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Anne Hasier (Traducteur)
EAN : 9782267043433
400 pages
Christian Bourgois Editeur (04/02/2021)
1.93/5   7 notes
Résumé :
À onze ans, Gael Foess a hâte d’être adulte. Elle prend soin de son petit frère sujet à des crises d’épilepsie nombreuses, apprend à conduire en cachette et envie la liberté de ses parents. Carriéristes, ils inculquent à leurs enfants l’idée que la réussite est essentielle. Lorsque le krach boursier de 2008 ruine sa famille quelques années plus tard, Gael comprend à quel point les idéaux et les ambitions peuvent être compromis. Décidée à subvenir aux besoins des sie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« Troisième loi de Newton. Sa liberté à lui est sa restriction à elle. « La liberté pour le brochet, c'est la mort pour le vairon », a dit Berlin (Pour Gael, la question était claire : comment devient-on une orque ?) »

Voici un roman difficile à raconter. Une lecture enthousiasmante autant que laborieuse. Sélection naturelle est le premier roman de la poétesse irlandaise Caoilinn Hughes, et cela se ressent. On devine une écriture stupéfiante et que le roman en version originale doit contenir et transmettre plus que ses seuls mots. Traduit, hélas, cela est moins convaincant.

« Les affaires, c'est l'art d'extraire de l'argent de la poche d'autrui sans recourir à la violence ». C'est à ce genre de phrases assénées par son père qu'a été élevée la jeune Gael. Son père Jarleth, un financier sans scrupules, mis à mal par la chute du Tigre Celtique. Mais commençons par le début. le roman s'ouvre en avril 2002. Gael a onze ans et Guthrie, son frère, un an de moins. Leur mère, Sive, est cheffe d'orchestre. Une famille très aisée, des parents carriéristes et débordés, et deux enfants pas mal laissés à eux-mêmes. Gael imagine des business douteux et Guthrie se croit épileptique.

Sélection naturelle contient des scènes jubilatoires, uniques, voire à retenir son souffle, et la narration est d'une grande inventivité, mais j'ai trouvé sa construction linéaire maladroite et l'ensemble trop long. On passe d'avril 2002 à février 2003, puis avril 2008, août 2009, avril 2011, septembre 2011, etc. Et même si chaque épisode est important pour la compréhension des personnages et saisir les enjeux du livre, cela manque souvent de liant. On reconnaît parfois mal les personnages d'une époque à l'autre, il y a une perte de rythme voire d'intérêt. Trop de remplissage à chaque arrêt sur image. Mais n'oublions pas que Sélection naturelle est un premier roman. Tentation de vouloir faire tenir toutes ses idées dans un même volume.

Et des idées, on sent que Caoilinn en a à revendre. Une ébullition vivifiante tourbillonne au coeur des pages de Sélection naturelle, et c'est vraiment plaisant. Il y a tellement d'humour par moment dans ce roman, j'en ris encore quand je pense à certains passages, pince sans rire et d'une ironie savoureuse.

De l'Irlande du krach économique à Occupy Wall Street, on va coller aux basques de Gael, une héroïne plutôt anti-héroïne, en tous cas peu commune. Opportuniste, brillante, amorale, complexe, pas vraiment sympathique et franchement drôle, elle va à un moment de son existence mettre au point un ambitieux projet d'arnaque, pour renflouer les caisses de sa famille. le titre original Orchid and the wasp (l'orchidée et la guêpe), résume bien l'idée : s'adapter et coévoluer pour survivre. Peut-être le titre contient-il aussi un jeu de mots avec l'acronyme W. a. s. p., White anglo-saxon protestant et ce qu'il peut sous-tendre de rêve américain et libéral, avec une orchidée Gaelique ?

Sélection naturelle a été une lecture souvent épatante, où je me suis hélas aussi souvent égarée. Des personnages étonnants et atypiques, une histoire un peu barrée et foisonnante, beaucoup d'humour et d'énergie, mais un livre trop long et une construction maladroite – à mon sens. La plume de Caoilinn Hughes est très originale, son verbe vivant, riche et audacieux – la traduction posant sans doute un peu problème. C'est en tous cas un premier roman que je vous conseille de découvrir, si vous avez du temps à lui consacrer.

Ah, et aussi : je tiens à préciser qu'au début du roman, la précocité de Gael m'a mise mal à l'aise et quelques scènes à connotations sexuelles borderline m'ont fait grimacer, et puis en fait non, Caoilinn Hughes est sans malaise, une équilibriste très talentueuse.

« Se retenant tout juste d'enjamber le seuil, elle ferme la porte et bondit sur le lit pour tortiller sept cieux de sorte à les faire rentrer dans un oreiller. »
Lien : https://lettresdirlandeetdai..
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Voici un roman qui porte bien son titre, qui fait proprement le boulot ... et très vite. Dès les premières pages, le lecteur fronce les sourcils. Passons sur la première phrase qui trompe tout de suite le lecteur français. Non, Gael ( sans tréma) n'est pas un prénom masculin mais celui de l'héroïne de ce roman. Il faudra quelque paragraphes pour l'intégrer, cette petite gymnastique est salutaire pour la plasticité du cerveau. Sauf que le cerveau justement va être confronté à une autre épreuve nettement plus complexe : saisir, comprendre ce qui est écrit. C'est en français certes, mais entre des phrases assez lourdingues ("Sive gardait rarement des fleurs dans la maison, à cause du trop grand nombre de choses dont s'occuper, parce que cela rendait Guthrie morose d'assister au biorythme épanouissement-fanaison ...), que parfois on relit pour bien en saisir le sens, ou des coquilles ( enfin je pense )... comme dans cette phrase : " D'un geste tremblant, Sive appuya ses doigts contre ses temps et s'immobilisa la tête.")... mais peut être y-a-t-il ici une perception du temps, métaphorique sans doute, que je n'ai pas saisi. Bref, on relit, les phrases, la lecture est hachée, on se demande si c'est un problème de traduction ou si le roman ( traduit de l'anglais ( Irlande)) proposait une langue novatrice empreinte d'effets de style difficilement traduisible en français, que l'on perçoit bien lorsque page 62 tout un paragraphe ajoute une majuscule à chaque mot. Quoiqu'il en soit, et avec parfois l'impression de lire des phrases issues de Google traduction, on avance vaille que vaille au sein de ce couple dysfonctionnel et dont les enfants vont tenter de se défaire de cette éducation empreinte de religion mais aussi de désir de réussite. On pénétrera ( péniblement) dans le milieu artistique New-yorkais, et... et... ben rien.... j'ai abandonné page 156...lassé de revenir constamment en arrière relire des phrases et m'énerver sur ce style obscur.

La "Sélection naturelle" a bien opéré. Ce roman n'est pas pour moi et m'a rejeté impitoyablement. Je ne suis pas fait pour survivre en milieu littéraire hostile ou.... plutôt à comprendre les écrits d'une évidente admiratrice de James Joyce dont cette lecture m'a rappelé mes errements lors de la tentative de lecture d'"Ulysse". Dommage, le sujet était intéressant...
Lien : https://sansconnivence.blogs..
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Je ne doute pas que ce livre soit un bon livre dans sa langue natale vu comme il a été encensé, néanmoins la traduction probablement trop littérale ne m'a pas permis une lecture agréable. Peut être est ce aussi la différence de culture avec des expressions traduites qu'on ne peut pas forcément saisir... Je ne suis pas parvenue à être en immersion dans ce livre et cette histoire. J'ai eu souvent l'envie de modifier des tournures pour assurer une meilleure fluidité dans la compréhension des événements.
Avec ce livre on bascule souvent dans les mots crus et la vulgarité. Certes les personnages sont à la dérive et il est nécessaire de créer une atmosphère, néanmoins bien que mes lectures soient très différentes les unes des autres et que je pense être bienveillante dans mes avis et ouverte d'esprit, je n'ai pas aimé ce livre « Sélection naturelle » de Caoilinn Hughes. Je ne me suis pas attachée aux personnages que l'auteur a choisi de mettre en scène. Bref une lecture laborieuse dont je n'ai pas tiré de positif ni aucun plaisir.
Une superbe couverture qui donnera sûrement envie à bien des lecteurs de le découvrir et d'avoir un avis différent du mien, je le souhaite.
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J'ai reçu ce livre à l'occasion d'une opération Masse Critique de Babelio.

Et sur un bandeau apposé par l'éditeur sur ce roman, l'écrivain David Vann, auteur que j'apprécie beaucoup (qui a écrit notamment "Sukkwan Island", véritable choc littéraire et chef d'oeuvre) disait le plus grand bien de ce livre, parlant de sa "plus grande découverte de l'année".
Alléchant!

Or à sa lecture, je ressens une vraie déception.

Car je ne suis vraiment pas entré dans ce livre.
L'histoire de cette famille de la bourgeoisie dublinoise, dysfonctionnelle et qui se délite, sous l'oeil critique et acerbe de leur fille ainée, qui a 11 ans au début du récit et que l'on suit dans les années qui suivent, m'a laissé perplexe et presque indifférent.

J'ai trouvé ce roman confus, inutilement bavard, froid. Et au final, cette auteure, dont c'est le premier roman, m'a perdu et lassé.

C'est vraiment dommage car le thème choisi aurait certainement pu aboutir à très bon livre.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
« Bien mal acquis ne profite jamais. » On dirait du révisionnisme post-krach, répond Gael. Avant 2008, n’importe qui aurait dit qu’une piscine chauffée de cinquante mètres allait bien dans votre jardin, quelle que soit la façon dont elle y était arrivée.
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On dirait que tous les passagers du métro sont autorisés à dévisager Gael, depuis sa crinière noire jusqu’à l’ombre que projette par terre son menton pointu. Que c’est leur droit d’engloutir une personne ; que cette personne, en sortant Habillée-Comme-Ca a renoncé à l’intimité de sa jupe et cédé sa direction à un corps plus grand (les gens).
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Si t’es en train de dire que t’es cinglé, j’ai un frère qu’a un trouble délirant. Il croit qu’il est épileptique. Il prend des placebos à doses prudentes et refuse de mettre les pieds en boite de nuit.
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La volonté de vivre de Sive était à présent fine comme une toile d’araignée, volage comme un caprice. […] Voûtée et enveloppée dans un grand châle noir, elle commença à ressembler à une clef de fa.
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Le regard de Harper passe de la bouche de Gael à ses yeux, puis de nouveau à sa bouche, comme pour tenter de saisir les sous-titres, sans manquer l’action.
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