L'auteur fait le portrait de 10 femmes de dirigeants africains, après un prologue où il présente succinctement d'autres portraits d'épouses. les anecdotes sont nombreuses mais le contenu est sérieux, l'auteur analysant le rôle politique de ces dames.
Celles-ci sont l' Ivoirienne Simone Gbagbo, la Congolaise Antoinette Sassou-Nguesso, la Sénégalaise Marième Sall; les blanches Viviane Wade (Sénégal), Sylvia Bongo Ondimba (Gabon), Dominique Ouattara (
Côte d'Ivoire) et les métisses Chantal Biya (Cameroun) et Chantal Compaoré (Burkina Faso) ; et hors du «pré carré» francophone, Grace Mugabe (Zimbabwe) et Constancia Mangue de Obiang (Guinée équatoriale).
Dans tous les cas, il y a des constantes :
- la direction par la première dame d'une fondation humanitaire
- leur cocufiage systématique, qu'elles peuvent négocier contre un rôle politique (Simone Gbagbo) ou une certaine liberté dans la vie du couple (Chantal Comaoré)
- une tendance à perdre le sens des réalités et à profiter de leur position, à l'exception de Marième Sall et de Dominique Ouattara, mais leurs maris viennent à peine d'arriver au pouvoir.
- les alliances politico-sentimentalo-matrimoniales entre dictateurs; toutes les unions commencent ou finissent par une dimension politique.
Mais les différences sont aussi nombreuses. Si Grace Mugabe et Constancia ont une grande influence sur leur mari et un immense pouvoir, Sylvia Bongo a un rôle négligeable, méprisée par l'entourage de son époux, totalement isolée dans un Gabon qu'elle fuit le plus possible.
La blanche Viviane Wade représente une ancienne génération : c'est la Française qui a divorcé pour suivre le bel étudiant africain; Dominique Ouattara et Sylvia Bongo (fille de coopérant), sont des Françaises typiques de la Françafrique, elles on vécu et fait fortune en Afrique.
Antoinette Sassou-Nguesso reste une première dame à l'ancienne, se contentant de profiter de l'argent de son dictateur de mari. Mais Simone Gbagbo a obtenu un rôle politique important, tenant des positions extrémistes par rapport à son mari.
Plus que de parler de liens étroits entre la France et le continent africain, on peut établir un parallèle entre le comportement de leurs élites politiques.
Le choix des photographies illustrant le livre est très bon (particulièrement celles des deux Chantal, Biya et Compaoré); mais j''ai regretté des erreurs de relecture qui rendent certaines phrases incompréhensibles.