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EAN : 9791095638124
200 pages
Edmond Chemin (01/08/2019)
5/5   1 notes
Résumé :
Ce cinquième opus poétique (200 pages) de Jean-Paul Inisan nous offre de nouvelles partitions, écrites dans le langage à la fois précieux et familier, musical et teinté d’humour provocateur, qui singularise le style de l’auteur. Les textes ont été classés en dix chapitres, qui sont comme autant de variations originales sur les thèmes chers au poète : l’amour, la passion, la conscience, la mort, l’être, les chemins de vie, la magie du temps et de l’espace, etc.
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RÉINCARNATION (2 extraits...)

Sans l'uniforme je me sens perdu
Et je ressens toujours ma blessure
Qui ne guérit pas sous mon armure
C'est celle de n'avoir rien vu

On m'a tiré une balle dans le dos
Et je m'en veux ce ne pas avoir senti la menace
Et surtout de ne pas avoir pu faire face
J'en ai toujours le cœur gros

Il venait d'arriver sur la position
Je ne le connaissais pas mais c'était un camarade
Il était arrivé un peu après l'embuscade
Et de la résistante j'avais déjà décidé l'exécution

Je l'avais abattue devant lui avec mon propre pistolet
En la regardant bien en face pour honorer son courage
Et ensuite j'avais brièvement fait son hommage
Et de cela il avait eu l'air choqué

Il m'a demandé si comme lui j'étais lieutenant
Alors j'ai appelé un officier parmi mes hommes
Celui qui était le moins autonome
Car je savais qu'il me répondrait : Oui mon commandant

C'est peu après quand je me suis éloigné
Qu'il m'a abattu par derrière
Par une traîtrise meurtrière
Sans doute parce qu'il s'était senti humilié

C'est une douleur qui me traverse toujours le corps
Du côté gauche de la poitrine
Elle me lancine et me mine
Surtout quand mon ressentiment est fort (.../...)

C'est vrai qu'aujourd'hui j'ai pris un nouveau chemin
Mais de mon ancienne vie il reste une profonde trace
Et de ce mal je ne sais comment on se débarrasse
J'attends je ne sais quel événement ou signe du destin

En attendant je m'efforce de donner de moi le meilleur
Je mène une vie humble presque pieuse
Mais ce n'est pas une existence vraiment heureuse
Car je me ressens comme étant un usurpateur

Est-il aussi facile de paraître soudain vulnérable et désarmé
Il doit je pense y avoir un sas une phase transitoire
Comme une sorte de moderne purgatoire
Qui permet de se libérer progressivement de son passé

Je ne comprends ni le comment ni le pourquoi
De cette résurrection sans conditions préalables
Sans connaissance de l'irréparable
Tout cela est tellement différent de moi

Mais c'est mon nouveau chemin
Et il va falloir que je change de nature
Que j'accepte ma faute ma blessure
Ça ne va pas se faire du jour au lendemain

Il y aura encore des moments de confusion
Mais je parviendrai un jour à séparer mes deux existences
Et à retrouver une efficace clairvoyance
Je donnerai aux autres autant qu'à moi toute mon attention
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LE CHAT

Souviens-toi de ce chat sous les toits
Il s'introduisait tous les soirs chez toi
Il aurait voulu ronronner sous tes caresses
Simplement jouir un peu de ta tendresse

Pour toi ce n'était qu'un dangereux maraudeur
Et pour le chasser tu essayais de lui faire peur
Mais il n'était pas du genre docile
Et cette mansarde était peut-être à lui son domicile

Toi tu n'étais là que pour quelques jours
Lui tous les soirs depuis toujours il y faisait un tour
Presque un tour de propriétaire
C'était certainement un grand solitaire

Pourtant il aurait suffi de si peu
Il aurait fallu simplement calmer le jeu
Il aurait suffi d'un peu de silence
Le rassurer par un peu de bienveillance

Et alors vous auriez pu avec amour partager
Partager sans jamais vous sentir obligés
Partager cet éphémère territoire
Et il n'en serait rien resté dans votre mémoire

Sauf le souvenir d'une paisible nuit
Où chacun aurait pu se sentir compris
Sans que cela ait plus d'importance
Que d'avoir offert à l'autre sa confiance


TUYAUTERIES SPIRITUELLES (extrait...)

...Toute cette machinerie est précise et bien huilée
On ne l'entend pas fonctionner
C'est une horlogerie silencieuse
À moins que ce soit une superstructure pieuse

De gros éléments verticaux
Croisent sagement des fins horizontaux
Parfois ils s'interpénètrent
Sur les côtés et sur les crêtes

Je ne me lasse pas de contempler
Ce que je ne prends pas pour un reflet
Mais comme un insondable paysage
Un immeuble haut sans étage

Quelque chose qui me fait m'exalter
Sans être capable de le partager
La réalité est devenue langage
Le langage est devenu un muet échafaudage

Je suis comme un explorateur ébahi et ravi
Qui aurait découvert le secret de la vie
Et compris qu'aucune connaissance
N'avait besoin de maintenance

Tout à l'avance est prévu
Et toute prévision est du déjà vu
Cette vérité est apaisante
Tant elle est absorbante

Je me sens avec moi en paix
Même si je continue à pleurer
Je n'ai ni cœur ni âme
Ce n'est qu'une flamme
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MÉDITATION

J'avais rendez-vous pour une méditation
Mais je ne trouvais pas le lieu de la réunion
J'ai cherché en vain j'ai cherché
J'ai fini par abandonner

Et alors une porte s'est ouverte
Mais la maison était déserte
Je me suis assis par terre et j'ai attendu
Personne n'est venu

J'ai attendu pendant des heures et des heures
C'était une immense demeure
Avec une seule pièce et seulement trois murs
Le quatrième était entre deux coins obscurs

Sans doute existait-il mais derrière moi et il était invisible
Sa présence ne se révélait que par sa cible
Un immense miroir transparent
Rempli de bruits de vie et de gens

Comme une cour de récréation indélimitable
Remplie de beaux châteaux de sable
Que fébrilement tout le monde construisait
Et que tout le monde aussi fiévreusement démolissait

En une incontrôlable et merveilleuse transe
Sans faire de différence
Ceux des autres et les siens
C'était un jeu qui semblait être sans fin

ll n'y avait dans ce drôle de film ni méchants ni bons
Chacun jouait son rôle avec application
Bien sûr certains éprouvaient de la détresse
Mais ça faisait partie de la générale liesse

Et curieusement toute cette agitation et ce tapage
Formaient comme un harmonieux mixage
Je m'en sentais à la fois très distant
Et complètement dedans

Ici il y avait toujours le même silence
Toujours la même invisible présence
Ici je me sentais seul et heureux
Plein du monde et nu comme un dieu

Je n'attendais plus personne
Comme un roi né sans royaume
Je jouissais secrètement de mon véritable moi
Sans jamais vouloir imposer ni ma loi ni ma foi

Ne trouvant plus la porte j'ai voulu sortir par la fenêtre
Mais c'était la conscience de mon être
Je suis donc définitivement resté enfermé Ici
Où avec le monde entier désormais je vis
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PRINTEMPS

Enfin tu sors de ta nuit
Pour retrouver le meilleur de ta vie
Passent les vieilles ritournelles
Demain sera le jour de l'Hirondelle

Celle qui annonce le Printemps
Celle qui fidèle revient chez toi tous les ans
Qui n'est pourtant jamais tout à fait la même
Mais au moins tu es sûr qu'à jamais tu l'aimes

Car elle suit depuis toujours la même voie
C'est celle qui la ramène inlassablement chez toi
Elle sait où se cache ta plus belle demeure
C'est un lieu où l'on ne compte pas les heures

C'est un lieu où l'on ne compte pas les jours
C'est là où tu te trouves depuis toujours
Comme au fond de la nuit une étrange étoile
Un astre brillant qui seulement le matin se dévoile

Pour en trouver à nouveau le chemin
Laisse faire ton instinct le plus humain
Il trouvera le secret passage
Qui mène à ce temple sans âge

C'est un palais mystérieux
Habité par de mystérieux dieux
Car s'ils sont invisibles silencieux immobiles
Ils sont aussi ardents et fertiles

Ce qu'ils fécondent c'est la Vie
Ils aiment et bénissent tout ce qui vit
Quelle qu'en soit la forme et l'apparence
Ils peuvent transcender n'importe quelle existence

Encore faut-il les honorer
Encore faut-il les aimer
Encore faut-il reconnaître leur Présence
Et donc ne pas craindre leur toute-puissance

C'est vrai qu'ils ne sont pas tous beaux
Mais pour engendrer le renouveau
Et adopter de nouvelles certitudes
Il faut briser les vieilles habitudes

Pour se créer un nouveau destin
Il faut oublier les jours anciens
Se débarrasser des obsolètes dorures
Pour que la vie soit à nouveau une aventure

Et Ici chez toi comme l'Hirondelle tu ne crains rien
Après chaque voyage Ici instantanément tu reviens
Comme une flèche fulgurante
Transperce d'un seul coup l'immensité transparente
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OSMOSE

Vais-je te frapper
Toi qui m'as blessé
Au fond de moi le feu de la violence
Veut éclater en une destructrice vengeance

J'avais une attente d'ami
Je te faisais confiance et tu m'as trahi
J'attendais que tu me soutiennes
Et je n'ai reçu que des critiques hautaines

Toi dont je suis le plus proche compagnon
Tu m'as dit que je n'étais pas bon
Et maintenant je veux te faire payer ces paroles
Qui brisaient notre familier protocole

Écouter l'autre le comprendre sans le juger
Être toujours disposé à l'aider
Notre contrat d'origine
N'est plus aujourd'hui que ruine

J'espérais être au moins par toi reconnu
Et tu 'm'as cruellement déçu
Ma colère va faire des ravages
Déjà pour moi tu n'as plus le même visage

Tu as le visage d'un ennemi
C'est celui de la perfidie
Tu n'as aucune excuse
Sauf celle de la ruse

Mais voici que soudain j'aperçois au loin l'horizon
Il m'apparaît comme une gigantesque maison
Dont la porte est une fenêtre
Qui se trouve au cœur de mon être

Mon dieu tu me parais être si précis
Si évident en face de ce flou que je suis
Ce que je suis est devenu indéfinissable
Absolument inaltérable

Alors de toi je ne crains plus rien
Car de toi je me sens plein
Et ce qui me paraissait hier comme une offense
Aujourd'hui me donne la connaissance

Ainsi non seulement je te connais mieux
Mais en plus je sais ce que je veux
Ce que je veux c'est toujours me surprendre
Mais sans pour autant cesser de te comprendre

Je t'aime et je te hais
C'est cela ma vérité
Tes jugements sauvages
Font partie de mon personnage

Je ne suis pas meilleur que toi
Moi aussi je peux te secouer comme une noix
Sans que cela remette en cause
Notre indestructible osmose
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