpture grecque. J'ai trouvé cette partie très complète et pertinente. Cela commence par les caractéristiques très générales et un passage en revue des matériaux (terre, bronze, marbre...). L'auteur explique ensuite les différentes fonctions de la sculpture, ce qu'il appelle les genres : statue de culte, sculpture votive (offrande), funéraire, décorative, commémorative, honorifique. Il finit par présenter le champ iconographique utilisé, à savoir principalement la figure humaine, et ce dans un souci d'imitation du réel, même si la mimesis n'est pas une fin en soi car elle est au service soit d'une recherche d'idéalisation soit de l'expression de l'imagination. La représentation de l'être humain est soumise à des conventions fortes, néanmoins évolutives dans le temps. Une des plus marquantes est l'usage de la nudité pour la représentation masculine alors que la femme est l'objet d'une recherche formelle portant généralement plus sur le vêtement. Holtzmann retrace aussi l'histoire du répertoire des gestes et attitudes, de la stricte frontalité immobile des origines à l'évocation du mouvement de plus en plus marquée. Il finit par montrer l'avènement du portrait en parallèle d'une évolution sociale où l'individualité a pris plus d'importance.
Un seul reproche à apporter : l'écriture de Bernard Holtzmann manque parfois de simplicité et cela rend la compréhension du message plus difficile. Holtzmann est un universitaire et son livre obéît aux canons du genre académique. Il fait énormément de références et de renvois à d'autres ouvrages. C'est très bien pour l'honnêteté de la démarche intellectuelle mais cet effet patchwork nuit quelque peu à la fluidité et à la totale clarté du message.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
...le corps masculin tend à la nudité, tandis que le corps féminin est généralement vêtu. Cette opposition se rencontre dès 700 av. J.C., environ deux siècles avant que la nudité masculine ne s'impose dans les activités sportives : c'est donc un phénomène anthropologique et esthétique avant d'être un phénomène social. En fait, la nudité, est un costume qui place le sujet dans une surréalité divine ou bien héroïque quand il s'agit de personnages honorés ou morts. Cette élévation est d'autant plus marquée que ces "corps glorieux" sont idéalisés par une formalisation qui ne cesse d'évoluer du VIème au IIIème siècle. Le corps souvent subtilement dévêtu de la femme n'accédera qu'avec Praxitèle au nu intégral, qui restera cependant réservé presque exclusivement à Aphrodite.
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