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Raoul Holz (Traducteur)
EAN : 9782844121493
190 pages
Joëlle Losfeld (09/01/2003)
2.71/5   7 notes
Résumé :

Ce livre est avant tout un hommage à Jack Kérouac, aux montagnes, au soleil, à la Calabre enfin, à la dignité et à la désespérance des exilés. Hugh Densmore, jeune interne en médecine, se rend chez ses parents à l'occasion d'un mariage. En route, il prend en stop une adolescente naïve et insolente, commettant là l'erreur fatale qui l'entraînera dans un cauchemar qu'il ne pouvait soup&#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Étonnant.
À jeter aux chien à connu quatre éditions françaises,
dont trois chez Gallimard:
- Gallimard, Panique n°23, en 1963
- Gallimard, Série noire n° 1617, en 1973
- Gallimard, Carré noir n° 492, en 1983
- Joëlle Losfeld, Arcanes, en 2003
... En quelques sortes, des parutitions anniversaires.
C'est dans sa troisième édition, que j'ai lu mon deuxième livre de Dorothy B. Hughes.
La première parution dans la collection Panique, s'explique peut-être par le désir de Gallimard d'offrir des textes moins hard que dans la Série Noire de 1963... Panique ayant disparue en 1973, C'est la Série noire - plus ouverte et moins dure- qui accueille À jeter aux chiens. Les deux autres éditions peuvent témoigner de l'intérêt porté à ce roman plutôt suspense que vraiment noir de tradition.
Dorothy B. Hughes, ne joue pas exactement dans la même cour littéraire que Horace Mac Coy, Don Tracy ou James Hadley Chase... Ce début des années 60, voit abolir les infâmes lois ségrégationnistes et avancer une décrispation des rapports entre populations noires et blanches au sud des États-Unis.
Il n'empêche que le chemin à parcourir vers une harmonie et un apaisement total est encore long.
Hugh Densmore, qui a eu la généreuse et funeste idée de prendre une jeune fille en stop, risque de faire les frais d'un dégel laborieux des relations inter-raciales!.. Il est médecin, et bouc-émissaire tout trouvé pour une double accusation d' avortement et meurtre de la susdite jeune fille.
L'auteure, offre une palette de personnages qui vont du flic raciste et borné jusqu'à l'avocat blanc dépourvu de préjugés en passant par le policier moins borné et le marshal soucieux d'être équitable et de tout faire dans les règles.
... Et Densmore sait que pour se tirer de ce piège, il va lui falloir garder tout son sang-froid et mener quelques investigations par lui-même. Mais parviendra-t-il à se disculper complètement?
Ce livre, à mes yeux, justifie pleinement ses rééditions: Il reflète une époque charnière dans un pays marqué par des tensions raciales de (trop) longue date. Sa relative brièveté et son découpage en huit chapitres, permettent une lecture captivante avec quelques pauses.
Peut-être pas indispensable (quel livre l'est), mais captatif et éclairant.
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J'ai récupéré ce livre dans une boite à livres, et connaissant vaguement le nom de l'auteur, je me suis lancée dans sa lecture sans aucune attente ou à priori.
Hugh, un jeune interne est en route dans sa voiture vers Phoenix pour assister à un mariage. Il va prendre en stop une jeune adolescente. le cadavre de cette dernière va être retrouvé et Hugh va être le suspect idéal pour être accusé de meurtre et d'avortement. Car en plus d'être médecin, hugh, comme nous le découvrons assez tard dans la lecture, Hugh est noir. Et nous sommes dans les années soixante aux Etats-Unis, donc le décor est planté pour cette histoire …
Plus que l'intrigue, qui n'est finalement pas si dense que cela, c'est le contexte sociétal de ce roman noir qui a clairement marqué ma lecture. En voici un extrait. le héros, Hugh s'interroge sur la pertinence d'aller nager dans la piscine de l'hôtel. Son amie lui réplique :
« Mais j'adore nager. Je ne crois pas que beaucoup de gens s'en iraient avec des airs offusqués si j'y allais. Elle sourit légèrement. Et je parierais bien que le directeur ne viderait pas la piscine après. Ça coûte trop cher !
-Bien sûr, vous avez raison, acquiesça-t-il. C'est dans la loi, maintenant il faut que ça entre dans les moeurs. »
Pendant tout ma lecture j'ai été frappée par la présence de termes racistes et on peut mesurer le poids des préjugés dans cette Amérique des années soixante malgré l'évolution des lois en faveurs de l'égalité des droits des afro-américains.
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Arizona dans les années 1960. Hugh avait pris la route pour se rendre à Phoenix pour se rendre au mariage de sa soeur. En chemin, il avait pris une autostoppeuse, une jeune fille, peut-être 14 ou 15 ans, qui avait semblé lui débité des mensonges sur sa destination.Mais Hugh l'avait déposé à l'endroit convenu et avait rejoint sa famille lorsqu'il est interpellé par la police.
Selon la police, il serait impliqué dans le meurtre d'une jeune fille dont le cadavre vient d'être retrouvé près de Phoenix. Plus exactement, ce meurtre aurait été entraîné par un avortement qui aurait mal tourné. Or, Hugh est médecin. Et en plus, il est Noir.
Si la ségrégation a été abolie justement dans les années 1960, les mentalités n'ont pas évolué au même rythme que les lois. À jeter aux chiens raconte comment Hugh, qui se trouve au mauvais endroit, au mauvais moment, est le coupable tout désigné d'un fait divers. Doublement coupable, parce qu'il est accusé de crime envers une personne blanche, et parce que l'avortement est interdit.
[...]
Ce roman n'a aucune portée si on ne connaît pas le contexte. La tension monte en même temps que l'étau se referme autour de Hugh, mais il manque quelque peu d'intensité, comme si l'auteure n'avait pas voulu aller trop loin dans l'injustice. Elle aurait pu pourtant, car la réalité a bien souvent dépassé cette fiction. La langue est simple, sans fioritures, brutale puisque le racisme y est évoqué sans ambages.
La collection Arcanes chez Joëlle Losfeld, malheureusement en suspens depuis quelques années, est une collection de littérature engagée. L'injustice, les inégalités, la peine de mort, le racisme... C'est rare de lire des textes à la fois littéraires et politiques (le combo ultime), mais Arcanes les avait saisis. C'est vrai que la littérature engagée, ce n'est pas vendeur, mais rien que pour elle, ça vaut la peine d'être éditeur. Chers éditeurs de Joëlle Losfeld…

L'article entier sur mon blog :
http://www.bibliolingus.fr/a-jeter-aux-chiens-dorothy-b-hugues-a107567700
Lien : http://www.bibliolingus.fr/a..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La plaine couleur de sable s'étirait à perte de vue. A l'horizon, les collines étaient voilées de brume.
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