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3,6

sur 488 notes
Découvert par sa remarquable trilogie « Silo », Hugh Howey s'impose petit à petit dans le monde de la « S-F post-apo », avec une approche plutôt « lo-tech », de plus en plus répandue car crédible, à l'aune de nos sociétés diabétiques à l'énergie carbonée.

Avec « Sand », il imagine un monde recouvert par la sable, où une société survit tant bien que mal, toujours régie par ce rapport de domination capitalistique, mais où le patrimoine n'est plus formé que par quelques rares artefacts du passé, ainsi qu'en de rares espaces à l'abri de ce vent unidirectionnel et permanent, transformant la vie en un combat sisyphéen contre l'ensevelissement.

Les richesses viennent du sous-sol, et une caste d'individus aux moeurs codifiés, les plongeurs, en forment l'élite active, laissant aux autres le soin d'une intendance perdue d'avance.
Ne versant pas dans la « hard-SF », Howey ne prend pas grand soin à nous expliquer ce procédé à priori rétro-technologique permettant de liquéfier le sable à la manière de l'eau, pour y plonger et en ressortir les richesses du passé ; se contentant d'un vaporeux procédé électrico-mental, vaguement bâclé si l'on s'attarde dessus ( en particulier si l'on est fan du genre…).
On pourrait aussi se laisser porter, accepter ce dispositif afin de se concentrer sur le reste, son intrigue et ses différents personnages, bien qu'un certain regret subsiste quant à une consommation de S-F en vue de prospectives futurologiques…

Construite en courts chapitres, chacun focalisé sur un personnage, tous appartenant à la même famille, aristocrate et laborieuse à la fois, l'histoire se déploie d'abord habilement, avant de s'enterrer à mesure qu'elle oublie d'en élargir le spectre. L'originalité du début est lentement remplacée par des développements mal-habiles, cliché et poussiéreux, défaut malheureusement trop courant de ce genre…
Le recours aux ellipses ne donne pas de réponses claires à ce dispositif plutôt ambitieux, se perdant alors en nébulosités que les destins personnels ne viendraient pas préciser.

Actes Sud nous a un temps donné l'illusion d'une édition S-F aux exigences plus « littéraires » ( sans se focaliser sur la langue en elle-même, mais sur une hypothétique « qualité »), avec Liu Cixin ou « Silo »,  mais certaines sorties récentes ont largement entamé la confiance qu'on aurait pu leur porter, la trilogie arachno-prout d'Ezekiel Boone comme symbole : en plus d'être carrément médiocre, l'éditeur en a soigneusement orchestré sa parution en format poche, ne rendant accessible que le premier, laissant sur la béquille le lecteur fébrile d'en connaitre la suite ( à la manière des séries TV à sensation, et leur fameux « cliffhanger »), l'obligeant à loucher jusque craquer sur les deux derniers tomes au format broché, restant plus que discret sur sa construction trilogique ( une toute petite mention à la fin de la 4ème de couverture du 1er tome )… bref un ensemble de faits qui érodent la confiance ( j'ai bien conscience que je « tape » souvent sur cette maison, mais les ayant tellement aimé à un moment… ), sans pour autant décourager !

La S-F reste en apparence le genre le plus à même de réfléchir aux possibles, d'où ma relative frustration ( ou plutôt une certaine exigence ) de la voir trop souvent se retrancher dans un territoire bien codifié, m'entrainant vers certains jugements péremptoires, alors que d'autres sont contents…
Il est inutile de rappeler ô combien nos décideurs manquent de discernement et d'imagination pour envisager les transformations subies ou voulues de ce futur très proche. le milieu militant s'atomisant dans de petits cercles con-centrés, produisant certaines prospectives idéologiquement ad-hoc, sans réellement chercher une vision d'ensemble qui devrait tous nous bousculer…

Vous l'aurez compris, je profite de la lecture de ce livre, plutôt décevant sans être désagréable, pour à nouveau râler, mais surtout demander à notre formidable communauté des pistes de livres explorant une certaine idée du futur, avec un idéal humaniste et « lo-tech », à des années-lumières des voyages intersidéraux, expédiant aussi vers un trou-noir des livres du genre d' « After® », ou tout autre galette militante amputée d'un certain sens critique, nous invitant à « dépasser les clivages nature - culture », jalousant d'un égo rabougri l'idée d'universalité, usant de la relativité sans peur d'en abuser…

Et pour l'ami Howey, il me reste à lire son « Phare 23 », gardant encore dans le viseur ses futurs parutions.
Merci d'avance.
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Après avoir réussi mon immersion dans les Silos il y a quelques années, j'ai voulu essayer la plongée dans le sable...

A mon grand regret, je n'ai pas réussi à apprécier l'expérience !

Autant dans Silos, j'ai trouvé le monde bien expliqué, ce qui aide à entrer dans l'histoire.

Ici, j'ai manqué de clés pour comprendre cet univers, j'ai eu l'impression que tout était survolé. L'impression qu'il manquait des chapitres pour comprendre les tenants et les aboutissants de l'histoire. Et finalement, le dénouement est presque trop rapide.
On est mis devant les faits et les nouvelles technologies développées pour plonger dans le sable, mais certains concepts restent flous.

Si bien que j'ai refermé ce livre avec un sentiment de frustration.

Peut-être aurais-je du lire ce roman les pieds dans le sable, avec mes palmes pour mieux l'apprécier ?! :)
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Le monde est recouvert de sable. Les gens vivent tant bien que mal en surface : tout le monde n'est pas à égalité devant le sable. Et, il y a ceux qui cherchent les trésors des villes enfouies, pour cela ils savent "sarfer" et nager dans le sable avec leur combinaison. On a l'impression de regarder un film d'action ou ça bouge, ca bombarde, ça court, ça saigne... et au final : de l'action sans percussions qui rai-sonnent, sans philosophie. Pas vraiment de message intéressant, pas de phrases à réfléchir. On dirait des dialogues pour accompagner l'action, la vie mouvementée d'une famille, et du patos aussi. A voir la suite, maintenant que les dernières pages ont un peu plus d'attrait que l'ensemble.
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Après la relative déception de « Phare 23 », je retrouve avec « Outresable » l'auteur de la trilogie « Silo ».
Le thème est assez proche : nous sommes sur une Terre post-apocalyptique, probablement dans ce qui fut « avant » l'état du Colorado. La région est envahie progressivement par du sable, suite à une catastrophe dont nous ne saurons rien de plus que ces terribles conséquences. L'épaisseur de sable est telle que les villes se trouvent maintenant enfouies à plusieurs centaines de mètres de profondeur, et les habitants ont mis au point une technique de plongée dans le sable pour aller récupérer dans les ruines englouties le métal, les machines et l'eau dont ils ont besoin.
Nous suivons dans ce roman l'aventure d'une famille dont le père est parti un jour vers la région nommée No Man's Land, dont personne n'est jamais revenu, dans l'espoir d'y trouver une vie meilleure. Restent la mère, Rose, le fils aîné Palmer, la fille Vic, et les deux jeunes frères Conner et Rob. Palmer et Vic exercent déjà le métier de plongeur : ce métier comporte non seulement de gros risques par lui-même, mais il s'exerce dans un milieu où on ne se fait aucun cadeau, et où certains sont plus des pirates que de simples chercheurs de trésors.
Le récit des plongées dans le sable est très imagé, et on ressent presque physiquement l'oppression qu'éprouve le plongeur enseveli sous des tonnes de sable. Les méthodes de plongée imaginées par Hugh Howey sont ingénieuses, mais c'est bien sûr de la pure science-fiction… Les descriptions de paysages ensablés sont très réalistes, avec des dunes et des « sarfers », sortes de chars à voile qui servent d'unique moyen de déplacement. Trouver et économiser l'eau sont des nécessités permanentes, ce qui n'est pas sans rappeler le cycle de Dune de Frank Herbert. Et la gourde, tout comme dans la trilogie de Silo, est l'objet indispensable le plus souvent évoqué.
Tandis que le jeune Conner tente de partir vers le No Man's Land pour imiter (et peut-être retrouver) son père, Palmer et Vic ont, chacun de leur côté, maille à partir avec des plongeurs très peu recommandables, et vont unir leurs efforts pour conjurer une menace contre leur communauté et leur famille. Je n'en dis pas plus sur l'intrigue.
La narration est très habilement menée, on suit tour à tour chaque personnage de la famille, ce qui permet de retracer progressivement leur histoire et d'expliquer leur situation. Les chapitres sont assez courts, ce qui facilite la lecture, et m'a permis d'arriver très vite au bout de ces 400 pages.

Une lecture que je recommande aux amateurs de science-fiction, autant pour la richesse d'imagination de l'auteur que pour la peinture des personnages, et en particulier les figures féminines de Rose et de Vic.
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Dans un monde que les dunes ont recouvert, la seule façon de trouver des ressources, c'est de les chercher sous des tonnes de grains fuyants et pesants. « Il était difficile d'ôter autant de sable sans qu'il soit rejeté au fond. le sable s'écoulait trop aisément pour creuser, et le vent avait bien plus de mains que ceux qui grattaient la surface. le désert ensevelissait même ce qu'on construisait sur le sable, alors pour que ce qui était de ce qu'on faisait en dessous. » (p. 23 & 24) Palmer est plongeur des sables et, comme tant d'autres, il rêve de trouver la cité légendaire de Danvar, ses gratte-sols et ses trésors engloutis. Les vagabonds du désert, les pirates, les brigands et tout ce que Springton et Low-Pub comptent de racailles se précipitent dans l'immensité des dunes quand la rumeur court que la cité aurait été localisée, jusqu'aux frontières du No Man's Land s'il le faut. Mais pour Palmer et sa fratrie, c'est quelque chose de plus intime qui se noue, une chance – peut-être – de recréer une famille éclatée par le départ de leur père, de nombreuses années auparavant.

Le récit suit chaque frère et soeur indépendamment ou en petits groupes, dans des fils narratifs qui se rejoignent comme, symboliquement, les liens familiaux qui se retissent. Après l'étouffement d'un monde sans air décrit dans Silo, Silo - Origines, Silo - Générations et Phare 23, Hugh Howey propose un monde où la poussière s'insinue partout et où la soif est une constante implacable. Avec ses combinaisons vibrantes, il réinvente la plongée et la peur de la noyade. « Ce n'était pas les efforts physiques, c'était la pensée qui faisait se déplacer un homme. » (p. 45) Ce roman tient surtout par sa construction et le lent dévoilement du coeur de l'intrigue. Cela reste de la SF de très bonne facture, avec des airs forts plaisants de Mad Max et de la horde du contrevent.
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Le livre démarrait très fort… mise en scène captivante. Nous sommes en Amérique, dans un futur pas si lointain. Elle est couverte de sable. Les citoyens vivent donc maintenant en surface. Sous eux, les vestiges du temps passé, couverts par des mètres de sable. Palmer est un plongeur. Il franchit cette barrière de sable, pour aller déterrer des trésors. Lors d'une plongée, son co-équipier le laisse-là, emportant sa bombonne d'oxygène. Anxiogène. Mais là, Howey nous laisse en plan, et vient plutôt raconté, pendant de très longues pages, le quotidien de sa famille laissée à la surface, avec les codes d'une saga familiale. J'aime bien les sagas familiales, mais là, après cette première partie, j'avais plutôt envie de suivre rapidement le Palmer laissé en plan. Bref, une lecture décevante. Dommage après l'incroyable trilogie Silo.
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Ayant adoré la trilogie " Silo", j'étais très enthousiaste à l'idée de découvrir un nouveau monde imaginé par Hugh Howey. Et, imaginer des réalités alternatives, il sait bien le faire !
Avec "Silo", il nous décrivait avec brio un monde où des milliers de personnes vivent sous terre, dans des silos de 300 mètres de profondeur, avec 144 étages bien organisés (logements, cultures, administration, maintenance)... et crédible.
Dans "Outresable", l'auteur nous emmène de nouveau sous terre, ou plus précisément sous le sable ! Dans ce livre, le sable rythme la vie des gens, il recouvre tout, inlassablement... Howey nous propose ici une idée étrange : des "plongeurs" équipés de combinaisons explorent les profondeurs pour découvrir des vestiges des temps passés engloutis par le sable... Mais comment ? Grâce à une technologie et leur force mentale qui "liquéfient" le sable autour d'eux... Hum, plus dur à imaginer... C'est d'ailleurs ce qui fait que je n'ai pas toujours bien réussi à "rentrer" dans le récit, on ne comprend pas de suite comment les plongées sont possibles... J'ai eu un peu de mal à imaginer le fonctionnement des combinaisons et des "sarfers" (véhicule se déplaçant sur le sable) par exemple.
Malgré tout, les personnages sont sympathiques, l'histoire intéressante et nous fait vivre des sensations fortes ! Se retrouver sous des tonnes de sables vous paraît oppressant ? C'est ce qu'on ressent à chaque plongée dans ce livre. le manque d'oxygène, la peur d'être coincé sous le sable...
L'histoire de famille est pas mal aussi.

J'aurais aimé apprécier plus ce livre. J'avais trop d'attentes par rapport à Silo je pense...
Mais "Outresable" m'a apporté ce que j'aime dans la SF : me laisser emporter dans une réalité que je n'avais jamais envisagée par moi-même...

La science-fiction ouvre le monde des possibles et enrichi notre imaginaire de tellement de réalités alternatives...!
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Après avoir découvert l'univers de l'auteur à travers la saga "Silo" que j'avais beaucoup aimé, j'ai eu envie de réitérer l'expérience et franchement, c'était plutôt chouette !

Un nouveau monde essaie tant bien que mal de survivre alors que depuis des siècles, le sable a tout englouti. À sa tête, des plongeurs qui descendent toujours plus profondément à la recherche d'artefacts de jadis, prisés comme autant de trésors. L'un d'eux va partir à la recherche de Danvar,la cité mythique objet de tous les fantasmes. Pour la trouver, Palmer devra atteindre des profondeurs encore jamais explorées. Si elle n'existait pas, sa combinaison de plongée sera son sarcophage...

Le début à été un peu compliqué, il faut bien l'avouer. J'ai mis du temps à me réhabituer à la plume de l'auteur qui au départ manque de fluidité et semble lourde. Cette impression est probablement accentuée par le style littéraire qui n'est pas toujours simple. A travers ce roman de science-fiction, l'auteur a révélé un univers dense et recherché mais qui m'a parfois un peu perdu. J'ai par moment eu du mal à m'imaginer l'environnement et certaines scènes décrites.

Passé ces petits désagréments, je me suis très rapidement plongée dans ce livre à l'ambiance désertique et post-apocalyptique. Une lecture mystérieuse dû à cet immensité sableuse mais aussi très oppressante grâce aux descriptions de ces plongeurs totalement immergés dans le sable à des profondeurs inimaginables.

Nous suivons une famille qui va devoir se battre les uns pour les autres mais également pour survivre. Les rebondissements s'enchaînent tambour battant, des secrets éclates et avec eux l'annonce d'une tuerie à venir s'ils ne font rien ! Les 70 dernières pages ont été lues en apnée grâce à cette incroyable amour familiale qui m'a terriblement touché et même tiré quelques larmes sur la fin.

"Outredune" qui est sorti il y a peu, est la suite directe de ce roman et je peux déjà vous dire que je me jetterais dessus à sa sortie poche !
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J'avais beaucoup aimé Silo et je me réjouissais de retrouver un roman de Hugh Howey . A la fin de ma lecture , je ne suis pas déçue même si je suis un peu restée sur ma faim et avec des questions concernant l'histoire et l'univers d'Outresable . Comment et pourquoi en est on arrivé là dans ce monde qui s'ensable inéluctablement ? Pourquoi cette faille entre ces deux lieux qui semblent à la fois s'attirer et se repousser ? les personnages sont attachants et j'ai bien aimé l'idée des plongeurs dans le sable grâce à des capacités de concentration , de visualisation et des combinaisons un peu particulières . Mais là aussi , j'aurais bien aimé un peu plus d'explications . peut être aurons nous une suite qui nous permettra de mieux comprendre ?
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Nous sommes dans un futur éloigné, quelque part dans ce qui fut l'Amérique. Quelque part *au-dessus*, plus précisément, car le sable a tout recouvert. Pourquoi, d'où vient-il, nous n'en saurons rien mais le fait est là, il ne cesse de progresser encore et encore et engloutit lentement mais implacablement tout ce que l'homme s'échine à persister de construire. Devenus par la force des choses nomades, les gens se sont organisés en cités éphémères, protégées un temps de l'enfouissement dans le sable par de hauts murs. Les gens plongent dans le sable, s'y mouvant avec l'aide de combinaisons électroniques leur permettant d'en diriger la structure mentalement. Ils plongent le plus profondément possible pour rapporter à la surface tout ce qu'ils peuvent monnayer (et utiliser). Nos héros sont une famille nombreuse, que nous rencontrons alors que l'aîné accomplit une mission périlleuse… L'univers ici mis en place par Hugh Howey fonctionne bien et on visualise sans peine ces grains de sable qui s'infiltrent partout, on en aurait les lèvres gercées et la langue pâteuse rien qu'à y penser. L'histoire en elle-même tient bien les promesses de suspens avec rebondissements bienvenus etc. mais le traitement est hélas très commercial, formaté courts chapitres, cliffhangers et cie, rendant la lecture paradoxale : on *veut* savoir la suite tout en s'agaçant de notre propre crédulité.
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