AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,52

sur 340 notes
5
15 avis
4
22 avis
3
13 avis
2
4 avis
1
0 avis
Je ne pensais pas, en commençant ce livre, entamer le thriller palpitant qu'il s'est vite révélé,
d'autant plus que l'autre roman "Lumière pâle sur les collines " ne m'avait pas laissé ce souvenir : on est happé par le suspense jusqu'à la dernière ligne . Dommage que la quatrième de couverture "spoile" l'intrigue d'ailleurs (mais sur l'univers de l'enfance , elle a tout à fait raison). En résumé , pas du tout ce à quoi je m'attendais ( à part la grande qualité de l'écriture bien sûr ) ...mais c'est bien d'être surpris !
Commenter  J’apprécie          70
Si vous aimez le romanesque, vous ne serez pas déçu!
J'ai même eu une overdose pour tout dire, l'impression de lire un Tintin, mais le romanesque en graphique passe mieux et surtout j'étais plus jeune. Tintin au Tibet pour l'histoire d'amitié à travers le temps et les cultures (l'un de mes Tintin préférés soit dit en passant), ou Tintin et le Lotus Bleu pour le Shangaï de l'opium, celui-ci aurait pu s'intituler Tintin et le Serpent Jaune.
ici Tintin est Christopher Banks, un détective qui a pour ambition ni plus ni moins de combattre le mal. J'ai eu la sensation de lire un livre du 19ème siècle, ce qui était peut-être un peu voulu, bien que le récit se déroule dans les années 30.
Si les imperfections de la mémoire sont bien rendues dans ce récit au passé, (parfois au passé du passé...) L'auteur en abuse tant et tant que le procédé finit par devenir lassant.
Je passe sur les invraisemblances [la relation avec Sarah, si elle est intéressante d'un point de vue littéraire, n'est pas très crédible ou le type qui revient vingt ans après à Shangaï et qui croit qu'il va libérer ses parents, dans une maison au bout de la rue, le détective de haut rang que tout le monde attend à Shangaï car il va dénouer une crise internationale, etc. Et que dire des retrouvailles avec Akira ! du pur romanesque en effet].
Ces réserves émises, il y a tout de même de très beaux passages. Toute la partie relatant les souvenirs d'enfance avec Akira est excellente et le passage où le détective, laissant en plan sa dulcinée, passe par la ville sous les décombres et encore sous les feux du combat, est assez haletante. La fin est plutôt réussie, toute aussi invraisemblable que le reste, mais cohérente dans la veine narrative. Au final, un livre en demi-teinte, dont je ne pense pas garder un souvenir impérissable.
Commenter  J’apprécie          70
Christopher est parti de Shanghai quand il avait une dizaine d'années, après avoir perdu son père et sa mère. Vingt ans plus tard, il est devenu détective privé et s'est fait la promesse d'enquêter sur la disparition de ses parents, blessure qui n'a jamais été atténuée par le temps. Mais son histoire n'est pas seulement personnelle, car elle s'inscrit dans la période d'entre deux guerres, une périodes où les tensions n'étaient pas focalisées qu'en Europe : la guerre fait rage entre la Chine et le Japon, et le no man's land qui s'est créé ne va pas faciliter les choses pour le jeune héros.

Récit chronologique à la première personne, j'ai retrouvé avec plaisir l'écriture de Ishiguro, que j'avais trouvé si vraie et si belle dans Les Vestiges du jour et dans Auprès de moi toujours. Ce roman m'a d'ailleurs enchanté dans la première moitié : on découvre petit à petit ce qu'est la vie de Christopher, grâce à un certain nombre de flash-back. Et puis petit à petit je me suis lassée de ce mode de narration (à force de se rappeler le passé, on se dit qu'on voudrait que le présent se déroule un peu plus vite) et l'histoire m'a parue traîner en longueur, jusqu'à une fin un peu décevante (mais bon, les miracles n'existent pas toujours en littérature) et une sensation d'inachevé qui m'a laissé sur ma faim.

Au final un beau roman mais inégal donc un peu décevant.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
Commenter  J’apprécie          70
Troisième roman de Kazuo Ishiguro que je lis, ce qui fait trois romans du même auteur et pourtant totalement différents. Alors qu'Auprès de moi toujours était une dystopie poétique et que Les vestiges du jour était une introspection dans l'esprit d'un majordome british nostalgique, Quand nous étions orphelins se place dans la veine du héros en quête de vérité, sur sa famille et sur le monde.
Christopher a grandi à Shanghai, jusqu'à la disparition de ses deux parents, dans le contexte du combat contre le trafic d'opium. Dans les années 30, il se replonge dans ses souvenirs et se met en quête de retrouver ses parents, en utilisant toutes ses compétences de détective privé et notamment son réseau.

Mais attention : ce n'est pas une enquête historique que nous lisons et c'est là que tient l'originalité de ce roman.
L'auteur se concentre exclusivement sur les ressentis du narrateur par rapport à sa quête. Très tôt, on comprend que sa vision des choses ne reflète pas exactement la réalité et pendant tout le roman on se demande bien ce qu'il va pouvoir trouver… Et la fin m'a surprise au-delà de mes attentes. Elle est à la fois très noire et très touchante (un peu dans l'esprit d'Auprès de moi toujours, finalement).

J'ai apprécié l'ambiance de la majeure partie du roman. Un jeune homme intelligent qui se plaît dans les mondanités britanniques, tout en se remémorant son enfance dans la Concession internationale de Shanghai avec son meilleur ami.
J'ai un peu moins apprécié le dernier tiers du livre, que j'ai trouvé assez absurde. Cela renforce l'idée que le héros vit dans une certaine illusion, mais on n'avait pas besoin d'aller jusque-là !
Cela ternit un peu ma lecture, qui reste très positive. Je retiens son atmosphère particulière et les réflexions qu'elle suscite le fait que nos souvenirs d'enfance peuvent influer profondément sur notre vision du monde et sur le reste de notre existence…

Je n'en resterai pas là avec cet auteur, qui a le don de me surprendre à chacun de ses romans !
Commenter  J’apprécie          60
Ce n'est pas le premier roman que je lis de cet auteur, mais c'est le premier depuis qu'il est devenu Prix Nobel de Littérature.

Je retrouve une écriture très 19e siècle qui ne me déplaît pas, mais que je n'ai plus l'habitude de lire.

Et, comme la dernière fois, j'ai aimé le début de l'histoire, puis j'ai trouvé que tout partait à vau-l'eau : le monde de Christopher et l'histoire.

Celui-ci nous raconte son passé en alternance avec le présent.

Puis il part pour Shanghaï à la recherche de ses parents qui ont sans doute été enlevé il y a plus de 20 ans. Mais il espère les retrouver vivant. Etrange.

Et puis une fois arrivé sur place, tout le monde pense qu'il va sauver la paix (Japonais et chinois s'affrontent dans des combats sanglants). Pourquoi lui, un simple détective ?

Au cours de son périple sous les bombes, il retrouve son ami d'enfance japonais sévèrement blessé. Il le sauve, mais le laisse ensuite entre les mains de sa hiérarchie qui n'aura aucune considération pour celui qu'elle considère comme un traître.

Bref, il ne m'a pas plu, cet orphelin qui n'a pas grandi.

Alors oui, l'auteur nous montre un monde en déliquescence, et pousse même son roman jusqu'au bord de l'abîme.

Un auteur qui n'est sans doute pas pour moi.

L'image que je retiendrai :

Celle des stores dont les lamelles, si essentielles, ne tiennent que par un petit cordon.
Lien : http://alexmotamots.fr/quand..
Commenter  J’apprécie          60
le livre est intéressant à plusieurs niveaux. C'est d'abord la description de Shanghai, années 30, donnant cette impression de grouillement de l'Asie nuit et jour, cette impression de ville où tous les vices se retrouvent, ville vénéneuse et décadente. Puis, c'est cette ambiance de fin d'une époque où les européens vivent dans un enclos protégé, loin des contingences locales (la Chine occupée par le Japon à quelques pâtés de maisons…). On sent l'approche de la Deuxième Guerre Mondiale avec la Chine en guerre civile entre les nationalistes et les communistes. Intéressant aussi par la description d'une vie londonienne huppée des années 30 avec l'importance des relations que l'on pouvait nouer à Cambridge.

Au plan psychologique, le travail sur la mémoire que nous propose Ishiguro est remarquable: la transformation que la mémoire fait subir au réel et son influence sur les différences de perception entre les gens. le coeur du livre est l'enfance de Cristopher, sa mémoire de l'enfance, des lieux communs, ses amitiés, son entourage, les peurs de l'imaginaire, la quête de ses parents, la compromission des adultes avec leurs lâchetés et trahisons. L'amitié entre Cristopher et son ami japonais Akira entre 8 et 10 ans est très bien rendue. Par exemple, lorsque les parents renvoient Akira au Japon pour « l'acculturer », cela est un échec car il est rejeté au Japon comme impur, contaminé par la culture occidentale et je crois qu'il existe en japonais un vocable pour nommer un japonais qui a vécu à l'étranger, un impur (kikoku shijo). J'imagine que malgré ses origines japonaises, Ishiguro doit ressentir ceci lorsqu'il retourne au Japon.

Bref, une lecture singulière, qui mélange plusieurs genres (roman d'époque, roman d'initiation, roman policier). La personnalité de Cristopher Banks, le personnage principal, est particulière, comme détachée de la réalité, comme s'il était étranger au monde qui l'entoure; il y a aussi un réel manque d'émotions (aucun affect). Son énorme succès professionnel en tant que detective laisse présager un esprit très rationnel, ce qui cadre mal avec les options qu'il prend dans le roman. Mais il y a dans ce roman un vrai climat (Shanghai, Londres) très bien recrée par Ishiguro.
Lien : https://pasiondelalectura.wo..
Commenter  J’apprécie          60
Kazuo Ishiguro,Japonais écrivant en anglais et vivant à Londres est l'auteur des Vestiges du jour,dont James Ivory tira un film magnifique sur l'aristocratie anglaise et certains des siens tentés par la dictature dans les années trente,mais surtout sur le corsetage de cette société,qui touchait maîtres et valets.

Aujourd'hui je vous présente Quand nous étions orphelins(Calmann-Lévy et 10/18).Kazuo Ishiguro,homme de deux cultures,écartelé pour le meilleur de la littérature entre Extrême-Orient et Royaume-Uni,nous emmène en voyage dans le Shanghaï cosmopolite des années trente.On se croirait un peu dans un film de Sternberg,aussi fascinant et intrigant que l'enquête menée par Christopher Banks,élevé à Shanghaï dans ce qu'on appelait la Concession Internationale jusqu'à la disparition de ses parents.Rapatrié en Angleterre il n'aura cesse de les retrouver;mais à l'orée du grand conflit mondial,cette portion de Chine est le repère d'espions,de seigneurs de la guerre,de partisans de Mao et de Tchang Kaï Tchek tout aussi sanguinaires.C'est aussi la guerre sino-japonaise.

Kazuo Ishiguro sait à merveille allier le souffle de l'aventure à une profonde réflexion sur la mémoire,sur l'enfance et les déchirements qui nous rendent cette enfance comme une terre étrangère.Je trouve extraordinaires ces écrivains capables de s'immerger dans un pays nouveau tout en restant totalement fidèles à leurs racines.Il y a d'autres exemples,Kundera,Nabokov,etc..Ce sont en général des très très grands.
Commenter  J’apprécie          60
Cet ouvrage est pour moi étrange. Il est en effet difficile une fois refermé de lui attribuer une note tant je suis déchiré entre un ressenti d'une forme de vide et dans le même temps celui d'avoir fermé un ouvrage puissant. C'est la première fois que ce type de débat interieur est si vif au moment de rédiger une critique. Est-ce ce du à ce mélange de culture occidentale et asiatique, au personnage principal auquel le lecteur a du mal à s'attacher, à cette fin à la fois inattendue et insatisfaisante ? La traduction, dont je ne remets pas en cause la qualité, ne doit certainement pas servir l'appréciation de ce roman si spécifique. Bref, un livre que je ne conseillerais pas mais que je ne déconseillerais pas non plus... Il est temps de cloturer cette critique inutile...
Commenter  J’apprécie          51
La période couverte par ce roman est longue 1930-1958 . Une grande partie de l'oeuvre rassemble des souvenirs d'enfance, mais aussi des absences de souvenirs, où le mot "se rappeler" prend toutes les formes autorisées par la langue : une bonne manière d'enrichir son vocabulaire. C'est comme un tableau avec toutes les nuances de couleurs possibles. Avec beaucoup de brouillard aussi! Un monde flottant qui peut faire penser à Modiano.

Beaucoup d'invraisemblances, mais finalement sans trop d'impact sur la lecture car l'approfondissement des sentiments des personnages prend le dessus et c'est in fine ce qui reste une fois le livre refermé.

Un livre dont l'intérêt augmente au fur et à mesure de sa lecture.
Commenter  J’apprécie          50
Dans la continuité de mes relectures de K.Ishuguro, 10 ans après ma première série de lectures, j'ai repris "Quand nous étions orphelins". Lecture dépaysante, agréable, portée par une action, contrairement à la plupart des livres d'Ishiguro, mais que j'ai moins aimée que mes 2 relectures précédentes ,"lumière pâles sur les collines et "un artiste du monde flottant". le style est plus simple et plus direct, les relations entre les personnages moins ouatées.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (734) Voir plus



Quiz Voir plus

L'Année du Dragon

Ce samedi 10 février 2024, l'année du lapin d'eau laisse sa place à celle du dragon de bois dans le calendrier:

grégorien
chinois
hébraïque

8 questions
131 lecteurs ont répondu
Thèmes : dragon , Astrologie chinoise , signes , signes du zodiaques , chine , culture générale , littérature , cinemaCréer un quiz sur ce livre

{* *}